Le produit des quatre grands impôts directs locaux (taxe d'habitation, taxe foncière sur les propriétés bâties, taxe foncière sur les propriétés non bâties, taxe professionnelle, puis, depuis 2011, contribution économique territoriale) a fortement augmenté depuis 2010 pour s'établir à 88 milliards d'euros en 2020.
À partir de 2021, avec la réforme de la taxe d'habitation, ce chiffre perd un peu de son sens, et les ordres de grandeur changent à nouveau. La suppression annoncée, et reportée à 2027, de la cotisation sur la valeur des entreprises (CVAE qui est une composante de la contribution économique territoriale) rend ce chiffre encore moins informatif de la réalité des finances locales.
Les ressources locales ne sont pas seulement abondées par la fiscalité locale, mais aussi par d’importants transferts financiers en provenance de l’État. On emploie cette expression depuis 2011 – auparavant, on parlait de l’effort financier de l’État en faveur des collectivités territoriales. Certains visent à compenser le manque à gagner pour les collectivités d’exonérations ou de dégrèvements de fiscalité locale décidés par l’État.
Dans la loi de financesLoi déterminant, pour un exercice (une année civile), la nature, le montant et l’affectation des ressources et des charges de l’État, ainsi que l’équilibre budgétaire et financier qui en résulte pour 2024, les transferts financiers de l'État vers les collectivités territoriales s'élèvent à près de 106 milliards d'euros. Ils se décomposent en quatre ensembles :
- les concours financiers de l'État aux collectivités territoriales (dotation globale de fonctionnement, dotation politique de la ville...) ;
- les dégrèvements d'impôts locaux ;
- les autres concours financiers (subventions, rétrocession du produit des amendes de police...) ;
- la fiscalité transférée.
Pendant longtemps, les finances locales ont été marquées par un processus de transformation d’impôts locaux en dotations compensatrices. Cependant, ce mouvement menaçait l’autonomie financière des collectivités et risquait d’affaiblir le lien entre le contribuable local et sa collectivité, ainsi que de déresponsabiliser les acteurs locaux. D'où la volonté de l’enrayer.
La constitutionnalisation de l’autonomie financière en 2003 a permis de faire émerger un nouvel outil statistique : le coefficient d’autonomie, à savoir le rapport des ressources propres sur le total des ressources (hors emprunt), qui ne peut descendre sous le niveau constaté en 2003. L’État a alors dû arrêter de développer les transferts dotatifs, notamment à fins de compensation, pour développer d’autres modes de transfert financier, fiscaux en particulier (ce dont attestent les nombreuses affectations locales de parts de TVA depuis 2018).