Texte intégral
MON PROJET
POUR LA FRANCE ET LES FRANCAIS
MARINE LE PEN
14 janvier 2012
* Autorité de l'Etat
- Anciens combattants
La France et son peuple se doivent de commémorer le souvenir de tous ceux qui se sont engagés, au péril de leur vie, pour sa défense et sa liberté. Si elle se doit dhonorer ses morts, tombés au champ dhonneur, elle doit aussi apporter aide, respect et considération aux 3,6 millions danciens combattants encore vivants.
Analyse
Les Gouvernements UMP et PS méprisent depuis trop longtemps lHistoire de France et lidéal national. Dans ce contexte, le sort qui est aujourdhui réservé aux anciens combattants, victimes de guerres et pupilles de la Nation, témoigne du manque évident de considération de nos gouvernants pour ceux qui se sont sacrifiés pour leur pays.
Le budget affecté aux anciens combattants est en diminution constante depuis 10 ans (-35%). En 2011 il prévoit une baisse de 100 millions deuros, baisse qui devrait se poursuivre au moins jusquen 2013 selon le plan triennal prévu par le Gouvernement. La première conséquence de cette volonté de diminuer sans cesse les budgets alloués à ceux qui ont risqué leur vie pour le pays est très simple : la retraite du combattant demeure ridiculement faible, 660 euros par an, cest à dire environ 50 euros par mois !
Dans le même temps, le Haut Conseil de la mémoire combattante, présidé par le Chef de lEtat, ne sest plus réuni depuis 2006 cest-à-dire depuis que Nicolas Sarkozy en est le Président. Cela démontre le peu dintérêt du Chef de lEtat pour la mémoire nationale et le sens du sacrifice de nos aînés. Parallèlement, Nicolas Sarkozy tente de diluer le sens et la portée des commémorations nationales avec, à terme, lambition non dissimulée de remplacer les différentes dates de commémoration (8 mai, 11 novembre, etc.) par une date unique, une sorte de « Mémorial day » sur le modèle américain. Une telle proposition nest pas digne du devoir de mémoire que nous devons à celles et ceux qui défendirent, au péril de leur vie, lindépendance et lunité nationales.
Positions
* Revaloriser les pensions des Anciens Combattants en allouant les crédits disponibles du fait de la baisse du nombre des bénéficiaires (22% sur 5 ans).
* Sengager à maintenir le 11 novembre comme journée spécifiquement dédiée pour rendre hommage aux combattants, morts et mutilés de la Grande Guerre de 1914-1918.
* Appliquer le principe dégalité républicaine dans la reconnaissance et le traitement de tous les anciens combattants de toutes les guerres et pupilles de la Nation.
* Reconnaitre le statut danciens combattants aux militaires ayant participé aux opérations extérieures (OPEX), car il nexiste aucune raison pour que leur engagement et leur dévouement ne soient pas reconnus à part entière.
* Favoriser le souvenir de lArmée dAfrique, qui sest illustrée dans la libération de la France et dans la défense de lempire afin de faire connaître à la jeunesse de France sa diversité et ses sacrifices cimentés par une fraternité darmes.
* Témoigner de la reconnaissance de la communauté nationale à légard des Harkis et de leurs familles en rappelant les services que ceux-ci ont rendus à la France et en rattachant la cause harki au Ministère des Anciens Combattants et non plus à celui de la Ville comme cest aujourdhui le cas. Régler dune manière définitive par une loi-cadre les questions patrimoniales et morales liées à lexode des rapatriés et des Harkis ; réaffirmer notre opposition à toute commémoration du 19 mars 1962 et intervenir énergiquement auprès du gouvernement Algérien pour régler le problème des disparus.
- La Défense
La France est lune des cinq premières puissances diplomatiques et militaires du monde. Or, nos gouvernements ne considèrent plus la Défense nationale que sous langle des économies budgétaires, ou bien de la participation à des interventions multinationales souvent hasardeuses, et dans lesquelles lintérêt national nest pas évident. Parce quil ne peut y avoir de grande Nation sans grande armée, notre politique de défense se doit dêtre à la hauteur de notre ambition nationale et internationale.
Analyse
En pourcentage du PIB, notre effort de défense na jamais été aussi faible. Il est passé de 3,6% à la fin des années 80 à moins de 1,6% aujourdhui alors même que le gouvernement multiplie les interventions extérieures, qui engagent 12 500 soldats hors de nos frontières. En 2010, il a imposé une réduction supplémentaire de 3,6 milliards, rendant impossible datteindre lobjectif des lois de programmation destinées à maintenir la cohérence de notre système de forces.
Il était prévu 377 milliards sur 2009-2020, il va manquer 25 milliards. Nous désarmons alors que le monde réarme de toutes parts, selon une augmentation moyenne de 6% par an des crédits militaires.
Le plan de réduction deffectifs de 54 000 hommes sur 5 ans (17% des effectifs) limite à 10 000 hommes le contingent opérationnel pour la défense du territoire. Nombre déquipements et matériels sont en fin de vie, nombre de soldats en fin de contrat ne sont pas reconduits au risque de nous priver dhommes dexpérience ; les crédits affectés au maintien en condition opérationnelle (MCO) des matériels comme à lentraînement des forces arrivent à un seuil critique, mettant en danger nos soldats sur le terrain.
Après 40 ans de réduction, la France franchit le seuil critique en deçà duquel linstrument militaire ne répond plus aux objectifs pour lesquels il fut conçu, la défense de nos intérêts vitaux et pour commencer celle du territoire.
Un changement de cap est désormais impérieux.
Positions
* Recentrer notre stratégie et assurer notre indépendance. Il faut que la France soit en mesure de défendre par elle-même ses intérêts et de garantir sa sécurité. Pour cela, il faut dénoncer la participation de la France au commandement intégré de lOTAN.
* Revenir à un effort de défense suffisant en parvenant progressivement sur cinq ans à 2% du PIB nécessaire à la pérennité des programmes, à la modernisation des matériels et au maintien des effectifs.
* Réaffirmer et préciser notre concept de dissuasion nucléaire, laquelle demeure le fondement de notre stratégie de défense, la garantie ultime de la sécurité et de lindépendance nationale.
* Assurer en priorité la protection du territoire national et la sécurité des Français. A ce titre, les forces assurant le contrôle de nos espaces maritimes et aériens, et celles assurant la sécurité intérieure doivent bénéficier de moyens en hommes et en équipement à la hauteur de leur rôle.
* Organiser une Garde Nationale de 50.000 réservistes hommes et femmes, sur lensemble du territoire (Outre-Mer compris) et mobilisable dans un bref délai.
* Reconstituer les filières industrielles de la Défense, notamment en coopération avec certains partenaires européens, y compris la Russie. Un tel effort sera bénéfique pour léconomie du pays et les nombreuses entreprises du secteur.
* Au premier rang de nos intérêts dans le monde figure lintégrité de nos DOM-TOM dans lesquels il est légitime de maintenir une capacité de défense dau moins un régiment par territoire.
* Sur le plan des matériels, les programmes en cours de modernisation des équipements seront poursuivis et de nouveaux programmes stratégiques seront lancés, en priorité dans le domaine spatial, où les compétences enviables que la France avait acquises dans les 25 premières années de la Vè République sont aujourdhui en jachère, notamment la coopération franco-russe en ce domaine doit être relancée.
* Face à la montée en puissance des marines asiatiques, et compte tenu de notre espace maritime (le deuxième après les Etats-Unis), un effort simpose quant à nos bâtiments de surface, nos sous-marins dattaque, et un deuxième porte-avions.
Au-delà de sa seule dimension militaire, la politique de la mer, sera, pour la France de demain, une priorité absolue. Les sources dénergie, mais aussi dalimentation du futur sont dans les mers et les océans. Les enjeux de souveraineté maritime de lArctique jusquà lAntarctique, vont se radicaliser, doù le caractère crucial dune puissante flotte de guerre française. Nos territoires doutre-mer, notre tradition de droit international, nous prédisposent à devenir une puissance de médiation dans le domaine maritime.
- Etat fort
Totalement désarmée par trente dans dinaction et de reculades face à la mondialisation, la France doit revenir dans le jeu des Nations.
Lemploi, la réindustrialisation du pays, légalité entre les Français, laménagement du territoire et la vitalité des services publics en dépendent.
En raison de notre histoire nationale, cest naturellement lEtat qui sera le fer de lance de ce réarmement de la France : un Etat fort capable dimposer son autorité aux puissances dargent, aux communautarismes et aux féodalités locales.
Analyse
Lémergence de la nation française au cours des siècles se caractérise par le rôle déterminant joué par lEtat, un Etat fort qui a su unifier la nation, contenir les féodalités et les communautarismes, anéantir la tribalisation, aménager notre territoire et offrir progressivement à tous une éducation, des soins, une sécurité et des services publics de qualité.
Sous un double mouvement qui saccentue depuis plusieurs décennies, par le haut et par le bas, lEtat est aujourdhui profondément affaibli.
La France a pourtant besoin dun Etat fort pour assurer son réarmement face à la mondialisation. Quand lUnion européenne échoue et sentête à suivre la mauvaise direction, quand la région est trop petite, lEtat est en mesure de sappuyer sur les forces vives de notre pays pour être le fer de lance de la réindustralisation et du redressement national.
Ce double mouvement daffaiblissement de lEtat se présente ainsi :
1. Une décentralisation non maîtrisée dabord (lancée en 1981 et accentuée en 2004) a privé lEtat de compétences stratégiques : transports régionaux, routes nationales, action économique notamment. Beaucoup, parmi lesquels nombre délus locaux, jugent que nous sommes allés trop loin dans le transfert de compétences. Cette décentralisation, cest un creusement des inégalités entre les territoires et les Français, une complexité accrue de la décision publique, une corruption aggravée, et la reconstitution de féodalités locales dépensières au détriment dun Etat stratège.
2. LUnion européenne ensuite, cheval de Troie de la mondialisation ultralibérale : les Traités européens imposent depuis le Traité de Maastricht le dogme de la concurrence libre et non faussée, interdisent par idéologie les aides dEtat à nos entreprises, ainsi que toute forme de protection aux frontières internes de lUE, mais aussi externes. En bref, toute forme de patriotisme économique.
En 2009, laide de 6 milliards deuros apportée par lEtat à Renault et PSA na pas pu être conditionnée au maintien des activités en France en raison des récriminations de la Commission européenne. Cest un encouragement aux délocalisations et à la destruction demplois en France. En 2011, cette même Commission de Bruxelles a jugé contraire aux règles européennes le projet de recapitalisation de lentreprise Seafrance par son actionnaire la SNCF : des centaines demplois sont de ce fait menacés.
Ce double mouvement daffaiblissement doit trouver face à lui une solide volonté politique. LEtat fort vise plusieurs objectifs essentiels à la prospérité de notre pays et du peuple français :
* Le respect des valeurs républicaines face aux féodalités locales et aux communautarismes.
* La réindustralisation de la France, contre le chômage et les délocalisations.
* Linnovation pour se projeter dans lavenir : la coopération en matière de recherche entre acteurs du privé et du public fonctionne mal en France, et notre effort global de recherche et développement est insuffisant.
* La remise sur pieds des services publics décimés par trois décennies didéologie ultralibérale : LUMP et le PS ont progressivement détruit le service public en votant Traités et directives européennes qui organisent dans tous les domaines la libéralisation, et en privatisant les services publics.
* Lexigence dune concurrence loyale face aux pratiques abusives de la grande distribution, des banques et des très grands groupes.
* Lencadrement rigoureux de la finance lorsque lintérêt général est en jeu : le puissant lobby des banques daffaires influence beaucoup trop les décisions politiques et incite à des pratiques de corruption et de conflits dintérêts. Ce phénomène, né aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, népargne pas la France.
Positions
LEtat fort est dabord un Etat libre :
* La hiérarchie des normes qui prévalait avant les dérives jurisprudentielles sera réaffirmée. La Constitution, plus largement le bloc de constitutionnalité, est la norme suprême, à laquelle doit se conformer lintégralité du droit français et conserve sa supériorité sur les Traités internationaux.
* La loi française retrouvera sa supériorité sur le droit européen dérivé (directive, règlement, etc.). Ces éléments feront lobjet dune discussion avec nos partenaires européens dans le cadre de la renégociation nécessaire des Traités européens. La France se tiendra à sa doctrine en cas déchec des négociations.
* Le ministère des Souverainetés sera chargé de coordonner sur un plan technique la renégociation des Traités et la restauration de notre souveraineté nationale dans lensemble des domaines où elle a disparu.
LEtat fort qui défend et fait respecter les valeurs républicaines :
* Application ferme sur lensemble du territoire national de la loi de 1905 de défense de la laïcité. Cette loi ne doit pas être modifiée.
* Mise en place dun ministère de lIntérieur, de lImmigration et de la Laïcité
* Rétablissement du principe dégalité et de méritocratie : bannissement des pratiques de discrimination positive dans tous les secteurs de la société (école, université, entreprise, administration).
* Tous les bâtiments publics de France, quil sagisse des administrations centrales ou locales, devront en permanence porter le drapeau français. Le drapeau de lUnion européenne ne sera plus autorisé.
LEtat fort, fer de lance de la réindustrialisation de la France :
* Mise en place dune Planification Stratégique de la Réindustralisation directement rattachée au Premier ministre, associant établissements universitaires et grandes écoles, filières industrielles et représentants de lEtat. Elle organisera la réindustralisation de la France. Cette politique se fera parallèlement à la mise en place de protections raisonnables aux frontières face à la concurrence internationale déloyale (droits de douane ciblés et quotas dimportation).
* Stratégie de développement économique de lOutre-mer.
* Mise en place politique de léquivalent français du « small business act » accordant aux PME/PMI françaises une priorité daccès aux marchés publics locaux et nationaux.
LEtat fort pour stimuler linnovation et la recherche :
* Conditionner le crédit impôt recherche (3,2 milliards deuros par an de dépenses fiscales) au maintien intégral par lentreprise bénéficiaire de cette mesure des centres de recherche et développement en France.
LEtat fort qui impose son autorité aux féodalités locales :
* Baisse de 2% des dotations de lEtat aux conseils généraux et conseils régionaux, assortie dune interdiction législative daugmenter les impôts locaux pour les collectivités concernées.
* Transfert progressif à lEtat des compétences relatives aux transports régionaux et à laction économique
* Suppression de la clause générale de compétence.
* Suppression de lobligation de participer à une intercommunalité et audit obligatoire des dépenses des intercommunalités par les Chambres régionales des Comptes la première année du mandat.
* Rétablissement du contrôle de légalité a priori de lEtat sur les engagements de dépense supérieurs à un pourcentage du budget annuel de la collectivité territoriale qui sera défini par une loi.
LEtat fort pour redresser nos services publics :
* Arrêt de la transposition des directives de libéralisation des services publics marchands.
* Contrôle intégral de la fixation des tarifs appliqués aux ménages et aux entreprises dans les secteurs stratégiques (énergie et transports notamment).
* Obligation dassurer une parfaite continuité territoriale à prix raisonnable vers lOutre-mer.
LEtat fort qui lutte contre les fraudes, les ententes et les abus de position dominante :
* Lutte contre les fraudes commerciales (falsification des normes de sécurité, environnementales, sociales) pour assurer une concurrence loyale.
* Action au niveau des centrales dachat pour rétablir un équilibre entre le commerce indépendant et la grande distribution. Les liens dexclusivité entre centrales dachat et grands distributeurs seront interdits.
* Fixation par la loi dun plafond applicable au montant des frais bancaires facturés aux clients des banques (ménages et entreprises).
LEtat fort qui met au pas la finance et la spéculation :
* Séparation par la loi des banques de dépôt et des banques daffaires.
* En cas dextrême nécessité et de risque pour les dépôts des particuliers, nationalisation, même partielle et temporaire, des banques de dépôts en difficulté.
* Réorientation de la formation de nos jeunes en grandes écoles vers les métiers de lentreprenariat et de lindustrie au détriment des métiers de la finance.
* Action déterminée de la France au niveau international pour une interdiction des produits dérivés spéculatifs et une taxe mondiale sur les transactions financières.
- Fonction publique
En France, historiquement, le développement de lEtat a accompagné celui de la Nation. Sest ainsi constituée peu à peu, selon des modalités variables, une fonction publique de qualité, au service de lintérêt général. Aujourdhui encore, la grande majorité des fonctionnaires choisissent leur métier par vocation. Il convient dassurer une plus grande justice sociale parmi les agents publics et une plus grande efficacité globale de la fonction publique. Il convient de redonner espoir à une fonction publique désorientée. Alors que des secteurs stratégiques de lEtat ont été affaiblis par une RGPP dogmatique et mal conduite, les collectivités territoriales ont multiplié les recrutements. Cette dérive doublement coûteuse pour la France (pour ses finances publiques et le service rendu aux citoyens) doit prendre fin.
Analyse
Alors que les Français se tournent naturellement vers lÉtat en période de crise, la politique de Nicolas Sarkozy conduit à abaisser la fonction publique par le démantèlement de ses missions, y compris régaliennes, comme par la diminution arbitraire de ses effectifs.
La règle, de remplacer seulement un fonctionnaire sur deux partant à la retraite est appliquée de manière aveugle tant à la fonction publique dÉtat quà la fonction publique hospitalière, alors que les collectivités territoriales continuent dembaucher sans compter. En moyenne sur cinq ans, quand lEtat supprimait un poste souvent très utile à la collectivité nationale, les collectivités territoriales en créaient deux. La Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP) a profondément désorganisé les services de lEtat, notamment dans les territoires, sans produire les bénéfices financiers escomptés.
Trois mille postes sont supprimés chaque année depuis 2005, au sein des forces de lordre, aggravant linsécurité. Dans le monde incertain dans lequel nous vivons, il est dangereux de ne pas au moins sanctuariser les effectifs des armées et des forces de lordre. La diminution seulement comptable du nombre denseignants finit par poser de graves difficultés, quand elle ne masque pas lembauche de contractuels parfois sous-qualifiés. Lhôpital travaille à flux tendu. Malgré le dévouement du personnel soignant, la sécurité des malades sen trouve en danger.
La décentralisation, « processus structurellement coûteux » pour reprendre les mots de Philippe Séguin alors Premier président de la Cour des Comptes, a consisté en une multiplication de chefferies, dirigées par des roitelets entourés dune cour pléthorique.
Les régions se prennent trop souvent pour de petites républiques, se dotant de services multiples dont lintérêt pour les citoyens suscite de légitimes questions. Une concurrence malsaine se développe sur les territoires, au détriment des agents et des usagers, perdus dans le maquis des compétences croisées. Loin de ménager largent des contribuables, le développement autoritaire et bureaucratique de lintercommunalité conduit à la multiplication des postes de fonctionnaires, recrutés parfois dans des conditions douteuses alors que les maires ruraux et les conseillers municipaux, bénévoles ou chichement indemnisés, se trouvent de fait écartés.
La vie associative connaît un développement non contrôlé, permettant certes aux Français de simpliquer dans les activités les plus diverses mais nourrissant aussi des « veaux gras » dont ladéquation avec les attentes des Français nest pas toujours évidente. Toutefois, le détournement de lesprit de la loi de 1901 sur la liberté dassociation conduit lÉtat et les collectivités territoriales à créer des structures contournant les règles tant de la comptabilité publique que de la fonction publique, sous prétexte quelles seraient trop rigides et quelles ne permettraient pas de répondre aux nécessités dune gestion moderne. Longtemps, la cour des Comptes a dénoncé en vain ce démantèlement de la puissance publique, qui sert aussi à des objectifs peu avouables, quand il ne couvre pas des dérives répréhensibles, parfois délictueuses.
Le recrutement des agents publics par la voie du concours anonyme reste le plus juste socialement, le plus apte à éviter tout favoritisme, tout en sélectionnant les meilleurs. Le classement à lentrée comme à la sortie de la période de formation en est le nécessaire complément. Le passage dun fonctionnaire dans le secteur privé doit se faire dans la plus grande transparence, favorisé quand il permet un enrichissement mutuel, sans que puisse naître le moindre soupçon.
Lanémie organisée de lEtat saccompagne dun effritement du sens de lintérêt général parmi les élites administratives, et plus encore politiques. De nombreux hauts responsables agissent selon des valeurs qui ne sont plus celles du sens de lEtat. Nayant plus foi en leur propre pays, les dirigeants politiques ont organisé la sélection délites administratives qui trop souvent nont plus vraiment foi en lEtat.
Nous en appelons au retour du sens de lEtat, à lesprit de ses grands commis, à la culture des hussards noirs de la République, à la passion du bien public qui continue danimer la conduite de nombreux agents publics, uvrant souvent dans la discrétion, mais avec la farouche volonté de servir lintérêt général.
Positions
Une organisation administrative stabilisée et rationalisée
* Arrêt du processus de Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP) et stabilisation de lorganisation administrative de lEtat dans les territoires durant toute la durée du quinquennat. Les sous-préfectures notamment seront préservées. Lautorité hiérarchique du préfet de région sur le préfet de département sera supprimée.
* Les ministères devront engager un effort de rationalisation organisationnel et budgétaire dans leur administration centrale. Les inspections générales interministérielles de lEtat seront en particulier fusionnées en une seule Inspection Générale de lEtat, qui devra assurer un statut de large autonomie à ses membres
* Modernisation de la fonction publique : à lheure où certains services utilisent encore trop peu Internet, un effort est primordial pour rationaliser le fonctionnement des services au travers de la dématérialisation.
Justice sociale et maîtrise des finances publiques locales
* Les collectivités territoriales devront maîtriser leurs effectifs et présenter chaque année au préfet de leur département pour les plus importantes dentre elles (régions, départements, intercommunalités et communes de plus de 10 000 habitants) un plan impératif de réduction ou de stabilisation de leurs effectifs. Les dotations de lEtat aux départements et aux régions seront réduites de 2% dès la première année du mandat. Les effectifs de lEtat seront dans le même temps stabilisés.
* Le gel des traitements pour tous, petits ou hauts fonctionnaires, est aussi injuste que choquant quand on connaît la faiblesse des traitements réservés au bas de la hiérarchie.
Les situations seront différenciées par la mise en place dun système permettant une modulation de lévolution du point dindice et une plus juste répartition des primes entre les ministères et dans les services concernés.
* Parallèlement afin de lutter efficacement contre le chômage des séniors et assurer un renouvellement de la fonction publique, lobjectif sur le quinquennat sera de réserver 1 embauche sur 3 dans la fonction publique aux plus de 45 ans issus du privé.
Une formation renouvelée pour revivifier le sens de lEtat et stimuler louverture
* Dans le cycle de formation des fonctionnaires des trois fonctions publiques, laccent sera mis sur le sens de lEtat et le patriotisme.
* LEcole Nationale dAdministration (ENA) veillera en particulier à recruter des hauts fonctionnaires patriotes, ayant le sens de lÉtat.
* Les écoles de formation dagents de la fonction publique devront promouvoir des stages dans le secteur privé. En parallèle, les écoles de commerce et les écoles dingénieurs seront incitées à proposer à leurs élèves des stages en administration.
* Gage dindépendance, le statut de la fonction publique sera préservé, et des règles seront fixées pour éradiquer les conflits dintérêt aux plus hauts échelons de ladministration.
- Immigration
Cest dans le domaine de limmigration que Nicolas Sarkozy a peut-être le plus durement trahi les Français en général et ses électeurs en particulier, en menant, à linverse de ses discours et de ses promesses, la politique dimmigration la plus laxiste de lhistoire de la Ve République. Limmigration est pourtant une source de coûts très importants ; elle est utilisée par le grand patronat pour peser à la baisse sur les salaires et déstabilise en profondeur notre société et ses équilibres. Lassimilation nest plus possible dans un tel contexte dimmigration de masse. Des mesures dordre constitutionnel, législatif et réglementaire doivent être prises au plus vite pour stopper aussi bien limmigration légale que clandestine. Enfin, des actions devront aussi être menées au niveau international dans le cadre de la politique de coopération.
Analyse
La régulation de limmigration était lun des axes majeurs de la campagne du candidat Nicolas Sarkozy en 2007 qui prétendait vouloir mettre fin à « limmigration subie ». Beaucoup de Français ont voté pour lui dans lespoir quil mène une politique de contrôle et de réduction de limmigration en direction de notre pays.
Force est de constater quil nen a rien été. Bien au contraire : limmigration est plus forte que jamais sous le mandat de Nicolas Sarkozy.
Dune part, limmigration clandestine a continué de progresser car les pompes aspirantes nont pas été supprimées. Mise en place en 2000 sous Lionel Jospin, lAide Médicale dEtat (AME), spécifiquement réservée aux migrants clandestins, a pour la première fois dépassé la barre des 600 millions deuros dans le budget de cette année. Les crises arabes de la fin de 2010 et du début 2011 ont encore aggravé la situation, précipitant le départ de nombreux clandestins vers lEurope. Arrivés sur lîle italienne de Lampedusa ou ailleurs, ils se dirigent pour beaucoup vers la France, sachant y trouver les avantages sociaux les plus avantageux de toute lEurope ! Labsence de frontières dans le cadre des dramatiques accords européens de Schengen facilite cette montée continue de limmigration clandestine.
En dépit de toutes les promesses et des déclarations musclées régulièrement entonnées dans un but purement électoraliste, limmigration légale a augmenté fortement sous le mandat de Nicolas Sarkozy. Selon les chiffres officiels du ministère de lIntérieur, la France a délivré 203 000 titres de séjour en 2010, soit 28 000 de plus quen 2009, et 78% de plus quen 2000 sous Lionel Jospin (114 000). Jamais sous la Ve République la France navait accueilli une immigration légale aussi importante.
La progression très sensible de limmigration professionnelle est particulièrement condamnable en pleine crise économique, alors que le chômage explose dans notre pays et que le pouvoir dachat des salariés seffondre. Ainsi, en 2007, limmigration professionnelle représentait larrivée de 19 985 étrangers en France. Elle était de 32 132 en 2010, soit 61% daugmentation en quelques années seulement !
Il est donc plus que temps de sortir des discours électoralistes et des promesses sans lendemain de Nicolas Sarkozy, Claude Guéant et de son agence de communication la Droite Populaire.
Trois raisons principales imposent de mettre fin à limmigration massive et incontrôlée qui frappe notre pays :
* Limmigration est utilisée par les puissances dargent et le grand patronat pour peser à la baisse sur les salaires et les droits sociaux des travailleurs français. Voulue et sans cesse réclamée par le MEDEF, la Commission européenne et les grands groupes du CAC 40, limmigration nest pas un projet humaniste, mais une arme au service du grand capital.
* Limmigration représente un coût important pour la communauté nationale, évaluée à 70 milliards deuros par an par le démographe et économiste Yves-Marie Laulan.
* Limmigration non contrôlée est source de tensions dans une République qui ne parvient plus à assimiler les nouveaux Français. Les ghettos, les conflits inter-ethniques, les revendications communautaires et les provocations politico-religieuses sont les conséquences directes dune immigration massive qui met à mal notre identité nationale et amène avec elle une islamisation de plus en plus visible, avec son cortège de revendications. Le communautarisme est un poison contre la cohésion nationale.
Positions
* Réduction en 5 ans de limmigration légale de 200 000 entrées par an à 10 000 entrées par an (division par 20), en privilégiant les talents qui permettront le rayonnement de notre pays et linnovation. Modifications législatives et réglementaires du Code de lentrée et du séjour des étrangers (CESEDA) en ce sens.
* Suppression du regroupement familial.
* Réduction drastique du nombre de demandeurs dasile admis à rester en France. Le budget de lasile représente un coût en progression constante (+27% en 2011, à 376 millions deuros). La France doit procéder aux révisions constitutionnelles, législatives et réglementaires pour atteindre cet objectif.
* Remise en cause des accords de Schengen sur la libre circulation des personnes : la France reprendra le contrôle de ses frontières.
* Réduire la durée maximale de la carte de séjour de 10 ans actuellement à 3 ans renouvelable avec un strict contrôle des conditions dobtention.
* Renégociation de la Convention européenne des droits de lhomme, et notamment de son article 8 qui est utilisé par les associations de promotion de limmigration pour accroître limmigration vers la France.
* Suppression du droit du sol et réforme en profondeur du code de la nationalité française afin que lacquisition de la nationalité ne soit plus une simple formalité administrative : être français est un honneur. La naturalisation se mérite et doit être soumise à des conditions strictes de présence paisible et prolongée sur le territoire, en situation légale, de maitrise de la langue française et de preuve dassimilation. Plus généralement la double nationalité ne sera plus autorisée en dehors des cas de double nationalité avec un autre pays de lUnion européenne ; les personnes concernées seront amenées à choisir entre les deux nationalités.
* Lutte contre limmigration clandestine, qui doit être ramenée à zéro. Expulsion systématique de toute personne qui entre ou se maintient illégalement sur le territoire national. Suppression des pompes aspirantes de limmigration clandestine, telle que lAide Médicale dEtat, réservée aux migrants clandestins.
* Suppression, dans le droit français, de la possibilité de régulariser des clandestins.
* Les manifestations de clandestins ou de soutien aux clandestins seront interdites.
* Le racisme anti-Français comme motivation dun crime ou dun délit sera considéré comme une circonstance particulièrement aggravante et alourdira la peine encourue.
* Exécution dans leur pays dorigine des peines demprisonnement prononcées contre les étrangers grâce à des accords bilatéraux passés avec les pays dont sont originaires les ressortissants les plus représentés dans les statistiques françaises de la délinquance. Dans tous les cas, rétablissement des expulsions dans leur pays dorigine des étrangers condamnés pénalement.
* Application de la priorité nationale. Les entreprises se verront inciter à prioriser lemploi, à compétences égales, des personnes ayant la nationalité française. Afin dinciter les entreprises à respecter cette pratique de priorité nationale, une loi contraindra Pôle Emploi à proposer, toujours à compétences égales, les emplois disponibles aux demandeurs demploi français. Les administrations respecteront également ce principe, et la liste des emplois dits « de souveraineté » sera élargie, notamment dans les secteurs régaliens où les professions seront réservées aux personnes ayant la nationalité française. La priorité nationale doit sappliquer à tous les Français, quelle que soit leur origine. Les étrangers qui travaillent et qui cotisent bénéficieront du fruit normal de leurs cotisations. Les étrangers en situation légale qui ne trouvent pas de travail seront incités à retourner dans leur pays au bout dun an dinactivité et leurs cotisations retraites leurs seront restituées sous forme de capital. La priorité nationale sappliquera également en matière de logement social où, à situation égale, le logement sera dabord proposé aux personnes ayant la nationalité française. Les allocations familiales seront réservées aux familles dont un parent au moins est français ou européen.
* Instauration dun grand ministère de lIntérieur, de lImmigration et de la Laïcité afin dassurer la cohérence et la coordination des politiques publiques dans ces trois domaines. Il publiera, chaque trimestre, les chiffres et statistiques détaillés du nombre de titres de séjour délivrés, du nombre de naturalisations octroyées et du nombre de reconduites à la frontière effectuées.
* Mise en uvre dune politique de coopération renforcée, notamment avec les pays dAfrique. Les aides au développement seront subordonnées à une coopération étroite avec les autorités françaises sagissant des flux migratoires et des procédures dexpulsion des clandestins vers leur pays dorigine.
* Réaffirmation de notre modèle républicain et de ses valeurs contre le multiculturalisme anglo-saxon. Lassimilation, via lécole notamment, doit redevenir la règle, et le communautarisme banni. La France inscrira dans sa Constitution « la République ne reconnaît aucune communauté ».
- Justice
La justice est le fondement de toute société. La main de justice est lemblème du pouvoir. Comment concevoir une société civilisée sans justice ? Imaginons, ce quil est facile dimaginer puisque cela devient presque une réalité, un monde où lon volerait dans les rues, où lon ne pourrait plus laisser sa voiture garée, où lon se barricaderait derrière des murs dalarmes, où la nuit on craindrait de se promener, où les pompiers seraient frappés, les policiers écrasés, tués à coups de sabre, où la loi religieuse des uns imposée aux autres, la différence des uns imposée aux autres, la vie commune serait impossible. Pour corriger cette réalité, il faut de la justice et des juges respectés, que le pouvoir ne réduit pas au statut de petits pois
Analyse
Loin dêtre conscients de limportance pourtant primordiale de la bonne administration de la Justice, les gouvernements successifs ont réduit le budget à peau de chagrin : avec 7 milliards deuros, soit 0.18% du PIB, le budget de la Justice nest que le 37ème budget de lEtat (sur 43 au total). Cette triste réalité place la France derrière lAzerbaïdjan en termes deffort consenti en matière de Justice.
Depuis la première guerre mondiale le nombre de magistrats a à peine augmenté, ce qui na pas été le cas de la délinquance
Il y a en France 8355 magistrats -dont près de 500 en disponibilité- auxquels échoient quelque 4,7 millions daffaires pénales, 2,6 millions daffaires civiles ou commerciales ainsi que 9 millions damendes. Aussi notre pays compte-t-il 12 magistrats pour 100 000 habitants (50 pour la Slovénie) dont 2,9 procureurs pour 100.000 habitants (20 en Bulgarie). Une justice de pauvre fait des pauvres de justice !
Une telle situation ne peut quengendrer des conséquences dramatiques notamment quant à lengorgement des tribunaux et donc aux délais de traitement des affaires. Il nest pas acceptable que dans un pays moderne, il faille plusieurs années avant de voir évoquer devant un tribunal un dossier criminel, délictuel ou administratif, ou quun dossier, en matière de révision, mette un an pour aller de Draguignan à Paris
Autre conséquence, toute aussi dramatique et contre-productive en matière de sécurité de ces trop faibles moyens alloués à la Justice : la surpopulation carcérale. La France compte en effet 56 000 places de prison disponibles pour 64 000 écroués. Une telle situation est dangereuse pour les personnels, elle est inhumaine pour les condamnés à la rétention et non à lhumiliation. Elle ne permet pas une juste et complète application des peines. Elle ruine lidée de réparation pour la victime et entrave lespoir damélioration du prisonnier. Cette situation influe évidemment sur les décisions prononcées par les magistrats, poussés au laxisme par la conviction que leurs décisions ne seront pas appliquées. Ils condamnent dans le vide carcéral. La sanction nayant de réalité que sur le papier revêtu dune formule exécutoire que personne nexécute plus !
Loin de sattaquer aux causes du mal, nos gouvernants ont préféré, depuis 2009, favoriser limpunité de certains délinquants : les peines de moins de deux ans de prison ferme sont désormais rarement exécutées et ce sont 80 000 peines prononcées qui nont jamais été exécutées. Finalement, en France, on nexécute bien que les victimes !
Mais le manque évident de moyens alloués à la Justice nest pas le seul handicap dont souffre linstitution : la politisation des juges, le poids du syndicat de la magistrature, léchec de lEcole Nationale de la Magistrature ainsi que le phénomène de plus en plus courant dhypermédiatisation doivent amener à repenser le système.
La neutralité du juge est une des conditions de la confiance que le justiciable peut avoir en lui, ni juge de droite, ni juge de gauche, mais juge de justice ! La fonction hautement symbolique de la justice ne peut sacoquiner avec lengagement politique partisan.
Enfin, la situation spécifique des mineurs est extrêmement préoccupante : les lois ne sont plus adaptées à une délinquance qui commence de plus en plus tôt et il convient aujourdhui dapporter rapidement une réponse aux premiers actes violents afin que ceuxci ne servent pas demain de terreaux à une violence plus brutale. On doit tout faire pour que le petit délinquant ne devienne pas grand. Dans ce cadre des solutions spécifiques, visant notamment à responsabiliser les parents ou à extraire le jeune de son milieu de vie, doivent rapidement être mises en uvre.
Positions :
* Le budget de la Justice sera revalorisé de 25% en cinq ans : il est impératif de donner les moyens à la Justice de ses missions. La France doit rattraper son retard vis-à-vis de ses voisins, comme lAllemagne et le Royaume-Uni.
* En conséquence, le nombre de magistrats sera revu à la hausse afin de rendre la Justice plus rapide, et donc plus juste. La France doit viser le ratio de 20 magistrats pour 100 000 habitants en 2017, contre 12 pour 100 000 aujourdhui.
* Le rattachement de ladministration pénitentiaire au ministère de la Justice sera sanctuarisé, dans un objectif de cohérence
* Un vaste plan carcéral sera adopté afin de créer, dans les plus brefs délais, 40 000 nouvelles places de prison. Il sagit là dune mesure de bonne administration, dun impératif humanitaire, mais aussi dun préalable à toute politique dapplication des peines. Avec 40 000 places de prison supplémentaires, la France se placera dans la moyenne européenne.
* Faire évoluer la formation et le parcours des magistrats en remplaçant lEcole Nationale de la Magistrature par une filière universitaire des carrières judiciaires, formation commune aux avocats et aux magistrats proposant une spécialisation en fin de cursus. Au cours de cette formation, les élèves devront réaliser une série de stages en lien permanent avec le monde judiciaire et le monde carcéral, multipliant les passerelles entre les différents métiers du droit.
* Assurer lapplication des peines de prison en supprimant les remises automatiques de peine.
* Redresser le taux délucidation des affaires en réformant la garde à vue : la réforme Sarkozy de la garde à vue est un échec selon tous les acteurs du monde judiciaire : elle a entraîné un surcroît de formalisme et un recul de lefficacité de lenquête ; le taux délucidation est en baisse.
Cette réforme sera retirée et remplacée par un système soucieux déquilibrer droits des victimes et des mis en cause. Afin dassurer le contrôle des gardes à vue, il sera créé un corps de contrôleurs des droits civiques, confié à des citoyens retraités, ayant servi dans les professions judiciaires, volontaires, habilités, sur demande des avocats des parties, à vérifier les bonnes conditions de la garde à vue.
* Les enquêtes seront facilitées, rendues moins onéreuses et donc plus efficaces par lobligation qui sera faite aux entreprises de vidéo-surveillance de communiquer gratuitement les images pouvant intéresser lenquête
* Garantir lindépendance et la neutralité de la Magistrature : suppression du droit dêtre syndiqué, de la possibilité de sengager politiquement ou dêtre candidat, décrire ou de témoigner au sujet dune quelconque affaire ayant trait à leur fonction. Il est, en effet, intolérable quun magistrat puisse raconter son enquête. Elle ne lui appartient pas, elle appartient dabord à la souffrance des victimes et ensuite à la personne du mis en cause.
* Réserver un traitement énergique et efficace à la délinquance des mineurs : la responsabilité pénale sera accrue pour tous les mineurs de plus de 13 ans, le traitement des dossiers les concernant sera accéléré et les aides sociales aux parents denfants récidivistes seront supprimées, sous réserve de la preuve de leur carence.
* Redonner une vraie place à la victime dans le processus judiciaire :
- La présence des victimes dans les commissions de décision de remise en liberté conditionnelle sera prévue et obligatoire
- Laccent sera porté sur lapplication réelle des mesures de réparation
- Un corps dagent daccompagnement sera créé afin daccueillir les victimes et de les accompagner tout au long du procès. Les associations subventionnées seront mises à contribution.
- La responsabilité personnelle des magistrats en cas derreur judiciaire, ou de faute, pourra être engagée, sur le fondement de larticle 1382 du code civil, nonobstant les poursuites disciplinaires. Le droit de la responsabilité des juges sera tiré du corpus jurisprudentiel, élaboré par les juges eux-mêmes, au sujet de la responsabilité des avocats. Cela étant leur uvre ils ne peuvent que se féliciter de le voir appliquer à leurs propres responsabilités. Afin déviter le risque de corporatisme, il faudra transférer au tribunal administratif le soin de juger exceptionnellement ces affaires de responsabilités de magistrats.
- Création de tribunaux pénaux de proximité pour traiter les amendes de 5ème catégorie et les délits
* Assurer le renvoi chez eux des délinquants étrangers condamnés : des accords bilatéraux seront passés avec les pays étrangers dont les ressortissants sont les plus représentés dans les statistiques françaises de la délinquance (Afrique du Nord, Turquie, Europe de lEst) afin que lapplication de la peine seffectue dans le pays dorigine.
* Confier à un jury de cour dassise, après un vrai procès, le soin daccorder ou pas la libération conditionnelle pour les condamnés à des peines de réclusion criminelle assorties de période de sûreté.
* Soumettre la correctionnalisation des affaires criminelles à des conditions strictes.
* Renforcer le secret de linstruction notamment en interdisant que le nom du juge en charge de laffaire soit cité jusquà la fin de linstruction, ce afin de renforcer son indépendance à légard de lopinion publique et de préserver sa sérénité.
* Organiser un système de nullité de procédure qui nentraine la libération dun accusé quà la condition que la nullité ne soit pas de nature à apporter atteinte à la vérité des faits, à la bonne marche de la manifestation de la vérité.
* Organiser le principe de linamovibilité des membres du parquet afin dassurer leur indépendance.
- Sécurité
Première des libertés, la sécurité nest plus assurée dans notre pays. Au-delà des discours et des promesses, la gauche comme la droite sont en échec complet face aux violences, et restent prisonnières de leurs dogmes et choix absurdes : laxisme, victimisation des coupables, désengagement de lEtat, affaiblissement moral et matériel de nos capacités de maintien de lordre.
Cest un changement de cap quattendent les Français, fondé sur une prise en compte de leurs souffrances et une réponse réelle et déterminée contre les voyous et les délinquants.
Analyse
Depuis 20 ans, les gouvernements de gauche comme de droite qui se sont succédés ont instrumentalisé à tous les niveaux l??insécurité.
La droite, en promettant toujours plus de lutte contre linsécurité, criant à qui veut lentendre léradication des racailles au Karcher dans les cités.
La gauche, en promettant toujours plus de subventions pour les quartiers, se drapant ainsi dans une posture humaniste qui na dhumaniste que lapparence, puisquelle déshumanise la victime, au profit de choix qui relèvent de la posture idéologique.
Augmentation des vols à main armé, des violences contre les personnes, nocivité et violence des bandes et des gangs toujours plus enracinés dans des quartiers hors contrôle qui sont leurs fiefs : pourquoi lUMPS a lamentablement échoué dans la lutte contre linsécurité ?
Parce quils ont mis en place des politiques propre à lutter contre le sentiment dinsécurité et non contre linsécurité, dans une course effrénée aux effets dannonce, qui confine à de la publicité mensongère. On ne dénoncera jamais suffisamment limmense solitude judiciaire des victimes !
Dans la continuité de son bilan de ministre de lIntérieur, Nicolas Sarkozy a lourdement échoué sur la question de linsécurité depuis 2007. Les discours musclés, lutilisation à des fins électoralistes des déclarations tonitruantes de la « droite populaire » et la succession de promesses non tenues ne peuvent masquer létendue de léchec : la France vit chaque année dans une insécurité croissante.
Linsécurité est un fléau pour le peuple français à deux niveaux :
* Elle crée des drames dans les vies et les familles. Une agression, même nommée « incivilité » selon une dérive sémantique très révélatrice dun état desprit laxiste au plus haut niveau de lEtat, est toujours traumatisante.
* Elle a un coût immense pour la collectivité nationale, évaluée à 115 milliards deuros par an selon létude réalisée par le professeur et économiste Jacques Bichot, soit plus de 5% du PIB de la France.
Les violences aux personnes nont eu de cesse daugmenter (+45% depuis 2002). Les rapports annuels de lObservatoire national de la délinquance révèlent que ce type de violences concerne cinq fois plus de personnes que ne le disent les chiffres du ministère de lIntérieur : 1 200 000 par an, et non 250 000.
Selon les données officielles, les violences physiques crapuleuses ont bondi de 5,7% en 2009 puis de 7,4% en 2010.
Au-delà même des chiffres, les Français constatent chaque jour la multiplication des événements ultra-violents tels que les émeutes, les règlements de compte ou les assassinats sauvages, sans compter les agressions gratuites, expression à elle seule dun état de violence ambiant, fruit dune instabilité existentielle, lié au présentisme, dénoncé par tous les criminologues, dont la preuve évidente ressort des violences dites scolaires.
Les zones de non-droit, où les forces de lordre ne vont plus ou hésitent à pénétrer, se multiplient : il y a officiellement en France 752 « Zones urbaines sensibles ». Lexpression désormais consacrée de zones de non droit constitue laveu dun échec de lEtat dans lapplication républicaine et élémentaire du droit. Un Etat où le droit ne sapplique pas est un Etat sans chef dEtat.
Déjà en mars 2002, Olivier Foll, inspecteur général de la police nationale, indiquait : « Il y a 834 zones de non-droit sur notre territoire. 834 ghettos dans lesquels la hiérarchie administrative recommande aux forces de lordre de ne plus intervenir de manière à ne pas provoquer de remous ». La peur du gendarme est remplacée par la peur des « remous » !
Les campagnes autrefois épargnées néchappent plus à la montée des violences, en témoigne le doublement en dix ans du nombre de gendarmes blessés en service.
Face à cette flambée de linsécurité, qui trouve en grande partie son origine dans la hausse continue de limmigration vers la France, de léchec dune assimilation, le gouvernement de Nicolas Sarkozy a fait des choix irresponsables et néfastes : effets dannonce permanents, vote de multiples lois publicitaires jamais appliquées après chaque fait divers médiatisé, et surtout, laffaiblissement de nos capacités de maintien et de rétablissement de lordre.
On assiste à léchec de lintégration des français de 2°, 3° et 4° générations suite à une immigration massive et incontrôlée voulue par les gouvernements de la Ve République sous le haut patronage du MEDEF qui voyait dans cette immigration la possibilité de baisser les salaires.
Ainsi, depuis 2005, 19 000 postes de policiers et de gendarmes ont été supprimés, un record sous la Ve République. Claude Guéant a annoncé la réduction de 3000 postes supplémentaires en 2012. 10% des escadrons de gendarmerie mobile ont déjà été dissous, alors que le même sort est réservé aux compagnies de CRS.
Les policiers et les gendarmes se sentent largement abandonnés, et lEtat tend de plus en plus à adopter une vision purement comptable en se défaussant sur des sociétés privées de sécurité. Cette privatisation progressive et sournoise de notre sécurité accroît les inégalités entre les Français, entre les territoires, et tend à affaiblir encore davantage lEtat dans ses missions régaliennes.
Positions
* Stopper les flux migratoires vers la France
La carte de linsécurité recoupe largement celle de limmigration : il faut donc agir en amont (voir « immigration »)
* Politique de tolérance zéro sur lensemble du territoire national
- Il convient de mener une répression sévère contre les attaques organisées visant les forces de lordre, les secours ou les pompiers. Il faut démanteler les réseaux du banditisme, des « grands frères » et des caïds et exercer une pression policière sur les bassins de criminalité pour reprendre le terrain et développer une vraie politique de renseignements aujourdhui réservée à la lutte anti-terroriste.
- Mise en place de linjonction civile, qui signifie linterdiction prononcée par la Justice de pénétrer dans des territoires définis pendant une certaine période de temps après avoir purgé sa peine. Physiquement écartés des quartiers quils connaissent bien, où ils ont leurs habitudes de trafics, où ils commettent toutes sortes de violences, où ils ont leurs complices de vice, les voyous seront nettement moins en capacité de nuire. Pénétrer dans le territoire interdit signifiera, pour le délinquant, un retour immédiat en prison. Des mesures judiciaires dinterdiction de territoire (sur un département par exemple) devront également être mises en uvre.
* Tolérance zéro contre les violences scolaires
Il est nécessaire daccentuer les peines contre les élèves ou parents délèves coupables dagression verbale ou physique contre un enseignant.
* Rétablissement de la peine de mort ou instauration de la réclusion criminelle à perpétuité réelle
Lalternative entre ces deux possibilités pour renforcer notre arsenal pénal, sera proposée aux Français par référendum. La réclusion à perpétuité aurait un caractère définitif et irréversible, le criminel se trouverait sans possibilité de sortir un jour de prison.
* Lutter contre la drogue et les dealers
Il faut refuser toute dépénalisation des drogues et accentuer la répression contre les trafiquants mais aussi contre les consommateurs. On ne démantèlera pas les trafics sans affaiblir la base de la pyramide par des contrôles renforcés aux frontières pour éviter limportation de stupéfiants sur le territoire national. Les consommateurs de stupéfiants doivent être soumis à une obligation de soins. Il faut faciliter aussi le travail de la police et de la Justice (interception de conversations téléphoniques et de courriels dans le cadre de la lutte contre les stupéfiants, possibilité de rémunération des indicateurs, etc.)
* Sanctions renforcées contre les délinquants récidivistes
Plus aucune prestation sociale (aides, logements, RSA, etc.) ne doit être versée aux récidivistes délinquants ou criminels justiciables dune peine de un an de prison ou plus.
* Reconstitution en cinq ans des effectifs de police et de gendarmerie supprimés depuis 2005
Les moyens matériels de la police et de la gendarmerie (armes, véhicules, télécommunications, ) doivent être améliorés. Il convient de stopper la fermeture des brigades de gendarmerie et des commissariats de police et de reconstituer en cinq ans les unités EGM et CRS dissoutes.
* Mise en place dune présomption de légitime défense pour les forces de lordre concernant lexercice de leurs fonctions sur le modèle de la gendarmerie nationale. Les policiers et gendarmes sont trop souvent injustement attaqués et dénigrés en lieu et place des auteurs de méfaits
* Garantir le statut militaire de la gendarmerie et organiser son retour progressif dans le périmètre du ministère de la Défense
* Les services de renseignements de lÉtat mèneront des enquêtes sur lensemble du territoire national afin didentifier les prédicateurs religieux défendant des thèses politiques extrémistes susceptibles de porter atteinte à lordre public ou de menacer la laïcité.
* Aggraver les peines pour les personnes coupables de violences verbales ou physiques contre un représentant de lautorité de lEtat et mettre en place une amende forfaitaire contraventionnelle de 1500 euros pour les outrages à agents de la force publique.
* Doubler les effectifs des brigades anti-criminalité. Mettre des policiers en civils dans la rue pour lutter contre linsécurité et non contre le sentiment dinsécurité.
* Consolider la sécurité civile et notamment garantir le statut des sapeurs pompiers volontaires menacé par lUnion européenne.
- Services publics
Les services publics sont un patrimoine de première importance auquel les Français sont très légitimement attachés. Lun des plus grands crimes commis par les gouvernements UMP et PS successifs consiste à avoir méthodiquement travaillé à démanteler ce trésor national, en particulier dans les zones rurales. Les services publics sont un vecteur essentiel de légalité entre les citoyens. Le redressement des services publics constitue donc un axe essentiel du projet présidentiel, et sinscrit en cohérence avec la restauration dun Etat fort, partout sur le territoire.
Analyse
* La libéralisation et la privatisation des services publics
LUMP et plus encore le PS, nous parlent régulièrement des services publics, quils prétendent vouloir protéger. Ces deux partis, successivement au pouvoir ces dernières décennies, ont pourtant porté un coup très grave aux services publics français à travers deux mouvements qui se poursuivent aujourdhui : en soutenant « la concurrence libre et non faussée » et donc la libéralisation des services publics, conséquence des Traités européens et des directives qui en découlent ; en privatisant les entreprises de service public dans tous les secteurs. Il faut noter que les gouvernements de gauche ont autant contribué à ce double mouvement de libéralisation et de privatisation que les gouvernements de droite (le gouvernement Jospin a ainsi privatisé Air France, France Télécom, et des autoroutes).
* Les conséquences néfastes de ce mouvement : une hausse des tarifs
Ces évolutions ont plusieurs conséquences néfastes.
Le consommateur dabord, na en rien profité de cette évolution, au contraire. Laccaparement des secteurs rentables par le privé et les nombreuses ententes (constitution doligopoles), comme dans la téléphonie par exemple, souvent dénoncées mais jamais cassées, ont empêché la baisse promise des tarifs. La qualité du service sest fortement dégradée. La nouvelle complexité des offres tarifaires a nui aux capacités darbitrage de consommateurs aujourdhui désemparés. Lexemple de la téléphonie est à cet égard frappant (ententes entre les principaux opérateurs, coûts élevés pour le consommateur), de même que celui du renseignement téléphonique (loffre qui a remplacé lancien numéro 12 est désormais illisible, très coûteuse et de surcroît délocalisée). En ce qui concerne lélectricité, la scandaleuse loi NOME accroît artificiellement les tarifs alors que lénergie nucléaire permet une production à bas coût (les prix de lélectricité ont ainsi crû de 9,3% en 2 ans, et rappelons que ceux du gaz ont augmenté de 60% en 6 ans).
* La rupture du principe dégalité
Aussi grave, la libéralisation des services publics telle quenvisagée par lUnion européenne et appliquée en France porte atteinte au principe fondamental de légalité des citoyens devant les services publics, en particulier dans les zones rurales, les premières touchées. La libéralisation envisagée du transport ferroviaire de voyageurs, après celle du fret, contribuera à la fermeture des lignes SNCF non rentables. La libéralisation du service postal dacheminement du courrier a déjà produit des effets délétères dans dautres pays européens. Ainsi, depuis 2007 en Espagne, la société Correos ne distribue plus le courrier aux habitations situées à plus de 250 mètres dune voie principale. Combien de Français, souvent âgés, vivant à la campagne devront faire des kilomètres chaque jour pour relever leur boîte postale si la France connaît la même évolution ?
* Le désengagement de lEtat de tous les services publics
A la problématique européenne de libéralisation des services publics sajoute celle du désengagement progressif de lEtat dans les services publics régaliens (défense, police et gendarmerie, justice), mais aussi dans les services publics de la santé, de léducation, de la petite enfance. Ces problématiques particulières font lobjet dun traitement dans les parties du projet qui leur sont spécifiquement consacrées, mais elles aggravent les problèmes ici dénoncés. Il en va de même concernant la RGPP (révision générale des politiques publiques) qui a considérablement désorganisé et affaibli les services déconcentrés de lEtat.
* LEtat fort, garant des services publics
Pour répondre à tous ces défis, lEtat doit retrouver une capacité de définition stratégique de la politique de la Nation en matière de services publics et daménagement du territoire, sagissant notamment de lénergie, de leau, des transports publics, des télécommunications et des services postaux.
Positions
* Modernisation et rationalisation des services publics.
Un effort dorganisation et defficacité sera mené pour moderniser et rationaliser le fonctionnement des services publics marchands.
* Linterruption des processus de libéralisation
Une renégociation des Traités européens sur la question des services publics mettra fin au dogme de « la concurrence libre et non faussée», et à lobligation de libéralisation des services publics.
Dans limmédiat, lapplication des directives européennes de libéralisation des services publics sera gelée, sagissant en particulier du transport ferroviaire et des services postaux.
* La sanctuarisation des participations publiques
Les participations actuelles de lEtat dans les grandes entreprises de service public seront sanctuarisées. Les ouvertures de capital et privatisations dentreprises de service public seront donc empêchées. Les collectivités territoriales seront incitées à en faire de même à leur niveau.
La Poste sera de nouveau un établissement public de lEtat.
* La garantie de la continuité territoriale
LEtat veillera au respect scrupuleux du principe de continuité territoriale, qui veut quaucune zone du territoire national néchappe au service public, dans tous les secteurs (transports, énergie, poste, télécommunications notamment.).
Les opérateurs privés en charge de missions de service public, notamment dans la téléphonie et laccès au numérique, verront leur cahier des charges durci pour assurer légalité de tous devant le service public, en particulier en zone rurale et en Outre-mer.
* Les services publics garants du pouvoir dachat
Dans le cadre de la politique menée en faveur du pouvoir dachat, les ententes illicites entre opérateurs privés seront pénalement sanctionnées, notamment dans les télécommunications ; des tarifs plafond seront décidés par lEtat et imposés à tous les opérateurs des transports publics locaux ; les tarifs de lélectricité et du gaz seront directement réglementés par lEtat et la loi NOME abrogée.
* La remunicipalisation de leau
Sagissant du service public de leau, lEtat encouragera les collectivités locales à maîtriser les processus de captation, production et traitement de leau, via notamment, lorsque la situation financière de la collectivité le permettra, une remunicipalisation du service public de leau.
* Avenir de la nation
- Aménagement du territoire
La France possède un vaste territoire riche de ses diversités. Véritable carrefour stratégique en Europe, il constitue un atout précieux à condition que son aménagement soit lobjet dun projet véritable, reposant sur une volonté politique pour le désenclaver et le valoriser. Les zones rurales en particulier, victimes de la négligence des pouvoirs publics et de laffaissement du réseau de services publics méritent une attention renforcée. La ruralité dune manière générale doit devenir un axe fort de la politique impulsée au niveau national, en association avec laction locale des collectivités. LÉtat stratège doit se doter dune vision ambitieuse daménagement du territoire, de soutien à la ruralité et se donner les moyens de la mettre en uvre.
Analyse
Depuis des décennies, la logique ultra libérale qui dirige lUnion européenne et qui simpose à des gouvernements nationaux complices démantèle le substrat des équipements qui assuraient léquilibre entre monde urbain et monde rural.
La désindustrialisation de la France a privé bien des régions rurales demplois industriels dans des PME et des PMI, et vient sajouter à la diminution considérable du nombre dagriculteurs. Le monde rural, sur lequel sest construit la France pendant des siècles, sen trouve légitimement désemparé. Au lieu dengager une politique pour donner un autre destin à nos territoires, Nicolas Sarkozy accentue ces abandons et ces renoncements. LÉtat ne joue plus son rôle de régulation et de compensation, mais au contraire ferme écoles, tribunaux dinstance, gendarmerie, hôpitaux, bureaux de poste, comme si nos espaces ruraux nétaient plus dignes daccueillir les services publics. La disparition progressive des petits commerces et des bureaux de Poste constitue en particulier un traumatisme important dans le monde rural.
Alors que la crise du logement sévit dans la région parisienne et dans les métropoles régionales, de vastes espaces, dotés parfois dun bâti de qualité qui ne demanderait quà être entretenu ou rénové, sont laissés en déshérence. Rappelons quen parallèle dune politique daménagement du territoire ambitieuse, aucune amélioration tangible ne peut exister dans les zones rurales sans création demploi et sans revitalisation du tissu économique. La revitalisation de nos campagnes dépend aussi du réarmement de la France dans la mondialisation et de sa capacité à réindustrialiser le pays dans son ensemble. La politique de réindustrialisation du pays peut permettre de redonner de lemploi aux zones rurales, à condition déviter de concentrer les installations industrielles en périphérie des grandes agglomérations.
Pour accompagner cette politique de redynamisation économique des territoires ruraux, il faut que la vie sociale qui y existe encore soit maintenue et quune politique volontariste soit engagée par lEtat pour accompagner les collectivités locales et notamment les petites communes dans le soutien à lartisanat et au commerce de proximité.
Les réseaux de transports ont dans ce cadre une importance majeure, dans la mesure où ils permettent dassurer partout le désenclavement. Le rail en particulier joue un grand rôle dans laménagement du territoire. Lévolution du statut de la SNCF, dictée par Bruxelles, doit ainsi être rejetée, dans la mesure où elle impacte négativement la desserte des petites gares de campagne jugées non rentables. Il convient par ailleurs dassurer une grande complémentarité entre les lignes à grandes vitesse et les régionaux.
Le train est aussi une alternative au « tout camion », mode de transport dont les conséquences sont dramatiques : encombrement des autoroutes, accidents, pollution Il convient, grâce au ferroutage et au transport fluvial de diminuer le volume des marchandises transportées sur autoroutes. Ce nest pas parce que la France est traversée par les grands axes dEurope occidentale quelle doit en subir les servitudes sans réagir.
Positions
* Dans le cadre de la Planification Stratégique de la réindustralisation du pays que nous mettrons en uvre, les zones rurales feront lobjet dune attention toute particulière afin que les filières industrielles recréées y déploient une part significative de leur activité.
* Un moratoire sera décidé sur la fermeture des services publics dépendant de lEtat en zones rurales, et leur rétablissement dans les régions les plus délaissées sera un objectif du quinquennat dans la mesure où la situation budgétaire le permettra.
* Dans le cadre de la redéfinition de la politique agricole française, la PAF, sera créé un Fonds dintervention pour la campagne afin de revaloriser les zones rurales en difficulté et de réduire les inégalités entre les territoires.
* Le desserrement du numerus clausus pour les études médicales participera au repeuplement des déserts médicaux ; une évaluation des conditions de travail des médecins généralistes de campagne sera engagée dès le début du quinquennat ; la politique hospitalière quant à elle intègrera systématiquement la contrainte du kilométrage à parcourir pour les populations les plus isolées dans la redéfinition de la carte hospitalière.
* Laccent sera porté sur le développement du tourisme vert, en partenariat avec les collectivités territoriales.
* Le transport fluvial sera favorisé.
* Le renforcement du rail visera à une complémentarité entre les lignes à grande vitesse et les réseaux régionaux. LEtat reprendra progressivement la compétence du transport, largement abandonnée aux régions dans le cadre dune décentralisation non maîtrisée.
* Le rapprochement entre la SNCF et RFF permettra de mettre progressivement fin à labsurde séparation entre ces deux entités complémentaires. Cette séparation a été imposée par lUnion européenne au nom dune « concurrence libre et non faussée » qui na causé que désastres et catastrophes dans le domaine ferroviaire dans les pays où elle a déjà été appliquée (on pense en particulier au Royaume-Uni où les accidents mortels de train se sont multipliés).
* Le permis de conduire à points sera supprimé et les contraventions et délits seront sanctionnés par les peines qui seront intégrées au code pénal. Lannulation ou la suspension du permis de conduire devra être prononcée par le tribunal compétent.
- Culture
Les arts et notre langue forment une dimension essentielle de notre identité. Plus que dans dautres nations, la Culture est inséparable de lhistoire et du rayonnement de la France. La France est une vieille terre humaine, héritière de plusieurs des plus grandes civilisations qua connues lHistoire, quelle a su réunir dans une culture originale. Au fil des siècles lesprit dinnovation na cessé denrichir la civilisation française. Tout politique nationale authentique doit prendre appui sur cet atout majeur, le valoriser, maintenir une ambition qui soit à la hauteur de cette exception française.
Analyse
Le ministère de la Culture a été relativement choyé par les gouvernements de droite et de gauche, mais pour quels résultats tangibles ? Des menaces pèsent sur notre patrimoine et sur notre vie culturelle, de plus en plus dacteurs osent le dire et le dénoncer :
* Trop fréquemment notre vie culturelle souffre dopacité, lorsque ce nest pas de clientélisme, ne sachant pas se mettre suffisamment à lécoute des goûts et des attentes du public.
* La démocratisation culturelle est en panne, lÉtat raisonne trop en termes doffre, ou de modes, ignorant les attentes des Français qui, les statistiques le prouvent, se rendent à peine plus nombreux quil y a trente ans au théâtre, au concert ou nachètent plus guère de livres.
* LÉtat est coupable de multiples abandons de patrimoine, de nombreux monuments historiques étant dans un état déplorable, quelquefois livrés au vandalisme -ou vendus. Des pans entiers de notre patrimoine littéraire, théâtral, musical, ou régional ne sont plus défendus.
* Lexception culturelle française, et notre langue même, sont menacées par la globalisation mondialiste. Une véritable politique nationale doit relancer lexcellence et loriginalité de la création culturelle française et sa diffusion dans le monde, en liaison avec les Ministères des Affaires étrangères, de la Coopération et de la francophonie.
Positions
1. Redonner la parole au public : nous favoriserons la création dassociations du public et nous leur donnerons une place dans les conseils dadministration des institutions culturelles. Les subventions seront plus liées quaujourdhui aux recettes propres, les structures subventionnées devront prouver quelles touchent un public important. Par ailleurs, le processus de nomination à la tête des institutions culturelles sera rendu transparent, les postes les plus importants seront pourvus, après audition des candidats, devant une commission de parlementaires, les débats étant publics.
2. Favoriser laccès de tous à la culture : le budget du ministère de la Culture privilégie trop Paris, et ses stériles copinages par rapport à la province; il faudra inverser ce rapport. Les pratiques amateurs devront être mieux prises en compte. La création de bibliothèques et d « animateurs lecture » dans les écoles sera peu à peu généralisée.
3. Soutenir le livre et lécrit : Le prix unique du livre sera maintenu, comme sera protégé le droit dauteur, lun et lautre remis en cause par lUE. Les actions du Centre National du Livre (CNL) devront privilégier la création francophone et la traduction. Les maisons dédition françaises seront protégées contre les rachats par des groupes internationaux.
4. Valoriser notre patrimoine et notre culture : la défense du patrimoine sera remise au premier plan, quil sagisse des monuments historiques ou du patrimoine rural (églises ou autres), faisant lobjet dun plan durgence. A ce titre, un audit sera réalisé sur les cessions du patrimoine national effectuées par France Domaine durant les cinq dernières années, souvent en catimini, et les cessions seront désormais organisées à lavenir avec parcimonie, et dans le strict respect de lintérêt patrimonial français, avant toute considération financière. Le mécénat, comme le marché de lart, sera encouragé par des mesures fiscales.
5. Soutenir lexception culturelle française : les dispositifs favorisant notre exception culturelle (quotas de diffusion duvres françaises, aides spécifiques à lindustrie française, etc.) relèvent dune logique de priorité nationale, lexception culturelle nétant rien dautre que la priorité nationale appliquée à la culture. Les quotas de diffusion duvres françaises à la télévision et à la radio seront garantis, comme seront encouragées les grandes productions illustrant lhistoire de France, et la vitalité du monde francophone.
6. Seul véritable concurrent du cinéma américain, le cinéma français fera lobjet de mesures dencouragement particulières, notamment quant à la promotion des films français par le service public audiovisuel. Le système de lavance sur recette sera préservé, tout en devenant plus transparent et équitable. La cinémathèque française sera restaurée et la (re)diffusion des grandes uvres du patrimoine cinématographique encouragée.
7. Garantir le dynamisme de la création vivante : le statut des intermittents sera réformé pour en stopper les déficits tout en gardant la souplesse nécessaire au métier dartiste. Les structures dinsertion professionnelle (dans les opéras, les orchestres, les théâtres) seront développées ou créées et réservées aux nationaux.
8. Restaurer la politique de la langue française, tant abandonnée aujourdhui, notamment par une législation renforçant les dispositifs de la loi dite Toubon. LAcadémie française deviendra lautorité de référence de la langue, aidée des commissions de terminologie. Une grande banque de terminologie en langue française sera créée en partenariat avec les banques du Québec et de lONU. La France dénoncera le protocole de Londres favorisant langlais dans les brevets internationaux.
9. Dans le secteur de la Communication, il faudra sattacher à restaurer lindépendance de la presse écrite et audiovisuelle : le fait que les grands groupes de médias appartiennent à des sociétés en étroite relation avec lÉtat (armement, BTP) pose un vrai problème de liberté; une loi interdira cette possibilité. Dans la même logique, la neutralité politique de laudiovisuel public devra être réaffirmée.
10. Internet La communication ne se rapporte pas quaux groupes de presse, elle concerne tous les Français, notamment à travers les médias audiovisuels Internet (blogs, forums, etc.). Leur liberté dexpression doit être garantie et renforcée dans ce domaine. Une licence globale sera instaurée pour les échanges privés sur Internet, qui doivent rester libres. La liberté sur internet sera fermement défendue contre toute tentative (HADOPI, LOPPSI 2 Traité ACTA) visant sous divers prétexte de la restreindre.
- Ecole
Lécole est un service organique de la République. A lécole, se prépare lavenir de la Nation. Elle instruit le citoyen, capable de penser par lui-même et dassumer sa liberté. Mais la République a besoin de savants, de techniciens et de cadres. Lécole doit donc assurer la sélection des meilleurs par la promotion de tous. Lélitisme républicain, qui repose sur une exigence collective et sur leffort individuel, est le meilleur levier pour assurer légalité des chances. Le laxisme scolaire enferme les plus défavorisés sur le plan culturel et social et permet la reproduction héréditaire des élites. Cest lobjectif inverse quil faut viser.
Analyse
Lécole va mal, et le quinquennat de Nicolas Sarkozy naura fait quaggraver la situation : suppression déraisonnable de postes denseignants, dans une optique purement comptable et sans vision globale de réorganisation, laxisme face aux violences scolaires en progression continue, dispersion des apprentissages au détriment du français et du calcul, mise à larrière-plan de lhistoire de France, pour des raisons essentiellement idéologiques.
Platon a écrit : « Lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque les jeunes méprisent les lois parce quils ne reconnaissent plus au dessus deux lautorité de rien ni de personne, alors cest là en toute beauté et en toute jeunesse le début de la tyrannie. »
Ce qui nétait à lépoque quune réflexion philosophique très juste est aujourdhui devenue réalité dans bon nombre détablissements scolaires. Depuis une quinzaine dannées, linsécurit?? à lécole na cessé de progresser, de lordre de 10% par an daprès les chiffres officiels. Or la transmission du savoir ne peut seffectuer ni dans le chaos, ni dans lanarchie.
Lautre chantier essentiel quil nous faut ouvrir rapidement concerne les savoirs. Inutile de le nier : le niveau des élèves baisse dannée en année. Des études confirment ce sentiment partagé par tous et chacun. Le ministère de lEducation nationale a publié en janvier 2009 une étude réalisée en 1987 puis en 2007 auprès de 4000 élèves de CM2. Ses résultats sont sans appel : aussi bien en lecture quen calcul ou en orthographe, le niveau a chuté. Quand les élèves faisaient en moyenne 11 fautes à une dictée en 1987, ils en font aujourdhui 15 sur la même dictée.
La préparation à la citoyenneté est un autre défi. Elle doit être instillée dès lécole maternelle en appelant au respect de la loi et du savoir-vivre ensemble, par une éducation civique élémentaire et par la formation à la morale républicaine.
Pour que le futur citoyen puisse au moins appréhender les termes du débat public et y participer, la priorité doit être donnée à lapprentissage du français, nécessaire à tout échange. Le français, langue latine sécrivant dans un alphabet latin, seule la méthode syllabique est appropriée pour apprendre à le lire et à lécrire correctement. Son enseignement comprend le vocabulaire, lorthographe, la grammaire et lapproche des grands auteurs.
Sy ajoutent dune part des notions solides sur lhistoire de France, à partir de la chronologie et de figures symboliques qui se gravent dans les mémoires, dautre part une connaissance de la géographie du pays, reposant sur des cartes. À lécole primaire, sajoute encore lapprentissage du calcul. Tout au long de la scolarité, les enseignements doivent être délivrés dans une langue limpide, doù sont bannis les termes jargonnant et les dernières modes qui peuvent agiter légitimement les spécialistes. Lobjectif nest pas un savoir de spécialistes, mais un viatique pour vivre ensemble. Pour utiles quelles soient, les technologies de la communication ne sauraient remplacer le contact entre le maître et lélève.
Lécole doit aussi donner au citoyen les moyens de subvenir à ses besoins et à ceux des siens, sachant quil changera probablement trois ou quatre fois de métier au cours de sa vie active. Les programmes doivent présenter les fondamentaux de chaque matière dans une perspective douverture.
Lécole nest pas « un lieu de vie » où lenfant construirait son savoir par lui-même. Depuis 1968, les méthodes pédagogistes ont peu à peu démantelé lécole de la République, bloquant lascenseur social et faisant de nos enfants des cobayes livrés à toutes les expériences plus catastrophiques les unes que les autres. Au centre de lécole, doit se trouver la transmission des connaissances, acquises difficilement par lhumanité au cours des siècles. Le maître sait, et na pas à être tutoyé par lélève, qui lui doit respect et obéissance pour apprendre grâce à son effort évalué par la notation. Si félicitations et encouragements sont nécessaires, les sanctions sont tout aussi inévitables.
Positions
Lécole sanctuaire, lieu de neutralité
* A lécole, la laïcité qui est non seulement la neutralité religieuse mais aussi la neutralité politique sera appliquée avec la plus grande fermeté.
* Lécole doit être un sanctuaire, mettant à labri des modes et des lubies lexigence de transmission des savoirs, des connaissances et du goût de leffort. Les méthodes et létat desprit pédagogistes ny ont plus leur place.
La valeur centrale de discipline
* Lécole est un lieu à part dans la République, ce nest pas un simple appendice de la société. Il faut donc en revenir à ce principe simple : à lécole tout le monde nest pas au même niveau. Le professeur est au-dessus de lélève. Et le parent délève nest pas le client du professeur. Laccent sera mis sur cette évidence dans la formation des enseignants.
* La valeur centrale de respect du professeur retrouvera toute sa place à lécole : cela passe par des choses simples : se lever quand le professeur entre en classe, bannir le tutoiement par lélève de lenseignant.
* Les professeurs devront pouvoir sappuyer sur leur administration et leur hiérarchie dans lentreprise de rétablissement de leur autorité.
La lutte contre les violences scolaires et les atteintes aux professeurs : tolérance zéro
* Linsécurité à lécole doit être traitée de la même manière que linsécurité en général : tolérance zéro. Les établissements les plus dangereux seront équipés de portiques de détection des métaux, même temporairement.
* Alourdissement des peines pour les personnes coupables davoir agressé physiquement ou verbalement un enseignant.
Se centrer sur les savoirs fondamentaux
* Laccent sera mis dès la maternelle, et plus encore à lécole élémentaire, sur lapprentissage des savoirs fondamentaux : français, calcul.
* Augmentation en conséquence du nombre dheures consacrées à ces matières, qui a sans cesse baissé depuis les années 1970. En 1976, un élève qui sortait du collège avait reçu 2800 heures denseignement du français depuis son entrée en CP. En 2004, cétait 2000 heures, soit 800 de moins, léquivalent de deux ans et demi de cours.
Les parents délèves
* Instauration de cours de français obligatoires pour les parents qui ne maîtrisent pas notre langue nationale, pour inciter les parents à franchir le seuil de lécole et à discuter avec léquipe éducative de la scolarité de leur enfant.
Méthodes denseignement : la fin de laventure pédagogiste
* Fin de laventure pédagogiste : la méthode syllabique sera obligatoire en CP, lhistoire sera apprise de façon chronologique tout au long de la scolarité. La géographie sera enseignée sur des cartes, et lapprentissage de la géographie française obligatoire.
* Lhistoire de France retrouvera sa place au cur de lapprentissage
* Maintien obligatoire de la note
La priorité : le redressement de lécole primaire
* Lécole primaire doit donc être réformée en profondeur. Il faut en particulier revoir le statut de lécole, créer un nouveau type détablissement public sur le modèle des collèges et lycées.
* En parallèle, un statut du directeur décole devra lui donner les moyens daccomplir complètement ses missions. Une revalorisation de la rémunération et une amélioration du régime de décharge sont indispensables pour pallier les problèmes actuels de recrutement, qui sont préoccupants.
Revalorisation des filières manuelles
* Suppression progressive sur le quinquennat du collège unique qui a été un terrible échec.
* Les filières techniques et manuelles seront revalorisées
* Lapprentissage à 14 ans sera rétabli
* Maintien du baccalauréat, qui doit retrouver son caractère sélectif : refus de tout contrôle continu : seul lexamen national permet légalité.
Légalité sur les territoires
* Pas de remise en cause de la décentralisation des collèges et des lycées aux départements et aux régions, qui date de 1984, mais mise en place des mécanismes de péréquation nécessaires à une vraie égalité entre les élèves sur le territoire national.
* La décision de fermer les petits collèges de moins de 200 élèves à la campagne sera revue. Les méga-structures ne réussissent pas nécessairement. La proximité a des immenses vertus.
* Le ministère de lEducation nationale devra faire une place toute particulière aux problématiques rurales dans son organisation interne, et les intérêts ruraux seront mieux représentés dans les cabinets ministériels.
Les enseignants au cur de lécole
* La politique du « 1 sur 2 » (non remplacement dun enseignant partant à la retraite sur deux) cessera : lintégralité des départ à la retraite sera remplacée. Il ny aura cependant pas de créations de postes supplémentaires, dans un souci de responsabilité budgétaire.
* Les efforts de réduction deffectifs seront concentrés sur ladministration centrale du ministère de lEducation nationale
- Ecologie
La préservation de la flore, de la faune et des paysages constitue un objectif au cur de la vision de lhomme que nous défendons, cest-à-dire un homme vivant en harmonie avec son environnement, maîtrisant les conséquences de son action sur la planète et sur son lieu de vie, respectant le patrimoine légué à travers les âges et tenant compte de la souffrance animale.
Le respect des lois de la nature et la maîtrise du développement économique, agricole et industriel de la France participent par ailleurs de la défense de lidentité nationale et de la qualité de vie de nos concitoyens.
Du fait de laggravation de la crise, les préoccupations des Français sont aujourdhui dabord tournées vers le court terme (baisse du pouvoir dachat, hausse dramatique du chômage, dérive des finances publiques).
Pourtant lécologie, préoccupation de long terme par excellence, compte beaucoup pour nos concitoyens qui sinterrogent sur lavenir de lenvironnement que nous allons laisser à nos enfants. Problématique intimement liée à la régulation de la mondialisation, lécologie ne peut être déconnectée des grands choix économiques et doit être portée en cohérence avec lensemble du projet présidentiel.
Analyse
* Un débat politique français brouillé
En trahissant ses promesses via un Grenelle de lenvironnement avorté, Nicolas Sarkozy a fait perdre aux Français tout espoir de progrès écologique. Le monopole de fait que soctroient les Verts en France depuis des années dévalorise lenjeu écologique : lécologie nest pas un domaine à part qui ignorerait lensemble des domaines daction de la politique.
* Un enjeu global
Lenjeu environnemental est très lié aux questions économiques, à la maîtrise internationale des migrations, au développement des pays pauvres et émergents. La question écologique doit dès lors sinscrire dans la cohérence générale dun projet politique, et elle doit être en conformité avec les autres propositions, si lon veut sincèrement mener une politique efficace en la matière. Comment concevoir que des partis mondialistes, farouchement favorables à la dérégulation de léconomie mondiale et à linternationalisation des productions, puissent prétendre défendre une politique favorable à lenvironnement ?
* Un enjeu individuel
La prise de conscience écologique et la maîtrise de lempreinte écologique de chacun sur le territoire où il vit, où il travaille constituent également des objectifs fondamentaux. Quand bien même la France doit porter une politique nationale et internationale favorable à la préservation de lenvironnement, il appartient également à chaque individu et à chaque acteur économique dagir dans le respect de son environnement.
* Lécologie au cur des décisions économiques
Lécologie ne doit en aucun cas être synonyme de décroissance. Il convient au contraire de ne jamais négliger les implications des mesures écologiques sur la croissance économique, en visant systématiquement les décisions écologiques les plus favorables au développement de léconomie nationale. A cet égard, toute création dimpôt au nom de lécologie doit être refusée.
* Ecologie et ambition énergétique
Notre pays, comme lensemble des grands pays modernes, a besoin dune énergie abondante et sûre pour assurer le bon fonctionnement de son industrie, de son agriculture ainsi que le confort domestique. La cohérence et la pertinence de nos orientations énergétiques sont fondamentales : elles accompagnent la réussite des politiques de ré industrialisation, de relocalisation, de plein emploi, daccroissement du pouvoir dachat des Français et de souci écologique.
Notre pays a longtemps bénéficié dune avance en matière de recherche et de nouvelles technologies énergétiques. Les politiques publiques entreprises ces dernières années nont pas permis de maintenir cette avance, le soutien aux entreprises innovantes na pas été au rendez-vous et le choix de céder certaines technologies à des puissances étrangères nous place aujourdhui dans une situation délicate qui doit nous forcer à réagir vite.
* Lécologie est aussi un enjeu de sécurité
Les chiffres sur les cancers sont édifiants : en Europe, 70% des cancers sont liés à des facteurs environnementaux, pollution pour 30% et alimentation pour 40%. Et 10 000 enfants meurent chaque année dun cancer : la démographie et la génétique humaine ne peuvent, bien entendu, expliquer ces statistiques. Quant aux cancers des hommes adultes, ils ont aussi doublé en 25 ans
Positions
* Le nouveau modèle économique de la France : « produire au plus près, retraiter sur place »
La relocalisation sur le territoire national des forces de production des entreprises, dans le cadre de la politique de réindustrialisation de la France, permettra une production au plus près des systèmes de distribution et des consommateurs. Associée à une valorisation forte du « achetons français », elle engendrera une baisse considérable des émissions de gaz à effet de serre, via une drastique réduction des circuits de transport au niveau international.
Par ailleurs, les protections raisonnées aux frontières nationales, via notamment des droits de douane ou des contingentements, seront déterminées non seulement selon le niveau de protection sociale des pays exportateurs, mais aussi selon la qualité écologique et de sécurité de leur production.
* Lencadrement des pratiques agricoles et industrielles
Concernant le développement de nos PME, il sagira de favoriser linnovation écologique dans le cadre de la réorganisation de la production agricole et industrielle.
Les évaluations seront menées par les services de lEtat déconcentré et viseront un respect scrupuleux des obligations légales en matière de respect des contraintes environnementales tant dans les processus de production que de recyclage ou rejet des déchets, en y associant plus étroitement les acteurs.
* La primauté de la sécurité alimentaire
Il faut assurer lindépendance effective de lAgence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments, en éliminant toutes les possibilités de conflits dintérêt. Une liberté dappréciation devra aussi être protégée vis-à-vis des organismes européens et internationaux dont lindépendance nest pas toujours garantie.
* Une politique énergétique écologique
La question écologique ne peut ignorer celle de la politique énergétique que compte mener la France.
En dehors de lénergie hydraulique, les énergies dites « vertes » ne sont aujourdhui pas réalistes en létat : à titre dexemple, pour produire lélectricité nécessaire à la France, il faudrait installer 275 000 éoliennes, ou 5 milliards de mètres carrés de panneaux photovoltaïques (un département moyen), ou encore consacrer la moitié des terres cultivables françaises aux bio-carburants afin de remplacer notre consommation en carburants fossiles. Nous soutiendrons la recherche afin de faire de ces technologies un recours possible et viable dans le cadre dutilisations locales (particuliers, communes ou entreprises). Lobjectif est ici de couvrir à terme 10 à 15% de nos besoins énergétiques.
Les recherches dans le domaine de lhydrogène doivent être valorisées et nous soutiendrons le programme ITER à Cadarache.
Maintenir lindépendance énergétique de la France et ses bonnes performances en matière démission de CO2 impose de conserver lénergie nucléaire à moyen terme. Cela suppose dinvestir dans la recherche, en particulier sur les dispositifs de sûreté du nucléaire et sur le rendement des nouveaux réacteurs destinés à remplacer ceux en fin de vie. La construction de lEPR de Flamanville doit être poursuivie. Parce que le risque nucléaire ne peut pas être réduit à zéro, à long terme, il est souhaitable de pouvoir sortir du nucléaire. Avant datteindre cet horizon, le secteur nucléaire doit être très étroitement surveillé, ce qui nécessite une limitation maximale du recours à des sociétés privées dans lexploitation et lentretien des centrales, ainsi que des centres de traitement des déchets radioactifs. Comme indiqué ci-dessus, pour réduire la part du nucléaire, la recherche sera valorisée dans les énergies renouvelables et dans les nouvelles sources dénergie que la science permettra de créer.
* Une politique migratoire et de coopération écologique
La maîtrise des phénomènes migratoires, couplée à une politique ambitieuse de coopération avec les pays souffrant aujourdhui dune émigration massive, permettra de favoriser les perspectives de croissance et de développement harmonieux des zones de la planète aujourdhui menacées par un saccage des ressources naturelles et lanarchie quengendre les flux migratoires liés à la pauvreté
* La protection animale
La législation concernant lélevage en batterie sera revue afin doffrir un espace vital décent aux animaux ; un crédit dimpôt aidera les éleveurs à transformer leurs installations en conformité avec les nouvelles normes.
Linterdiction de labattage des animaux destinés à la consommation sans étourdissement préalable, qui simpose pourtant à la France, sera respecté.
La législation concernant les expérimentations sur des animaux sera durcie, notamment pour les cas où la recherche permet de les éviter.
Les programmes de lutte contre labandon danimaux de compagnie seront soutenus par loctroi par lEtat de plages de publicité gratuites sur le service public audiovisuel, et un soutien accru aux associations engagées dans ce combat.
* La préservation de nos paysages et la prévention des catastrophes naturelles
La politique de lhabitat et des paysages repensera lintégration de lurbanisme et de larchitecture dans lenvironnement naturel et le respect de nos traditions architecturales. Une charte dinsertion paysagère sera décidée au niveau régional, en concertation avec les représentants des architectes.
Larchitecture sera valorisée et lEtat demandera à lOrdre des architectes de mettre en place une action de communication à destination du grand public et des entreprises afin dencourager le recours à larchitecte.
Un programme décennal visera la destruction des cités construites dans les années 1960 les plus vétustes et leur remplacement par un habitat de taille et desthétique traditionnelles, dans le respect des chartes dinsertion paysagère.
Une évaluation menée par les services déconcentrés de lEtat visera à répertorier lensemble des erreurs durbanisme commises dans les zones de risques naturels (inondation, avalanches, éboulement, etc.), identifier les constructions qui nauraient pas dû être autorisées et en déterminera les responsabilités. Les fauteurs participeront financièrement à la mise en conformité de ces zones.
Les sanctions pénales pour les responsables de grands dégâts écologiques (marées noires, incendies de forêts, etc.) seront renforcées.
- Enseignement supérieur
Négligé par lEtat et désorganisé par la réforme issue de la loi LRU du 10 août 2007, lenseignement supérieur doit être redynamisé. Lavenir de la jeunesse française et la place de la France dans le monde en dépendent dans une large mesure.
LEtat doit donc se ressaisir et prendre ses responsabilités en créant un grand service public national de lenseignement supérieur, en favorisant lémergence duniversités plus démocratiques et recentrées sur leurs vraies missions, et en assurant un meilleur respect des étudiants et des personnels de lenseignement supérieur.
Analyse
Un grand service public national de lenseignement supérieur
Lenseignement supérieur est dispensé par de multiples acteurs, tant publics que privés, dont les statuts sont très variables. Cette diversité est une richesse quil faut conserver.
Il incombe toutefois à lEtat de mieux la contrôler, et de faire preuve de davantage de discernement dans laide quil octroie aux uns et aux autres. Le seul moyen dy parvenir est de créer un grand service public national de lenseignement supérieur, géré par un ministère de lEnseignement supérieur aux compétences élargies.
Ce ministère devra gérer lensemble de lenseignement supérieur, et non pas seulement une partie de celui-ci comme cest le cas à lheure actuelle. Ses compétences engloberont donc notamment les universités, les grandes écoles, les écoles consulaires, les écoles professionnelles, les classes préparatoires et les sections de techniciens supérieurs des lycées. Il pourra ainsi développer une véritable politique globale de lenseignement supérieur.
Cette politique globale de lenseignement supérieur permettra en outre de revaloriser la place des universités au sein de celui-ci. Cest ainsi que le ministère de lEnseignement supérieur rééquilibrera laide financière de lEtat au profit des universités. Ce rééquilibrage contribuera à améliorer lattractivité des universités, qui a connu une baisse inquiétante au cours des dix dernières années. La volonté de lEtat de lutter contre ce phénomène doit être affichée sans ambiguïté.
Des universités plus démocratiques et recentrées sur leurs vraies missions
Les universités ne sont pas des entreprises. Ce sont des établissements publics chargés par lEtat de mettre en uvre le service public national de lenseignement supérieur. Il est donc vain de chercher, comme la fait la loi LRU, à les doter dune gouvernance managériale inspirée du modèle de lentreprise privée. Il est plus réaliste de leur donner un mode dorganisation démocratique tenant compte de leur spécificité, et respectant mieux les traditionnelles libertés universitaires auxquelles leurs personnels et leurs étudiants sont très attachés.
Dans cette perspective, le conseil dadministration de chaque université devra voir sa composition sensiblement élargie. Dautre part et surtout, la représentation proportionnelle sera substituée à lactuel mode de scrutin, inspiré du système des élections municipales, qui privilégie trop (pour les professeurs et les maîtres de conférences) la liste arrivée en tête en lui octroyant doffice la quasi-totalité des sièges.
Le président de luniversité sera quant à lui élu par un collège électoral beaucoup plus large que celui daujourdhui, afin de renforcer sa légitimité démocratique.
Rendues ainsi plus démocratiques, les universités devront en outre se recentrer sur leurs vraies missions, qui sont pour lessentiel lenseignement supérieur et la recherche. La gestion de la masse salariale, que la loi LRU leur a imprudemment transférée, consomme inutilement leur énergie : elle sera donc rétrocédée à lEtat. De même, la propriété des bâtiments universitaires, que la même loi sefforce de leur céder, sera rendue à lEtat.
Un meilleur respect des étudiants et des personnels de lenseignement supérieur
Lhonneur de luniversité républicaine est dêtre librement accessible à tous les titulaires du baccalauréat français, un baccalauréat plus exigeant quaujourdhui.
Les droits dinscription dans les universités doivent continuer à être fixés par lEtat pour assurer légalité des étudiants. Ils doivent également rester modiques pour éviter de provoquer une sélection par largent.
LEtat doit sefforcer daugmenter le nombre et le montant des bourses.
Le cadrage national des diplômes sera maintenu.
La pénurie de logements étudiants est lun des plus gros problèmes actuels de lenseignement supérieur français. LEtat y remédiera en engageant une politique volontariste de construction et en accordant une priorité daccès à ces logements aux étudiants français et en faisant un effort particulier pour nos étudiants français issus de la France ultra-marine.
Un autre problème majeur tient au fort taux déchec des étudiants en première année de licence. Plusieurs mesures seront prises pour le résoudre, notamment la création dun contrat de réussite personnalisé proposé à chaque étudiant en difficulté ou redoublant.
Les personnels de lenseignement supérieur doivent eux aussi être mieux considérés. Une vaste concertation sera organisée sur leurs conditions de travail et sur le délicat problème des primes. Sagissant des enseignants-chercheurs, leur recrutement sera confié à des commissions de spécialistes dont les membres internes seront élus pour trois ans par champ disciplinaire. Elles se substitueront aux comités de sélection institués par la loi LRU, dont le mode de nomination des membres est quasi-unanimement critiqué comme étant contraire aux libertés universitaires.
Positions
* Créer un grand ministère de lEnseignement supérieur aux compétences élargies, qui gérera lensemble de lenseignement supérieur.
* Substituer aux dispositifs actuels dorientation, trop dispersés, un service public national dorientation piloté par le ministère.
* Créer un service public centralisé de validation des acquis et de lexpérience (VAE), piloté par le ministère et accessible à un coût raisonnable, en remplacement de lactuel système de VAE, trop décentralisé, inégalitaire, et ayant engendré de graves abus.
* Encourager la structuration de la recherche en réseaux pour développer des synergies, tout en donnant à chaque laboratoire de recherche reconnu par lEtat les moyens de travailler efficacement.
* Généraliser le regroupement des universités en pôles de recherche et denseignement supérieur (PRES), pour favoriser leur travail en commun et améliorer leur lisibilité internationale.
* Réformer la taxe dapprentissage en ôtant aux chambres de commerce et dindustrie le rôle dorganismes collecteurs.
* Elargir la composition du Conseil dadministration (CA) de chaque université (entre 40 et 50 membres), et instituer la représentation proportionnelle ; maintenir le rôle consultatif du Conseil scientifique (CS) ; supprimer le Conseil des études et de la vie universitaire (CEVU).
* Renforcer la légitimité démocratique du président de luniversité en le faisant élire par lensemble réuni des membres du CA et du CS.
* Restituer à lEtat la gestion de la masse salariale et la propriété des bâtiments universitaires.
* Engager une politique volontariste de construction de logements universitaires.
* Accorder aux étudiants français une priorité daccès aux logements étudiants avec une attention particulière pour les étudiants de la France dOutre-Mer.
* Lutter contre léchec en première année de licence en proposant un « contrat de réussite » personnalisé à chaque étudiant en difficulté ou redoublant.
* Organiser une vaste concertation sur les conditions de travail des personnels et sur les primes.
* Remplacer les comités de sélection par des commissions de spécialistes.
* Opérer la modulation du service des enseignants-chercheurs daprès les évaluations individuelles faites par le Conseil national des Universités, et dans le respect dun tableau référentiel des équivalences horaires établi par le ministère.
* Encadrer les droits dinscription dans les grandes écoles.
- Famille
La famille est lélément central et fondamental de la société. Elle doit donc être protégée, valorisée et préservée. Sa dissolution, sa mise au banc des préoccupations des pouvoirs publics sont les signes avant-coureurs dune société décadente et égoïste. Une politique familiale volontariste est un des premiers gages de la solidarité nationale et de la préservation de notre identité nationale.
Analyse
En 2007, Nicolas Sarkozy sétait solennellement engagé à en faire une priorité : «transmettre les repères de lautorité, du respect et du mérite, soutenir fortement toutes les familles sans a priori, allouer des droits sociaux et des droits à la retraite pour ceux qui se consacrent à léducation de leurs enfants ou qui soccupent dune personne handicapée.. »
Le bilan du quinquennat en matière familiale et démographique est pourtant bien négatif :
Le respect de lautorité est sans cesse bafoué et en particulier à lécole, le désormais célèbre : «casse-toi pauvre con » est devenu une emblématique valeur dexemple
* Daprès une étude de lINSEE de 2009, il faudrait senorgueillir du taux de natalité en 2008 « jamais atteint en France », de 2,02 enfant par femme (dont 52% hors mariage); or, ces statistiques sont basées sur les « femmes accouchant en France ». Si lon ne prend en compte que les femmes de nationalité française, on tombe alors à un taux de fécondité de 1,8 Sur 832 799 naissances enregistrées en 2010, seules 667 707 étaient issues des deux parents de nationalité française.
* LINSEE a par ailleurs démontré que lespérance de vie va continuer à augmenter pour atteindre en 2060 91 ans pour les femmes et de 86 ans pour les hommes. En 2035, une personne sur trois sera âgée dau moins 60 ans. En 2050, 31% de la population sera âgé de 60 ans et plus et, 15,6 % des personnes auront plus de 75 ans. En 2060, les personnes âgées de plus de 80 ans représenteront, sur une population française totale estimée à 73 millions dhabitants, plus de 7 millions dindividus (soit 10 % de la population totale contre 4,5 % actuellement).Il est donc totalement irresponsable de ne pas avoir engagé un forte politique de natalité afin de prévoir dans les décennies à venir une solidarité intergénérationnelle, indispensable à la sauvegarde de notre système de protection sociale ,dautant plus que le nombre de personnes âgées dépendantes va lui aussi augmenter(environ 1% par an jusquen 2040) .
La famille cible des politiques gouvernementales
* La vision des gouvernements successifs nest certes pas de mener une politique familiale denvergure, pourtant essentielle pour préserver notre capital démographique. Ceci fut initié dans les années 70 par Jacques Delors qui dépouilla la branche famille au profit des autres branches (vieillesse, retraite) ; sensuivirent alors un fatras de prestations, dallocations (logement, handicapé, parent isolé, assurance vieillesse etc ). On est bien loin de la vocation initiale en 1945 des allocations familiales dont lobjectif était de favoriser la natalité française et daider toutes les familles, quel que soit leur revenu. Un bref passage sur le site des allocations dites familiales donne le vertige.
* Les déclarations tant de droite que de gauche sont révélatrices de leur manque dambition pour la France et du sacrifice annoncé de toute politique en faveur de la famille (Frédéric Lefebvre : « pourquoi est-ce que cest si difficile pour la France de faire baisser le chômage ? Il faut dire la réalité. Parce quon a un taux de natalité beaucoup plus important que beaucoup dautres pays ». Quant à Yves Cochet, il préconise la « grève du 3e ventre » afin que lon agisse en France sur les allocations familiales de manière à dissuader les couples de procréer au-delà des deux enfants pour cause démission de CO2 générée par de nouveaux « humains » sur la planète)
* Pas dexception à la nouvelle disposition prévoyant le recul à 67 ans de lâge auquel on pourra faire valoir son droit à une retraite à taux plein. En jugeant non négociable cette disposition pour les mères de trois enfants et plus, le gouvernement de Nicolas Sarkozy ajoute de linjustice à une réforme déjà très injuste, et porte un mauvais coup aux familles françaises. Les femmes dont la carrière professionnelle a été régulièrement interrompue pour élever des enfants seront lourdement pénalisées, faisant les frais dune réforme qui ne permet même pas sur le fond dassurer léquilibre financier du système ! Travailler jusquà 67 ans, voilà le sort que leur réserve un gouvernement sourd à toutes les demandes, si ce nest à celles que lui murmurent à loreille les agences de notation et les marchés financiers : cette décision est un nouveau front ouvert contre notre politique nataliste, alors que le gouvernement vient déjà dannoncer la fin de lavantage fiscal accordé aux couples mariés. Cest absurde parce que le financement des retraites dépend à terme de létat de la démographie française, dont on doit espérer quelle soit la plus vigoureuse possible. Il va aussi sans dire quun pays en bonne santé est un pays qui fait des enfants. Ce nest manifestement pas la position dun gouvernement qui, comme nul autre auparavant, attaque les familles.
* De même, en ce qui concerne les caisses de retraite complémentaire, à compter du 1° Janvier 2012, les pensions liquidées au titre de la seule partie de carrière postérieure au 31/12/2011 ne bénéficieront plus que dune majoration pour enfants de 10%, quel que soit le nombre des enfants nés ou élevés à partir de 3, et avec un plafond de 1000 (précédemment la majoration était de 8% pour 3 enfants et plus).On est évidemment très loin dune politique familiale ambitieuse et en pleine contradiction avec les objectifs affichés: le retour à léquilibre financier des caisses de retraites de cadres à moyen et long terme. En effet, dans notre système par répartition, ce sont les jeunes actifs qui financent les retraites. La diminution drastique de la majoration pour enfants pénalisant lourdement les familles de + de 3 enfants, il est à craindre que le nombre de cotisants naille quen diminuant.
* Familles monoparentales : leur nombre a doublé en 40 ans. Un foyer sur cinq est concerné et pour 80% des cas, ce sont les femmes qui sont à leur tête. 2,8 millions denfants vivent dans une famille monoparentale dont les conditions de logement sont beaucoup plus difficiles et la situation économique beaucoup plus précaire.
Positions
Instituer une véritable politique familiale volontariste, nataliste et ambitieuse.
* Création dun revenu parental, dès que les finances le permettront, destiné à offrir, pendant la période souhaitée, aux mères ou aux pères de famille la possibilité de choisir librement entre lexercice dune activité professionnelle et léducation de leurs enfants : versement dun revenu équivalent à 80% du SMIC pendant 3 ans à partir du 2ème enfant, renouvellement dune durée de 4 ans pour le 3e enfant.
* Mise en place dun statut juridique et social dans le cas du choix de ce revenu parental, pour la mère ou le père concerné : protection sociale, droit renforcé à la formation professionnelle.
* Abaissement de lâge de la retraite pour les mères ayant élevé au moins trois enfants ou ayant élevé un enfant handicapé.
* Aide à la garde des enfants afin que chaque Français(e) puisse plus facilement concilier une vie professionnelle épanouie et une vie familiale heureuse.
* Lutte contre la vulnérabilité et laccroissement de la pauvreté des familles monoparentales françaises en les accompagnant dans leur recherche de logement et en mobilisant les grandes entreprises sur leurs conditions de travail (flexibilité des horaires).
* Les allocations familiales, réservées aux familles dont un parent au moins est français, seront revalorisées et indexées sur le coût de la vie. Elles retrouveront pour objectif la couverture dune partie conséquente du coût réel de lenfant à charge.
* Si une telle politique crée des droits, elle implique aussi des devoirs. Les facilités quelle procure supposent que les parents assument leurs responsabilités vis-à-vis de leurs enfants. En cas de manquement, ils devraient en être partiellement ou même totalement privés, sur décision de justice. Les sommes qui ne leur seraient pas versées reviendraient à un fonds de soutien collectif aux familles.
* Le libre choix pour les femmes doit pouvoir être aussi celui de ne pas avorter : une meilleure prévention et information sont indispensables, une responsabilisation des parents est nécessaire, la possibilité dadoption prénatale doit être proposée, une amélioration des prestations familiales pour les familles nombreuses doit être instaurée
* Amélioration du statut des familles daccueil : tout en exerçant un contrôle strict afin déradiquer la maltraitance des enfants (qui devra être sévèrement sanctionnée), il faut impérativement humaniser le statut de ces familles daccueil qui se voient retirer du jour au lendemain des enfants malgré de forts liens daffection qui se sont tissés avec eux.
* La réussite française que représente lécole maternelle doit être préservée, alors que de plus en plus depuis 2007 les enfants de moins de 3 ans en sont exclus, pour des raisons purement comptables.
* Le préfet de département veillera à ce que les collectivités territoriales privilégient le développement des crèches dans leurs budgets
* Veiller à ne pas instaurer la CSG, comme prévu dans le projet de la loi de financement de la Sécurité Sociale minorant de 6% le CLCA (complément de libre choix dactivité), prestation permettant daider le parent qui fait le choix de réduire partiellement ou totalement son activité professionnelle à soccuper de son enfant de moins de trois ans
Protéger et valoriser la famille
* Suicide des enfants : une récente étude effectuée par le psychiatre Boris Cyrulnik indique de façon très alarmante que le suicide touche désormais de très jeunes enfants (26 suicides dénombrés en 2008 chez des enfants âgés de 5 à 14 ans). Rappelons que le suicide est la deuxième cause de mortalité chez les adolescents. Cet état dépressif et cette grave détresse des jeunes et des enfants sont le résultat de la destruction de la cellule familiale, ayant perdu ses repères, sa valeur dexemple, dabsences de limites clairement définies (autorité, respect mérite), de la situation économique précaire particulièrement des mères seules pour élever leurs enfants, de lisolement moral et psychique créé par internet, Facebook et autres jeux vidéo sans surveillance. Il est donc tout à fait impératif de remettre la protection familiale au centre des préoccupations gouvernementales.
* Défendre la structure familiale : institution irremplaçable, la famille représente le caractère central de la société, la famille doit se fonder exclusivement sur lunion dun homme et dune femme et accueillir des enfants nés dun père et dune mère. Nous nous opposerons donc à toute demande de création dun mariage homosexuel et/ou dune adoption par des couples homosexuels. Pour autant, la vie commune suscitant des intérêts matériels communs, le PACS apporte une solution suffisante et ne sera pas remis en cause.
* Défendre lenfant contre la violence : la loi de juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse et laction renouvelée et encouragée des associations familiales doivent permettre une meilleure protection des enfants contre toutes les formes de violence, y compris la violence pornographique et la violence morale via internet. Tout acte de maltraitance, de violence, a fortiori de pédophilie envers les enfants devront être très sévèrement punis.
- Handicap
En règle générale, le sujet du handicap ne devient une véritable préoccupation de lUMP et du PS quen période électorale. Il y a pourtant beaucoup à faire pour redresser la barre et soutenir nos compatriotes handicapés.
Les effets pervers de la décentralisation ont en effet accentué les inégalités entre les territoires. Depuis la création des Maisons Départementales du Handicap (MDPH) et lapproche pluridisciplinaire, on assiste le plus souvent à une diminution des aides sociales et la constitution de délais parfois insoutenables. Le financement partiel des équipements, le déremboursement de prestations de santé ou de médicaments condamnent un nombre inadmissible de Français handicapés à une grande précarité.
Analyse
Comme pour la plupart des sujets, la politique du handicap na que trop peu bougé dans les faits malgré les nombreux effets dannonce.
Les dispositions de la loi de transfert de compétences aux départements ont rendu les modalités daide plus complexes du fait de lapproche pluridisciplinaire parfois inutilement lourde et donc souvent coûteuse.
Les décrets dapplication ont tardé à être pris et de nombreuses dispositions remettent en question ces acquis, faute dune réelle volonté politique et faute de moyens. Les choix économiques du gouvernement (politique étrangère, accueil systématique de limmigration, AME) le contraignent à restreindre les aides aux personnes handicapées.
Le constat est sans appel : trop peu de centres pour les enfants ou adultes polyhandicapés, des délais dattente insensés, une adaptation inadéquate aux handicaps lourds, des problèmes de transport non résolus et coûteux pour les familles, une scolarisation insuffisante des enfants handicapés (15 000 enfants non scolarisés cette année), lAAH (allocation adulte handicapé) avoisinant les 700 (non revalorisée malgré les promesses de Nicolas Sarkozy), entrainant une paupérisation grandissante des personnes handicapées dont 40% vivent en dessous du seuil de pauvreté, un taux de chômage deux fois plus important que la moyenne, une accessibilité encore très insuffisante y compris dans les grandes villes : les logements sociaux accessibles véritablement aménagés sont trop peu nombreux et la plupart ne sont prévus que pour une seule personne.
Quant aux logements privés, leurs loyers sont souvent hors de portée pour la plupart des personnes handicapées.
La notion de « handicap » ayant été profondément élargie par la loi de 2005, elle englobe désormais certains troubles du comportement et certaines maladies qui devraient être traités hors du champ handicap.
Pour autant, dautres handicaps spécifiques, comme lautisme par exemple, ne sont pas traités à la hauteur de leur importance, tant en termes de recherche médicale, que de prise en charge dédiée des enfants ou adultes concernés.
De même, la loi de 2005 met laccent sur le droit à lintégration scolaire, ce quil nest pas question de remettre en cause. Son caractère systématique a cependant entraîné de nombreux échecs du fait que cette démarche nest pas adaptée aux déficients visuels et auditifs, ne pouvant acquérir les techniques fondamentales adaptées à leur handicap en milieu scolaire normal. Ces techniques nécessitent (braille, langue des signes) une pratique quotidienne soutenue. Beaucoup délèves handicapés connaissent donc un retard cumulé sur plusieurs années, et ce de manière irréversible
La perte ou le manque dautonomie, les incapacités, diverses dans leur sévérité, peuvent être partiellement ou presque entièrement «compensées » par certaines aides permettant de retrouver un niveau de mobilité et dautonomie relatif.
Les aides aux handicapés ne sont pas seulement la compensation dun inconvénient matériel plus ou moins grave. Il sagit au contraire de permettre aux personnes handicapées de mener une vie normale, humaine, alors quen labsence de telles aides morales et financières, elles se trouvent condamnées à une existence parfois végétative.
Le rapport 2010 du CNCPH (Conseil national Consultatif des Personnes Handicapées) prend acte cependant de certains progrès accomplis mais souligne avec fermeté les retards ou les reculs des pouvoirs publics dans la mise en uvre de la loi de 2005. Il formule des propositions pour la plupart raisonnables et qui devraient pouvoir être suivies, pourvu quon sen donne les moyens, quon mette fin aux gaspillages et surtout quon fasse preuve dune véritable volonté politique de solidarité nationale envers nos compatriotes handicapés.
Positions
Définir clairement le handicap
* Définir enfin les contours du handicap.
* Simplifier et clarifier les critères dappréciation du handicap et de la dépendance, revenir à une déclaration annuelle de ressources
Un meilleur soutien aux personnes handicapées et à leurs proches, une lutte renforcée contre la fraude
* Revaloriser lAAH et lancer un vaste plan de lutte contre la fraude aux aides, dans le cadre du Plan Anti-Fraude piloté par le Secrétariat dEtat chargé de la lutte contre la fraude.
* Annuler progressivement les barrières dâge pour lattribution des aides (PCH). Mettre en place pour les proches un réseau daides (formation, soutien et accès à des dispositifs de répit).
* Détecter et lutter activement contre la maltraitance des personnes handicapées. Ce tabou doit être enfin brisé.
* Se fixer un objectif sur le mandat : mettre en place des centres daccueil pour les enfants handicapés et être en mesure de permettre le maintien à domicile avec laide dune tierce personne à ceux qui le souhaitent.
* Construire/rouvrir progressivement les établissements régionaux déducation adaptée.
Le handicap dans son milieu, et en milieu scolaire
* Favoriser laccès à lécole et aux activités parascolaires pour les enfants handicapés : exercer un contrôle sur les modalités dacceptation. Garantir la pérennité statutaire des auxiliaires de vie scolaire et leur formation.
* Informer les parents denfants déficients sensoriels sur les établissements spécialisés : la formation initiale délivrée leur permettant de poursuivre des études en milieu scolaire ou universitaire ordinaire.
* Développer progressivement les Établissements et Services daide par le travail.
* Développer les programmes daide aux handicapés via le contact avec les animaux.
* Lancer une réflexion avec les acteurs concernés pour une meilleure prise en compte et une meilleure prise en charge de lautisme : formation des professionnels de santé, accompagnement des parents, aides aux associations, financement adapté, investissement sur la recherche.
Miser sur les nouvelles technologies pour aider les personnes handicapées
* Veiller à lapplication de loi handicap de 2005 dans lentreprise (conformité des postes de travail, développement du « e Learning »)
* Imposer aux principaux acteurs du Web un standard daccessibilité pour les malvoyants et les mal entendants en donnant priorité aux entreprises françaises expertes et performantes dans ce domaine.
- Recherche
Grande nation créatrice, la France a vocation à développer une recherche fondamentale performante et une recherche appliquée technologique fructueuse. Pourtant, la France ne consacre que 2,15 % de son PIB à la recherche (46% à la charge de lÉtat et 54% du secteur privé). Lobjectif doit être datteindre 3% du PIB dici 2017, afin de rejoindre les autres grandes nations industrialisées et émergentes. Lavenir économique du pays en dépend : notre industrie et notre agriculture doivent être en permanence irriguées par une recherche de qualité, dans une compétition mondiale où aucun ralentissement nest permis.
Analyse
La France possède une longue tradition scientifique, illustrée, au cours des âges, par des cohortes de savants. Son école de mathématiques est lune des meilleures, sinon la meilleure, du monde. Ses industries de haute technologie et ses laboratoires pharmaceutiques sont de réputation universelle. Derrière ce tableau encore brillant, une inquiétude peut légitimement se manifester. Des réformes ont été engagées sans véritable réflexion de fond et la qualité des évaluations est en baisse.
Labaissement du niveau des connaissances scientifiques des lycéens et le manque dengouement pour la recherche suscité par des méthodes pédagogiques inadaptées expliquent une partie du désintérêt manifesté par une part grandissante des étudiants pour la recherche. Le redressement de lEcole de la République constitue donc un premier axe de réponse pour tenter dinverser une situation périlleuse pour lavenir de la recherche française et de léconomie nationale.
Sans remettre en cause le système français des grandes écoles qui constitue la base même de lélitisme républicain, il faut néanmoins souligner que celles-ci ne préparent pas suffisamment à la recherche et que le cloisonnement entre le monde universitaire et ces établissements délite nuit à léveil des carrières de chercheur parmi les meilleurs étudiants. Trop de diplômés des grandes écoles, y compris scientifiques, partent travailler dans la finance ou le commerce. De ce fait, la grande majorité des élites françaises reçoit une formation insuffisante à la recherche, à la différence des élites allemandes ou anglo-saxonnes. Ainsi, sexpliquent pour partie le manque dinnovation de nos entreprises et la diminution du nombre de brevets industriels. Il faudra donc inciter les grandes écoles à développer cette recherche qui permet louverture des esprits et lavancée de la société.
Le doctorat ne forme quasiment quaux carrières universitaires et de recherche et nirrigue pas suffisamment la vie professionnelle dans le secteur privé et la fonction publique, contrairement ce qui se pratique dans nombre dautres pays développés. Or, en dehors même des sujets travaillés, la recherche contraint à une discipline de soi-même qui apprend à faire preuve de persévérance, de créativité, de réactivité face à une situation inédite, mais aussi à poser et conceptualiser un problème, à chercher puis à trouver et à rédiger. Quel que soit le domaine exploré, les entreprises et les administrations ne peuvent que bénéficier de ces qualités et de lapport dun individu qui sest astreint à un tel exercice.
Le gouvernement devra réunir dans des délais raisonnables des états-généraux de la recherche pour fixer les priorités, pour définir les grands axes stratégiques, pour déterminer et mettre en uvre les réformes structurelles permettant un rapprochement entre grandes écoles, universités et organismes de recherche. Cette réflexion de fond réunira tous les acteurs de la recherche, sachant que la situation économique de la France est telle que laugmentation souhaitable des crédits ne pourra intervenir que très progressivement. En attendant, des choix devront être faits et des priorités fixées. Néanmoins cette manifestation aura limmense intérêt à la fois de sensibiliser la nation aux problèmes de la recherche et de montrer aux chercheurs tout lintérêt que leurs concitoyens portent à leurs activités, parfois un peu austères.
La préparation de ces assises facilitera les contacts entre les chercheurs : le privé et le public doivent dialoguer au-delà des questions de statut, il faut que le fondamental et lappliqué se complètent et que les sciences de la nature, de la société et de lhomme dialoguent. Les interactions sont une source de création de richesses à développer.
Positions
Laugmentation de leffort de recherche et de meilleures synergies public-privé, létablissement de priorités nationales dans la concertation
Lobjectif fixé est de porter leffort de recherche national à 3% du PIB en 2017. Les contraintes budgétaires ne permettront quun accroissement limité et progressif des sommes consacrées à la recherche publique. Cest donc avant tout par une incitation forte du secteur privé à accroître ses objectifs que cet objectif pourra être atteint.
Une concertation élargie à tout le monde de la recherche, via lorganisation détats-généraux en début de quinquennat, permettra de déterminer les grands domaines prioritaires de recherche sur lesquels les investissements les plus massifs devront être portés. La Planification Stratégique de la Réindustralisation fixera dans le cadre de ces états-généraux ses priorités, afin que les filières industrielles puissent déterminer et cofinancer les travaux de recherche quelles jugent les plus utiles.
Dores et déjà, sans préjuger des résultats de ces états-généraux, leffort de recherche nous semble devoir être porté sur des secteurs-clefs pour la compétitivité de léconomie et de lindustrie française dont notamment le développement dénergies alternatives au nucléaire (énergies renouvelables, mais aussi lutilisation de lhydrogène), les biotechnologies et les nanotechnologies, en particulier pour ces dernières dans leurs applications médicales. En ce qui concerne précisément le secteur médical, laccent sera porté sur, en plus de la lutte contre le cancer et les maladies cardiovasculaires, les maladies neurodégénératives, au premier rang desquelles la maladie dAlzheimer.
Le budget de la recherche publique non finalisée sera progressivement augmenté lorsque la situation des finances publiques se rétablira, et les évaluations quinquennales des laboratoires seront rendues très rigoureuses pour définir le montant du renouvellement des aides.
La coopération entre la recherche privée et la recherche publique sera encouragée via le développement dune logique de coopération transversale (en « clusters ») au détriment des logiques en tuyaux dorgue. Les pôles de compétitivité existants feront lobjet dune évaluation rigoureuse pour déterminer les progrès réalisés en ce sens et les blocages persistants. Les bonnes pratiques seront diffusées sous limpulsion de lEtat stratège.
Une logique systématique dévaluation et de transparence
Afin daméliorer le fonctionnement des grands centres nationaux de recherche, au premier rang desquels le CNRS, un audit sera réalisé en début de quinquennat par les services de lEtat et des représentants du secteur privé afin de lutter contre les lourdeurs administratives et de mettre en place des modes de fonctionnement plus simples et dynamiques, adaptés à la compétition internationale.
Les agences de financement, à linstar de lANR (Agence Nationale de Recherche), verront leur conseil scientifique élargi et seront appelées à plus de transparence sur les conditions dattribution des aides qui devront respecter des critères strictement scientifiques et sinscrire en conformité avec les priorités fixées par la Nation.
Une évaluation renforcée a posteriori des travaux de recherche permettra de simplifier a priori les dossiers et les procédures préalables
Les laboratoires pharmaceutiques, qui jouent un rôle crucial et reconnu dans la recherche sur de nouvelles molécule via notamment les coûteux essais cliniques préalables à lautorisation de mise sur le marché seront considérés comme de véritables partenaires de la recherche médicale. Ils se verront dans le même temps contraints à une transparence maximale à la fois sur les programmes de recherche en cours et envisagés, mais aussi sur létat davancement des différentes phases dessai ; ils seront incités par lEtat à développer des programmes de recherche sur les priorités fixées dans le cadre des états généraux de la recherche, mais aussi sur les maladies rares et orphelines, dans la mesure où la Nation est disposée à prendre en charge collectivement le coût élevé de traitement de ces maladies.
Lambition rénovée de la recherche universitaire française
Les liens entre grandes écoles et Université seront encouragés via la multiplication des masters et doctorats communs afin de permettre une meilleure circulation des élites intellectuelles entre deux univers aujourdhui trop cloisonnés et doffrir des doubles diplômes permettant un passage plus souple dans le cadre de la carrière professionnelle entre lunivers de la recherche et celui des métiers plus opérationnels.
Les chercheurs de lUniversité nayant rien publié pendant une période à déterminer selon les disciplines se verront proposer, sauf cas exceptionnel, une reconversion professionnelle vers les filières administratives, denseignement, ou de valorisation de la recherche.
Pour renforcer lattractivité de lUniversité, la place des établissements français dans les classements internationaux et lintérêt porté par les meilleurs chercheurs étrangers, on encouragera la structuration de la recherche en réseaux pour développer des synergies, tout en donnant à chaque laboratoire de recherche reconnu par lEtat les moyens de travailler efficacement.
Dans la même perspective, on généralisera le regroupement des universités en pôles de recherche et denseignement supérieur (PRES), pour favoriser leur travail en commun et améliorer leur lisibilité internationale.
Les meilleurs chercheurs étrangers seront attirés dans le cadre dune politique dimmigration ultra-sélective exclusivement centrée sur les talents (lobjectif global est de ramener limmigration légale de 200 000 titres de séjour par an à 10 000 en fin de mandat).
Lusage de la langue française sera favorisé dans les colloques et publications.
Aujourdhui, beaucoup de Français renoncent à se soigner faute de moyens. En outre, le « trou » de la sécurité sociale ne sest jamais résorbé et menace la pérennité de notre système de soins. La santé est un bien précieux qui ne doit pas être réservé à ceux qui en ont les moyens, ou à ceux qui vivent au bon endroit. Il est de notre devoir de défendre la Sécurité Sociale et de laméliorer sans cesse, dans un esprit de responsabilité. Il faut donc agir, pour préserver laccès de tous les Français aux soins et combler les déficits.
Analyse
La multiplication des déremboursements de médicaments, la hausse du forfait hospitalier, la baisse des indemnités journalières des malades, laugmentation de la taxe sur les complémentaires santé, etc. Ces mesures prises sous le mandat de Nicolas Sarkozy ont contribué à creuser le fossé entre une santé des pauvres et une santé des riches.
Les dépenses de santé en France représentent aujourdhui environ 11% de notre PIB. Cest beaucoup, mais contrairement à une légende souvent entendue, ce nest pas plus quen Allemagne, et cest beaucoup moins quaux Etats-Unis par exemple. Notre objectif nest pas daccroître dune manière inconsidérée cette part des dépenses dans la richesse nationale, et il faut notamment rationaliser les dépenses et lutter sans merci contre les abus.
Néanmoins, il est important danticiper dès aujourdhui que la part de ces dépenses de santé dans notre richesse nationale ne pourra quaugmenter, pour des raisons structurelles, et que nous devrons trouver de nouveaux financements dans les décennies à venir.
La lutte contre la fraude doit permettre de diviser son coût global actuel par quatre en cinq ans, soit 15 milliards déconomies à obtenir par une action résolue, rigoureuse et mobilisant lensemble des services publics (caisses de sécurité sociale, médecins, collectivités, services fiscaux), sous lautorité dun secrétariat dEtat à la lutte contre la fraude.
Les collectivités territoriales devront notamment contribuer à la lutte contre la fraude en communiquant toutes les informations nécessaires aux services de contrôle et en assumant toutes leurs obligations.
Une lutte plus vigoureuse contre les « arrêts de confort » et autres abus sera conduite. Les fraudeurs récidivistes nauront plus accès aux dispositifs daide. Plus simplement encore : un rapport de lIGAS (inspection générale des affaires sociales) sémouvait il y a quelques années des 10 millions de Cartes Vitale en surnombre. Supprimer les cartes frauduleuses permettrait déconomiser les consommations de soins illégales quelles engendrent. De la même manière, lutilisation des Cartes Vitale légales doit être contrôlée afin que ne lutilisent que les ayant droits et non des personnes (amis, famille lointaine) venant uniquement en France pour se faire soigner.
Enfin, une meilleure organisation du système de soins, et notamment du système durgences trop souvent embouteillé par des cas très bénins, sera recherchée pour écarter les abus et les dérives dun système mal géré.
Laccès de tous à la santé suppose dabord de garantir un maillage territorial complet de loffre de soins. Or les territoires ruraux sont aujourdhui les laissés pour compte de la santé, ce qui appelle à lutter contre les déserts médicaux. Il faut ainsi revivifier les territoires ruraux par une politique daménagement harmonieux du territoire : les services publics médicaux sont indispensables à lattractivité dun territoire et contribuent à son activité économique. Des centres hospitaliers et médicaux polyvalents doivent donc y être maintenus, voire créés quand la désertification médicale est trop avancée.
Il convient aussi dinciter les jeunes médecins à sinstaller à la campagne. Les professionnels de santé doivent être familiarisés avec les territoires dès leur scolarité, notamment par module territorial, comprenant un stage. LEtat doit ainsi veiller à ne laisser aucune zone géographique sans couverture médicale.
Le numerus clausus à luniversité de médecine doit être desserré, afin de réduire le recours à des personnels de santé étrangers, qui présentent souvent moins de garantie en termes de diplômes et de formation. Tout recrutement dun personnel étranger ne doit être possible quaprès démonstration de labsence dun national apte.
Positions
Restaurer léquilibre des comptes sociaux en donnant la priorité aux Français
* Instaurer un délai de carence dun an de résidence continue en France et de cotisation avant de bénéficier de tous les avantages de la Sécurité sociale.
* Supprimer lAME (aide médicale dEtat) réservée aux migrants clandestins.
* Créer un observatoire des droits sociaux des étrangers et de lusage des conventions bilatérales de soins.
et en luttant contre la fraude et les abus
* Création dun secrétariat dEtat à la lutte contre la fraude, chargé de piloter un vaste plan interministériel anti-fraude
Dans le cadre de ce plan anti-fraude :
* Sécurisation des Cartes Vitale via la création de la Carte Vitale biométrique. Opération de désactivation des Cartes Vitale surnuméraires et frauduleuses. La lutte en amont contre la production de papiers didentité frauduleux (aujourdhui abondante du fait de la faible sécurisation des documents administratifs à produire) permettra également déviter que des clandestins nobtiennent de faux papiers leur ouvrant illégitimement droit à la sécurité sociale, et que des immigrés légaux ne multiplient leurs papiers didentité afin de bénéficier plusieurs fois des mêmes prestations sociales.
* Lutte contre les arrêts maladie de complaisance et les fraudes dans le système ambulancier.
* Exiger des collectivités territoriales, notamment des départements, de contribuer pleinement à la lutte contre la fraude en communiquant toutes les informations dont elles disposent. LEtat procèdera en parallèle au croisement systématique des fichiers sociaux et des fichiers fiscaux afin de débusquer les irrégularités dans lobtention des prestations sociales.
* Supprimer toutes les aides sociales pour les fraudeurs récidivistes
* Renégociation des conventions internationales signées en matière de santé avec des pays étrangers
Assurer laccès à une santé de qualité pour tous et sur lensemble du territoire
* Assurer laccès aux soins sur tout le territoire en assurant la présence de centres hospitaliers ou médicaux pluridisciplinaires dans chaque bassin de santé.
* La scolarité des personnels médicaux intégrera un stage territorial, pour une découverte concrète de nos territoires.
* Plafonnement des dépassements dhonoraires en secteur 2, après concertation avec les représentants des médecins
* Impulser une nouvelle politique du médicament qui sortira des logiques purement comptables et examinera avec beaucoup plus de discernement les médicaments réellement efficaces et inefficaces. Certains médicaments déremboursés pourront de nouveau être remboursés par la Sécurité Sociale au taux normal.
* Lutte active contre le gaspillage en mettant en place une procédure de vente au détail des médicaments prescrits et remboursés par la sécurité sociale.
* Gel du montant du forfait hospitalier et des taxes sur les mutuelles de santé
* Fermeture des petites structures nassurant pas une qualité de soin suffisante mais maintien des structures de taille moyenne : les méga-structures ne sont pas la solution miracle
Donner une place aux malades et à leurs proches, lutter contre Alzheimer
* Impliquer les malades, via les associations qui les représentent, dans les prises de décision qui les affectent : leur rôle doit en particulier être reconnu au sein de la Commission de la Transparence de la Haute Autorité de la Santé (HAS)
* Maladie dAlzheimer : laccent sera porté en amont sur leffort de recherche et une meilleure coopération entre recherche privée et recherche publique. Les économies réalisées grâce à la suppression de lAide Médicale dEtat seront affectées au suivi et à laccompagnement des malades et de leurs familles. Les médicaments anti-Alzheimer, même imparfaits, ne seront pas déremboursés.
Améliorer lefficacité du système de soins
* Réorganisation dans la concertation de la carte hospitalière et de lorganisation du travail au sein des hôpitaux : développement en particulier des maisons de santé qui pourront prendre en charge les « petites urgences » afin de désencombrer les services durgence.
* Mise en place du DMP (dossier médical personnalisé) à condition que toutes les conditions relatives à la protection des données et à leur confidentialité, notamment vis-à-vis des sociétés dassurance, soient garanties.
* Renforcement de la tutelle du ministère en charge de la Santé sur les Agences Régionales de Santé, afin dassurer une cohérence de la politique de santé sur lensemble du territoire national.
* Regroupement et gestion harmonisée des trois régimes spéciaux et de tous les régimes particuliers, dans le respect de leurs spécificités issues de lhistoire. Harmonisation des comptabilités départementales des organismes de prélèvement et de prestation des trois branches avec les méthodes comptables nationales de lACOSS.
* Desserrement du numerus clausus dans les facultés de médecine pour permettre de pourvoir les besoins médicaux avec du personnel français formé en France.
* Politique étrangère
- Europe
Depuis son origine, la construction européenne sest largement faite sans ou même contre les peuples européens. Depuis trente ans, les partis au pouvoir nous promettent une « autre Europe », moins bureaucratique, plus démocratique, plus sociale, plus compréhensible. Et pourtant, la réalité ne cesse de séloigner de cette Europe rêvée dont les Français entendent parler chaque campagne électorale. En effet, les forces non démocratiques qui sont aux commandes de lEurope de Bruxelles ont des intérêts et des conceptions en rupture totale avec les légitimes préoccupations et aspirations des peuples européens.
Analyse
LEurope sans les peuples
La construction européenne a souffert dès sa naissance « dun déficit démocratique ». Dans le but initial de la mettre à labri de tout aléa politique pour dégager un intérêt commun européen, la Commission, organe non élu, procure aux technocrates des pouvoirs considérables ainsi que le monopole de linitiative législative. 80 % au moins des lois et règlements nationaux dimportance ne sont que la transposition de ses normes et directives. Le même despotisme éclairé est appliqué à la Banque Centrale Européenne, dont les décisions monétaires simposent aux pays de la zone euro, qui sont devenus, au mieux, unijambistes en matière de politique économique.
Lélection des députés européens au suffrage universel na que très faiblement pallié ce manque de démocratie. Ce parlement reste, face à la Commission, doté de faibles pouvoirs. Le traité de Lisbonne a bien créé un droit de pétition à la condition de rassembler un million de signatures, mais la Commission dispose du droit discrétionnaire de prendre ou non en compte leur requête
LEurope contre les peuples
La CECA a, in fine, tué la sidérurgie européenne. La politique agricole commune (PAC) a marginalisé lagriculture européenne. Leuro et louverture des frontières à une concurrence déloyale ont détruit des millions demplois industriels, spécialement en France. La BCE a un objectif de lutte contre linflation, mais aucun objectif de plein emploi. Dès lors, les gouvernements ont tenté vainement de maintenir le niveau de vie en ayant recours à un endettement massif.
Mais linterdiction faite aux Etats de se financer auprès de leurs banques centrales a rendu cet endettement coûteux. En France, la charge de la dette sera comparable cette année au budget de léducation nationale. La BCE na pas le droit de prêter aux Etats, mais elle prête, à un taux dérisoire, aux banques, qui reprêtent, beaucoup plus cher, aux Etats !
LUnion européenne, asservie par sa dette et par leuro, est un instrument au service dune idéologie ultra-libérale mondialiste et des intérêts du secteur financier. Celui-ci voit la crise comme une formidable occasion de poursuivre à marches forcées la dissolution des nations dans un fédéralisme qui remettra entre les mains dexperts non élus le destin des peuples et donnera aux institutions des ressources suffisantes pour mettre en place un clientélisme.
Alors que les vices de leuro avaient été dénoncés et son échec annoncé dès avant sa naissance non seulement par le Front National mais par les meilleurs économistes, dont les Prix Nobel Milton Friedman et Maurice Allais, les européistes pensent tirer prétexte de cet échec, qui est leur échec, pour une intégration économique et budgétaire de la zone euro : comme toujours, léchec dune politique européenne doit être traité par plus de fédéralisme européen, comme les médecins de Molière traitaient lanémie de leurs patients par une bonne saignée
Ces élites sont prêtes à jeter en pâture de nouvelles victimes au nouveau Minotaure, à commencer par le peuple grec, pour sauver leuro jusquau dernier grec vivant. Elles tentent dempêcher tout débat sur le sujet. Mais la zone euro a la croissance la plus faible et le chômage le plus élevé du monde ! Les récessions y sont plus précoces et plus longues. Les milliards brûlés pour éteindre lincendie grec ne font quen alimenter le feu dès lors que la récession entretenue par une monnaie beaucoup trop forte pour son économie la plonge dans une spirale mortelle.
LEurope a perdu son semblant de légitimité démocratique, lorsque trois peuples ont voté contre le projet de Constitution européenne sans quaucune conséquence nen ait été tirée. Le peuple français a voté contre à 55% avec une participation de 70% et le peuple néerlandais a voté contre à 62% avec une participation de 65%. Ces deux peuples se sont vus imposés le Traité de Lisbonne par voie parlementaire. Quant au peuple irlandais, il a rejeté en 2008 le traité de Lisbonne, et sest vu prié de revoter en 2009, sous la menace dêtre privé de tout soutien européen au moment où les banques irlandaises avaient plongé le pays au cur de la crise financière.
La France est un des pays les plus pénalisés par cette Union européenne
La France ne bénéficie pas, comme le Royaume-Uni depuis 1985, dune réduction de sa contribution au budget de lUE. Elle est même le pays qui supporte la partie la plus importante du surcoût entraîné par ce régime de faveur accordé au Royaume-Uni (lAllemagne, les Pays-Bas, lAutriche et la Suède ayant obtenu la réduction de leur contribution à ce surcoût). Elle ne bénéficie ni des réductions forfaitaires de la contribution assise sur le revenu national (obtenues par la Suède et les Pays-Bas), ni des réductions de la contribution sur la TVA accordée à lAllemagne, à lAutriche, aux Pays-Bas et à la Suède.
La France est le deuxième contributeur net au budget de lUnion européenne, juste derrière lAllemagne. Mais, contrairement à cette dernière, elle ne bénéficie pas du marché intérieur et de leuro.
La France a été pénalisée par la politique monétaire européenne : dabord depuis 1983 par la surévaluation du franc maintenue par des taux dintérêt trop élevés, entrainant la perte de centaines de milliers demplois ; puis par leuro, le franc ayant été surévalué par rapport au mark lors de la fixation des parités de conversion. Depuis lintroduction de leuro, lAllemagne est le seul pays de la zone à avoir amélioré le solde de son commerce extérieur. Les balances commerciales de la France et de lItalie, excédentaires jusque là, sont désormais déficitaires.
La France est pénalisée par louverture totale des frontières, instaurée par les accords de Schengen, compte tenu de sa démographie (qui ne justifie pas une immigration massive) et de son système de protection sociale (qui joue le rôle de pompe aspirante).
Aujourdhui, la crise finale de leuro a largement commencé. Elle a déjà ruiné la Grèce et le Portugal, et menace sérieusement lItalie, lEspagne et la Belgique.
La France doit préparer, avec ses partenaires européens, le retour aux monnaies nationales, qui permettra deffectuer des dévaluations compétitives. Le couple franco-allemand peut jouer un rôle moteur pour sortir du marasme.
Positions
* Dans le cadre de larticle 50 du Traité de lUnion Européenne, il convient dinitier une renégociation des traités afin de rompre avec la construction européenne dogmatique en total échec. Il faut désormais jeter les bases dune Europe respectueuse des souverainetés populaires, des identités nationales, des langues et des cultures, et qui soit réellement au service des peuples par des actions concrètes.
* Un ministère des Souverainetés coordonnera la renégociation des Traités et la restauration de notre souveraineté nationale dans lensemble des domaines où elle a disparu.
* Aux termes de ce processus, il faudra :
- que la France retrouve la maitrise de ses frontières, de préférence au sein dune association libre dEtats européens partageant la même vision et les mêmes intérêts sur des sujets tels que limmigration ou les règles devant régir les échanges extérieurs et la circulation des capitaux ;
- que la France retrouve la maîtrise de sa monnaie et de sa politique monétaire ;
- que vienne la période des grands projets européens innovants, au service des peuples, bâtis à partir de partenariats volontaires, comme lont été Ariane ou Airbus décidés, faut-il le rappeler, en dehors des institutions communautaires ;
- que la contribution nette de la France au budget européen soit nulle, afin de dégager des marges pour le soutien notamment de notre agriculture.
- Politique étrangère
Ces dernières décennies, tous les gouvernements, les uns après les autres, ont contribué au déclassement européen et mondial de la France. Leur politique a mis en péril notre équilibre intérieur et notre sécurité extérieure. Elle a gravement compromis notre liberté. Elle a abaissé notre rang.
Nos adversaires politiques ont fondé leur action sur un contresens historique. Ils ont décrété, car prisonniers de leur idéologie mondialiste, que lhistoire nous emmenait vers un monde globalisé sans Etats dans lequel allait simposer universellement le « modèle occidental américain ».
Ils se sont trompés et leur erreur est lorigine même de notre déclin
De lAsie à lAmérique Latine, en passant par le monde musulman, un nouveau monde émerge, fondé sur laffirmation des identités et des souverainetés nationales.
Le retour de lAsie, en particulier, annonce la fin de la primauté de lOccident sur le monde. Nous marchons vers un monde multipolaire et nous devons nous en réjouir.
En conséquence, nos grandes orientations de politique étrangère doivent être refondées, et les clés de cette refondation se trouvent dans nos fondamentaux historiques, dans les constantes géopolitiques de la France.
Analyse
Trois mots clés sont la base de notre puissance, ceci depuis des siècles :
Souveraineté, équilibre et monde. France puissance souveraine, France puissance déquilibre, et France puissance mondiale. Or nos gouvernements ont fait le contraire : ils ont détourné la France de sa grande politique mondiale pour la rétrécir au seul horizon européen ; ils ont aligné la France sur les Etats-Unis au lieu de fortifier son rôle déquilibre entre les empires ; ils ont sacrifié notre souveraineté pour tenter de nous fondre dans un Empire européen privé didentité.
Le monde qui se prépare est sous le péril de guerres de grande ampleur. Dabord parce que les Etats-Unis, nacceptant pas de perdre la main sur lhistoire face à la Chine et la Russie, et confrontés au risque dun effondrement économique consécutif à la perte du statut de monnaie de réserve pour le dollar, seront peut-être tentés par la guerre pour sen sortir. Ensuite parce que la raréfaction des ressources stratégiques (énergétiques, minérales, alimentaires ) va exacerber la compétition entre les géants émergents, lInde et la Chine en particulier. Le dérèglement de tous les impérialismes, américain, islamiste, chinois est donc à prévoir dans les années à venir.
Dans ce contexte, et une fois de plus dans son histoire, la France sera amenée à jouer un rôle dexception. Elle pourra en effet contribuer à prévenir ces périls, en retrouvant sa vocation de puissance déquilibre.
Notre projet de politique étrangère est tout à la fois un projet de puissance pour la France et de paix pour le monde. Nous voulons refonder linfluence de la France dans le monde sur sa capacité à apporter la paix et prévenir les conflits de demain. Mais cela ne sera possible que si nous restaurons la crédibilité de nos outils de puissance, outils diplomatique et militaire.
Ce qui différencie fondamentalement et radicalement notre projet de politique étrangère avec celui de tous nos adversaires, sans exception, tient à deux choses :
1. Leur résignation leur fait croire que la France na plus davenir et quelle doit se fondre dans un bloc euro-atlantique ; nous pensons exactement le contraire : la France naura davenir quen sextirpant de la logique euro-atlantique.
2. Leur résignation leur fait croire que la guerre est inéluctable et que nous devons nous abriter derrière lAmérique. Là encore nous pensons exactement le contraire : aucune guerre nest inéluctable, tout dépend de nous, et si elle éclatait dans un contexte euro-atlantique, nous serions la première des cibles et la plus vulnérable.
Pour sortir de « linéluctable » programmé par nos « élites » résignées, et qui peut conduire au chaos, nous proposons une rupture forte.
La politique est aussi lart du possible. Cette rupture nest pas seulement souhaitable. Elle est possible justement parce que nous ne sommes pas les seuls à la souhaiter, loin sen faut. Dautres pays la souhaitent et cest avec eux que nous voulons reconstruire lavenir.
Positions
* Nous proposons ici 11 axes de politique étrangère qui modifieront en profondeur le destin de notre pays et rendront possible son retour au premier plan :
Lavènement dune Europe des Nations, une sortie du commandement intégré de lOTAN et loffre faite à la Russie dune alliance stratégique poussée, fondée sur un partenariat militaire et énergétique approfondi, le refus de la guerre dingérence et le soutien au droit international.
Conjointement, la proposition faite à lAllemagne de sassocier pour former une alliance trilatérale Paris-Berlin-Moscou.
* La proposition de la formation dune Union paneuropéenne (des Etats souverains) incluant la Russie et la Suisse et respectant le statut de neutralité, le droit national, la fiscalité nationale La Turquie ne serait pas associée à ce projet.
* La renégociation de tous les partenariats économiques avec les pays du Maghreb sur la base dun arrêt des flux migratoires.
* Une grande politique de la mer, avec la création dun Conseil stratégique permanent de la mer, visant à faire de la France, et en sappuyant sur les atouts que nous procurent nos territoires doutre-mer, une puissance de médiation des conflits de souveraineté maritime, et une puissance dinnovation dans le domaine de la recherche maritime (Arctique, Antarctique, ressources énergétiques et alimentaires de demain ).
* Une grande politique de développement de lAfrique. LAfrique est aujourdhui abandonnée aux puissances émergentes, la Chine, lInde, le Brésil et même la Russie qui revient. Nous voulons rompre avec la France-Afrique corruptrice et poser les bases dune politique africaine fondée dune part sur un respect réel des souverainetés nationales africaines, dautre part sur un soutien fort par lEtat français des investissements privés français en Afrique en échange dune inversion des flux migratoires.
* Nous devons ensuite promouvoir la langue française dans le monde. Nos gouvernements ont tout lâché sur la francophonie. Ils nont jamais considéré celle-ci comme une uvre sérieuse. Or langlais nest jamais la première langue mondiale que parce que les Etats-Unis sont la première puissance mondiale.
Langue et puissance vont ensemble. Le combat pour la langue française, sur tous les continents, participe de la restauration de notre influence. Les Chinois ouvrent des Instituts Confucius en Afrique. Ils ont compris lenjeu de la compétition des langues au XXIe siècle. Aujourdhui les cours de français ne sont accessibles, dans les centres culturels et alliances françaises, quaux enfants étrangers riches. Cette situation doit changer. Une politique de promotion de la Francophonie digne de ce nom avec un réengagement des politiques bilatérales de soutien à la langue française sera conduite.
Les sommets de la Francophonie (multilatérale) redeviendront un levier de notre politique étrangère, à linstar du Sommet Chine Afrique que Pékin a initié en 2006.
* Une politique asiatique volontariste. La France est en retard en dehors de son champ dinfluence historique (ex-colonial). Mis à part la Chine, notre absence en Asie est criante. Nous devons nous renforcer en Inde, en Indonésie, en Malaisie La formation de diplomates spécialistes de lAsie et le renforcement de notre projection dans ces pays seront parmi nos priorités de politique étrangère.
* La restauration dune politique arabe de la France. Les guerres dIrak et les révolutions arabes auront eu progressivement raison de notre influence dans le monde arabe. Le Quai dOrsay se targue aujourdhui de notre partenariat avec le Qatar. Certes le Qatar est très riche en gaz et développe sa propre influence dans le Golfe et au-delà, mais notre politique arabe ne saurait se réduire à ce petit émirat !
La restauration de notre politique arabe passe dabord par la restauration de notre politique déquilibre au Proche-Orient : Si nous soutenons la formation dun Etat palestinien, il nen demeure pas moins que Israël doit être assuré dune existence indiscutable et dune sécurité garantie. Dans le même temps, nous ferons connaître notre ligne rouge: la France ne discutera ni négociera avec aucun gouvernement pratiquant ou soutenant des groupes pratiquants le terrorisme, quelle que soit la cible (Europe, Etats-Unis, Israël, Russie ). En la matière, la France ne se fiera quà ses propres critères dévaluation (nos services secrets) et non aux évaluations étrangères qui firent souvent lobjet de désinformation (souvenons-nous des Etats-Unis avec lIrak).
* Une puissance déquilibre et de médiation. Dans lensemble des confrontations duales (Etats-Unis contre Chine, Chine contre Inde, Inde contre Pakistan, Iran contre Arabie Saoudite, Venezuela contre Etats-Unis ) nous nous efforcerons de jouer un rôle déquilibre et de médiation. Cest ainsi que la France, se rendant utile à la paix du monde, verra son influence et son prestige augmenter.
* La lutte contre le terrorisme international. Elle doit reposer sur la réalité, à savoir que le phénomène du terrorisme qui a été pensé jusquici comme un produit extérieur aux Etats, résultant de loppression et de la misère, nest en réalité que le prolongement obscur, de la politique de certains Etats. Exécuté par des groupes en apparence en rupture avec les Etats, les terrorismes, sont lémanation dappareils militaires parallèles. Forts de cette nouvelle approche fondée sur la réalité du monde, nous redéfinirons notre politique de lutte contre le terrorisme.
* La crédibilité de la puissance au service de ce programme
Cette grande politique mondiale de la France ne sera possible que par la restauration de notre puissance économique (voir notre projet économique) et par la restauration de notre crédibilité de puissance.
La crédibilité de puissance repose sur deux outils, loutil diplomatique et loutil militaire.
* Notre outil diplomatique
Année après année, notre outil diplomatique, le deuxième derrière les Etats-Unis, a été sérieusement affecté par le « tout Europe » et lérosion des budgets.
Nombreux sont les pays où nous avons vendus, ou sommes en train de vendre un bâtiment souvent dune valeur historique exceptionnelle, qui abritait ou abrite encore, au coeur dune capitale, notre consulat ou notre ambassade. Le phénomène de liquidation du patrimoine immobilier national, que nous connaissons sur le territoire national, se produit aussi à lextérieur de notre territoire, mais les Français ne le savent pas.
Or conserver ce patrimoine participe de notre prestige à létranger ! Il est certes plus difficile de protéger un bâtiment du XVIe siècle, lové au coeur dun centre-ville historique, quun cube de béton posé dans une périphérie quelconque et ceinturé dautres blocs de béton. Mais nous ne sommes pas les Etats-Unis, et laffichage de la civilisation française, du goût, des arts, participe directement de notre influence.
* Au-delà du patrimoine immobilier, cest bien évidemment le patrimoine humain du Quai dOrsay quil faut préserver et renforcer. Notre tradition diplomatique est grande, nos écoles dorientalistes précieuses. Mais nous devons compléter leur formation dune approche plus audacieuse et anticipatrice que la seule diplomatie. Nos diplomates doivent devenir des acteurs de la guerre économique, de la guerre de linformation, capables de développer et projeter dans laction une pensée géopolitique, en sappuyant sur des réseaux locaux solidement formés au cours des années. Nous devons revoir notre approche de la pratique diplomatique, sans doute laisser nos diplomates plus longtemps en poste pour simprégner davantage du pays et y tisser des réseaux performants, tant dans le domaine politique quéconomique.
* Nous remettrons sur pied, en nous appuyant sur les atouts de la formation diplomatique actuelle (son goût pour la connaissance, les langues rares etc.), une diplomatie daction capable de mieux anticiper les crises géopolitiques et dinfluer sur leur déroulement dans le sens de nos intérêts nationaux et ceux de nos partenaires européens.
* Redressement économique et social
- Agriculture
Dans un monde où saccroissent de manière exponentielle le nombre dhumains (7 milliards en 2011 et 8.3 milliards en 2030), et les déséquilibres alimentaires, lagriculture est plus que jamais un secteur stratégique vital pour lindépendance nationale, au même rang que lénergie. Mais contrairement à ce quil en est pour sa politique énergétique, la France a perdu presque totalement la maîtrise de sa politique agricole.
Pourtant, contrairement à bien des nations, la France dispose en la matière datouts extraordinaires : richesses naturelles, savoir-faire humains, exceptionnelles qualité et sécurité des produits. Son agriculture devrait être garante de son indépendance alimentaire et la filière agro-alimentaire jouer un rôle positif croissant dans son commerce extérieur, spécialement au vu de la tendance des décennies à venir, qui verront exploser la demande alimentaire mondiale, en quantité comme en qualité.
Analyse
Avec la dérive progressive de la PAC, avec les élargissements successifs de lUnion européenne, et encore plus depuis 2010 avec le traité de Lisbonne, la France a perdu toute maîtrise de sa politique agricole, puis de ses échanges de produits agro-alimentaires, au profit dune Europe à la fois bureaucratique et gagnée par la doctrine ultra-libérale mondialiste, composée de pays aux intérêts parfois divergents, et dès lors incapable de sopposer efficacement à lemprise croissante de la finance et des marchés.
La France ne peut continuer à abdiquer sa souveraineté dans ce secteur sans mettre gravement en péril lintérêt national. Puisque lEurope de Bruxelles nest pas capable de saffranchir du carcan mondialiste, nous devons en tirer les conséquences.
Après avoir rappelé que largent versé aux agriculteurs par lintermédiaire de la PAC est largent des Français (20 milliards deuros versés chaque année à lUnion européenne qui nous en rend 13, aides agricoles comprises), lon ne peut que constater une réalité de plus en plus alarmante : baisse sur longue période du revenu moyen des agriculteurs (en dépit de la diminution vertigineuse du nombre dexploitations et de laugmentation de leur taille moyenne), volatilité croissante des prix et insécurité économique insupportable en résultant pour les producteurs, inégalités croissantes de revenus entre agriculteurs, tout comme entre ces derniers et le reste des Français, écarts croissants entre prix à la production et prix payés par le consommateur, niveau scandaleux des retraites agricoles, pénalisées par le déséquilibre démographique qui est le revers des gains de productivité.
Quelle autre catégorie sociale tolérerait un tel appauvrissement au long cours, une telle instabilité de son revenu, une telle confiscation du fruit de son travail, de ses gains de productivité, de ses efforts dadaptation et de modernisation, un tel manque de reconnaissance de sa contribution au bien-être national, à lentretien des territoires et à la beauté des paysages, et une telle inflation, enfin, des règlementations et des procédures administratives pesant sur son quotidien?
De son côté lOMC, organisme poussant à la libéralisation totale des échanges, qui ne reconnaît pas les enjeux spécifiques de lagriculture, souvent arbitrés en faveur dintérêts purement financiers. Même chose pour le G20, comme la confirmé la déclaration sur la volatilité des prix agricoles rédigée en juin 2011 par les ministres de lagriculture, qui a pris position pour « une gouvernance internationale du commerce agricole en faveur de marchés agricoles mondiaux ouverts ».
Les gouvernants et les partis au pouvoir depuis 30 ans sont bien forcés de reconnaître ce bilan cruellement négatif, mais demeurent incapables denvisager la rupture nécessaire.
Tout comme ils nous promettent depuis 30 ans une « autre Europe », ils nous promettent pour après 2012 une « autre PAC ». Pour justifier du passé, ils prétendent que « sans la PAC ce serait encore pire » ou que « lagriculture française est bénéficiaire nette de la PAC ». Ils oublient que la France est contributrice nette au budget de lUnion européenne à hauteur de plus de 7 milliards par an. Ils oublient également quil faut mettre au passif de lEurope la mise en concurrence sauvage de nos agriculteurs avec les producteurs du monde entier, le productivisme effréné inscrit dans les traités européens et ses conséquences environnementales et humaines, (on notera laugmentation importante des cancers et des suicides dagriculteurs) le poids de contraintes administratives complexes et de contrôles tatillons, les ravages de leuro, monnaie surévaluée qui, combinée à des charges de production trop lourdes (que Bruxelles interdit à lEtat français de compenser), pèse mortellement sur la compétitivité des exploitations françaises.
Après le démantèlement programmé des quotas laitiers décidé en 2008, le projet de réforme de la PAC prévu par la Commission pour 2013 est encore moins favorable à lagriculture européenne, spécialement à celle de la France : même si cette dernière obtenait le maintient de lenveloppe globale de la PAC (ce qui est loin dêtre assuré) un redéploiement aura nécessairement lieu au profit des nouveaux Etats-membres.
Malgré le productivisme imposé par la PAC, la balance commerciale agricole européenne est devenue durablement déficitaire en raison notamment des importations massives de blé et de soja, et lEurope perd des parts de marché au niveau mondial ; cependant, le projet de la Commission fait largement limpasse sur cette situation et sur le défi que représente lexplosion annoncée de la demande alimentaire mondiale.
La remise en cause globale par la France de la logique européenne actuelle libérera donc dimportantes marges financières pour notre pays : puisquil nest pas possible de trouver dans ce cadre européen un équilibre préservant son intérêt stratégique davoir une agriculture forte, la France devra en venir durablement à une politique agricole nationale. Lexemple de pays voisins non membres de lUE, telles que la Norvège ou la Suisse, montre quune politique agricole nationale ambitieuse est parfaitement possible, pour le bien de tous les citoyens.
Positions
La France abandonnera la PAC au bénéfice de la PAF (Politique agricole française) permettant un développement stratégique plus justement réparti entre petites et grosses structures agricoles.
Pour cela, la France adoptera cette politique agricole nationale ambitieuse financée par la réduction de sa contribution globale au budget européen, dans le cadre de la renégociation des traités européens qui sera entreprise dès 2012.
Cette « nationalisation » de la politique agricole dans le cadre dune loi de programmation pluri-annuelle mettant en uvre une vision à long terme de nos ambitions collectives pour lagriculture française, aura pour premier objectif la stabilisation des prix des matières premières agricoles, qui donnera aux agriculteurs une visibilité à moyen terme leur permettant de prendre des décisions dinvestissement.
Cette politique visera également à promouvoir une agriculture raisonnée, en équilibre entre les techniques et le respect de la nature, maîtrisant au mieux les apports chimiques et les innovations ayant fait la preuve de leur innocuité, planifiant lamélioration des sols et optimisant la gestion des ressources et besoins en eau.
La productivité dynamique peut aller de pair avec une sécurité sanitaire exigeante dont les agriculteurs, premières victimes de labus des pesticides, seront les premiers bénéficiaires.
La réduction de la bureaucratie agricole et la simplification des procédures et des contrôles permettront de faire des économies budgétaires, ainsi que dalléger les contraintes administratives déraisonnables pesant sur les agriculteurs.
Nous devons permettre à la collectivité nationale de reconnaître et de rétribuer la contribution des agriculteurs à la qualité de vie de la communauté nationale
Dans le cadre de la préparation de la loi de programmation, sera organisée une Conférence nationale des finances agricoles qui devra évaluer cette contribution : valeur des services écologiques rendus (entretien des paysages, de la biodiversité ), valeur de la sécurité et de lindépendance alimentaires, montant de la confiscation nationale des gains de productivité des agriculteurs, montant de la rupture dégalité des agriculteurs devant les charges publiques. Les mesures de compensation comprendront notamment :
* La création dune Caisse de compensation et damortissement de la dette paysanne en vertu du principe de rétablissement de légalité devant les charges publiques.
* La création dun Fonds dintervention pour la campagne afin de revaloriser les zones rurales en difficulté et de réduire les inégalités entre les territoires, notamment sur le plan des services publics.
* La création dun Conservatoire du patrimoine viticole et le refus des plans darrachage de vignes demandés par lUnion européenne.
* Un programme daide à linstallation des jeunes agriculteurs [110 millions]
* La revalorisation des retraites agricoles, spécialement pour le conjoint survivant. La retraite agricole minimum sera fixée à 85% du SMIC.
Lagriculture française bénéficiera dune loi Achetons français qui obligera les administrations dEtat et les administrations des collectivités territoriales, ainsi que les cantines et restaurants dentreprise, à se fournir prioritairement en denrées alimentaires produites en France
Lexcellence de la recherche agronomique française doit être renforcée et remise au service des agriculteurs (amélioration des sols) et des consommateurs.
Le droit des agriculteurs à ressemer leur propre récolte et à en disposer doit être sanctuarisé.
Les mesures favorisant un partage de la valeur ajoutée plus favorable aux producteurs seront considérablement renforcées, notamment par la régulation et la simplification des circuits de distribution et la régionalisation des achats publics (au moyen dune modification du Code des marchés publics), ainsi que par la promotion des systèmes coopératifs entre producteurs
Une lutte renforcée contre les ententes entre centrales dachat et les abus de position dominante de la grande distribution sera menée, grâce à un renforcement des moyens de lAutorité de la Concurrence à laquelle la loi fixera en outre une mission plus ambitieuse et ladoption enfin- dune loi sur les recours collectifs.
Toute tentation des institutions européennes daccepter dans le cadre de lOMC de nouvelles réductions des tarifs douaniers, du soutien interne, des subventions à lexportation ou de la protection des indications géographiques rencontrera demblée lopposition de la France. La spécificité de lagriculture doit être reconnue au sein de lOMC ou alors lagriculture européenne (ou, à défaut, française) doit sortir du champ de lOMC.
Pour garantir la sécurité alimentaire, les importations en Europe doivent être soumises aux mêmes contraintes phytosanitaires que celles imposées à nos paysans producteurs. Cette exigence sera imposée par lintermédiaire des droits de douanes.
Le patriotisme agricole sera la règle, dans le but de garantir lintérêt stratégique vital que constitue lindépendance alimentaire de la France. Les importations doivent se limiter aux produits pour lesquels notre pays nest pas autosuffisant.
Un mécanisme de soutien interne doit être rétabli pour garantir aux agriculteurs des prix minimums et stables.
Lemprise de la finance sur le marché des matières premières agricoles doit être limitée notamment par la restriction des opérations purement spéculatives, la lutte contre la manipulation des marchés et la mise en uvre de moyens publics de régulation des prix (stocks dintervention).
Pêche et Conchyculture
Pêche
Gérée à léchelon européen, la pêche professionnelle française subit la multiplication de directives qui ont pour principal objectif la diminution accélérée de la flotte. Labsence de perspectives et la gestion aléatoire des ministères successifs découragent linitiative et linvestissement. Les mesures mises en place pour faire face à laugmentation des prix du gazoil sont insuffisantes. Lempilement de normes inadaptées et le vieillissement des navires augmentent les risques daccident dans une profession qui reste lune des plus dangereuses. La situation des matelots de la grande pêche est alarmante : conditions de travail extrêmes, salaires bas et précarité sont autant de tabous que les autorités politiques et professionnelles se refusent à aborder.
La réforme actuelle de la Politique commune de la pêche menace directement la survie de la flotte artisanale française. Linstauration de quotas cessibles (QIT pour Quotas Individuels Transférables) mènera inéluctablement à laccaparement des ressources halieutiques par une poignée de multinationales. Notre littoral, nos ressources naturelles et lavenir dune centaine de ports et de dizaines de milliers demplois appartiennent à tous les Français et nont pas à être privatisé au profit dintérêts purement commerciaux. Cette libéralisation est imposée par la Commission Européenne au nom de la préservation des ressources. Un argument des plus contestables quand on sait que cette nouvelle Politique commune de la pêche devrait aboutir au démantèlement des unités artisanales actuelles et à la disparition dune partie des savoirs faire les plus respectueux de lenvironnement, tant du point de vue du bilan carbone que de la gestion des fameuses ressources. Cette réduction draconienne et injustifiée de la flotte artisanale côtière aura un coût social très lourd en privant des milliers de marins et de mareyeurs de leurs emplois. Des emplois que quelques gros armateurs concentrés dans moins de dix ports seront bien incapables de fournir.
Nous sommes persuadés que la pêche professionnelle est vitale à léquilibre de notre littoral. Une gestion responsable des ressources halieutiques est tout à fait compatible avec la préservation de notre flotte de pêche. Ce défi ne peut être relevé quen encourageant linitiative, la modernisation des navires et lamélioration des techniques de capture, et non en envoyant à la casse des centaines dunités pour concentrer le secteur aux mains des multinationales de lagroalimentaire et de la distribution. En conséquence, nous rejetons en bloc lintégralité de la Politique commune de la pêche telle quactuellement négociée. Le système des quotas en vigueur, adossé à une conception libérale du partage des ressources, ne permet pas un suivi adéquat des stocks disponibles car il est appliqué à des zones trop vastes et manque totalement de souplesse. Nous entendons lui substituer un système basé sur la saisonnalité et la sélection des modes de captures, plus simple à mettre en uvre, à faire évoluer et, surtout, moins contraignant pour les marins pêcheurs. Nous souhaitons gérer intégralement à léchelon national notre Zone économique exclusive (ZEE) et revenir à des accords bilatéraux quant au partage des autres zones de pêche, situées hors de notre ZEE, sur lesquelles les équipages français sont traditionnellement présents.
Conchyliculture
La conchyliculture est une autre activité traditionnelle de nos côtes. Ce secteur subit depuis plusieurs années des difficultés principalement liées à des problèmes sanitaires (surmortalité des huitres, pollution des eaux et prolifération des algues vertes). Il est urgent de mettre en place un plan daide direct aux producteurs efficace, sous peine de voir disparaître un tiers des producteurs dans les années à venir.
- Dette
Le poids de la dette publique en France est devenu insupportable, fruit de trois décennies de dérives, de la crise financière et européenne ouverte en 2008, dune dépendance inadmissible vis-à-vis des marchés financiers et dune gestion calamiteuse des finances publiques dans les cinq dernières années. Sous la pression grandissante des marchés et des agences de notation, cest la souveraineté de la France qui est menacée. En 2012, la maîtrise de notre dette est un impératif national urgent, qui rend nécessaire une rupture avec les politiques passées dirresponsabilité.
Analyse
* La dette publique de la France avoisinera fin 2011 1700 milliards deuros soit 85% de la richesse nationale produite chaque année. Fin 2010, elle représentait 59000 par ménage. Fin 2012, elle devrait approcher 1800 milliards deuros.
* Le quinquennat de Nicolas Sarkozy marquera un record historique pour laccroissement de lendettement public. Fin 2006, la dette atteignait déjà 1150 milliards deuros, soit 64% du PIB. En cinq ans, la dette a donc été accrue de plus de 500 milliards deuros soit +47%. Le Président sortant restera comme « le Président de la dette ». La crise explique bien entendu une partie de cette dérive sans précédent, mais elle est loin de tout expliquer. La Cour des Comptes a souligné la mauvaise gestion des deniers publics par Nicolas Sarkozy : le déficit structurel (5% du PIB en 2010), non lié à la crise, représente deux tiers du déficit actuel et provient directement de la politique irresponsable menée en 2007 et 2008 qui a baissé les recettes de lEtat sans baisser significativement ses mauvaises dépenses et qui a laissé les collectivités territoriales dépenser toujours plus.
* Lendettement de la France est un péril national. Sans changement de cap vigoureux et sans efforts dans la durée, la dette publique atteindra mécaniquement 110% du PIB en 2020 soit le niveau actuel de la dette des pays en crise comme lItalie. La France est dans une situation de grande vulnérabilité vis à vis de ses créanciers. Les institutions financières françaises ont délaissé le placement de lépargne des Français vers la dette de lEtat. En 2011, la part de notre dette détenue par des étrangers atteint 67%, ce qui rend la France particulièrement vulnérable à une crise de la dette externe.
* La reprise en main des finances du pays passe par une politique responsable de la dépense publique : réduction de la mauvaise dépense, préservation de la bonne dépense utile et efficace. Nicolas Sarkozy sest attaqué aveuglement à la bonne dépense publique par une politique comptable à courte vue (école, sécurité, justice, défense, santé) alors quil faut au contraire la protéger en priorité parce quelle assure le bien-être des Français, notre prospérité et notre avenir. En revanche, la mauvaise dépense publique devra enfin être combattue sans faiblesse.
* Pour recouvrer sa souveraineté financière, la France doit cesser dêtre dépendante des banques internationales et des marchés financiers pour son financement. Depuis une loi de 1973, confirmée par les Traités européens depuis Maastricht, notre pays na plus la possibilité demprunter directement à taux très bas à la Banque de France comme cela se pratique dans de nombreux pays du monde dont les Etats-Unis et le Royaume-Uni (dans ce dernier pays, la Banque dAngleterre détient 25% de la dette publique). Fruit dune idéologie périmée, cette interdiction du financement monétaire de la dette renchérit la charge dintérêts de la dette et place lEtat dans la dépendance exclusive de ses créanciers privés, de surcroît largement étrangers.
* Pour reconquérir lépargne nationale, lEtat doit inciter fortement les institutions financières à allouer en priorité lépargne à long terme des Français à la dette publique. La détention domestique de la dette constitue une protection très efficace contre une crise brutale de la dette, comme le montre le cas du Japon (92% de la dette est détenue par les épargnants domestiques). La France jouit dun fort taux dépargne (16% du revenu disponible brut des ménages soit plus de 200 milliards deuros par an) qui doit être mobilisé en soutien de notre indépendance nationale.
* La refondation de notre croissance, condition indispensable à un désendettement dans la durée, reposera sur la politique volontariste de souveraineté monétaire retrouvée, de réindustralisation et de protection aux frontières qui sera mise en uvre.
Positions
* La maîtrise dans la durée de lendettement public sera inscrite dans une loi cadre qui instaurera à terme lobligation dun déficit structurel égal à zéro afin quaucune mesure budgétaire ne soit gagée par la croissance.
* Le monopole des marchés financiers et des banques en ce qui concerne le financement de nos emprunts sera supprimé et la possibilité pour la Banque de France de détenir des titres de la dette publique sera rétablie.
* Un plan daction volontariste sera mis en uvre pour identifier et réduire drastiquement les dépenses inutiles et néfastes pour le pays : fraude sociale et fiscale, niches fiscales inefficaces (comme la niche dite « Copé » au bénéfice des grands groupes), coûts de la décentralisation, poids de limmigration incontrôlée sur les budgets sociaux.
* Une réforme fiscale de grande ampleur sera mise en uvre dans les premiers mois du quinquennat et restaurera légalité des Français devant limpôt et une répartition juste des efforts nécessaires au redressement entre petites et grandes entreprises.
* Lallocation privilégiée de lépargne des Français à la dette publique sera encouragée par des mesures fiscales et réglementaires et la Banque de France prendra des mesures similaires en direction des banques et des assurances.
- Emploi, artisanat et commerce
Dans le cadre de la politique de restauration de lemploi et du pouvoir dachat, il convient de donner, aux côtés des PME, une priorité absolue au développement des artisans et des commerçants qui sont créateurs nets demplois alors que les grandes sociétés et la grande distribution non seulement nen créent guère, mais les délocalisent ou les détruisent.
La valorisation de lartisanat et du commerce ne vise pas que des objectifs économiques. Cest aussi un moyen de reconnaître limportance sociale considérable de cette activité. Dabord parce quelle place lhomme, sa créativité, son amour du travail bien fait, le principe de la transmission du savoir-faire ou du patrimoine personnel au cur de lactivité économique. Ensuite parce quelle contribue à la perpétuation de traditions qui sont intimement liées à lhistoire des villes et des campagnes françaises, véritables symboles de lart de vivre français et du raffinement de notre civilisation. Enfin parce que lartisanat et le commerce sont des vecteurs irremplaçables de lien social, notamment dans les zones rurales, et sont indispensables aux conditions de vie des personnes âgées notamment.
Analyse
Les artisans et commerçants sont environ 1,3 million et génèrent environ 20% du PIB. On estime quils représentent environ 3,1 millions demplois. En sept ans, lartisanat a créé 430 000 emplois salariés, soit 25% du total des emplois créés en France durant la même période. Environ 200 000 apprentis sont formés aux métiers de lartisanat chaque année, et 80% dentre eux ont un emploi à lissue de leur formation. La plupart des branches de lartisanat possèdent encore un potentiel dembauche extrêmement important, évalué à plus de 150 000 emplois. Si chacune des TPE embauchait un salarié le problème du chômage serait pratiquement résolu. Mais la création demploi est entravée en raison de causes conjoncturelles et structurelles qui saggravent depuis 2007. Le déploiement de lidéologie néo-libérale et mondialiste, et sa conséquence la crise financière, limposition de leuro, ont eu des effets désastreux, et qui pèsent chaque jour davantage sur les TPE, comme pour les autres acteurs économiques de plus grande taille.
Par exemple, la hausse des coûts et notamment des prix fournisseurs est en tête des principales difficultés rencontrées par les PME depuis septembre 2010. En effet, les dirigeants ont dû déjà réduire leur marge tout au long de lannée 2010 afin de ne pas licencier : il leur sera difficile de les abaisser davantage, celles-ci étant les plus faibles enregistrées depuis 10 ans.
A linstar des PME, les artisans et commerçants subissent par ailleurs une complexité administrative, sociale et fiscale inimaginable. Le chiffre de 10 000 obligations différentes avait été recensé en son temps par Eric Woerth, sans quaucune action ne soit mise en place pour régler ce problème. Une TPE de moins de 5 salariés doit en moyenne chaque année établir 38 déclarations, échanger avec 8 organismes différents et réaliser 30 actes de paiement.
Malgré les efforts daccompagnement à la création et à la reprise dentreprise des différents réseaux daide et de soutien (Chambres de commerce, associations, etc.), la France continue de souffrir de mauvaises performances en la matière que la création du statut dauto-entrepreneur ne fait que masquer. Ainsi, en 2011, plus de la moitié des créations dentreprises recensées par lINSEE sont en réalité des auto-entreprises qui relèvent bien souvent de créations fictives dentreprises sans viabilité. Même en intégrant les auto-entreprises, lINSEE révèle ainsi que sur les douze derniers mois, le nombre de créations dentreprises a baissé de 12%. Les taux déchec à 3 ou 5 ans restent par ailleurs très élevés, ce qui signifie que la viabilité à long terme des entreprises nouvellement créées et leur concours à lemploi continuent dêtre très insatisfaisants.
Positions
* Le bénéfice des mesures générales
Lartisanat et le commerce bénéficieront en premier lieu des mesures de redressement de léconomie. En particulier, la politique menée en faveur du pouvoir dachat et de lemploi aura un impact favorable sur le recours des Français aux artisans et aux commerçants.
Les TPE bénéficieront de nombre des mesures prises en faveur des entreprises de plus grande taille dans le cadre de la politique « les PME/PMI dabord ». Soumises à des problématiques assez proches, les TPE profiteront notamment :
- de la Grande Réforme de Simplification (simplification des normes, dématérialisation, carte didentité numérique, simplification du bulletin de salaire) qui sappliquera à toutes les entreprises,
- des mesures prises en faveur du financement des entreprises,
- de la loi Achetons français qui favorisera toutes les productions françaises, y compris au niveau très local (fournitures des collectivités en prestations de service et biens de consommation courante).
* Amélioration de la position concurrentielle des petites entreprises face à la grande distribution
Une véritable politique de valorisation culturelle de lartisanat sera menée en France. Les Chambres de Métiers et de lArtisanat seront invitées à faire découvrir aux élèves, collégiens et lycéens les vertus de lartisanat, sa contribution à léconomie nationale, lintérêt et la diversité de métiers trop méconnus. Une véritable ouverture de lécole aux métiers de lartisanat est en effet indispensable, tant pour renforcer limage du secteur que pour susciter des vocations.
Une action sera engagée par lEtat au niveau des centrales dachat pour rétablir un équilibre entre le commerce indépendant et la grande distribution. Les liens dexclusivité entre centrales dachat et grands distributeurs seront interdits. Des sanctions pénales effectives en matière dententes seront prévues. Les actions de groupe seront autorisées.
La priorité sera donnée dans le cadre de la politique daménagement du territoire et de la ruralité au maintien et au développement du petit commerce en zones rurales. Les communes se verront incitées à mettre en place des dispositifs daide à linstallation de cafés et de commerces dalimentation.
* Apprentissage
Parce quil est le meilleur outil de formation et un puissant vecteur dinsertion dans lartisanat, lapprentissage sera valorisé dans le cadre de la réforme de lenseignement professionnel que nous engagerons. Lobjectif sera de passer à la fin du quinquennat à environ 700 000 apprentis contre 500 000 aujourdhui (en Allemagne, on compte 1,5 millions dapprentis). La suppression du collège unique et la valorisation des filières professionnelles participeront de cet effort : lorientation vers les filières professionnelles sera en effet accrue. Dans le cadre de cet enseignement professionnel, on veillera à une formation de qualité sur les savoirs de base (lecture, écriture, calcul) dans la mesure où lillettrisme des apprentis est un phénomène croissant qui inquiète les artisans en accueillant.
LEtat invitera les régions à renforcer leurs efforts financiers en faveur de lapprentissage.
* Labaissement à 14 ans de lâge plancher pour pouvoir bénéficier dun contrat dapprentissage sera décidé.
* Le soutien à la création dentreprise
Lesprit dentreprise fera lobjet dune place plus importante dans les programmes scolaires des collégiens et lycéens. Dans le cadre des cours de géographie au collège et des cours de sciences économiques et sociales au lycée, on insistera sur la contribution des petites entreprises à la vitalité économique du pays et lon valorisera lesprit dentreprise. Comme indiqué ci-dessus, lartisanat devra faire lobjet de présentations de métiers directement par les professionnels du secteur.
Le financement des petites entreprises sera amélioré :
Des incitations fiscales seront développées au profit des particuliers de manière à multiplier le nombre de « business angels » (bien moins nombreux que dans les pays anglo-saxons) et leur capacité dinvestissement individuel (pertes éventuelles dues à des participations infructueuses dans des entreprises nouvelles partiellement défalquées de la base imposable de lIRPP).
Le nombre de fonds damorçage et de post-création, spécialement pour les entreprises innovantes, sera accru, notamment en obligeant les compagnies dassurance à investir dans des fonds spécialisés.
- Emploi, réindustrialisation et PME/PMI
La France nest pas condamnée à la fatalité du chômage de masse et de la précarité de lemploi. Elle peut y échapper en tournant le dos aux politiques dabandon de notre industrie et de nos PME/PMI menées depuis des décennies par lUMP et le PS sous légide de lUnion européenne. Pour empêcher les délocalisations et permettre un véritable développement du tissu national dentreprises, il faut une action stratégique volontariste dun Etat fort aux marges daction retrouvées, capable de réarmer la France dans la mondialisation. Lemploi dépend dabord de la vitalité de nos petites et moyennes entreprises. Les PME et les PMI (en voie de disparition), fer de lance de lactivité économique et de lemploi, méritent un traitement plus favorable qui remette lentreprise, lentrepreneur et le salarié au cur de la vie économique du pays.
Analyse
* Un chômage devenu endémique
Léchec de Nicolas Sarkozy dans la lutte contre le chômage, la défense de notre industrie et de nos PME/PMI est complet. Depuis 2007, le chômage sest accru de 25% en passant de 2,4 millions à presque 3 millions de chômeurs (de 8% à 9,5%) en dépit dune hausse sensible des départs à la retraite. Le chômage touche une génération perdue de 440 000 jeunes de moins de 25 ans et 570 000 personnes de plus de 50 ans. Le chômage de longue durée touche 1,6 millions de personnes.
* Le chômage comme frein au développement économique et social
Le chômage de masse qui frappe la France depuis maintenant plus de 30 ans a des conséquences désastreuses qui débordent largement le champ économique : il alimente le sentiment de déclassement minant les catégories populaires et les classes moyennes, il est un puissant facteur de désintégration sociale et damenuisement de la valeur travail, il influe négativement sur lesprit entrepreneurial, et il nourrit également les tensions au sein de la société, contribuant ainsi au développement de linsécurité.
* La cherté et linutilité des politiques daccompagnement social de lemploi
Les politiques daccompagnement social du marché de lemploi (emplois aidés, ou autres emplois jeunes) ne sont daucune utilité si cette ambition majeure nest pas posée. Il sagit soit de créer des effets daubaines pour des entreprises qui nhésitent pas à profiter dallègements fiscaux ou sociaux sans réellement créer demplois, soit de créer massivement de nouveaux emplois publics alors que nous navons pas les moyens de les financer.
* La désindustrialisation de léconomie française
Notre industrie, soumise à leuro fort et à une concurrence européenne et mondiale totalement incontrôlée vit un véritable effondrement : 2 millions demplois perdus depuis 30 ans, 400 000 emplois perdus rien que depuis 2007, explosion des délocalisations. Les produits manufacturés dans des pays à bas coûts salariaux ont imposé à nos industriels une concurrence totalement déloyale. La sidérurgie, le textile ainsi que les industries mécaniques sont aujourdhui sinistrées. Et les délocalisations menacent désormais gravement certains secteurs tertiaires.
Le déficit du commerce extérieur traduit la très grave perte de compétitivité de notre tissu industriel (75 milliards deuros en 2011), notre part de marché dans le commerce international ne cessant de se contracter (3,8% en 2010 contre 6% au début des années 2000). Tous les indicateurs sont au rouge.
* Labandon de nos PME/PMI
Notre tissu de PME-PMI ne cesse de saffaiblir, masqué par le succès des très grandes entreprises du CAC 40 qui, ivres dexpansion mondiale, nemploient ni ninvestissent plus sur notre territoire. Le nombre élevé de créations de petites entreprises mis en avant par le gouvernement ne traduit, pour lessentiel, quun chômage déguisé sous forme dauto-entrepreneurs et nest en rien le gage du développement dun tissu de PME/PMI solide et durable.
* La complexité administrative, fiscale et sociale de lunivers dans lequel évoluent nos PME/PMI atteint des records. Elle fait de la France un des pays au monde les plus compliqués pour entreprendre. Il devient impossible pour les entrepreneurs de connaître toutes les obligations auxquelles sont soumises leurs entreprises et de garantir quelles y répondent.
* Alors que les PME/PMI sont le moteur de léconomie et de la création demploi, elles ont la fiscalité la plus lourde avec un impôt sur les sociétés payé moyen de 22% pour contre 8% pour les grands groupes. Cette injustice fiscale est encore plus criante lorsque lon considère les très grands groupes côtés en bourse dont les implantations et activités internationales permettent dimportantes défiscalisations. Limposition, en plus dêtre injuste savère très lourde : une étude récente de PriceWaterhouse Coopers révèle quen France les prélèvements absorbent 65,8% du bénéfice total dune PME/PMI type, soit une société de 60 salariés ayant une activité de fabrication et de distribution, contre 50% en Allemagne.
* Pour financer ses cycles dexploitation, lentreprise dispose de trois leviers principaux (les concours bancaires, le crédit inter entreprise et les délais de paiement). Les études statistiques montrent que plus dune entreprise sur deux qui déclare un état de cessation des paiements ne le fait pas pour des problèmes de rentabilité mais à cause de problèmes de trésorerie. Depuis quelques années ces trois leviers ont tendance à se gripper avec une forte accélération du fait de la crise (credit crunch). Les difficultés des entreprises à accéder au financement sont réelles : 74 % des dirigeants de PME/PMI déclarent avoir été confrontés à au moins un obstacle dans leur accès au financement. Selon 48 % dentre eux les banques acceptent daccorder un prêt avec des frais plus élevés ou à des montants plus faibles que souhaités.
* Alors quelles représentent plus de 95% des entreprises, les PME/PMI ne remportent que 30% des montants des marchés publics. Cette piètre performance et ce décalage sont dus à dimportantes barrières dentrées principalement administratives, règlementaires et enfin, découlant des deux premières, psychologiques, mais aussi au refus imposé par lUnion européenne avec la complicité du gouvernement de réserver laccès des marché publics aux PME/PMI français.
Positions
* Lemploi, priorité absolue
Lemploi, parce quil est le premier garant du pouvoir dachat des Français, sera la priorité absolue du quinquennat. Lobjectif essentiel est de parvenir à lutter contre le fléau du chômage des jeunes et de celui des séniors. La lutte contre le chômage se fera selon deux grands axes : la réindustrialisation de notre pays, et le soutien aux PME, qui sont les premiers créateurs demplois en France. Le renforcement du dynamisme du marché du travail contribuera également à la lutte contre le chômage.
* La réindustrialisation du pays
La réindustrialisation sera laxe premier de notre politique car seule une industrie prospère est le gage de gains de productivité élevés, dune économie dynamique et innovante, de la création dun tissu dense de PME/PMI sur tout le territoire et demplois qualifiés permettant de remettre en marche lascenseur social. Lutopie mortelle dun pays sans usine doit être abandonnée alors même que lindustrie fait vivre aussi, en grande partie, le secteur tertiaire.
* La réindustrialisation passe par un réarmement face à une mondialisation débridée qui met nos industries en concurrence déloyale avec le monde entier et un fonctionnement de la zone euro qui nous soumet à la politique dhyper-compétitivité de lAllemagne. A cette fin, la France remettra en cause lensemble des contraintes absurdes imposées par lUnion européennes et qui interdisent, au nom dune politique de la concurrence dévoyée, toute politique industrielle réelle.
- En particulier, une renégociation des traités européens mettra fin au dogme de « la concurrence libre et non faussée », qui promeut en réalité la loi de la jungle.
- Une Planification Stratégique de la Réindustralisation directement rattachée au Premier ministre associant établissements universitaires et grandes écoles, filières industrielles et représentants de lEtat organisera la réindustralisation de la France.
- Cette politique se fera parallèlement à la mise en place de protections intelligentes aux frontières face à la concurrence internationale déloyale (droits de douane ciblés et quotas dimportation), cest-à-dire vis-à-vis des pays qui nous concurrencent de façon déloyale (par exemple la Chine ou certains pays dEurope de lEst, mais non les pays de niveau économique, social et environnemental comparable comme lAllemagne ou les Etats-Unis).
- La restauration de notre liberté monétaire nous redonnera des marges dajustement pour favoriser la compétitivité de notre industrie.
* « Les PME/PMI dabord »
Lautre volet de la lutte pour lemploi sera un soutien massif aux PME/PMI et larrêt du soutien exclusif de lEtat aux très grandes entreprises. Cette politique « les PME/PMI dabord » se traduira par une priorisation claire dans lensemble des champs dintervention de lEtat et des collectivités locales parce que ce sont ces entreprises qui représentent aujourdhui le plus grand vivier demplois en France.
- Création dun grand ministère de lEconomie, de lEntreprise et du Travail
- Cette appellation est symbolique. Le terme « entreprise » doit ici être repris dans sa définition littérale : ce que lon entreprend, la mise en uvre dun projet. Il remet lhomme au cur du système économique. Afin que lordre et la cohérence président à la multitude dadministrations et dorganismes qui dépendent de ministères et dautorités de tutelles différentes, on regroupera au sein dun même ministère tous les services ayant autorité sur les forces contributives de la nation. Partant, il sera bien plus simple détablir un modèle normatif homogène qui permette à lEtat davoir une gestion saine et des mesures efficaces.
- La Grande Réforme de la Simplification pour les Entreprises
LEtat stratège que nous voulons restaurer aura pour mission principale dêtre le partenaire des PME/PMI et de faciliter de manière réelle leurs démarches afin de ne pas faire peser sur elles des charges indirectes et des freins supplémentaires. Sous lautorité du ministre de lEconomie, de lEntreprise et du Travail nous lancerons la Grande Réforme de la Simplification (GRS) dont les grandes étapes seront les suivantes :
* Lhomogénéisation normative : lister de façon exhaustive, en sappuyant notamment sur les travaux existants, lintégralité des normes, indices, codifications, appellations, méthodes de calculs, nomenclatures, etc. Il sagira dhomogénéiser, réduire et regrouper ces normes en établissant les tables de correspondances entre administrations et la refonte du système statistique.
* Assurer la centralisation des données, le dialogue entre administrations et la dématérialisation. En sappuyant sur des normes communes il sagira de créer une base de données centrale où les administrations pourront consulter et exploiter les données des entreprises.
* Accentuer le processus de dématérialisation en créant un site unique pour toutes les démarches administratives, statutaires, sociales et fiscales des entreprises. Cette plateforme unique sera sécurisée et accessible avec la carte didentité numérique de lentreprise (cf ci-dessous). Ce site permettra aux entreprises de procéder à toutes leurs démarches (déclarations, télépaiement, attestations, réclamations ).
* Créer la carte didentité numérique de lentreprise, dotée dun certificat numérique sécurisé unique et attaché à lentreprise durant toute sa vie. Cest cette signature numérique unique qui permettra deffectuer lintégralité de ses démarches en ligne.
* Simplifier le bulletin de salaire
* Limpôt sur les sociétés sera réformé pour encourager le réinvestissement prioritaire des bénéfices en France et mettre fin à la sous-imposition massive des grands groupes
* Il faudra faciliter le financement des entreprises.
Nous entamerons avec les banques des négociations afin quelles fassent leur métier et joue leur rôle dans la vie économique du pays. Dune manière plus générale, il sagira de mettre en place une politique volontariste et ferme vis-à-vis des banques en renforçant le dispositif de médiateur du Crédit.
Une véritable banque publique de financement des PME/PMI sera créée pour démultiplier laction dOSEO.
Le crédit impôt recherche visera en priorité les PME/PMI innovantes et cessera de constituer une subvention non-justifiée aux très grands groupes qui délocalisent. Il sera conditionné au maintien intégral des centres de recherche et de développement en France.
Sera créée au sein du ministère de lEconomie, de lEntreprise et du Travail une cellule délais de paiement chargée de collecter les réclamations des PME/PMI dont les clients ne respectent pas les termes de la loi de modernisation de léconomie de 2008.
- Laccès aux marchés publics des PME/PMI sera simplifié via la centralisation sur un site unique de toutes les commandes publiques et une loi qui donnera priorité aux PME/PMI dans lattribution des marchés publics de lEtat et des collectivités locales (équivalent du Small Business Act américain), après renégociation des traités européens qui les empêchent actuellement.
- Une loi Achetons français votée sur le modèle des lois Buy American ou Buy Brazilian incitera les administrations dEtat et les collectivités territoriales à acheter prioritairement des produits français (dans le domaine de lartisanat, de lindustrie et de lagriculture).
* Une gestion dynamique du marché du travail, favorable à lemploi des Français
- Afin de ne pas perturber à nouveau grandement le fonctionnement du marché du travail et des conditions demploi des salariés dans les entreprises françaises, les lois sur le temps de travail hebdomadaire de 35 heures ne seront pas revues, en revanche la renégociation sera autorisée à la condition quelle saccompagne dune augmentation proportionnelle du salaire.
- LEtat stratège reprendra en main la politique de formation professionnelle et instaurera un véritable service public de la formation tout au long de lexistence (chèque formation).
- Le fonctionnement de Pôle Emploi sera revu et fera lobjet dun audit en collaboration avec les représentants des demandeurs demploi
- Le non respect par un demandeur demploi des obligations imposées par Pôle Emploi (obligation de recherche, dacceptation dun emploi dans les conditions qui seront définies) sera plus sérieusement vérifié.
- Lemploi des jeunes et des séniors, catégories touchées par des niveaux de chômage particulièrement élevés, sera favorisé dans le cadre de la stratégie de réindustrialisation de la France. Ainsi, les entreprises participant à la reconstruction des filières industrielles, se verront inciter à utiliser les compétences des jeunes issus des filières professionnelles et des séniors injustement exclus prématurément du marché du travail (ingénieurs, ouvriers qualifiés notamment). Afin de montrer lexemple, lEtat et les collectivités locales valoriseront lexpérience des séniors et sengageront, dans la limite quimpose la prise en compte du critère de la compétence, à réserver une embauche sur trois dans la fonction publique aux personnes de plus de 45 ans issues du secteur privé.
- Parce quil constitue une concurrence déloyale au marché légal du travail, lemploi de travailleurs clandestins sera très sévèrement sanctionné. Lemployeur sera passible de sanctions pénales et de la fermeture administrative de son établissement.
- Plus généralement, les entreprises se verront inciter à prioriser lemploi, à compétences égales, des personnes ayant la nationalité française. Afin dinciter les entreprises à respecter cette pratique de priorité nationale, une loi contraindra Pôle Emploi à proposer, toujours à compétences égales, les emplois disponibles aux demandeurs demploi français. Les administrations respecteront également ce principe, et la liste des emplois dits « de souveraineté » sera élargie, notamment dans les secteurs régaliens où les professions seront réservées aux personnes ayant la nationalité française.
- Une grande réforme des syndicats sera mise en uvre avec comme objectif principal dassurer une meilleure représentation des salariés. Le monopole de représentativité institué après la Libération sera supprimé, et les modalités délections des représentants des salariés seront revues. Des syndicats plus représentatifs travailleront mieux à la réelle défense des intérêts des salariés : ils seront en effet plus à même dentrer dans des logiques de concertation constructives et moins tentés de recourir à un rapport de forces (grève, manifestation) pour pallier leur manque de légitimité.
- Euro
Dix années après son instauration dans la vie quotidienne des Français, lEuro, comme monnaie unique, se révèle être un échec total malgré laveuglement des tenants de lEurope de Bruxelles et de Francfort qui refusent dadmettre lévidence. En effet, lEuro va disparaître car le coût de son maintien devient tous les jours plus insupportable pour les nations pour lesquelles il est totalement inadapté. Leuro est depuis son origine une aberration économique dénoncée par de nombreux économistes. Les rafistolages et plans de renflouement successifs pour sauver leuro ne permettront pas de résoudre la crise. Cest donc un plan de déconstruction ordonnée de leuro quil faut maintenant initier.
Analyse
* La monnaie unique est devenue le symbole dune politique européenne fédéraliste dun jusquau-boutisme absurde délites financières prêtes à sacrifier le peuple sur lautel de leurs intérêts. La monnaie doit être remise à sa place, en redevenant un instrument économique au service de la croissance et de lemploi. Fétichiser la monnaie comme le font les partisans acharnés de leuro a été à lorigine de nombreuses catastrophes économiques (Argentine, France en 1993, crise des années 1930).
* Leuro était condamné dès son lancement. Le Prix Nobel américain Milton Friedman avait par exemple prédit dès le départ léchec de leuro, la crise qui sen suivrait, et démontré les vertus indépassables de la liberté monétaire. Une politique monétaire unique calée sur le modèle allemand de monnaie surévaluée ne pouvait permettre une conduite efficace des politiques économiques au niveau dEtats membres aux structures économiques très différentes.
* Aujourdhui, le bilan de leuro est désastreux. Les promesses de prospérité, de croissance et demploi nont pas été tenues. Depuis la création de la monnaie unique, la zone euro est la région du monde qui connaît la croissance la plus faible. Le taux de change de leuro est beaucoup trop élevé pour la France, accélérant les délocalisations et la désindustrialisation de notre pays qui subit également depuis 10 ans la politique salariale non-coopérative de lAllemagne.
* Leuro na en rien protégé lEurope de la première grande crise de 2008. Cest aussi la zone euro qui, la première, est entrée en récession, avant les Etats-Unis, et cest elle qui en sort le plus lentement. Enfin, elle connait la récession la plus brutale (-4% en 2009, contre 2,7% aux Etats-Unis).
* Aujourdhui, la crise finale de leuro a largement commencé. Elle a provoqué la quasi ruine de la Grèce, de lIrlande et du Portugal, et menace sérieusement lItalie, lEspagne et la Belgique. Le refus de lajustement monétaire condamne les peuples à subir des plans daustérité qui ne font quaggraver la crise. Cest un piège mortel pour la France qui commence à son tour à entrer dans le cycle austérité-récession.
* Les Français peuvent maintenant mesurer le coût réel de leuro. Au-delà dune spectaculaire envolée des prix, le constat est le suivant : dun coté laustérité, dun autre la multiplication de plans de renflouement pour les pays victimes de leuro (159 milliards de garanties votées sans débat en septembre par le Parlement). Sil faut demain renflouer lItalie et lEspagne, aucun pays européen naura la capacité de payer et même les pays européens économiquement les plus solides, risqueront de couler. Il faut mettre un terme à cette logique absurde.
Positions
* Il convient à présent de refuser dengager des politiques daustérité sans issue au nom de la préservation dune monnaie qui étouffe lEurope. Ces plans successifs daustérité frappent toujours les mêmes : classes populaires et moyennes, retraités, fonctionnaires, PME/PMI. La France doit donc mettre son véto aux inutiles et ruineux plans de renflouement des pays victimes de leuro. Largent des Français doit rester en France.
* La France doit préparer, avec ses partenaires européens, larrêt de lexpérience malheureuse de leuro, et le retour bénéfique aux monnaies nationales qui permettra une dévaluation compétitive pour oxygéner notre économie et retrouver la voie de la prospérité. Le couple franco-allemand doit jouer ce rôle moteur dans cette concertation et cet arrêt programmé de lexpérience de leuro. Il doit retrouver linitiative et permettre à la zone euro de sortir du marasme. LAllemagne y est prête, car elle sait quelle ne pourra pas financer sans fin tout le reste de la zone. Une majorité dAllemands (54% en octobre 2011) sont favorables à un retour au Mark. Sortir de leuro constitue un défi technique, mais ne provoquera aucunement le cataclysme décrit par les idéologues et autres fanatiques de la monnaie unique. Bien préparée, concertée avec les autres nations européennes, la fin ordonnée de leuro est la condition de la renaissance économique de la France. Rester dans leuro, cest se condamner à « mourir à petit feu », selon lexpression de léconomiste Alain Cotta.
* Afin daccompagner la sortie de leuro, un ministère chargé des Souverainetés devra prendre en charge techniquement et juridiquement la renégociation des Traités et la restauration de notre souveraineté nationale dans lensemble des domaines où elle a disparu, notamment monétaire.
* Il conviendra dadopter des mesures de contrôle des mouvements de spéculation des capitaux. Les banques de dépôt feront lobjet dune nationalisation partielle aussi longtemps que nécessaire pour assainir les pratiques bancaires et sécuriser lépargne des Français.
* La coopération européenne permettra dexaminer, pendant toute la durée de la négociation, lensemble des options envisageables pour rétablir la souveraineté monétaire des Etats membres.
* La réintroduction du franc ira de pair avec le rétablissement des prérogatives de la Banque de France en matière monétaire, y compris la capacité de consentir des avances au Trésor.
* Une taxation exceptionnelle des actifs extérieurs libellés en euro détenus par les banques sera établie pour compenser les coûts pour lEtat de sa dette résiduelle en euro, dans lhypothèse très peu vraisemblable où leuro existerait encore.
- Fiscalité
Limpôt nest pas quun prélèvement destiné à financer les dépenses de lEtat ou des collectivités. Cest aussi un instrument économique qui doit viser les mêmes objectifs que ceux fixés à la politique budgétaire, la politique monétaire et plus généralement lensemble des priorités économiques définies. Cest aussi un effort de solidarité nationale que réalisent chaque Français et chaque acteur économique ; il doit rester aussi faible que possible pour que le consentement à limpôt demeure et que la pression fiscale ne soit pas ressentie comme un véritable fardeau. Ladhésion collective à limpôt dépend aussi de la transparence dans laffectation des ressources fiscales et de la bonne gestion des finances publiques.
Fruit de 300 ans de strates successives, le système français des prélèvements obligatoires est devenu opaque, incohérent, injuste et anti économique. Il est temps de le remettre à plat selon trois principes clés : la justice, lefficacité budgétaire et lefficacité économique. La réforme fiscale doit participer de la politique générale menée en faveur de la croissance, de lemploi et du pouvoir dachat des Français. En particulier, le système des prélèvements obligatoires doit favoriser la compétitivité de léconomie française et donc contribuer à résorber le chômage.
Analyse
Avec un taux de prélèvements obligatoires de 43,7% en 2011, et 44,5% prévus pour 2012, la France renforce considérablement la pression fiscale sur les ménages et les entreprises (à titre de comparaison, lAllemagne a un taux de prélèvements obligatoires inférieur de plus de trois points). Nicolas Sarkozy avait promis de faire baisser ce taux de 3 points sous son mandat, il laugmente en réalité désormais au rythme effréné dun point par an. Près dune trentaine de taxe ou daugmentations dimpôts ont vu le jour depuis le début dun quinquennat, sans aucune cohérence ni aucun souci de justice. Et le rythme saccélère au gré des plans daustérité votés pour « sauver leuro ».
Ainsi, le rapport sur les prélèvements obligatoires adossé au projet de loi de finances pour 2012 révèle que « cette hausse sexpliquerait pour lessentiel par la contribution des mesures fiscales et sociales décidées et mises en uvre par les pouvoirs publics (ou « mesures nouvelles»), qui sétabliraient à 19,2 Md. Les contrecoups du plan de relance et de la réforme de la taxe professionnelle représenteraient près de 4 Md chacun. Plusieurs mesures nouvelles auraient un rendement supérieur à 1 Md : la suppression du taux réduit de TVA « triple play » (+ 1,1 Md), lannualisation des allégements généraux de charges sociales (+ 1,8 Md),la taxation au fil de leau des contrats dassurance vie (+ 1,6 Md), et la hausse des tarifs de la contribution au service public de lélectricité (CSPE, + 1,4 Md). »
Le système fiscal hérité des gouvernements successifs de droite et de gauche est aujourdhui parfaitement illisible. Sa complexité et le rythme effréné de ses modifications sont sources dinsécurité juridique pour les entreprises et daffaiblissement de la compétitivité de celles qui nont pas les moyens de recourir à un cabinet spécialisé dans loptimisation fiscale. Cest en particulier le cas pour les artisans, les commerçants et les PME qui sont confrontées à une complexité fiscale hors norme par rapport aux autres pays développés.
La fiscalité française est aussi inéquitable. Il faut simplifier la fiscalité des entreprises, rétablir la justice fiscale entre les entreprises, encourager et accompagner la création de richesse porteuse de création demplois.
Comme la révélé le Conseil des Prélèvements obligatoires, les PME payent presque trois fois plus dimpôt sur leurs bénéfices que les sociétés du CAC 40 ! Alors que le principe de progressivité de limpôt voudrait que ce soit linverse. Cest aussi le cas pour les particuliers : les revenus du capital sont souvent moins imposés que les revenus du travail, les impôts directs locaux sont calculés avec des valeurs foncières surannées, définies il y a plus de 30 ans, et les classes moyennes sont souvent plus fortement taxées que les plus privilégiés. Le « bouclier fiscal » a gravement contribué à alléger la fiscalité sur les plus riches et ainsi à accroître linjustice fiscale.
Cette injustice fiscale affaiblit le consentement à limpôt, dautant que la dépense publique pâtit de choix souvent absurdes.
Positions
La fiscalité doit devenir un outil au service de notre projet économique de redressement.
La fiscalité doit devenir un outil au service de notre projet économique de redressement. Elle sera mobilisée au bénéfice de la croissance économique, de lemploi et de la justice, pour résorber les inégalités injustifiées et améliorer la situation des catégories les plus touchées par la pression fiscale, à savoir les classes moyennes et les PME. Le principe de la progressivité de limpôt, aujourdhui totalement négligé dans les réformes fiscales, gouvernera lensemble des réformes entreprises.
Le système fiscal sera considérablement simplifié et rendu plus lisible pour les acteurs économiques, notamment les petites entreprises. Ainsi, nous proposons de supprimer certaines taxes au rendement trop faible, et de fusionner différents impôts.
Lobjectif général est donc de simplifier, optimiser et rendre plus juste le système fiscal, sans augmenter le taux de prélèvements obligatoires pesant sur les ménages et entreprises français. Si la situation économique des finances publiques le permet, lobjectif sera de réduire ce taux.
Fiscalité des particuliers.
Sagissant de la fiscalité des particuliers, la priorité sera de rendre plus progressif, sans lalourdir, limpôt sur le revenu sur les personnes physiques par la création de nouvelles tranches intermédiaires. La tranche supérieure de limpôt sur le revenu sera portée de 46%. Ainsi, les classes moyennes paieront moins limpôt sur le revenu, mais les foyers très aisés le paieront davantage.
La fiscalité des dividendes sera revue pour que les revenus du capital ne soient plus favorisés par rapport aux revenus du travail.
La taxe dhabitation, opaque, sera intégrée à limpôt sur le revenu, plus juste, sous la forme dune taxe additionnelle qui sera aussi progressive que limpôt sur les revenus.
Un impôt progressif unique sur le patrimoine, fruit de la fusion entre la taxe foncière et lISF, sur des bases rénovées assurant la justice fiscale. Cela permet de supprimer la taxe foncière actuelle, fondée sur des bases injustes datant de 1970. LISF est donc intégré à cet impôt unique et correspond à une surtaxe respectant les mêmes taux quaujourdhui. Cette nouvelle fiscalité remplacera donc lISF et la taxe foncière qui seront supprimés dans leur forme actuelle.
La TVA peut être rendue plus progressive, de manière à dégager de nouvelles recettes et à répondre à lobjectif prioritaire de justice fiscale. Dune part, les produits de première nécessité doivent continuer à bénéficier du taux réduit de TVA à 5,5 %. Dautre part, sera institué un taux de TVA majoré pour les produits de luxe (berlines, joaillerie et cosmétique de luxe entre autres exemples).
Fiscalité des entreprises.
Fusion de lIS et de la contribution économique territoriale (CET)
La pression fiscale nest plus contrôlée entre lIS de lEtat et la CET des Collectivités locales (qui se décompose en Contribution Foncière sur les Entreprises et la Cotisation sur la Valeur Ajoutée). Il est envisagée la création dun taux unique dIS de 34% maximum soit 20% part Etat et entre 10 et 14% part Collectivités. Lidée est de sinspirer du modèle allemand, qui a fusionné leur TP avec leur IS.
Pour améliorer léquité de la fiscalité des entreprises, il convient dabord de renforcer la progressivité de limpôt sur les sociétés (IS) en fonction du chiffre daffaires et du bénéfice.
Il sagit de favoriser les entrepreneurs individuels et les PME en créant trois types de taux unique dIS de 15%, 25% et 34% avec un partage des recettes pour 2/3 pour le budget de lEtat et 1/3 pour le budget des Collectivités (Cf mesure 1).
Les entrepreneurs individuels relevant du régime fiscal des BIC-BNC-BA, dont le barème de lIRPP les décourage, bénéficieront également de la fusion de lIS et de la CET et de la progressivité de lIS pour limposition de leur revenu professionnels.
Lamortissement fiscal du fonds de commerce sera créé pour soutenir les repreneurs dactivités et favoriser la création de richesse.
Le Crédit impôt recherche (CIR) profite aux groupes du CAC 40. Il sagira de redistribuer le CIR vers les PME.
Il est aussi nécessaire de limiter la possibilité de déduire du bénéfice les intérêts demprunt versés à létranger : les grandes entreprises, qui recourent le plus massivement à des emprunts intragroupes, ne pourront plus échapper à lIS par ce biais là. Un système plus contraignant sera instauré pour les emprunts réalisés dans le cadre dopérations purement financières en cas dabus (succession anormale de LBO sur une même cible sur une courte période). De même, les groupes ne pourront plus localiser artificiellement leur bénéfice à létranger en adaptant librement leurs prix de transfert : ces derniers seront plus contrôlés.
En outre, les rémunérations indécentes ne pourront plus venir diminuer la charge fiscale des entreprises : à partir dun certain seuil, elles seront imposées dans le cadre de limpôt sur les sociétés. Les rémunérations excessives (au-delà de 1 million deuros) seront donc réintégrées dans lassiette de lIS.
Les condamnations pour la fraude fiscale à grande échelle seront considérablement renforcées et appliquées.
Enfin, pour que les TPE, PME-PMI aient davantage les moyens de se développer seront levées les barrières au financement par la constitution de fonds dinvestissement dédiés qui seront alimentés via des incitations fiscales sur la fiscalité du capital.
Parallèlement, dans le cadre de la nécessaire participation à leffort national daide aux PME-PMI et du plan de planification de réindustrialisation, les 50 plus fortes capitalisations boursière, fleurons des entreprises françaises, devront affecter 15% de leur résultat net en réserve spéciale de réindustrialisation. Cette affectation annuelle du résultat sera sans incidence sur leur rentabilité. Ces sommes seront mises à disposition de fonds dinvestissement stratégiques pendant une durée de 5 ans seront restituées au terme de cette période.
La simplification du système fiscal.
Notre Code Général des Impôts est devenu totalement illisible. Sa complexité est encore accrue par la multiplication des impôts nouveaux créés depuis 2007, à un rythme désormais frénétique.
Il est donc devenu nécessaire de simplifier cet ensemble archaïque, en le réécrivant. Il sagit dailleurs là du seul domaine dans lequel aucune codification nouvelle na été entamée à ce jour. Ce travail permettra de simplifier notre fiscalité en supprimant de vieux impôts devenus totalement improductifs, ou des abattements qui ne bénéficient plus à personne.
Une fois le nouveau Code promulgué, une réforme constitutionnelle interdira de créer un nouvel impôt, national ou local, sauf à passer par une loi organique. Ces lois sont soumises à une procédure parlementaire plus lourde et donc plus dissuasive.
Outre lintégration de la taxe dhabitation à lIRPP, plusieurs mesures permettront de simplifier le système fiscal français.
Les niches fiscales et sociales qui ne contribuent pas efficacement à la croissance ou qui sont injustes devront être supprimées ou modifiées.
La niche dite « niche Copé », devra être supprimée, alors quelle coûte 3,5 milliards deuros par an au budget de lEtat, sans résultat probant pour lemploi et la croissance. Actuellement, cette niche prévoit que les plus-values sur cession de titres de participations sont à 90% exonérées alors que la charge dintérêts est 100% déductible.
De même, lexonération des dividendes de filiales dont bénéficient les grands groupes devra être atténuée lorsquelle est permet une optimisation excessive.
On procèdera par ailleurs à une suppression progressive sur le quinquennat des taxes et impôts dont le rendement fiscal est inférieur à 50 millions deuros par an, sauf lorsque la seule étroitesse de la taxation justifie le faible rendement.
De plus, nous procéderons à lannulation des conventions fiscales avec tous les paradis fiscaux.
La mise en place de droits de douane
Il faut opposer au libre échange et à la mondialisation sauvage une mondialisation régulée.
Il convient de mettre en place des droits de douane afin de rétablir une juste concurrence avec les pays dont lavantage concurrentiel est issu du moins disant social et des manipulations monétaires.
Nous prônons un protectionnisme intelligent permettant dinverser à la fois la désindustrialisation de la France (500.000 emplois perdus en 5 ans) mais aussi dendiguer les transferts de technologie que nous constatons aujourdhui.
Sur la base du plan de planification de réindustrialisation nous mettrons en uvre un protectionnisme stratégique qui sera ajusté, ciblé et flexible :
-Ajusté, pour permettre simplement rétablir la position concurrentielle de notre production tout en évitant de surprotéger nos entreprises puisquune surprotection conduirait à lobsolescence de loffre nationale.
-Ciblé, puisque défini en fonction du plan de planification de réindustrialisation mais également en tenant compte de la géopolitique internationale et de la politique extérieure de la France.
- Flexible, pour tenir compte de lévolution des situations économiques des pays concernés.
Le montant des droits de douane perçus participera au plan de relance par le pouvoir dachat puisquil viendra en déduction de la part salariale des cotisations sociales
Lallègement du coût du travail
Il faut dans le même temps augmenter le pouvoir dachat sans pour autant grever la rentabilité des entreprises : nous proposons de financer une diminution des charges des cotisations sociales salariales par linstitution dune Contribution Sociale aux Importations égale à 3 % du montant des biens importés et non par une TVA dite « sociale » qui na en réalité rien de sociale. Lapplication de la Contribution Sociale aux Importations permettra daugmenter de 200 euros net les rémunérations des salaires jusquà 1,4 fois le SMIC.
Parallèlement, la France soutiendra linstauration dune taxe sur les transactions financières à léchelon international.
De surcroit, on assiste à un développement exponentiel des délocalisations de prestations de services ordonnées par les entreprises qui y trouvent un intérêt financier (centre dappel, prestations de conseils, comptabilité, informatique, etc).
Celles-ci feront lobjet dune taxation, à hauteur de 33 %, établie sur la base de la déclaration déchange de services.
- Logement
La France vit une crise du logement sans précédent. Selon une étude de lINSEE présentée en début dannée 2011, 250 000 personnes vivent sans logement ou dans une situation de précarité absolue. Près de 3 millions de personnes souffrent par ailleurs de mal-logement, cest-à-dire quelles vivent dans des conditions de confort non décentes. On estime à 1 million le nombre de logements nécessaire aujourdhui.
A cette crise quantitative sajoute une crise qualitative. Près dun quart des Français craignent dêtre un jour concernés par la précarité du logement, situation qui touche de plus en plus les salariés et qui frappe très durement les familles, en particulier monoparentales. Par ailleurs, une proportion croissante de nos jeunes compatriotes ne parvient plus à accéder à la propriété. Cette crise du logement contribue à nourrir le sentiment de déclassement social qui affecte désormais autant les classes moyennes que les catégories populaires.
Lobjectif principal en matière de politique du logement doit donc être de redonner à tous les Français la dignité davoir un logement décent et de pouvoir se constituer un patrimoine personnel.
Analyse
* Un logement social peu efficace
La France compte 33,1 millions de logements dont 84% sont des résidences principales. Les ménages sont propriétaires à 58%. Le parc social, HLM et assimilés, comprend 4,5 millions de logements, habités par 44% des locataires de France. Le taux de vacance, en légère augmentation, est de 6,4%. Sa gestion, peu performante, est assurée par 700 organismes avec 84 000 salariés, soit un employé pour 60 logements. 10% seulement des demandes de logement social sont satisfaites.
* Le poids de limmigration dans la crise du logement
La crise du logement que subissent actuellement les Français résulte de trois causes principales. La première dentre elles, toujours ignorée par les pouvoirs publics, réside dans lexplosion de limmigration : une immigration légale denviron 200 000 individus par an, à laquelle vient se joindre une immigration illégale en augmentation. Cette immigration a un impact fort sur la gestion difficile du logement social, dautant quon assiste parfois à une véritable « préférence étrangère » dans lattribution des logements sociaux
* La difficulté daccéder à la propriété
La crise du pouvoir dachat, laugmentation des prix des ventes immobilières et la raréfaction du crédit rendent difficile laccès à la propriété pour les classes moyennes et les catégories populaires. Quasiment tous les Français aspirent à devenir propriétaires de leur logement et à se constituer ainsi un patrimoine, même modeste, à transmettre à leurs enfants. Mais la grande crise du pouvoir dachat est un frein à la concrétisation de cet objectif légitime. De plus, les prix des ventes immobilières augmentent bien plus que linflation. Dans lancien, ils ont doublé entre 2000 et 2010, sans parler des hausses vertigineuses à Paris ou dans les grandes villes, sans que les municipalités ne régulent ces phénomènes. La crise bancaire actuelle ne fait quaccentuer ces difficultés et les primo-accédants ont de plus en plus de difficulté à obtenir un crédit.
* Une politique daménagement du territoire défaillante
Enfin, labandon de toute politique daménagement du territoire volontariste conduit la population à se concentrer en région parisienne et dans quelques grandes agglomérations et à déserter les campagnes. Des régions entières du territoire national sont ainsi laissées à labandon, avec un parc immobilier parfois important, comme dans le Nord-Pas-de-Calais ou en Lorraine, qui ne demanderait quà être entretenu ou restauré au lieu de se dégrader, ou, au contraire, comme dans le Limousin, avec des espaces libres possédant encore des équipements publics en bon état. Labsence de tout volonté réelle de la puissance publique conduit à lhypertrophie de lagglomération parisienne et à la croissance de quelques villes. Sy ajoute une attirance pour les côtes maritimes, notamment pour les rivages méditerranéens favorisés par lhéliotropisme. Ces déséquilibres géographiques pèsent lourdement sur le marché immobilier, même locatif, et aggravent les difficultés rencontrées par les Français pour se loger.
* Le logement est aussi un bien marchand
Si le logement est un bien de première nécessité, il est aussi un bien marchand. Une politique active du logement nest pas incompatible avec une économie de marché. Une telle politique doit créer les conditions dun marché à la fois économiquement efficace et socialement juste. Le fonctionnement du marché de limmobilier est entravé par une fiscalité dissuasive, une réglementation étouffante, des intervenants et intermédiaires innombrables et des pratiques locales inadmissibles favorisées par la décentralisation. Il en résulte un véritable paradoxe : lÉtat ne cesse de vouloir augmenter le parc public de logements publics au nom des carences du secteur privé, lui-même pénalisé par les pouvoirs publics.
Positions
* La priorité nationale pour le logement social
Le logement social a pour finalité de faciliter temporairement la vie des Français en difficulté et faisant fonctionner la solidarité nationale à leur profit. Cette assistance peut être étendue, dans des situations précisément définies par la loi, aux immigrés en situation régulière mais elle ne doit en aucun cas être étendue aux étrangers en situation irrégulière ni à TOUS les immigrés en situation régulière. Non seulement les citoyens français sen trouveraient lésés, mais cette pseudo générosité constitue lune des pompes aspirantes de limmigration. Le principe de priorité nationale doit donc être posé concernant laccès au logement social. Nos compatriotes doivent être les premiers à profiter de la solidarité nationale.
* Une refonte de la politique de logement social
Il convient daméliorer la gestion du parc locatif existant grâce à un certain nombre de mesures :
- Réaliser un audit sur les conditions doccupation actuelles des logements sociaux
- Procéder à un audit des organismes publics de lhabitat afin de vérifier que les règles concernant le surloyer sont bien appliquées.
- Assurer la transparence dans les procédures dattribution des logements sociaux : réunions des commissions dattribution rendues publiques, listes des bénéficiaires disponibles dans les mairies.
- Renforcer les sanctions pour les bénéficiaires de logements sociaux qui ne payent pas leurs loyers (locataires de mauvaise foi), ou qui y effectuent des dégradations.
- Adapter la loi SRU aux possibilités concrètes de chaque commune ; lobjectif nest pas de construire le plus possible de logement social, mais dattribuer les logements existants de la manière la plus juste.
* Une refonte des aides au logement
Il convient de simplifier le système aujourdhui très opaque des nombreuses aides au logement (APL, aide au logement, etc.) et de le recentrer sur ceux qui doivent naturellement en être les premiers et principaux bénéficiaires : les familles nombreuses, les femmes élevant seules leurs enfants, les étudiants et jeunes travailleurs, les séniors prématurément exclus du marché du travail, les personnes âgées vivant seules et les personnes handicapées. Toutes les aides au logement doivent par ailleurs être conditionnées au niveau de revenu du bénéficiaire potentiel afin de renforcer le caractère réellement social de ces aides.
LEtat demandera un audit de « Action logement » (comme par exemple le « 1% logement ») afin de renforcer lefficacité de lallocation des ressources collectées et déviter les frais abusifs de fonctionnement.
* Le développement du secteur locatif libre
Il convient daméliorer les conditions de rachat par les locataires de leur logement social après 10 années doccupation du logement.
Les aides fiscales (remplacement du dispositif Scellier) doivent être conditionnées par des contreparties sociales. Une fiscalité modérée des collectivités locales (taxe foncière) permettrait de garantir une rentabilité locative attrayante.
* Laccession à la propriété
Parmi les aides au logement, un chèque « premier logement » pourrait être créé et permettrait aux jeunes accédant pour la première fois à la propriété de bénéficier dun crédit dimpôt. Son montant serait défini en fonction des ressources du foyer.
La spéculation sur les terrains constructibles doit être limitée et la taxation des terrains constructibles non construits alourdie afin de dynamiser le marché de la construction de logements neufs.
* Intégrer la politique du logement dans celle de laménagement du territoire et de lurbanisme
LEtat stratège doit définir une politique daménagement du territoire favorisant les programmes immobiliers neufs dans les zones aujourdhui désertées, rurales en particulier. Pour y parvenir, les services déconcentrés de lEtat doivent détenir une capacité accrue de contrôle et dorientation des décisions prises par les communes dans le cadre des constructions de logements.
La politique de lhabitat et des paysages doit être repensée en veillant à lintégration de lurbanisme et de larchitecture dans lenvironnement naturel et le respect de nos traditions architecturales. La qualité architecturale doit être valorisée par lEtat.
* Il est impératif dorganiser dans le cadre dun plan décennal, la destruction des cités construites dans les années 1955 à 1970 et leur remplacement par un habitat de taille et desthétique traditionnelles, dans le respect de chartes dinsertion paysagère.
* Modifier les règles durbanisation dans les zones denses, telles que les grandes métropoles. Les lotissements nouveaux contribuent au « mitage » des zones cultivables. Par conséquent, on ne peut plus exclure le retour à un habitat vertical dans les zones très denses, telles par exemple que Paris et sa première couronne. Il devra sagir alors dun Parc immobilier nouveau de qualité, orienté en particulier sur le parc locatif intermédiaire. Cest dans ce segment que la carence du parc public est désormais la plus flagrante.
- Pouvoir d'achat
La hausse continue du coût de la vie et des dépenses incompressibles, accélérée par le passage à leuro, se conjugue avec une augmentation insuffisante, voire parfois une stagnation, des revenus des Français, notamment des salariés et des retraités. A cet égard, le chômage est aujourdhui utilisé comme une menace freinant laugmentation des salaires et limmigration, quant à elle, est favorisée pour mener une concurrence qui pèse à la baisse sur ces mêmes salaires. La pression fiscale croissante exercée sur les ménages ne fait quaggraver la situation.
Très nombreux sont ainsi nos compatriotes qui estiment, la plupart du temps à juste titre, que leur pouvoir dachat régresse. Leffondrement du niveau de vie, en particulier des classes moyennes et des catégories populaires, nourrit un sentiment de déclassement, lidée que les jeunes daujourdhui vivront moins bien demain que ne vivaient leurs parents ou leurs grands-parents.
Le redressement du pouvoir dachat des Français est une priorité essentielle. Les mesures ponctuelles, si elles peuvent avoir une efficacité limitée, ne règleront pas le fond du problème du pouvoir dachat qui est intimement lié à la sous-croissance et à la faiblesse de notre économie dans la mondialisation. Une profonde réorientation de notre politique économique est donc indispensable pour accroître le niveau de vie de tous.
Analyse
* Une préoccupation légitime de nos concitoyens
Le pouvoir dachat constitue la première préoccupation de millions de nos compatriotes. Elu sur la promesse dêtre « le président du pouvoir dachat », Nicolas Sarkozy a trahi les Français ; il na été que le « président du désespoir dachat » et du creusement des inégalités. Les mesurettes électoralistes adoptées par lUMP (prime symbolique liée aux dividendes) et proposées par le PS (toujours plus dassistanat) napportent aucune réponse aux difficultés des Français.
* Laugmentation du coût de la vie pour les ménages
Le poids des dépenses incompressibles dans le budget des ménages ne cesse de progresser, en particulier les charges liées au logement, à la santé, au transport et aux communications. La crise du logement sest nettement aggravée dans les dernières années avec la hausse continue des loyers. En conséquence, le crédit à la consommation tend à devenir un mode normal de financement des dépenses de la vie courante pour les ménages fragiles et alimente le surendettement (plus de 800 000 ménages sont en procédure de surendettement). Linstauration de leuro, les pratiques scandaleuses de la grande distribution (manque de concurrence dans la grande distribution hyper concentrée qui contrôle 50% de la consommation) et la pression fiscale croissante exercée sur les ménages aggravent la paupérisation des catégories populaires et des classes moyennes.
* Les retraités modestes sont les premiers touchés
La pension de retraite moyenne brute, tous régimes confondus, est de 1122 euros par mois selon les chiffres de la DREES, hors pension de réversion et minimum vieillesse (seulement 825 euros en moyenne pour les femmes). Les promesses de revalorisation des petites pensions nont pas été tenues.
* La progression des inégalités et du sentiment de déclassement
Depuis 2008, le taux de pauvreté mesuré par lINSEE remonte : près de 8 millions de Français, soit 13 % de la population, vivent désormais sous le seuil de pauvreté, soit moins de 949 euros par mois pour une personne seule. Dans le même temps se multiplient les mesures fiscales scandaleuses (bouclier fiscal en 2007-2010 notamment). Nombre de familles appartenant aux catégories populaires et aux classes moyennes connaissent aujourdhui une baisse importante de leur niveau de vie, de même que des millions de personnes âgées dont les pensions nont pas suivi laugmentation du coût de la vie consécutive à linstauration de leuro. La multiplication du travail à temps partiel contraint et le développement incontrôlé des contrats à durée déterminée jettent une partie du salariat dans une précarité financière interdisant aux ménages de se projeter dans lavenir en programmant des investissements que leurs parents pouvaient se permettre (accession à la propriété notamment). Beaucoup se sentent oubliés des pouvoirs publics car « trop riches pour être pauvres ».
Positions
* Le redressement du pouvoir dachat par le retour de la croissance
La hausse du pouvoir dachat des Français découlera dabord de la réorientation de notre politique consistant à réarmer notre économie dans le cadre de la mondialisation. Il faut également retrouver notre souveraineté monétaire et mettre en place de protections intelligentes à nos frontières. LÉtat doit mener et coordonner une grande politique de réindustrialisation et de soutien aux PME/PMI afin de retrouver la croissance, la création demplois, et laugmentation des salaires. De telles mesures pourront aussi garantir, dans la durée, notre système de protection sociale (dépenses de santé, financement des retraites, etc.
* La fiscalité au service du pouvoir dachat
Le pouvoir dachat pourra être soutenu par une politique fiscale profondément réformée. Nous proposons un impôt plus efficace, plus simple, et surtout plus juste, ce qui nécessite de réintroduire de la progressivité partout où elle a disparu. Chacun doit contribuer selon ses moyens et personne ne doit échapper à cette règle. Les classes moyennes et les PME sont les premières victimes de linjustice fiscale. Ce sont elles qui devront prioritairement bénéficier de la réforme fiscale à mener. (voir fiscalité)
* La lutte contre la hausse du coût de la vie
Le panier moyen de consommation des Français sur la base duquel lINSEE calcule le taux dinflation sera revu afin de correspondre davantage à la réalité des dépenses des Français ; linflation « officielle » ne doit plus être en décalage avec linflation vécue concrètement par les Français. Les moyens de lAutorité de la concurrence seront renforcés et les sanctions accrues. Les ententes illicites et les abus de position dominante feront lobjet de sanctions pénales. Un Etat fort doit pouvoir mettre fin aux pratiques abusives des grands groupes, comme par exemple dans le secteur des télécommunications.
Les règles de transparence sur les frais de sortie et sur les tarifs des banques, des assurances, des opérateurs mobiles seront renforcées. Lessor du commerce en ligne sécurisé sera encouragé.
Les consommateurs se verront reconnaître le droit de former des actions collectives dans des conditions juridiques maîtrisées afin de faire valoir leurs droits contre certains abus.
Les liens dexclusivité entre une centrale dachat et une enseigne de grande distribution seront interdits pour favoriser une baisse sensible des marges et des prix.
Sagissant des services publics commerciaux (transport, énergie notamment), lEtat réglementera les tarifs de lélectricité et du gaz, il imposera des tarifs plafonds à tous les opérateurs des transports publics locaux.
En cas denvolée des prix des carburants, un plan sera adopté : abaissement de 20% de la TIPP compensé par une surtaxe des superprofits des grands groupes pétroliers et gaziers.
Concernant le logement social, les Français y auront une priorité daccès ; seules les personnes qui peuvent légitimement y prétendre pourront conserver un logement social. Les prix de certains produits alimentaires de première nécessité (lait, pain, sucre, beurre, farine, etc.) feront lobjet dun encadrement légal afin den assurer laccès à tous les revenus, y compris les plus modestes.
* La revalorisation des revenus des salariés des sociétés privées
Limpôt sur les sociétés sera modulé pour inciter les entreprises à adopter une politique salariale plus généreuse et distribuer davantage de leurs profits à leurs salariés.
Une réserve légale de titres sera instaurée. Elle sera un moyen de reconnaître au personnel une part de propriété dans lentreprise, sans droit de vote, mais permettant le versement de dividendes.
Rétablissement de léchelle mobile des salaires : les salaires devront être indexés sur linflation, pour éviter des pertes de pouvoir dachat annuelles parfois égales à 3%.
* La revalorisation des revenus des salariés de la fonction publique
Il sagira de différencier les situations dans lévolution du point dindice : le point dindice augmentera plus sensiblement pour les petits salaires de la fonction publique et dans une moindre mesure pour les plus hauts salaires (les hauts fonctionnaires, qui bénéficient de primes, pourront voir leur traitement gelé pendant les premières années du quinquennat).
* La revalorisation des pensions
Dans le secteur privé, le plafond à partir duquel est accordée la pension de réversion au conjoint de la personne décédée actuellement fixé à 18 720 euros par an sera rehaussé à 30 000 euros, afin de renforcer légalité avec la situation des fonctionnaires.
Par ailleurs, le minimum vieillesse, rebaptisé « Allocation de solidarité aux personnes âgées », doit être réservé aux Français et faire lobjet dune revalorisation annuelle au moins égale à celle de linflation.
* Les taux des crédits à la consommation et des crédits immobiliers contractés par des particuliers, feront lobjet dun encadrement législatif et réglementaire avec notamment une révision de la procédure de fixation du taux dusure pour empêcher les organismes de crédit de prêter à taux exorbitants.
- Retraites et dépendance
Les retraités et les personnes dépendantes ont le droit dobtenir de la collectivité des conditions convenables dexistence comme lindique le préambule de la Constitution de 1946. Cette solidarité nationale est lexpression du lien social qui unit les Français, quelle que soit leur génération. Elle doit être garantie par la pérennisation du système de retraite par répartition et par la prise en charge du risque de dépendance par la Sécurité Sociale. Les difficultés actuelles de financement des retraites sont liées à larrivée à lâge de la retraite des générations nombreuses nées après-guerre (dites générations du « baby boom »), et leffort de solidarité nationale doit être, pour cette raison, temporairement accentué. La question de la dépendance est quant à elle plus structurelle et liée au vieillissement de la population ainsi quau développement de maladies invalidantes en forte progression chez les personnes âgées, comme la maladie dAlzheimer. Les sources de financement complémentaires à mobiliser en vue de la pérennisation du système de retraites et de la gestion de la dépendance ne doivent cependant pas peser sur les salariés.
Analyse
* Une réforme inefficace et injuste
Les mesures proposées par le gouvernement et approuvées en 2010 par le parlement ne règlent en rien la question du financement des retraites. La réforme adoptée est en effet à la fois inefficace et injuste. Elle est inefficace, parce quil est démontré que le report de lâge légal de départ à la retraite ne permet pas dassurer léquilibre financier du système à terme. Très vite, les déficits vont augmenter et lon nous dira à nouveau quil faut encore reporter lâge de départ à la retraite. Cette réforme est aussi injuste, parce quen France, seuls 39% des travailleurs de 55 à 64 ans ont un emploi. On comprend donc très vite quil sera plus difficile encore datteindre un taux plein de retraite alors que lâge légal a été reporté au-delà de 60 ans. Résultat : la réforme multipliera le nombre des toutes petites retraites, et viendra aggraver une situation scandaleuse : 10% des retraités français vivent déjà avec moins de 900 euros par mois.
* Elargir le débat sur les retraites
Le débat sur les retraites ne peut être abordé dans les termes étroits que posent cyniquement lUMP, le PS et le Medef. En particulier, il est impossible de rester dans une optique purement comptable et statique, et de se limiter aux solutions inlassablement répétées par les partis du système (augmenter les cotisations, augmenter lâge de départ à la retraite, baisser les pensions).
Il est en effet nécessaire de linscrire dans une problématique plus large. Le débat sur les retraites ne peut ignorer la question du chômage : quand 5 millions de Français ne parviennent pas à travailler ou ne peuvent travailler assez, cela suscite un manque à gagner considérable pour le financement de la Protection sociale, mais aussi pour celui des retraites. Le débat sur les retraites ne peut pas non plus ignorer la question démographique : les enfants daujourdhui sont les cotisants de demain.
* Le caractère crucial du dossier de la dépendance
Labandon par Nicolas Sarkozy du dossier de la dépendance avant même son ouverture révèle la cécité de la classe politique devant lévolution de la pyramide des âges et les besoins médicaux et humains de nos aînés. Alors que les dépenses liées à la perte dautonomie et à lhébergement dans des établissements spécialisés ne sont que partiellement financées par les pouvoirs publics et quaucun acteur ne pilote la multiplicité des dispositifs, il est urgent de créer, au sein de la sécurité Sociale, une cinquième branche dédiée.
Positions
* Pérenniser le système des retraites
Une politique réaliste et ambitieuse en matière de retraites doit donc prendre préalablement en compte les conditions de sa pérennisation. Retrouver le plein-emploi constitue la première exigence, ce qui suppose une rupture totale avec la politique économique de lUMP et du PS, et qui nécessite le réarmement de la France dans la mondialisation. Il faut aussi mettre en place une politique nataliste volontariste, plutôt quune immigration coûteuse et déstabilisante. La solidarité entre les générations, qui est le socle de notre système de retraites, suppose des nouvelles générations nombreuses, qui feront la force de la France demain.
La base dune protection réelle et durable de nos retraites réside sur ces fondations essentielles : lemploi et une démographie vigoureuse. Elles sont malheureusement aujourdhui ignorées du pouvoir.
* Assurer et organiser la solidarité entre les générations
De manière générale, il faut défendre le principe selon lequel le système de retraites doit reposer sur la solidarité entre générations et assurer un niveau suffisant pour vivre sans un complément de retraite par capitalisation. Lobjectif doit être fixé de revenir le plus rapidement possible au principe de 40 annuités de cotisation pour pouvoir bénéficier dune retraite à taux plein. Lâge légal sera progressivement ramené à 60 ans ; pour les travailleurs ayant débuté leur activité professionnelle précocément, des négociations par branche et par secteur détermineront les modalités dune possible dérogation à cette règle des 60 ans. Un calendrier devrait donc être défini et ajusté en permanence, en fonction de la situation financière de la Nation.
Il convient dassurer une meilleure organisation de la solidarité entre les générations et daugmenter, pour cela, la transparence et léquité du système de retraites. De même, dans un objectif de simplification , il convient de fusionner les régimes de base et les régimes complémentaires dont la distinction na plus lieu dêtre aujourdhui et le maquis des différentes caisses de retraite doit être clarifié. Dans la fonction publique, une caisse de retraites séparée doit être instituée : elle percevrait les cotisations prélevées sur les traitements et verserait les pensions correspondantes. Les régimes indemnitaires (primes) seraient alors intégrés dans le calcul des cotisations et des pensions.
* Garantir le financement des retraites sans en faire peser la charge sur les seuls salariés
Les déséquilibres actuels des régimes de retraite doivent être combattus autrement quen demandant plus defforts aux salariés. Il faut en premier lieu élargir lassiette du financement des retraites. Lassiette actuelle (les revenus du travail) est trop étroite et pèse sur notre compétitivité.
Il convient donc délargir cette assiette aux revenus du capital pour financer notamment lensemble des prestations qui relèvent du principe de solidarité nationale et non du principe dassurance : minimum vieillesse, bonifications pour enfants, cotisations du salaire parental, etc. Le déséquilibre du système de retraites est en outre lié à un déséquilibre démographique provisoire.
Dans cette situation exceptionnelle, laffectation à la branche vieillesse dune fraction du produit des droits de douane sociaux et environnementaux qui seraient mis en place, permettrait de retrouver léquilibre. Dans limmédiat, on équilibrera ainsi les comptes de la branche vieillesse du régime général par les recettes des droits de douane.
Par ailleurs, les étrangers installés en France ne doivent plus bénéficier indûment de notre solidarité : il faut donc supprimer le droit au minimum vieillesse pour les étrangers nayant pas travaillé et cotisé en France pendant au moins dix ans et pour ceux résidant à létranger.
* Prendre en charge collectivement la dépendance
Une cinquième branche du régime général de Sécurité sociale dédiée à la dépendance doit être créée, consistant à permettre la prise en charge collective de la dépendance, sans que le système ne repose sur des mécanismes assurantiels privés.
Cette cinquième branche se verra confier la responsabilité de lensemble des moyens financiers et humains actuellement mis en uvre par les départements (allocation personnalisée dautonomie) et les établissements de santé. Elle aura pour mission principale daméliorer les conditions de prise en charge de la perte dautonomie et de lhébergement en établissement médico-social. Elle sera également en charge dévaluer scientifiquement les besoins liés à la dépendance afin dadapter les politiques publiques et les modes de vie et dorganiser la formation à la gestion de la dépendance.
A court terme, le reste à charge des personnes dépendantes sera diminué pour permettre à tous de vivre dans la dignité.
Une analyse approfondie des besoins liés à la dépendance dans tous les domaines (santé et médecine, urbanisme, architecture, ergonomie, équipements, accès aux services publics, etc.) devra parallèlement être engagée pour être en mesure, à moyen terme, dadapter les politiques aux évolutions démographiques.
Lensemble des professionnels concernés et les aidants familiaux de personnes dépendantes doivent par ailleurs pouvoir bénéficier de formations spécifiques.
Le financement des dépenses supplémentaires de la nouvelle branche de la sécurité sociale ne doit pas reposer sur les salariés, afin de ne pas pénaliser lemploi, ni sur des retraités déjà largement précarisés et oubliés par le pouvoir.
Une conférence du financement de la dépendance pourrait être convoquée afin dexaminer le financement provenant de trois sources principales :
- Un vaste plan déconomies
- Les recettes issues des droits de douane
- Une plus grande taxation des revenus du capital
* Refondation républicaine
- Démocratie, institutions et morale publique
La démocratie est un principe fondamental de la République française, un bien sacré. Lattachement de la Nation à la libre expression de toutes les opinions, à la libre volonté du peuple français de mener son destin, indépendamment de toute allégeance, doit rester intact. Il apparaît toutefois aujourdhui que le fonctionnement démocratique de notre République est gravement entravé à la fois par la soumission de nos lois à des autorités européennes non démocratiques, par des institutions et une pratique institutionnelle souvent peu conformes à limpératif démocratique, et par des dérives dans lexercice du pouvoir qui renforcent encore le déficit démocratique en laissant disparaitre la défense de lintérêt général au bénéfice de la défense dintérêt particulier. Un véritable redressement démocratique de notre République simpose.
Analyse
La construction européenne contre la démocratie française.
Les institutions européennes elles-mêmes, qui produisent aujourdhui une part importante de notre droit, souffrent dun véritable déficit démocratique. La Commission européenne notamment, organe non élu et technocratique, dispose de compétences renforcées et dun monopole sur le droit dinitiative législative au niveau européen. Lélection au suffrage universel du Parlement européen dès 1976 na guère comblé ce déficit démocratique, en raison du faible pouvoir dont cette enceinte dispose, et surtout parce quil nexiste pas de « peuple européen » et donc de volonté commune de représentation parlementaire.
Les gouvernements français successifs ont contribué au renforcement de cette dérive en acceptant de lourds transferts de souveraineté au niveau européen, le plus souvent de leur propre initiative. Ils ont en cela été suivis par nos plus hautes autorités juridiques (Conseil dEtat, Conseil Constitutionnel et Cour de Cassation) qui ont progressivement reconnu par leur jurisprudence la supériorité dun droit dorigine technocratique sur notre droit national.
Cette soumission de la démocratie française à la technocratie européenne sest gravement renforcée du fait de la trahison de nos représentants eux-mêmes à loccasion du vote du Traité de Lisbonne en 2008, copie conforme de la constitution européenne pourtant rejetée massivement par référendum par le peuple français en 2005. Cet acte contre la libre souveraineté du peuple français est un crime qui symbolise tout le mépris de nos représentants actuels pour la démocratie.
Lorganisation et la pratique institutionnelles contre la démocratie
À plusieurs niveaux, nos institutions napparaissent plus aujourdhui en mesure de permettre lexercice normal de la démocratie. En premier lieu, les modes de scrutin des différentes élections, en particulier des élections législatives, nassurent ni la libre expression ni la représentation, même marginale, de toutes les sensibilités politiques. Ainsi, le scrutin majoritaire à deux tours empêche la représentation dune part importante de lélectorat : un parti politique obtenant 20% des voix au premier tour de ces élections peut se voir purement et simplement privé de représentation politique à lAssemblée nationale.
Par ailleurs, en plus de la soumission de notre droit national au droit européen, la multiplication des transferts de compétences à des agences indépendantes, sur le mode anglo-saxon, ou aux collectivités territoriales, qui agissent trop souvent par clientélisme, nuisent à leffectivité des décisions prises au niveau national par le peuple français. La France est un pays dans lequel la démocratie sexprime traditionnellement au niveau national, via un Etat fort de sa légitimité populaire, et il est anormal que le pouvoir exécutif national comme le pouvoir législatif ne puissent sexercer librement.
Ensuite, labsence de recours quasi systématique au peuple via lorganisation de référendums, ou pire, la négation du vote référendaire comme ce fut le cas en 2008, portent gravement atteinte à la démocratie et retirent au peuple lidée pourtant fondamentale quil est maître de son destin. Ladoption par le Parlement des plans de renflouement européens destinés à tenter déteindre lincendie de la zone euro, pourtant très lourds de conséquences sur les finances publiques nationales et lavenir du fonctionnement de lEurope, na fait lobjet daucun débat devant les Français et lidée dun référendum na même pas été évoquée.
Il apparaît dailleurs, au-delà des problèmes purement institutionnels, que la pratique politique elle-même est devenue contraire à lidéal démocratique. Au-delà du mépris du vote référendaire, les Français se sont accoutumés à la trahison par leurs représentants des engagements pris devant eux lors des élections. Cette absence de loyauté renforce le sentiment que le vote populaire na plus guère dinfluence sur les décisions effectivement prises. Cette déconnexion entre le peuple et ses élus, cette rupture du contrat de confiance entre les électeurs et leurs représentants alimentent les comportements contraires à la morale publique, aujourdhui profondément malmenée en France. Ces élus qui se sentent indépendants du mandat que le peuple leur a pourtant confié se considèrent libres de se comporter sans se soucier du bien commun, sans se conformer à lexigence quimpose le service de la République. Cette exigence est bafouée au plus haut sommet de lEtat, mais elle lest aussi au niveau local, dans des féodalités régionales, départementales qui se construisent contre le peuple.
Positions
* Le peuple français doit être maître chez lui
La hiérarchie des normes qui prévalait avant les dérives jurisprudentielles doit être réaffirmée. La Constitution, plus largement le bloc de constitutionnalité, est la norme suprême, à laquelle doit se conformer lintégralité du droit français et conserve sa supériorité sur les Traités internationaux.
Il faut donc que la loi française retrouve sa supériorité sur le droit européen dérivé (directive, règlement, etc.). Ces éléments feraient lobjet dune discussion avec nos partenaires européens dans le cadre de la renégociation nécessaire des Traités européens. La France doit maintenir sa position en cas déchec des négociations.
Un ministère des Souverainetés doit être chargé de coordonner, sur un plan technique, la renégociation des Traités et la restauration de notre souveraineté nationale dans lensemble des domaines où elle a disparu.
Au niveau national, lEtat doit reprendre toute sa légitimité dans la conduite de la politique de la Nation en interrompant notamment la dérive décentralisatrice. La clause de compétence générale à lorigine de toutes les dérives féodales cessera de sappliquer aux collectivités territoriales qui verront leurs compétences précisément définies et limitées par la loi (la libre administration des collectivités locales telle que prévue par la Constitution nimplique en aucun cas une clause générale de compétence). Une discussion aura préalablement été engagée sur lintérêt et lefficacité des dispositifs dintercommunalité, notamment au regard de ce que pourraient être les compétences du département, lobjectif étant de simplifier au maximum lorganisation intercommunale aujourdhui devenue pléthorique et déviter les dédoublements de compétences et de services entre la commune et les intercommunalités.
Le contrôle de légalité exercé par le Préfet doit être renforcé et appliqué à lensemble des décisions des collectivités locales engageant un montant significatif de leurs dépenses, ce montant serait défini par la loi.
La nouvelle architecture des services déconcentrés issue de la Révision Générale des Politiques Publiques ne sera pas remise en cause, afin de ne pas déstabiliser des services déjà profondément affectés par les réformes récentes. Toutefois, un audit devra rapidement être lancé sur lefficacité de la nouvelle organisation territoriale des services de lEtat et déventuels ajustements seront entrepris au cours du quinquennat.
* Réformer la Constitution pour le retour de la démocratie
Il faut, dès le début du prochain quinquennat, soumettre à référendum une révision de la Constitution qui portera sur les aspects suivants :
Le Président de la République serait élu pour un mandat non renouvelable de 7 ans. Cette disposition sappliquerait dès lélection présidentielle de 2017. Cette mesure serait un gage dhonnêteté et defficacité dans la politique menée par le Chef de lEtat qui doit agir uniquement en fonction des engagements quil a pris devant les Français et non pas en vue de sa future réélection.
La procédure de révision de la Constitution serait modifiée : seul le référendum pourrait, à lavenir, permettre de réformer la Constitution, le Parlement réuni en Congrès ne pouvant plus exercer ce droit. Seul le peuple pourra ainsi défaire ce que le peuple a fait.
Les collectivités territoriales dOutre-Mer verraient leur statut modifié et sanctuarisé dans la Constitution.
Le référendum dinitiative populaire serait inscrit dans la Constitution et les conditions de son organisation seraient allégées afin de permettre un réel exercice de la démocratie directe.
* Linstauration de la pluralité politique
Une loi organique sera votée pour instaurer le scrutin proportionnel à toutes les élections, nationales ou locales, directes ou indirectes. Il est en effet essentiel dassurer la représentation de toutes les sensibilités politiques choisies par les électeurs, notamment au niveau de lAssemblée Nationale. Léquilibre entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif tel que prévu par la Constitution de la Cinquième République peut être satisfaisant, à condition que la pluralité existe dans les assemblées. Cette loi organique rendra également impossible le cumul des mandats exécutifs.
La loi sur le parrainage des candidats à lélection présidentielle sera révisée afin détablir légalité entre les candidats : les parrainages seront de nouveau anonymes.
* Le retour de la morale publique et de la transparence
Afin de prévenir les conflits dintérêt, chaque nomination, pour tout haut responsable politique ou administratif, devra faire lobjet dune enquête minutieuse, à linstar de ce qui se fait dans ladministration américaine. Le passé professionnel de chacun, à commencer par celui des ministres, sera examiné par une haute instance sur la prévention des conflits dintérêts et de la transparence dont les membres seront désignés par les présidents du Sénat et de lAssemblée Nationale.
Plus généralement, la transparence la plus totale doit simposer sur les nominations, qui doivent se faire sur un principe très clair et un seul, celui de la compétence. Ainsi, les nominations effectuées par le président de la République, le Premier ministre et les présidents des Assemblées devraient être systématiquement soumises à un avis préalable, non contraignant, de la haute instance sur la prévention des conflits dintérêts et de la transparence.
Concernant la bonne gestion de largent public, il convient dimposer, comme dans la plupart des pays démocratiques, le contrôle des notes de frais et de représentation de tous les exécutifs devant leur conseil ou chambres respectives, le contrôle de lexécutif national seffectuant devant le parlement. La pratique du pouvoir au plus haut niveau doit être exemplaire et inciter lensemble du corps politique et administratif à un usage parcimonieux de largent public, notamment via une distinction très nette entre lusage privé des facilités liées aux fonctions politiques ou administratives, qui doit être facturé au centime près, et leur usage professionnel. La loi prévoirait des sanctions pénales accrues en cas de non respect de ces obligations.
* Le retour de la liberté de la presse et dInternet
Afin de garantir la liberté de la presse, aucun organe de la presse écrite et audiovisuelle ne pourra appartenir à une entreprise vivant de la commande publique.
Afin de sanctuariser lespace démocratique et de liberté que constitue Internet, dans le respect des lois en vigueur sur la diffamation, la vie privée et la protection des plus faibles, les tentatives actuelles de limitation de la liberté sur Internet (loi hadopi, loppsi 2 et le traité ACTA) doivent être combattues.
- Laïcité
La loi de séparation des églises et de lEtat de 1905 a, dans la douleur, permis linstauration dun équilibre tout à fait propre à la France et particulièrement heureux, celui dune laïcité à laquelle nous sommes profondément attachés. Cette laïcité repose sur deux piliers qui correspondent aux deux premiers articles de cette loi : « La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes » dune part ; « La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte » dautre part. Ainsi, la République française reconnaît la liberté religieuse, tout en séparant très clairement dune part cette liberté, qui ressort de la sphère privée, et dautre part lautorité publique, qui se contente de garantir que les cultes puissent sexercer librement, mais sans interférer avec la liberté dautrui, et sans que lEtat nait à financer une religion dune quelconque manière que ce soit.
Au fil du temps, la conception de la laïcité a été approfondie, et il a été justement interdit que dans les espaces de la République, comme lécole, lappartenance religieuse puisse être ostensiblement revendiquée. Dans le même temps, il a été légitimement précisé quaucune forme de discrimination sur la base de la religion ne pouvait intervenir dans la vie publique de la nation, de même quaucune forme de discrimination ne puisse être opérée de la part de lautorité publique sur la base de lorigine ethnique, du sexe ou encore de lorientation sexuelle. Tous les citoyens sont traités de la même manière par la République qui na pas à simmiscer dans leur vie privée.
Analyse
Le retour de légalité contre la discrimination positive
Les Anglo-Saxons ignorent ce principe de neutralité de laction publique en fonction de lappartenance religieuse, ethnique ou plus largement communautaire. Lascendance ethnique ou lappartenance religieuse interfèrent ainsi dans laction de lautorité publique. Aux États-Unis, où la condamnable ségrégation fut heureusement abandonnée après la Seconde Guerre mondiale, on imagina dinverser les termes de la ségrégation en instituant des discriminations positives pour les minorités et donc négatives pour la majorité. Le multiculturalisme et son corollaire le communautarisme furent alors exaltés. Cette idéologie se répandit dans tout le monde occidental. Loin de favoriser lintégration des populations diverses, elle conforta les replis communautaires et les agressivités réciproques. Les États-Unis comme la Grande-Bretagne et les Pays-Bas sinterrogent aujourdhui sur le modèle multiculturel, et reviennent même en arrière. En Allemagne, Angela Merkel en reconnaît léchec.
En France, avec un temps de retard, les élites de gauche et de droite réunies ont importé ce modèle sous le nom de « diversité », nouveau nom de la « préférence immigrée » mise en uvre depuis plus de trente ans. Elles nhésitent pas à bafouer le principe de neutralité de laction publique et par là celui de la laïcité par divers subterfuges. Un peu partout, se sont mises en place des politiques comme la parité, ou des structures pour imposer, dans les faits, cette idéologie différentialiste et multiculturelle, qui nest quune forme de racisme inversé. Les premières victimes en sont les hommes blancs hétérosexuels, fustigés en son temps par Anne Lauvergeon, alors présidente dAreva. Mais ceux qui sont censés en bénéficier se trouvent aussi lésés, car ils sont toujours soupçonnés dêtre là où ils sont par la grâce dune discrimination.
Combattre le communautarisme et le fondamentalisme islamique
Ce communautarisme favorise lextension de modes de vie étrangers à la civilisation française et la vigueur de mouvements politiques visant à instaurer la suprématie dune religion ou dune loi religieuse. Parmi les communautarismes aujourdhui les plus puissants, encouragés par les élites, le fondamentalisme islamique impose sa loi, avec comme objectif dappliquer la charia en France. Sous la pression islamiste, des commerces finissent par ne plus proposer à leurs clients que de la nourriture hallal (Quick). Le porc nest plus servi dans les cantines scolaires. Chaque sexe a son horaire dans les piscines. Dans les hôpitaux, le personnel masculin peut difficilement soigner les patientes. Les fidèles envahissent en toute illégalité lespace public pour prier. Il doit être répété que le christianisme, a été pendant un millénaire et demi la religion de la majorité des Français, sinon de leur quasi totalité, et quil est donc normal que les paysages de France et la culture nationale en soient profondément marqués. Les traditions françaises ne peuvent être ainsi bafouées.
La politique communautariste en vient à nier les principes fondamentaux de la loi française sur la laïcité puisque des lieux de culte sont souvent subventionnés avec de largent public, grâce à des montages juridiques scabreux. À Paris, la caserne du boulevard Ney transformée en mosquée pour remplacer la rue Myrha nen est quun exemple scandaleux. Alors que dans les quartiers où lislamisme sévit le plus, il devient chaque jour plus complexe déchapper à la pression communautariste et religieuse, lEtat étant alors dans lincapacité de faire respecter la liberté de conscience. Pour acheter la paix sociale, les pouvoirs publics, État et collectivités territoriales, subventionnent des associations communautaristes, quand ils naccordent pas des emplois surnuméraires à des individus douteux. Les habitants de toute origine et de toute confession sont les premiers à souffrir de cet abandon où ils sont laissés. Que les différences individuelles restent dans la sphère privée. Que le droit à lindifférence lemporte sur le droit à la différence. Que le talent, le mérite et lutilité commune soient les seules distinctions dans la vie publique de la Nation. La tribalisation et les féodalités contre lesquelles la France sest battue durant des siècles se reconstituent rapidement affaiblissant lunité et lautorité de la Nation.
Positions
* Afin de mieux garantir juridiquement le principe de la neutralité de laction publique, et donc le principe de la laïcité, il sera inscrit dans la Constitution que « La République ne reconnaît aucune communauté ».
* Pour assurer une politique nationale cohérente de défense et de promotion de la laïcité sera institué un ministère de lIntérieur, de lImmigration et de la Laïcité.
* Seront dès lors interdites dans la législation nationale et au niveau local toutes les dispositions racistes, sexistes et discriminatoires, quelles que soient les intentions de ceux qui les proposent. Un terme sera mis à toutes les pratiques discriminatoires existantes dans toutes les structures recevant du public et financées au moins pour partie par largent public, comme les piscines, les établissements de santé ou les restaurants scolaires.
* La discrimination positive à lembauche ou à laccueil de stagiaires, détudiants ou dapprentis sera interdite dans la fonction publique, les entreprises privées et dans les écoles et institutions denseignement financées au moins pour partie par largent public.
* Tous les baux emphytéotiques et autres facilités accordés à des cultes en contradiction avec la loi du 9 décembre 1905 seront désormais interdits. Les fidèles devront construire leurs lieux de culte avec leur propre argent, quelle que soit la religion concernée. Afin de limiter toute infiltration dune idéologie politico-religieuse, il ne sera pas possible non plus de faire appel à de largent provenant de létranger.
* Les subventions publiques, y compris celles des collectivités locales, ne pourront être accordées quaux associations respectant scrupuleusement lesprit et la lettre de la loi de 1905.
* Les subventions publiques aux associations communautaristes seront interdites.
* Les services publics administratifs dépendant de lEtat ou des collectivités territoriales doivent être les garants des principes républicains et de la laïcité. Dès lors, à linstar de ce qui sapplique aujourdhui pour les agents de ces services publics, toute manifestation communautaire y sera proscrite pour lensemble des usagers, notamment le port du voile ou de tout autre signe religieux ostentatoire. Une réflexion sera engagée pour étendre cette disposition aux transports publics.
Source http://www.marinelepen2012.fr, le 23 mars 2012
POUR LA FRANCE ET LES FRANCAIS
MARINE LE PEN
14 janvier 2012
* Autorité de l'Etat
- Anciens combattants
La France et son peuple se doivent de commémorer le souvenir de tous ceux qui se sont engagés, au péril de leur vie, pour sa défense et sa liberté. Si elle se doit dhonorer ses morts, tombés au champ dhonneur, elle doit aussi apporter aide, respect et considération aux 3,6 millions danciens combattants encore vivants.
Analyse
Les Gouvernements UMP et PS méprisent depuis trop longtemps lHistoire de France et lidéal national. Dans ce contexte, le sort qui est aujourdhui réservé aux anciens combattants, victimes de guerres et pupilles de la Nation, témoigne du manque évident de considération de nos gouvernants pour ceux qui se sont sacrifiés pour leur pays.
Le budget affecté aux anciens combattants est en diminution constante depuis 10 ans (-35%). En 2011 il prévoit une baisse de 100 millions deuros, baisse qui devrait se poursuivre au moins jusquen 2013 selon le plan triennal prévu par le Gouvernement. La première conséquence de cette volonté de diminuer sans cesse les budgets alloués à ceux qui ont risqué leur vie pour le pays est très simple : la retraite du combattant demeure ridiculement faible, 660 euros par an, cest à dire environ 50 euros par mois !
Dans le même temps, le Haut Conseil de la mémoire combattante, présidé par le Chef de lEtat, ne sest plus réuni depuis 2006 cest-à-dire depuis que Nicolas Sarkozy en est le Président. Cela démontre le peu dintérêt du Chef de lEtat pour la mémoire nationale et le sens du sacrifice de nos aînés. Parallèlement, Nicolas Sarkozy tente de diluer le sens et la portée des commémorations nationales avec, à terme, lambition non dissimulée de remplacer les différentes dates de commémoration (8 mai, 11 novembre, etc.) par une date unique, une sorte de « Mémorial day » sur le modèle américain. Une telle proposition nest pas digne du devoir de mémoire que nous devons à celles et ceux qui défendirent, au péril de leur vie, lindépendance et lunité nationales.
Positions
* Revaloriser les pensions des Anciens Combattants en allouant les crédits disponibles du fait de la baisse du nombre des bénéficiaires (22% sur 5 ans).
* Sengager à maintenir le 11 novembre comme journée spécifiquement dédiée pour rendre hommage aux combattants, morts et mutilés de la Grande Guerre de 1914-1918.
* Appliquer le principe dégalité républicaine dans la reconnaissance et le traitement de tous les anciens combattants de toutes les guerres et pupilles de la Nation.
* Reconnaitre le statut danciens combattants aux militaires ayant participé aux opérations extérieures (OPEX), car il nexiste aucune raison pour que leur engagement et leur dévouement ne soient pas reconnus à part entière.
* Favoriser le souvenir de lArmée dAfrique, qui sest illustrée dans la libération de la France et dans la défense de lempire afin de faire connaître à la jeunesse de France sa diversité et ses sacrifices cimentés par une fraternité darmes.
* Témoigner de la reconnaissance de la communauté nationale à légard des Harkis et de leurs familles en rappelant les services que ceux-ci ont rendus à la France et en rattachant la cause harki au Ministère des Anciens Combattants et non plus à celui de la Ville comme cest aujourdhui le cas. Régler dune manière définitive par une loi-cadre les questions patrimoniales et morales liées à lexode des rapatriés et des Harkis ; réaffirmer notre opposition à toute commémoration du 19 mars 1962 et intervenir énergiquement auprès du gouvernement Algérien pour régler le problème des disparus.
- La Défense
La France est lune des cinq premières puissances diplomatiques et militaires du monde. Or, nos gouvernements ne considèrent plus la Défense nationale que sous langle des économies budgétaires, ou bien de la participation à des interventions multinationales souvent hasardeuses, et dans lesquelles lintérêt national nest pas évident. Parce quil ne peut y avoir de grande Nation sans grande armée, notre politique de défense se doit dêtre à la hauteur de notre ambition nationale et internationale.
Analyse
En pourcentage du PIB, notre effort de défense na jamais été aussi faible. Il est passé de 3,6% à la fin des années 80 à moins de 1,6% aujourdhui alors même que le gouvernement multiplie les interventions extérieures, qui engagent 12 500 soldats hors de nos frontières. En 2010, il a imposé une réduction supplémentaire de 3,6 milliards, rendant impossible datteindre lobjectif des lois de programmation destinées à maintenir la cohérence de notre système de forces.
Il était prévu 377 milliards sur 2009-2020, il va manquer 25 milliards. Nous désarmons alors que le monde réarme de toutes parts, selon une augmentation moyenne de 6% par an des crédits militaires.
Le plan de réduction deffectifs de 54 000 hommes sur 5 ans (17% des effectifs) limite à 10 000 hommes le contingent opérationnel pour la défense du territoire. Nombre déquipements et matériels sont en fin de vie, nombre de soldats en fin de contrat ne sont pas reconduits au risque de nous priver dhommes dexpérience ; les crédits affectés au maintien en condition opérationnelle (MCO) des matériels comme à lentraînement des forces arrivent à un seuil critique, mettant en danger nos soldats sur le terrain.
Après 40 ans de réduction, la France franchit le seuil critique en deçà duquel linstrument militaire ne répond plus aux objectifs pour lesquels il fut conçu, la défense de nos intérêts vitaux et pour commencer celle du territoire.
Un changement de cap est désormais impérieux.
Positions
* Recentrer notre stratégie et assurer notre indépendance. Il faut que la France soit en mesure de défendre par elle-même ses intérêts et de garantir sa sécurité. Pour cela, il faut dénoncer la participation de la France au commandement intégré de lOTAN.
* Revenir à un effort de défense suffisant en parvenant progressivement sur cinq ans à 2% du PIB nécessaire à la pérennité des programmes, à la modernisation des matériels et au maintien des effectifs.
* Réaffirmer et préciser notre concept de dissuasion nucléaire, laquelle demeure le fondement de notre stratégie de défense, la garantie ultime de la sécurité et de lindépendance nationale.
* Assurer en priorité la protection du territoire national et la sécurité des Français. A ce titre, les forces assurant le contrôle de nos espaces maritimes et aériens, et celles assurant la sécurité intérieure doivent bénéficier de moyens en hommes et en équipement à la hauteur de leur rôle.
* Organiser une Garde Nationale de 50.000 réservistes hommes et femmes, sur lensemble du territoire (Outre-Mer compris) et mobilisable dans un bref délai.
* Reconstituer les filières industrielles de la Défense, notamment en coopération avec certains partenaires européens, y compris la Russie. Un tel effort sera bénéfique pour léconomie du pays et les nombreuses entreprises du secteur.
* Au premier rang de nos intérêts dans le monde figure lintégrité de nos DOM-TOM dans lesquels il est légitime de maintenir une capacité de défense dau moins un régiment par territoire.
* Sur le plan des matériels, les programmes en cours de modernisation des équipements seront poursuivis et de nouveaux programmes stratégiques seront lancés, en priorité dans le domaine spatial, où les compétences enviables que la France avait acquises dans les 25 premières années de la Vè République sont aujourdhui en jachère, notamment la coopération franco-russe en ce domaine doit être relancée.
* Face à la montée en puissance des marines asiatiques, et compte tenu de notre espace maritime (le deuxième après les Etats-Unis), un effort simpose quant à nos bâtiments de surface, nos sous-marins dattaque, et un deuxième porte-avions.
Au-delà de sa seule dimension militaire, la politique de la mer, sera, pour la France de demain, une priorité absolue. Les sources dénergie, mais aussi dalimentation du futur sont dans les mers et les océans. Les enjeux de souveraineté maritime de lArctique jusquà lAntarctique, vont se radicaliser, doù le caractère crucial dune puissante flotte de guerre française. Nos territoires doutre-mer, notre tradition de droit international, nous prédisposent à devenir une puissance de médiation dans le domaine maritime.
- Etat fort
Totalement désarmée par trente dans dinaction et de reculades face à la mondialisation, la France doit revenir dans le jeu des Nations.
Lemploi, la réindustrialisation du pays, légalité entre les Français, laménagement du territoire et la vitalité des services publics en dépendent.
En raison de notre histoire nationale, cest naturellement lEtat qui sera le fer de lance de ce réarmement de la France : un Etat fort capable dimposer son autorité aux puissances dargent, aux communautarismes et aux féodalités locales.
Analyse
Lémergence de la nation française au cours des siècles se caractérise par le rôle déterminant joué par lEtat, un Etat fort qui a su unifier la nation, contenir les féodalités et les communautarismes, anéantir la tribalisation, aménager notre territoire et offrir progressivement à tous une éducation, des soins, une sécurité et des services publics de qualité.
Sous un double mouvement qui saccentue depuis plusieurs décennies, par le haut et par le bas, lEtat est aujourdhui profondément affaibli.
La France a pourtant besoin dun Etat fort pour assurer son réarmement face à la mondialisation. Quand lUnion européenne échoue et sentête à suivre la mauvaise direction, quand la région est trop petite, lEtat est en mesure de sappuyer sur les forces vives de notre pays pour être le fer de lance de la réindustralisation et du redressement national.
Ce double mouvement daffaiblissement de lEtat se présente ainsi :
1. Une décentralisation non maîtrisée dabord (lancée en 1981 et accentuée en 2004) a privé lEtat de compétences stratégiques : transports régionaux, routes nationales, action économique notamment. Beaucoup, parmi lesquels nombre délus locaux, jugent que nous sommes allés trop loin dans le transfert de compétences. Cette décentralisation, cest un creusement des inégalités entre les territoires et les Français, une complexité accrue de la décision publique, une corruption aggravée, et la reconstitution de féodalités locales dépensières au détriment dun Etat stratège.
2. LUnion européenne ensuite, cheval de Troie de la mondialisation ultralibérale : les Traités européens imposent depuis le Traité de Maastricht le dogme de la concurrence libre et non faussée, interdisent par idéologie les aides dEtat à nos entreprises, ainsi que toute forme de protection aux frontières internes de lUE, mais aussi externes. En bref, toute forme de patriotisme économique.
En 2009, laide de 6 milliards deuros apportée par lEtat à Renault et PSA na pas pu être conditionnée au maintien des activités en France en raison des récriminations de la Commission européenne. Cest un encouragement aux délocalisations et à la destruction demplois en France. En 2011, cette même Commission de Bruxelles a jugé contraire aux règles européennes le projet de recapitalisation de lentreprise Seafrance par son actionnaire la SNCF : des centaines demplois sont de ce fait menacés.
Ce double mouvement daffaiblissement doit trouver face à lui une solide volonté politique. LEtat fort vise plusieurs objectifs essentiels à la prospérité de notre pays et du peuple français :
* Le respect des valeurs républicaines face aux féodalités locales et aux communautarismes.
* La réindustralisation de la France, contre le chômage et les délocalisations.
* Linnovation pour se projeter dans lavenir : la coopération en matière de recherche entre acteurs du privé et du public fonctionne mal en France, et notre effort global de recherche et développement est insuffisant.
* La remise sur pieds des services publics décimés par trois décennies didéologie ultralibérale : LUMP et le PS ont progressivement détruit le service public en votant Traités et directives européennes qui organisent dans tous les domaines la libéralisation, et en privatisant les services publics.
* Lexigence dune concurrence loyale face aux pratiques abusives de la grande distribution, des banques et des très grands groupes.
* Lencadrement rigoureux de la finance lorsque lintérêt général est en jeu : le puissant lobby des banques daffaires influence beaucoup trop les décisions politiques et incite à des pratiques de corruption et de conflits dintérêts. Ce phénomène, né aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, népargne pas la France.
Positions
LEtat fort est dabord un Etat libre :
* La hiérarchie des normes qui prévalait avant les dérives jurisprudentielles sera réaffirmée. La Constitution, plus largement le bloc de constitutionnalité, est la norme suprême, à laquelle doit se conformer lintégralité du droit français et conserve sa supériorité sur les Traités internationaux.
* La loi française retrouvera sa supériorité sur le droit européen dérivé (directive, règlement, etc.). Ces éléments feront lobjet dune discussion avec nos partenaires européens dans le cadre de la renégociation nécessaire des Traités européens. La France se tiendra à sa doctrine en cas déchec des négociations.
* Le ministère des Souverainetés sera chargé de coordonner sur un plan technique la renégociation des Traités et la restauration de notre souveraineté nationale dans lensemble des domaines où elle a disparu.
LEtat fort qui défend et fait respecter les valeurs républicaines :
* Application ferme sur lensemble du territoire national de la loi de 1905 de défense de la laïcité. Cette loi ne doit pas être modifiée.
* Mise en place dun ministère de lIntérieur, de lImmigration et de la Laïcité
* Rétablissement du principe dégalité et de méritocratie : bannissement des pratiques de discrimination positive dans tous les secteurs de la société (école, université, entreprise, administration).
* Tous les bâtiments publics de France, quil sagisse des administrations centrales ou locales, devront en permanence porter le drapeau français. Le drapeau de lUnion européenne ne sera plus autorisé.
LEtat fort, fer de lance de la réindustrialisation de la France :
* Mise en place dune Planification Stratégique de la Réindustralisation directement rattachée au Premier ministre, associant établissements universitaires et grandes écoles, filières industrielles et représentants de lEtat. Elle organisera la réindustralisation de la France. Cette politique se fera parallèlement à la mise en place de protections raisonnables aux frontières face à la concurrence internationale déloyale (droits de douane ciblés et quotas dimportation).
* Stratégie de développement économique de lOutre-mer.
* Mise en place politique de léquivalent français du « small business act » accordant aux PME/PMI françaises une priorité daccès aux marchés publics locaux et nationaux.
LEtat fort pour stimuler linnovation et la recherche :
* Conditionner le crédit impôt recherche (3,2 milliards deuros par an de dépenses fiscales) au maintien intégral par lentreprise bénéficiaire de cette mesure des centres de recherche et développement en France.
LEtat fort qui impose son autorité aux féodalités locales :
* Baisse de 2% des dotations de lEtat aux conseils généraux et conseils régionaux, assortie dune interdiction législative daugmenter les impôts locaux pour les collectivités concernées.
* Transfert progressif à lEtat des compétences relatives aux transports régionaux et à laction économique
* Suppression de la clause générale de compétence.
* Suppression de lobligation de participer à une intercommunalité et audit obligatoire des dépenses des intercommunalités par les Chambres régionales des Comptes la première année du mandat.
* Rétablissement du contrôle de légalité a priori de lEtat sur les engagements de dépense supérieurs à un pourcentage du budget annuel de la collectivité territoriale qui sera défini par une loi.
LEtat fort pour redresser nos services publics :
* Arrêt de la transposition des directives de libéralisation des services publics marchands.
* Contrôle intégral de la fixation des tarifs appliqués aux ménages et aux entreprises dans les secteurs stratégiques (énergie et transports notamment).
* Obligation dassurer une parfaite continuité territoriale à prix raisonnable vers lOutre-mer.
LEtat fort qui lutte contre les fraudes, les ententes et les abus de position dominante :
* Lutte contre les fraudes commerciales (falsification des normes de sécurité, environnementales, sociales) pour assurer une concurrence loyale.
* Action au niveau des centrales dachat pour rétablir un équilibre entre le commerce indépendant et la grande distribution. Les liens dexclusivité entre centrales dachat et grands distributeurs seront interdits.
* Fixation par la loi dun plafond applicable au montant des frais bancaires facturés aux clients des banques (ménages et entreprises).
LEtat fort qui met au pas la finance et la spéculation :
* Séparation par la loi des banques de dépôt et des banques daffaires.
* En cas dextrême nécessité et de risque pour les dépôts des particuliers, nationalisation, même partielle et temporaire, des banques de dépôts en difficulté.
* Réorientation de la formation de nos jeunes en grandes écoles vers les métiers de lentreprenariat et de lindustrie au détriment des métiers de la finance.
* Action déterminée de la France au niveau international pour une interdiction des produits dérivés spéculatifs et une taxe mondiale sur les transactions financières.
- Fonction publique
En France, historiquement, le développement de lEtat a accompagné celui de la Nation. Sest ainsi constituée peu à peu, selon des modalités variables, une fonction publique de qualité, au service de lintérêt général. Aujourdhui encore, la grande majorité des fonctionnaires choisissent leur métier par vocation. Il convient dassurer une plus grande justice sociale parmi les agents publics et une plus grande efficacité globale de la fonction publique. Il convient de redonner espoir à une fonction publique désorientée. Alors que des secteurs stratégiques de lEtat ont été affaiblis par une RGPP dogmatique et mal conduite, les collectivités territoriales ont multiplié les recrutements. Cette dérive doublement coûteuse pour la France (pour ses finances publiques et le service rendu aux citoyens) doit prendre fin.
Analyse
Alors que les Français se tournent naturellement vers lÉtat en période de crise, la politique de Nicolas Sarkozy conduit à abaisser la fonction publique par le démantèlement de ses missions, y compris régaliennes, comme par la diminution arbitraire de ses effectifs.
La règle, de remplacer seulement un fonctionnaire sur deux partant à la retraite est appliquée de manière aveugle tant à la fonction publique dÉtat quà la fonction publique hospitalière, alors que les collectivités territoriales continuent dembaucher sans compter. En moyenne sur cinq ans, quand lEtat supprimait un poste souvent très utile à la collectivité nationale, les collectivités territoriales en créaient deux. La Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP) a profondément désorganisé les services de lEtat, notamment dans les territoires, sans produire les bénéfices financiers escomptés.
Trois mille postes sont supprimés chaque année depuis 2005, au sein des forces de lordre, aggravant linsécurité. Dans le monde incertain dans lequel nous vivons, il est dangereux de ne pas au moins sanctuariser les effectifs des armées et des forces de lordre. La diminution seulement comptable du nombre denseignants finit par poser de graves difficultés, quand elle ne masque pas lembauche de contractuels parfois sous-qualifiés. Lhôpital travaille à flux tendu. Malgré le dévouement du personnel soignant, la sécurité des malades sen trouve en danger.
La décentralisation, « processus structurellement coûteux » pour reprendre les mots de Philippe Séguin alors Premier président de la Cour des Comptes, a consisté en une multiplication de chefferies, dirigées par des roitelets entourés dune cour pléthorique.
Les régions se prennent trop souvent pour de petites républiques, se dotant de services multiples dont lintérêt pour les citoyens suscite de légitimes questions. Une concurrence malsaine se développe sur les territoires, au détriment des agents et des usagers, perdus dans le maquis des compétences croisées. Loin de ménager largent des contribuables, le développement autoritaire et bureaucratique de lintercommunalité conduit à la multiplication des postes de fonctionnaires, recrutés parfois dans des conditions douteuses alors que les maires ruraux et les conseillers municipaux, bénévoles ou chichement indemnisés, se trouvent de fait écartés.
La vie associative connaît un développement non contrôlé, permettant certes aux Français de simpliquer dans les activités les plus diverses mais nourrissant aussi des « veaux gras » dont ladéquation avec les attentes des Français nest pas toujours évidente. Toutefois, le détournement de lesprit de la loi de 1901 sur la liberté dassociation conduit lÉtat et les collectivités territoriales à créer des structures contournant les règles tant de la comptabilité publique que de la fonction publique, sous prétexte quelles seraient trop rigides et quelles ne permettraient pas de répondre aux nécessités dune gestion moderne. Longtemps, la cour des Comptes a dénoncé en vain ce démantèlement de la puissance publique, qui sert aussi à des objectifs peu avouables, quand il ne couvre pas des dérives répréhensibles, parfois délictueuses.
Le recrutement des agents publics par la voie du concours anonyme reste le plus juste socialement, le plus apte à éviter tout favoritisme, tout en sélectionnant les meilleurs. Le classement à lentrée comme à la sortie de la période de formation en est le nécessaire complément. Le passage dun fonctionnaire dans le secteur privé doit se faire dans la plus grande transparence, favorisé quand il permet un enrichissement mutuel, sans que puisse naître le moindre soupçon.
Lanémie organisée de lEtat saccompagne dun effritement du sens de lintérêt général parmi les élites administratives, et plus encore politiques. De nombreux hauts responsables agissent selon des valeurs qui ne sont plus celles du sens de lEtat. Nayant plus foi en leur propre pays, les dirigeants politiques ont organisé la sélection délites administratives qui trop souvent nont plus vraiment foi en lEtat.
Nous en appelons au retour du sens de lEtat, à lesprit de ses grands commis, à la culture des hussards noirs de la République, à la passion du bien public qui continue danimer la conduite de nombreux agents publics, uvrant souvent dans la discrétion, mais avec la farouche volonté de servir lintérêt général.
Positions
Une organisation administrative stabilisée et rationalisée
* Arrêt du processus de Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP) et stabilisation de lorganisation administrative de lEtat dans les territoires durant toute la durée du quinquennat. Les sous-préfectures notamment seront préservées. Lautorité hiérarchique du préfet de région sur le préfet de département sera supprimée.
* Les ministères devront engager un effort de rationalisation organisationnel et budgétaire dans leur administration centrale. Les inspections générales interministérielles de lEtat seront en particulier fusionnées en une seule Inspection Générale de lEtat, qui devra assurer un statut de large autonomie à ses membres
* Modernisation de la fonction publique : à lheure où certains services utilisent encore trop peu Internet, un effort est primordial pour rationaliser le fonctionnement des services au travers de la dématérialisation.
Justice sociale et maîtrise des finances publiques locales
* Les collectivités territoriales devront maîtriser leurs effectifs et présenter chaque année au préfet de leur département pour les plus importantes dentre elles (régions, départements, intercommunalités et communes de plus de 10 000 habitants) un plan impératif de réduction ou de stabilisation de leurs effectifs. Les dotations de lEtat aux départements et aux régions seront réduites de 2% dès la première année du mandat. Les effectifs de lEtat seront dans le même temps stabilisés.
* Le gel des traitements pour tous, petits ou hauts fonctionnaires, est aussi injuste que choquant quand on connaît la faiblesse des traitements réservés au bas de la hiérarchie.
Les situations seront différenciées par la mise en place dun système permettant une modulation de lévolution du point dindice et une plus juste répartition des primes entre les ministères et dans les services concernés.
* Parallèlement afin de lutter efficacement contre le chômage des séniors et assurer un renouvellement de la fonction publique, lobjectif sur le quinquennat sera de réserver 1 embauche sur 3 dans la fonction publique aux plus de 45 ans issus du privé.
Une formation renouvelée pour revivifier le sens de lEtat et stimuler louverture
* Dans le cycle de formation des fonctionnaires des trois fonctions publiques, laccent sera mis sur le sens de lEtat et le patriotisme.
* LEcole Nationale dAdministration (ENA) veillera en particulier à recruter des hauts fonctionnaires patriotes, ayant le sens de lÉtat.
* Les écoles de formation dagents de la fonction publique devront promouvoir des stages dans le secteur privé. En parallèle, les écoles de commerce et les écoles dingénieurs seront incitées à proposer à leurs élèves des stages en administration.
* Gage dindépendance, le statut de la fonction publique sera préservé, et des règles seront fixées pour éradiquer les conflits dintérêt aux plus hauts échelons de ladministration.
- Immigration
Cest dans le domaine de limmigration que Nicolas Sarkozy a peut-être le plus durement trahi les Français en général et ses électeurs en particulier, en menant, à linverse de ses discours et de ses promesses, la politique dimmigration la plus laxiste de lhistoire de la Ve République. Limmigration est pourtant une source de coûts très importants ; elle est utilisée par le grand patronat pour peser à la baisse sur les salaires et déstabilise en profondeur notre société et ses équilibres. Lassimilation nest plus possible dans un tel contexte dimmigration de masse. Des mesures dordre constitutionnel, législatif et réglementaire doivent être prises au plus vite pour stopper aussi bien limmigration légale que clandestine. Enfin, des actions devront aussi être menées au niveau international dans le cadre de la politique de coopération.
Analyse
La régulation de limmigration était lun des axes majeurs de la campagne du candidat Nicolas Sarkozy en 2007 qui prétendait vouloir mettre fin à « limmigration subie ». Beaucoup de Français ont voté pour lui dans lespoir quil mène une politique de contrôle et de réduction de limmigration en direction de notre pays.
Force est de constater quil nen a rien été. Bien au contraire : limmigration est plus forte que jamais sous le mandat de Nicolas Sarkozy.
Dune part, limmigration clandestine a continué de progresser car les pompes aspirantes nont pas été supprimées. Mise en place en 2000 sous Lionel Jospin, lAide Médicale dEtat (AME), spécifiquement réservée aux migrants clandestins, a pour la première fois dépassé la barre des 600 millions deuros dans le budget de cette année. Les crises arabes de la fin de 2010 et du début 2011 ont encore aggravé la situation, précipitant le départ de nombreux clandestins vers lEurope. Arrivés sur lîle italienne de Lampedusa ou ailleurs, ils se dirigent pour beaucoup vers la France, sachant y trouver les avantages sociaux les plus avantageux de toute lEurope ! Labsence de frontières dans le cadre des dramatiques accords européens de Schengen facilite cette montée continue de limmigration clandestine.
En dépit de toutes les promesses et des déclarations musclées régulièrement entonnées dans un but purement électoraliste, limmigration légale a augmenté fortement sous le mandat de Nicolas Sarkozy. Selon les chiffres officiels du ministère de lIntérieur, la France a délivré 203 000 titres de séjour en 2010, soit 28 000 de plus quen 2009, et 78% de plus quen 2000 sous Lionel Jospin (114 000). Jamais sous la Ve République la France navait accueilli une immigration légale aussi importante.
La progression très sensible de limmigration professionnelle est particulièrement condamnable en pleine crise économique, alors que le chômage explose dans notre pays et que le pouvoir dachat des salariés seffondre. Ainsi, en 2007, limmigration professionnelle représentait larrivée de 19 985 étrangers en France. Elle était de 32 132 en 2010, soit 61% daugmentation en quelques années seulement !
Il est donc plus que temps de sortir des discours électoralistes et des promesses sans lendemain de Nicolas Sarkozy, Claude Guéant et de son agence de communication la Droite Populaire.
Trois raisons principales imposent de mettre fin à limmigration massive et incontrôlée qui frappe notre pays :
* Limmigration est utilisée par les puissances dargent et le grand patronat pour peser à la baisse sur les salaires et les droits sociaux des travailleurs français. Voulue et sans cesse réclamée par le MEDEF, la Commission européenne et les grands groupes du CAC 40, limmigration nest pas un projet humaniste, mais une arme au service du grand capital.
* Limmigration représente un coût important pour la communauté nationale, évaluée à 70 milliards deuros par an par le démographe et économiste Yves-Marie Laulan.
* Limmigration non contrôlée est source de tensions dans une République qui ne parvient plus à assimiler les nouveaux Français. Les ghettos, les conflits inter-ethniques, les revendications communautaires et les provocations politico-religieuses sont les conséquences directes dune immigration massive qui met à mal notre identité nationale et amène avec elle une islamisation de plus en plus visible, avec son cortège de revendications. Le communautarisme est un poison contre la cohésion nationale.
Positions
* Réduction en 5 ans de limmigration légale de 200 000 entrées par an à 10 000 entrées par an (division par 20), en privilégiant les talents qui permettront le rayonnement de notre pays et linnovation. Modifications législatives et réglementaires du Code de lentrée et du séjour des étrangers (CESEDA) en ce sens.
* Suppression du regroupement familial.
* Réduction drastique du nombre de demandeurs dasile admis à rester en France. Le budget de lasile représente un coût en progression constante (+27% en 2011, à 376 millions deuros). La France doit procéder aux révisions constitutionnelles, législatives et réglementaires pour atteindre cet objectif.
* Remise en cause des accords de Schengen sur la libre circulation des personnes : la France reprendra le contrôle de ses frontières.
* Réduire la durée maximale de la carte de séjour de 10 ans actuellement à 3 ans renouvelable avec un strict contrôle des conditions dobtention.
* Renégociation de la Convention européenne des droits de lhomme, et notamment de son article 8 qui est utilisé par les associations de promotion de limmigration pour accroître limmigration vers la France.
* Suppression du droit du sol et réforme en profondeur du code de la nationalité française afin que lacquisition de la nationalité ne soit plus une simple formalité administrative : être français est un honneur. La naturalisation se mérite et doit être soumise à des conditions strictes de présence paisible et prolongée sur le territoire, en situation légale, de maitrise de la langue française et de preuve dassimilation. Plus généralement la double nationalité ne sera plus autorisée en dehors des cas de double nationalité avec un autre pays de lUnion européenne ; les personnes concernées seront amenées à choisir entre les deux nationalités.
* Lutte contre limmigration clandestine, qui doit être ramenée à zéro. Expulsion systématique de toute personne qui entre ou se maintient illégalement sur le territoire national. Suppression des pompes aspirantes de limmigration clandestine, telle que lAide Médicale dEtat, réservée aux migrants clandestins.
* Suppression, dans le droit français, de la possibilité de régulariser des clandestins.
* Les manifestations de clandestins ou de soutien aux clandestins seront interdites.
* Le racisme anti-Français comme motivation dun crime ou dun délit sera considéré comme une circonstance particulièrement aggravante et alourdira la peine encourue.
* Exécution dans leur pays dorigine des peines demprisonnement prononcées contre les étrangers grâce à des accords bilatéraux passés avec les pays dont sont originaires les ressortissants les plus représentés dans les statistiques françaises de la délinquance. Dans tous les cas, rétablissement des expulsions dans leur pays dorigine des étrangers condamnés pénalement.
* Application de la priorité nationale. Les entreprises se verront inciter à prioriser lemploi, à compétences égales, des personnes ayant la nationalité française. Afin dinciter les entreprises à respecter cette pratique de priorité nationale, une loi contraindra Pôle Emploi à proposer, toujours à compétences égales, les emplois disponibles aux demandeurs demploi français. Les administrations respecteront également ce principe, et la liste des emplois dits « de souveraineté » sera élargie, notamment dans les secteurs régaliens où les professions seront réservées aux personnes ayant la nationalité française. La priorité nationale doit sappliquer à tous les Français, quelle que soit leur origine. Les étrangers qui travaillent et qui cotisent bénéficieront du fruit normal de leurs cotisations. Les étrangers en situation légale qui ne trouvent pas de travail seront incités à retourner dans leur pays au bout dun an dinactivité et leurs cotisations retraites leurs seront restituées sous forme de capital. La priorité nationale sappliquera également en matière de logement social où, à situation égale, le logement sera dabord proposé aux personnes ayant la nationalité française. Les allocations familiales seront réservées aux familles dont un parent au moins est français ou européen.
* Instauration dun grand ministère de lIntérieur, de lImmigration et de la Laïcité afin dassurer la cohérence et la coordination des politiques publiques dans ces trois domaines. Il publiera, chaque trimestre, les chiffres et statistiques détaillés du nombre de titres de séjour délivrés, du nombre de naturalisations octroyées et du nombre de reconduites à la frontière effectuées.
* Mise en uvre dune politique de coopération renforcée, notamment avec les pays dAfrique. Les aides au développement seront subordonnées à une coopération étroite avec les autorités françaises sagissant des flux migratoires et des procédures dexpulsion des clandestins vers leur pays dorigine.
* Réaffirmation de notre modèle républicain et de ses valeurs contre le multiculturalisme anglo-saxon. Lassimilation, via lécole notamment, doit redevenir la règle, et le communautarisme banni. La France inscrira dans sa Constitution « la République ne reconnaît aucune communauté ».
- Justice
La justice est le fondement de toute société. La main de justice est lemblème du pouvoir. Comment concevoir une société civilisée sans justice ? Imaginons, ce quil est facile dimaginer puisque cela devient presque une réalité, un monde où lon volerait dans les rues, où lon ne pourrait plus laisser sa voiture garée, où lon se barricaderait derrière des murs dalarmes, où la nuit on craindrait de se promener, où les pompiers seraient frappés, les policiers écrasés, tués à coups de sabre, où la loi religieuse des uns imposée aux autres, la différence des uns imposée aux autres, la vie commune serait impossible. Pour corriger cette réalité, il faut de la justice et des juges respectés, que le pouvoir ne réduit pas au statut de petits pois
Analyse
Loin dêtre conscients de limportance pourtant primordiale de la bonne administration de la Justice, les gouvernements successifs ont réduit le budget à peau de chagrin : avec 7 milliards deuros, soit 0.18% du PIB, le budget de la Justice nest que le 37ème budget de lEtat (sur 43 au total). Cette triste réalité place la France derrière lAzerbaïdjan en termes deffort consenti en matière de Justice.
Depuis la première guerre mondiale le nombre de magistrats a à peine augmenté, ce qui na pas été le cas de la délinquance
Il y a en France 8355 magistrats -dont près de 500 en disponibilité- auxquels échoient quelque 4,7 millions daffaires pénales, 2,6 millions daffaires civiles ou commerciales ainsi que 9 millions damendes. Aussi notre pays compte-t-il 12 magistrats pour 100 000 habitants (50 pour la Slovénie) dont 2,9 procureurs pour 100.000 habitants (20 en Bulgarie). Une justice de pauvre fait des pauvres de justice !
Une telle situation ne peut quengendrer des conséquences dramatiques notamment quant à lengorgement des tribunaux et donc aux délais de traitement des affaires. Il nest pas acceptable que dans un pays moderne, il faille plusieurs années avant de voir évoquer devant un tribunal un dossier criminel, délictuel ou administratif, ou quun dossier, en matière de révision, mette un an pour aller de Draguignan à Paris
Autre conséquence, toute aussi dramatique et contre-productive en matière de sécurité de ces trop faibles moyens alloués à la Justice : la surpopulation carcérale. La France compte en effet 56 000 places de prison disponibles pour 64 000 écroués. Une telle situation est dangereuse pour les personnels, elle est inhumaine pour les condamnés à la rétention et non à lhumiliation. Elle ne permet pas une juste et complète application des peines. Elle ruine lidée de réparation pour la victime et entrave lespoir damélioration du prisonnier. Cette situation influe évidemment sur les décisions prononcées par les magistrats, poussés au laxisme par la conviction que leurs décisions ne seront pas appliquées. Ils condamnent dans le vide carcéral. La sanction nayant de réalité que sur le papier revêtu dune formule exécutoire que personne nexécute plus !
Loin de sattaquer aux causes du mal, nos gouvernants ont préféré, depuis 2009, favoriser limpunité de certains délinquants : les peines de moins de deux ans de prison ferme sont désormais rarement exécutées et ce sont 80 000 peines prononcées qui nont jamais été exécutées. Finalement, en France, on nexécute bien que les victimes !
Mais le manque évident de moyens alloués à la Justice nest pas le seul handicap dont souffre linstitution : la politisation des juges, le poids du syndicat de la magistrature, léchec de lEcole Nationale de la Magistrature ainsi que le phénomène de plus en plus courant dhypermédiatisation doivent amener à repenser le système.
La neutralité du juge est une des conditions de la confiance que le justiciable peut avoir en lui, ni juge de droite, ni juge de gauche, mais juge de justice ! La fonction hautement symbolique de la justice ne peut sacoquiner avec lengagement politique partisan.
Enfin, la situation spécifique des mineurs est extrêmement préoccupante : les lois ne sont plus adaptées à une délinquance qui commence de plus en plus tôt et il convient aujourdhui dapporter rapidement une réponse aux premiers actes violents afin que ceuxci ne servent pas demain de terreaux à une violence plus brutale. On doit tout faire pour que le petit délinquant ne devienne pas grand. Dans ce cadre des solutions spécifiques, visant notamment à responsabiliser les parents ou à extraire le jeune de son milieu de vie, doivent rapidement être mises en uvre.
Positions :
* Le budget de la Justice sera revalorisé de 25% en cinq ans : il est impératif de donner les moyens à la Justice de ses missions. La France doit rattraper son retard vis-à-vis de ses voisins, comme lAllemagne et le Royaume-Uni.
* En conséquence, le nombre de magistrats sera revu à la hausse afin de rendre la Justice plus rapide, et donc plus juste. La France doit viser le ratio de 20 magistrats pour 100 000 habitants en 2017, contre 12 pour 100 000 aujourdhui.
* Le rattachement de ladministration pénitentiaire au ministère de la Justice sera sanctuarisé, dans un objectif de cohérence
* Un vaste plan carcéral sera adopté afin de créer, dans les plus brefs délais, 40 000 nouvelles places de prison. Il sagit là dune mesure de bonne administration, dun impératif humanitaire, mais aussi dun préalable à toute politique dapplication des peines. Avec 40 000 places de prison supplémentaires, la France se placera dans la moyenne européenne.
* Faire évoluer la formation et le parcours des magistrats en remplaçant lEcole Nationale de la Magistrature par une filière universitaire des carrières judiciaires, formation commune aux avocats et aux magistrats proposant une spécialisation en fin de cursus. Au cours de cette formation, les élèves devront réaliser une série de stages en lien permanent avec le monde judiciaire et le monde carcéral, multipliant les passerelles entre les différents métiers du droit.
* Assurer lapplication des peines de prison en supprimant les remises automatiques de peine.
* Redresser le taux délucidation des affaires en réformant la garde à vue : la réforme Sarkozy de la garde à vue est un échec selon tous les acteurs du monde judiciaire : elle a entraîné un surcroît de formalisme et un recul de lefficacité de lenquête ; le taux délucidation est en baisse.
Cette réforme sera retirée et remplacée par un système soucieux déquilibrer droits des victimes et des mis en cause. Afin dassurer le contrôle des gardes à vue, il sera créé un corps de contrôleurs des droits civiques, confié à des citoyens retraités, ayant servi dans les professions judiciaires, volontaires, habilités, sur demande des avocats des parties, à vérifier les bonnes conditions de la garde à vue.
* Les enquêtes seront facilitées, rendues moins onéreuses et donc plus efficaces par lobligation qui sera faite aux entreprises de vidéo-surveillance de communiquer gratuitement les images pouvant intéresser lenquête
* Garantir lindépendance et la neutralité de la Magistrature : suppression du droit dêtre syndiqué, de la possibilité de sengager politiquement ou dêtre candidat, décrire ou de témoigner au sujet dune quelconque affaire ayant trait à leur fonction. Il est, en effet, intolérable quun magistrat puisse raconter son enquête. Elle ne lui appartient pas, elle appartient dabord à la souffrance des victimes et ensuite à la personne du mis en cause.
* Réserver un traitement énergique et efficace à la délinquance des mineurs : la responsabilité pénale sera accrue pour tous les mineurs de plus de 13 ans, le traitement des dossiers les concernant sera accéléré et les aides sociales aux parents denfants récidivistes seront supprimées, sous réserve de la preuve de leur carence.
* Redonner une vraie place à la victime dans le processus judiciaire :
- La présence des victimes dans les commissions de décision de remise en liberté conditionnelle sera prévue et obligatoire
- Laccent sera porté sur lapplication réelle des mesures de réparation
- Un corps dagent daccompagnement sera créé afin daccueillir les victimes et de les accompagner tout au long du procès. Les associations subventionnées seront mises à contribution.
- La responsabilité personnelle des magistrats en cas derreur judiciaire, ou de faute, pourra être engagée, sur le fondement de larticle 1382 du code civil, nonobstant les poursuites disciplinaires. Le droit de la responsabilité des juges sera tiré du corpus jurisprudentiel, élaboré par les juges eux-mêmes, au sujet de la responsabilité des avocats. Cela étant leur uvre ils ne peuvent que se féliciter de le voir appliquer à leurs propres responsabilités. Afin déviter le risque de corporatisme, il faudra transférer au tribunal administratif le soin de juger exceptionnellement ces affaires de responsabilités de magistrats.
- Création de tribunaux pénaux de proximité pour traiter les amendes de 5ème catégorie et les délits
* Assurer le renvoi chez eux des délinquants étrangers condamnés : des accords bilatéraux seront passés avec les pays étrangers dont les ressortissants sont les plus représentés dans les statistiques françaises de la délinquance (Afrique du Nord, Turquie, Europe de lEst) afin que lapplication de la peine seffectue dans le pays dorigine.
* Confier à un jury de cour dassise, après un vrai procès, le soin daccorder ou pas la libération conditionnelle pour les condamnés à des peines de réclusion criminelle assorties de période de sûreté.
* Soumettre la correctionnalisation des affaires criminelles à des conditions strictes.
* Renforcer le secret de linstruction notamment en interdisant que le nom du juge en charge de laffaire soit cité jusquà la fin de linstruction, ce afin de renforcer son indépendance à légard de lopinion publique et de préserver sa sérénité.
* Organiser un système de nullité de procédure qui nentraine la libération dun accusé quà la condition que la nullité ne soit pas de nature à apporter atteinte à la vérité des faits, à la bonne marche de la manifestation de la vérité.
* Organiser le principe de linamovibilité des membres du parquet afin dassurer leur indépendance.
- Sécurité
Première des libertés, la sécurité nest plus assurée dans notre pays. Au-delà des discours et des promesses, la gauche comme la droite sont en échec complet face aux violences, et restent prisonnières de leurs dogmes et choix absurdes : laxisme, victimisation des coupables, désengagement de lEtat, affaiblissement moral et matériel de nos capacités de maintien de lordre.
Cest un changement de cap quattendent les Français, fondé sur une prise en compte de leurs souffrances et une réponse réelle et déterminée contre les voyous et les délinquants.
Analyse
Depuis 20 ans, les gouvernements de gauche comme de droite qui se sont succédés ont instrumentalisé à tous les niveaux l??insécurité.
La droite, en promettant toujours plus de lutte contre linsécurité, criant à qui veut lentendre léradication des racailles au Karcher dans les cités.
La gauche, en promettant toujours plus de subventions pour les quartiers, se drapant ainsi dans une posture humaniste qui na dhumaniste que lapparence, puisquelle déshumanise la victime, au profit de choix qui relèvent de la posture idéologique.
Augmentation des vols à main armé, des violences contre les personnes, nocivité et violence des bandes et des gangs toujours plus enracinés dans des quartiers hors contrôle qui sont leurs fiefs : pourquoi lUMPS a lamentablement échoué dans la lutte contre linsécurité ?
Parce quils ont mis en place des politiques propre à lutter contre le sentiment dinsécurité et non contre linsécurité, dans une course effrénée aux effets dannonce, qui confine à de la publicité mensongère. On ne dénoncera jamais suffisamment limmense solitude judiciaire des victimes !
Dans la continuité de son bilan de ministre de lIntérieur, Nicolas Sarkozy a lourdement échoué sur la question de linsécurité depuis 2007. Les discours musclés, lutilisation à des fins électoralistes des déclarations tonitruantes de la « droite populaire » et la succession de promesses non tenues ne peuvent masquer létendue de léchec : la France vit chaque année dans une insécurité croissante.
Linsécurité est un fléau pour le peuple français à deux niveaux :
* Elle crée des drames dans les vies et les familles. Une agression, même nommée « incivilité » selon une dérive sémantique très révélatrice dun état desprit laxiste au plus haut niveau de lEtat, est toujours traumatisante.
* Elle a un coût immense pour la collectivité nationale, évaluée à 115 milliards deuros par an selon létude réalisée par le professeur et économiste Jacques Bichot, soit plus de 5% du PIB de la France.
Les violences aux personnes nont eu de cesse daugmenter (+45% depuis 2002). Les rapports annuels de lObservatoire national de la délinquance révèlent que ce type de violences concerne cinq fois plus de personnes que ne le disent les chiffres du ministère de lIntérieur : 1 200 000 par an, et non 250 000.
Selon les données officielles, les violences physiques crapuleuses ont bondi de 5,7% en 2009 puis de 7,4% en 2010.
Au-delà même des chiffres, les Français constatent chaque jour la multiplication des événements ultra-violents tels que les émeutes, les règlements de compte ou les assassinats sauvages, sans compter les agressions gratuites, expression à elle seule dun état de violence ambiant, fruit dune instabilité existentielle, lié au présentisme, dénoncé par tous les criminologues, dont la preuve évidente ressort des violences dites scolaires.
Les zones de non-droit, où les forces de lordre ne vont plus ou hésitent à pénétrer, se multiplient : il y a officiellement en France 752 « Zones urbaines sensibles ». Lexpression désormais consacrée de zones de non droit constitue laveu dun échec de lEtat dans lapplication républicaine et élémentaire du droit. Un Etat où le droit ne sapplique pas est un Etat sans chef dEtat.
Déjà en mars 2002, Olivier Foll, inspecteur général de la police nationale, indiquait : « Il y a 834 zones de non-droit sur notre territoire. 834 ghettos dans lesquels la hiérarchie administrative recommande aux forces de lordre de ne plus intervenir de manière à ne pas provoquer de remous ». La peur du gendarme est remplacée par la peur des « remous » !
Les campagnes autrefois épargnées néchappent plus à la montée des violences, en témoigne le doublement en dix ans du nombre de gendarmes blessés en service.
Face à cette flambée de linsécurité, qui trouve en grande partie son origine dans la hausse continue de limmigration vers la France, de léchec dune assimilation, le gouvernement de Nicolas Sarkozy a fait des choix irresponsables et néfastes : effets dannonce permanents, vote de multiples lois publicitaires jamais appliquées après chaque fait divers médiatisé, et surtout, laffaiblissement de nos capacités de maintien et de rétablissement de lordre.
On assiste à léchec de lintégration des français de 2°, 3° et 4° générations suite à une immigration massive et incontrôlée voulue par les gouvernements de la Ve République sous le haut patronage du MEDEF qui voyait dans cette immigration la possibilité de baisser les salaires.
Ainsi, depuis 2005, 19 000 postes de policiers et de gendarmes ont été supprimés, un record sous la Ve République. Claude Guéant a annoncé la réduction de 3000 postes supplémentaires en 2012. 10% des escadrons de gendarmerie mobile ont déjà été dissous, alors que le même sort est réservé aux compagnies de CRS.
Les policiers et les gendarmes se sentent largement abandonnés, et lEtat tend de plus en plus à adopter une vision purement comptable en se défaussant sur des sociétés privées de sécurité. Cette privatisation progressive et sournoise de notre sécurité accroît les inégalités entre les Français, entre les territoires, et tend à affaiblir encore davantage lEtat dans ses missions régaliennes.
Positions
* Stopper les flux migratoires vers la France
La carte de linsécurité recoupe largement celle de limmigration : il faut donc agir en amont (voir « immigration »)
* Politique de tolérance zéro sur lensemble du territoire national
- Il convient de mener une répression sévère contre les attaques organisées visant les forces de lordre, les secours ou les pompiers. Il faut démanteler les réseaux du banditisme, des « grands frères » et des caïds et exercer une pression policière sur les bassins de criminalité pour reprendre le terrain et développer une vraie politique de renseignements aujourdhui réservée à la lutte anti-terroriste.
- Mise en place de linjonction civile, qui signifie linterdiction prononcée par la Justice de pénétrer dans des territoires définis pendant une certaine période de temps après avoir purgé sa peine. Physiquement écartés des quartiers quils connaissent bien, où ils ont leurs habitudes de trafics, où ils commettent toutes sortes de violences, où ils ont leurs complices de vice, les voyous seront nettement moins en capacité de nuire. Pénétrer dans le territoire interdit signifiera, pour le délinquant, un retour immédiat en prison. Des mesures judiciaires dinterdiction de territoire (sur un département par exemple) devront également être mises en uvre.
* Tolérance zéro contre les violences scolaires
Il est nécessaire daccentuer les peines contre les élèves ou parents délèves coupables dagression verbale ou physique contre un enseignant.
* Rétablissement de la peine de mort ou instauration de la réclusion criminelle à perpétuité réelle
Lalternative entre ces deux possibilités pour renforcer notre arsenal pénal, sera proposée aux Français par référendum. La réclusion à perpétuité aurait un caractère définitif et irréversible, le criminel se trouverait sans possibilité de sortir un jour de prison.
* Lutter contre la drogue et les dealers
Il faut refuser toute dépénalisation des drogues et accentuer la répression contre les trafiquants mais aussi contre les consommateurs. On ne démantèlera pas les trafics sans affaiblir la base de la pyramide par des contrôles renforcés aux frontières pour éviter limportation de stupéfiants sur le territoire national. Les consommateurs de stupéfiants doivent être soumis à une obligation de soins. Il faut faciliter aussi le travail de la police et de la Justice (interception de conversations téléphoniques et de courriels dans le cadre de la lutte contre les stupéfiants, possibilité de rémunération des indicateurs, etc.)
* Sanctions renforcées contre les délinquants récidivistes
Plus aucune prestation sociale (aides, logements, RSA, etc.) ne doit être versée aux récidivistes délinquants ou criminels justiciables dune peine de un an de prison ou plus.
* Reconstitution en cinq ans des effectifs de police et de gendarmerie supprimés depuis 2005
Les moyens matériels de la police et de la gendarmerie (armes, véhicules, télécommunications, ) doivent être améliorés. Il convient de stopper la fermeture des brigades de gendarmerie et des commissariats de police et de reconstituer en cinq ans les unités EGM et CRS dissoutes.
* Mise en place dune présomption de légitime défense pour les forces de lordre concernant lexercice de leurs fonctions sur le modèle de la gendarmerie nationale. Les policiers et gendarmes sont trop souvent injustement attaqués et dénigrés en lieu et place des auteurs de méfaits
* Garantir le statut militaire de la gendarmerie et organiser son retour progressif dans le périmètre du ministère de la Défense
* Les services de renseignements de lÉtat mèneront des enquêtes sur lensemble du territoire national afin didentifier les prédicateurs religieux défendant des thèses politiques extrémistes susceptibles de porter atteinte à lordre public ou de menacer la laïcité.
* Aggraver les peines pour les personnes coupables de violences verbales ou physiques contre un représentant de lautorité de lEtat et mettre en place une amende forfaitaire contraventionnelle de 1500 euros pour les outrages à agents de la force publique.
* Doubler les effectifs des brigades anti-criminalité. Mettre des policiers en civils dans la rue pour lutter contre linsécurité et non contre le sentiment dinsécurité.
* Consolider la sécurité civile et notamment garantir le statut des sapeurs pompiers volontaires menacé par lUnion européenne.
- Services publics
Les services publics sont un patrimoine de première importance auquel les Français sont très légitimement attachés. Lun des plus grands crimes commis par les gouvernements UMP et PS successifs consiste à avoir méthodiquement travaillé à démanteler ce trésor national, en particulier dans les zones rurales. Les services publics sont un vecteur essentiel de légalité entre les citoyens. Le redressement des services publics constitue donc un axe essentiel du projet présidentiel, et sinscrit en cohérence avec la restauration dun Etat fort, partout sur le territoire.
Analyse
* La libéralisation et la privatisation des services publics
LUMP et plus encore le PS, nous parlent régulièrement des services publics, quils prétendent vouloir protéger. Ces deux partis, successivement au pouvoir ces dernières décennies, ont pourtant porté un coup très grave aux services publics français à travers deux mouvements qui se poursuivent aujourdhui : en soutenant « la concurrence libre et non faussée » et donc la libéralisation des services publics, conséquence des Traités européens et des directives qui en découlent ; en privatisant les entreprises de service public dans tous les secteurs. Il faut noter que les gouvernements de gauche ont autant contribué à ce double mouvement de libéralisation et de privatisation que les gouvernements de droite (le gouvernement Jospin a ainsi privatisé Air France, France Télécom, et des autoroutes).
* Les conséquences néfastes de ce mouvement : une hausse des tarifs
Ces évolutions ont plusieurs conséquences néfastes.
Le consommateur dabord, na en rien profité de cette évolution, au contraire. Laccaparement des secteurs rentables par le privé et les nombreuses ententes (constitution doligopoles), comme dans la téléphonie par exemple, souvent dénoncées mais jamais cassées, ont empêché la baisse promise des tarifs. La qualité du service sest fortement dégradée. La nouvelle complexité des offres tarifaires a nui aux capacités darbitrage de consommateurs aujourdhui désemparés. Lexemple de la téléphonie est à cet égard frappant (ententes entre les principaux opérateurs, coûts élevés pour le consommateur), de même que celui du renseignement téléphonique (loffre qui a remplacé lancien numéro 12 est désormais illisible, très coûteuse et de surcroît délocalisée). En ce qui concerne lélectricité, la scandaleuse loi NOME accroît artificiellement les tarifs alors que lénergie nucléaire permet une production à bas coût (les prix de lélectricité ont ainsi crû de 9,3% en 2 ans, et rappelons que ceux du gaz ont augmenté de 60% en 6 ans).
* La rupture du principe dégalité
Aussi grave, la libéralisation des services publics telle quenvisagée par lUnion européenne et appliquée en France porte atteinte au principe fondamental de légalité des citoyens devant les services publics, en particulier dans les zones rurales, les premières touchées. La libéralisation envisagée du transport ferroviaire de voyageurs, après celle du fret, contribuera à la fermeture des lignes SNCF non rentables. La libéralisation du service postal dacheminement du courrier a déjà produit des effets délétères dans dautres pays européens. Ainsi, depuis 2007 en Espagne, la société Correos ne distribue plus le courrier aux habitations situées à plus de 250 mètres dune voie principale. Combien de Français, souvent âgés, vivant à la campagne devront faire des kilomètres chaque jour pour relever leur boîte postale si la France connaît la même évolution ?
* Le désengagement de lEtat de tous les services publics
A la problématique européenne de libéralisation des services publics sajoute celle du désengagement progressif de lEtat dans les services publics régaliens (défense, police et gendarmerie, justice), mais aussi dans les services publics de la santé, de léducation, de la petite enfance. Ces problématiques particulières font lobjet dun traitement dans les parties du projet qui leur sont spécifiquement consacrées, mais elles aggravent les problèmes ici dénoncés. Il en va de même concernant la RGPP (révision générale des politiques publiques) qui a considérablement désorganisé et affaibli les services déconcentrés de lEtat.
* LEtat fort, garant des services publics
Pour répondre à tous ces défis, lEtat doit retrouver une capacité de définition stratégique de la politique de la Nation en matière de services publics et daménagement du territoire, sagissant notamment de lénergie, de leau, des transports publics, des télécommunications et des services postaux.
Positions
* Modernisation et rationalisation des services publics.
Un effort dorganisation et defficacité sera mené pour moderniser et rationaliser le fonctionnement des services publics marchands.
* Linterruption des processus de libéralisation
Une renégociation des Traités européens sur la question des services publics mettra fin au dogme de « la concurrence libre et non faussée», et à lobligation de libéralisation des services publics.
Dans limmédiat, lapplication des directives européennes de libéralisation des services publics sera gelée, sagissant en particulier du transport ferroviaire et des services postaux.
* La sanctuarisation des participations publiques
Les participations actuelles de lEtat dans les grandes entreprises de service public seront sanctuarisées. Les ouvertures de capital et privatisations dentreprises de service public seront donc empêchées. Les collectivités territoriales seront incitées à en faire de même à leur niveau.
La Poste sera de nouveau un établissement public de lEtat.
* La garantie de la continuité territoriale
LEtat veillera au respect scrupuleux du principe de continuité territoriale, qui veut quaucune zone du territoire national néchappe au service public, dans tous les secteurs (transports, énergie, poste, télécommunications notamment.).
Les opérateurs privés en charge de missions de service public, notamment dans la téléphonie et laccès au numérique, verront leur cahier des charges durci pour assurer légalité de tous devant le service public, en particulier en zone rurale et en Outre-mer.
* Les services publics garants du pouvoir dachat
Dans le cadre de la politique menée en faveur du pouvoir dachat, les ententes illicites entre opérateurs privés seront pénalement sanctionnées, notamment dans les télécommunications ; des tarifs plafond seront décidés par lEtat et imposés à tous les opérateurs des transports publics locaux ; les tarifs de lélectricité et du gaz seront directement réglementés par lEtat et la loi NOME abrogée.
* La remunicipalisation de leau
Sagissant du service public de leau, lEtat encouragera les collectivités locales à maîtriser les processus de captation, production et traitement de leau, via notamment, lorsque la situation financière de la collectivité le permettra, une remunicipalisation du service public de leau.
* Avenir de la nation
- Aménagement du territoire
La France possède un vaste territoire riche de ses diversités. Véritable carrefour stratégique en Europe, il constitue un atout précieux à condition que son aménagement soit lobjet dun projet véritable, reposant sur une volonté politique pour le désenclaver et le valoriser. Les zones rurales en particulier, victimes de la négligence des pouvoirs publics et de laffaissement du réseau de services publics méritent une attention renforcée. La ruralité dune manière générale doit devenir un axe fort de la politique impulsée au niveau national, en association avec laction locale des collectivités. LÉtat stratège doit se doter dune vision ambitieuse daménagement du territoire, de soutien à la ruralité et se donner les moyens de la mettre en uvre.
Analyse
Depuis des décennies, la logique ultra libérale qui dirige lUnion européenne et qui simpose à des gouvernements nationaux complices démantèle le substrat des équipements qui assuraient léquilibre entre monde urbain et monde rural.
La désindustrialisation de la France a privé bien des régions rurales demplois industriels dans des PME et des PMI, et vient sajouter à la diminution considérable du nombre dagriculteurs. Le monde rural, sur lequel sest construit la France pendant des siècles, sen trouve légitimement désemparé. Au lieu dengager une politique pour donner un autre destin à nos territoires, Nicolas Sarkozy accentue ces abandons et ces renoncements. LÉtat ne joue plus son rôle de régulation et de compensation, mais au contraire ferme écoles, tribunaux dinstance, gendarmerie, hôpitaux, bureaux de poste, comme si nos espaces ruraux nétaient plus dignes daccueillir les services publics. La disparition progressive des petits commerces et des bureaux de Poste constitue en particulier un traumatisme important dans le monde rural.
Alors que la crise du logement sévit dans la région parisienne et dans les métropoles régionales, de vastes espaces, dotés parfois dun bâti de qualité qui ne demanderait quà être entretenu ou rénové, sont laissés en déshérence. Rappelons quen parallèle dune politique daménagement du territoire ambitieuse, aucune amélioration tangible ne peut exister dans les zones rurales sans création demploi et sans revitalisation du tissu économique. La revitalisation de nos campagnes dépend aussi du réarmement de la France dans la mondialisation et de sa capacité à réindustrialiser le pays dans son ensemble. La politique de réindustrialisation du pays peut permettre de redonner de lemploi aux zones rurales, à condition déviter de concentrer les installations industrielles en périphérie des grandes agglomérations.
Pour accompagner cette politique de redynamisation économique des territoires ruraux, il faut que la vie sociale qui y existe encore soit maintenue et quune politique volontariste soit engagée par lEtat pour accompagner les collectivités locales et notamment les petites communes dans le soutien à lartisanat et au commerce de proximité.
Les réseaux de transports ont dans ce cadre une importance majeure, dans la mesure où ils permettent dassurer partout le désenclavement. Le rail en particulier joue un grand rôle dans laménagement du territoire. Lévolution du statut de la SNCF, dictée par Bruxelles, doit ainsi être rejetée, dans la mesure où elle impacte négativement la desserte des petites gares de campagne jugées non rentables. Il convient par ailleurs dassurer une grande complémentarité entre les lignes à grandes vitesse et les régionaux.
Le train est aussi une alternative au « tout camion », mode de transport dont les conséquences sont dramatiques : encombrement des autoroutes, accidents, pollution Il convient, grâce au ferroutage et au transport fluvial de diminuer le volume des marchandises transportées sur autoroutes. Ce nest pas parce que la France est traversée par les grands axes dEurope occidentale quelle doit en subir les servitudes sans réagir.
Positions
* Dans le cadre de la Planification Stratégique de la réindustralisation du pays que nous mettrons en uvre, les zones rurales feront lobjet dune attention toute particulière afin que les filières industrielles recréées y déploient une part significative de leur activité.
* Un moratoire sera décidé sur la fermeture des services publics dépendant de lEtat en zones rurales, et leur rétablissement dans les régions les plus délaissées sera un objectif du quinquennat dans la mesure où la situation budgétaire le permettra.
* Dans le cadre de la redéfinition de la politique agricole française, la PAF, sera créé un Fonds dintervention pour la campagne afin de revaloriser les zones rurales en difficulté et de réduire les inégalités entre les territoires.
* Le desserrement du numerus clausus pour les études médicales participera au repeuplement des déserts médicaux ; une évaluation des conditions de travail des médecins généralistes de campagne sera engagée dès le début du quinquennat ; la politique hospitalière quant à elle intègrera systématiquement la contrainte du kilométrage à parcourir pour les populations les plus isolées dans la redéfinition de la carte hospitalière.
* Laccent sera porté sur le développement du tourisme vert, en partenariat avec les collectivités territoriales.
* Le transport fluvial sera favorisé.
* Le renforcement du rail visera à une complémentarité entre les lignes à grande vitesse et les réseaux régionaux. LEtat reprendra progressivement la compétence du transport, largement abandonnée aux régions dans le cadre dune décentralisation non maîtrisée.
* Le rapprochement entre la SNCF et RFF permettra de mettre progressivement fin à labsurde séparation entre ces deux entités complémentaires. Cette séparation a été imposée par lUnion européenne au nom dune « concurrence libre et non faussée » qui na causé que désastres et catastrophes dans le domaine ferroviaire dans les pays où elle a déjà été appliquée (on pense en particulier au Royaume-Uni où les accidents mortels de train se sont multipliés).
* Le permis de conduire à points sera supprimé et les contraventions et délits seront sanctionnés par les peines qui seront intégrées au code pénal. Lannulation ou la suspension du permis de conduire devra être prononcée par le tribunal compétent.
- Culture
Les arts et notre langue forment une dimension essentielle de notre identité. Plus que dans dautres nations, la Culture est inséparable de lhistoire et du rayonnement de la France. La France est une vieille terre humaine, héritière de plusieurs des plus grandes civilisations qua connues lHistoire, quelle a su réunir dans une culture originale. Au fil des siècles lesprit dinnovation na cessé denrichir la civilisation française. Tout politique nationale authentique doit prendre appui sur cet atout majeur, le valoriser, maintenir une ambition qui soit à la hauteur de cette exception française.
Analyse
Le ministère de la Culture a été relativement choyé par les gouvernements de droite et de gauche, mais pour quels résultats tangibles ? Des menaces pèsent sur notre patrimoine et sur notre vie culturelle, de plus en plus dacteurs osent le dire et le dénoncer :
* Trop fréquemment notre vie culturelle souffre dopacité, lorsque ce nest pas de clientélisme, ne sachant pas se mettre suffisamment à lécoute des goûts et des attentes du public.
* La démocratisation culturelle est en panne, lÉtat raisonne trop en termes doffre, ou de modes, ignorant les attentes des Français qui, les statistiques le prouvent, se rendent à peine plus nombreux quil y a trente ans au théâtre, au concert ou nachètent plus guère de livres.
* LÉtat est coupable de multiples abandons de patrimoine, de nombreux monuments historiques étant dans un état déplorable, quelquefois livrés au vandalisme -ou vendus. Des pans entiers de notre patrimoine littéraire, théâtral, musical, ou régional ne sont plus défendus.
* Lexception culturelle française, et notre langue même, sont menacées par la globalisation mondialiste. Une véritable politique nationale doit relancer lexcellence et loriginalité de la création culturelle française et sa diffusion dans le monde, en liaison avec les Ministères des Affaires étrangères, de la Coopération et de la francophonie.
Positions
1. Redonner la parole au public : nous favoriserons la création dassociations du public et nous leur donnerons une place dans les conseils dadministration des institutions culturelles. Les subventions seront plus liées quaujourdhui aux recettes propres, les structures subventionnées devront prouver quelles touchent un public important. Par ailleurs, le processus de nomination à la tête des institutions culturelles sera rendu transparent, les postes les plus importants seront pourvus, après audition des candidats, devant une commission de parlementaires, les débats étant publics.
2. Favoriser laccès de tous à la culture : le budget du ministère de la Culture privilégie trop Paris, et ses stériles copinages par rapport à la province; il faudra inverser ce rapport. Les pratiques amateurs devront être mieux prises en compte. La création de bibliothèques et d « animateurs lecture » dans les écoles sera peu à peu généralisée.
3. Soutenir le livre et lécrit : Le prix unique du livre sera maintenu, comme sera protégé le droit dauteur, lun et lautre remis en cause par lUE. Les actions du Centre National du Livre (CNL) devront privilégier la création francophone et la traduction. Les maisons dédition françaises seront protégées contre les rachats par des groupes internationaux.
4. Valoriser notre patrimoine et notre culture : la défense du patrimoine sera remise au premier plan, quil sagisse des monuments historiques ou du patrimoine rural (églises ou autres), faisant lobjet dun plan durgence. A ce titre, un audit sera réalisé sur les cessions du patrimoine national effectuées par France Domaine durant les cinq dernières années, souvent en catimini, et les cessions seront désormais organisées à lavenir avec parcimonie, et dans le strict respect de lintérêt patrimonial français, avant toute considération financière. Le mécénat, comme le marché de lart, sera encouragé par des mesures fiscales.
5. Soutenir lexception culturelle française : les dispositifs favorisant notre exception culturelle (quotas de diffusion duvres françaises, aides spécifiques à lindustrie française, etc.) relèvent dune logique de priorité nationale, lexception culturelle nétant rien dautre que la priorité nationale appliquée à la culture. Les quotas de diffusion duvres françaises à la télévision et à la radio seront garantis, comme seront encouragées les grandes productions illustrant lhistoire de France, et la vitalité du monde francophone.
6. Seul véritable concurrent du cinéma américain, le cinéma français fera lobjet de mesures dencouragement particulières, notamment quant à la promotion des films français par le service public audiovisuel. Le système de lavance sur recette sera préservé, tout en devenant plus transparent et équitable. La cinémathèque française sera restaurée et la (re)diffusion des grandes uvres du patrimoine cinématographique encouragée.
7. Garantir le dynamisme de la création vivante : le statut des intermittents sera réformé pour en stopper les déficits tout en gardant la souplesse nécessaire au métier dartiste. Les structures dinsertion professionnelle (dans les opéras, les orchestres, les théâtres) seront développées ou créées et réservées aux nationaux.
8. Restaurer la politique de la langue française, tant abandonnée aujourdhui, notamment par une législation renforçant les dispositifs de la loi dite Toubon. LAcadémie française deviendra lautorité de référence de la langue, aidée des commissions de terminologie. Une grande banque de terminologie en langue française sera créée en partenariat avec les banques du Québec et de lONU. La France dénoncera le protocole de Londres favorisant langlais dans les brevets internationaux.
9. Dans le secteur de la Communication, il faudra sattacher à restaurer lindépendance de la presse écrite et audiovisuelle : le fait que les grands groupes de médias appartiennent à des sociétés en étroite relation avec lÉtat (armement, BTP) pose un vrai problème de liberté; une loi interdira cette possibilité. Dans la même logique, la neutralité politique de laudiovisuel public devra être réaffirmée.
10. Internet La communication ne se rapporte pas quaux groupes de presse, elle concerne tous les Français, notamment à travers les médias audiovisuels Internet (blogs, forums, etc.). Leur liberté dexpression doit être garantie et renforcée dans ce domaine. Une licence globale sera instaurée pour les échanges privés sur Internet, qui doivent rester libres. La liberté sur internet sera fermement défendue contre toute tentative (HADOPI, LOPPSI 2 Traité ACTA) visant sous divers prétexte de la restreindre.
- Ecole
Lécole est un service organique de la République. A lécole, se prépare lavenir de la Nation. Elle instruit le citoyen, capable de penser par lui-même et dassumer sa liberté. Mais la République a besoin de savants, de techniciens et de cadres. Lécole doit donc assurer la sélection des meilleurs par la promotion de tous. Lélitisme républicain, qui repose sur une exigence collective et sur leffort individuel, est le meilleur levier pour assurer légalité des chances. Le laxisme scolaire enferme les plus défavorisés sur le plan culturel et social et permet la reproduction héréditaire des élites. Cest lobjectif inverse quil faut viser.
Analyse
Lécole va mal, et le quinquennat de Nicolas Sarkozy naura fait quaggraver la situation : suppression déraisonnable de postes denseignants, dans une optique purement comptable et sans vision globale de réorganisation, laxisme face aux violences scolaires en progression continue, dispersion des apprentissages au détriment du français et du calcul, mise à larrière-plan de lhistoire de France, pour des raisons essentiellement idéologiques.
Platon a écrit : « Lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque les jeunes méprisent les lois parce quils ne reconnaissent plus au dessus deux lautorité de rien ni de personne, alors cest là en toute beauté et en toute jeunesse le début de la tyrannie. »
Ce qui nétait à lépoque quune réflexion philosophique très juste est aujourdhui devenue réalité dans bon nombre détablissements scolaires. Depuis une quinzaine dannées, linsécurit?? à lécole na cessé de progresser, de lordre de 10% par an daprès les chiffres officiels. Or la transmission du savoir ne peut seffectuer ni dans le chaos, ni dans lanarchie.
Lautre chantier essentiel quil nous faut ouvrir rapidement concerne les savoirs. Inutile de le nier : le niveau des élèves baisse dannée en année. Des études confirment ce sentiment partagé par tous et chacun. Le ministère de lEducation nationale a publié en janvier 2009 une étude réalisée en 1987 puis en 2007 auprès de 4000 élèves de CM2. Ses résultats sont sans appel : aussi bien en lecture quen calcul ou en orthographe, le niveau a chuté. Quand les élèves faisaient en moyenne 11 fautes à une dictée en 1987, ils en font aujourdhui 15 sur la même dictée.
La préparation à la citoyenneté est un autre défi. Elle doit être instillée dès lécole maternelle en appelant au respect de la loi et du savoir-vivre ensemble, par une éducation civique élémentaire et par la formation à la morale républicaine.
Pour que le futur citoyen puisse au moins appréhender les termes du débat public et y participer, la priorité doit être donnée à lapprentissage du français, nécessaire à tout échange. Le français, langue latine sécrivant dans un alphabet latin, seule la méthode syllabique est appropriée pour apprendre à le lire et à lécrire correctement. Son enseignement comprend le vocabulaire, lorthographe, la grammaire et lapproche des grands auteurs.
Sy ajoutent dune part des notions solides sur lhistoire de France, à partir de la chronologie et de figures symboliques qui se gravent dans les mémoires, dautre part une connaissance de la géographie du pays, reposant sur des cartes. À lécole primaire, sajoute encore lapprentissage du calcul. Tout au long de la scolarité, les enseignements doivent être délivrés dans une langue limpide, doù sont bannis les termes jargonnant et les dernières modes qui peuvent agiter légitimement les spécialistes. Lobjectif nest pas un savoir de spécialistes, mais un viatique pour vivre ensemble. Pour utiles quelles soient, les technologies de la communication ne sauraient remplacer le contact entre le maître et lélève.
Lécole doit aussi donner au citoyen les moyens de subvenir à ses besoins et à ceux des siens, sachant quil changera probablement trois ou quatre fois de métier au cours de sa vie active. Les programmes doivent présenter les fondamentaux de chaque matière dans une perspective douverture.
Lécole nest pas « un lieu de vie » où lenfant construirait son savoir par lui-même. Depuis 1968, les méthodes pédagogistes ont peu à peu démantelé lécole de la République, bloquant lascenseur social et faisant de nos enfants des cobayes livrés à toutes les expériences plus catastrophiques les unes que les autres. Au centre de lécole, doit se trouver la transmission des connaissances, acquises difficilement par lhumanité au cours des siècles. Le maître sait, et na pas à être tutoyé par lélève, qui lui doit respect et obéissance pour apprendre grâce à son effort évalué par la notation. Si félicitations et encouragements sont nécessaires, les sanctions sont tout aussi inévitables.
Positions
Lécole sanctuaire, lieu de neutralité
* A lécole, la laïcité qui est non seulement la neutralité religieuse mais aussi la neutralité politique sera appliquée avec la plus grande fermeté.
* Lécole doit être un sanctuaire, mettant à labri des modes et des lubies lexigence de transmission des savoirs, des connaissances et du goût de leffort. Les méthodes et létat desprit pédagogistes ny ont plus leur place.
La valeur centrale de discipline
* Lécole est un lieu à part dans la République, ce nest pas un simple appendice de la société. Il faut donc en revenir à ce principe simple : à lécole tout le monde nest pas au même niveau. Le professeur est au-dessus de lélève. Et le parent délève nest pas le client du professeur. Laccent sera mis sur cette évidence dans la formation des enseignants.
* La valeur centrale de respect du professeur retrouvera toute sa place à lécole : cela passe par des choses simples : se lever quand le professeur entre en classe, bannir le tutoiement par lélève de lenseignant.
* Les professeurs devront pouvoir sappuyer sur leur administration et leur hiérarchie dans lentreprise de rétablissement de leur autorité.
La lutte contre les violences scolaires et les atteintes aux professeurs : tolérance zéro
* Linsécurité à lécole doit être traitée de la même manière que linsécurité en général : tolérance zéro. Les établissements les plus dangereux seront équipés de portiques de détection des métaux, même temporairement.
* Alourdissement des peines pour les personnes coupables davoir agressé physiquement ou verbalement un enseignant.
Se centrer sur les savoirs fondamentaux
* Laccent sera mis dès la maternelle, et plus encore à lécole élémentaire, sur lapprentissage des savoirs fondamentaux : français, calcul.
* Augmentation en conséquence du nombre dheures consacrées à ces matières, qui a sans cesse baissé depuis les années 1970. En 1976, un élève qui sortait du collège avait reçu 2800 heures denseignement du français depuis son entrée en CP. En 2004, cétait 2000 heures, soit 800 de moins, léquivalent de deux ans et demi de cours.
Les parents délèves
* Instauration de cours de français obligatoires pour les parents qui ne maîtrisent pas notre langue nationale, pour inciter les parents à franchir le seuil de lécole et à discuter avec léquipe éducative de la scolarité de leur enfant.
Méthodes denseignement : la fin de laventure pédagogiste
* Fin de laventure pédagogiste : la méthode syllabique sera obligatoire en CP, lhistoire sera apprise de façon chronologique tout au long de la scolarité. La géographie sera enseignée sur des cartes, et lapprentissage de la géographie française obligatoire.
* Lhistoire de France retrouvera sa place au cur de lapprentissage
* Maintien obligatoire de la note
La priorité : le redressement de lécole primaire
* Lécole primaire doit donc être réformée en profondeur. Il faut en particulier revoir le statut de lécole, créer un nouveau type détablissement public sur le modèle des collèges et lycées.
* En parallèle, un statut du directeur décole devra lui donner les moyens daccomplir complètement ses missions. Une revalorisation de la rémunération et une amélioration du régime de décharge sont indispensables pour pallier les problèmes actuels de recrutement, qui sont préoccupants.
Revalorisation des filières manuelles
* Suppression progressive sur le quinquennat du collège unique qui a été un terrible échec.
* Les filières techniques et manuelles seront revalorisées
* Lapprentissage à 14 ans sera rétabli
* Maintien du baccalauréat, qui doit retrouver son caractère sélectif : refus de tout contrôle continu : seul lexamen national permet légalité.
Légalité sur les territoires
* Pas de remise en cause de la décentralisation des collèges et des lycées aux départements et aux régions, qui date de 1984, mais mise en place des mécanismes de péréquation nécessaires à une vraie égalité entre les élèves sur le territoire national.
* La décision de fermer les petits collèges de moins de 200 élèves à la campagne sera revue. Les méga-structures ne réussissent pas nécessairement. La proximité a des immenses vertus.
* Le ministère de lEducation nationale devra faire une place toute particulière aux problématiques rurales dans son organisation interne, et les intérêts ruraux seront mieux représentés dans les cabinets ministériels.
Les enseignants au cur de lécole
* La politique du « 1 sur 2 » (non remplacement dun enseignant partant à la retraite sur deux) cessera : lintégralité des départ à la retraite sera remplacée. Il ny aura cependant pas de créations de postes supplémentaires, dans un souci de responsabilité budgétaire.
* Les efforts de réduction deffectifs seront concentrés sur ladministration centrale du ministère de lEducation nationale
- Ecologie
La préservation de la flore, de la faune et des paysages constitue un objectif au cur de la vision de lhomme que nous défendons, cest-à-dire un homme vivant en harmonie avec son environnement, maîtrisant les conséquences de son action sur la planète et sur son lieu de vie, respectant le patrimoine légué à travers les âges et tenant compte de la souffrance animale.
Le respect des lois de la nature et la maîtrise du développement économique, agricole et industriel de la France participent par ailleurs de la défense de lidentité nationale et de la qualité de vie de nos concitoyens.
Du fait de laggravation de la crise, les préoccupations des Français sont aujourdhui dabord tournées vers le court terme (baisse du pouvoir dachat, hausse dramatique du chômage, dérive des finances publiques).
Pourtant lécologie, préoccupation de long terme par excellence, compte beaucoup pour nos concitoyens qui sinterrogent sur lavenir de lenvironnement que nous allons laisser à nos enfants. Problématique intimement liée à la régulation de la mondialisation, lécologie ne peut être déconnectée des grands choix économiques et doit être portée en cohérence avec lensemble du projet présidentiel.
Analyse
* Un débat politique français brouillé
En trahissant ses promesses via un Grenelle de lenvironnement avorté, Nicolas Sarkozy a fait perdre aux Français tout espoir de progrès écologique. Le monopole de fait que soctroient les Verts en France depuis des années dévalorise lenjeu écologique : lécologie nest pas un domaine à part qui ignorerait lensemble des domaines daction de la politique.
* Un enjeu global
Lenjeu environnemental est très lié aux questions économiques, à la maîtrise internationale des migrations, au développement des pays pauvres et émergents. La question écologique doit dès lors sinscrire dans la cohérence générale dun projet politique, et elle doit être en conformité avec les autres propositions, si lon veut sincèrement mener une politique efficace en la matière. Comment concevoir que des partis mondialistes, farouchement favorables à la dérégulation de léconomie mondiale et à linternationalisation des productions, puissent prétendre défendre une politique favorable à lenvironnement ?
* Un enjeu individuel
La prise de conscience écologique et la maîtrise de lempreinte écologique de chacun sur le territoire où il vit, où il travaille constituent également des objectifs fondamentaux. Quand bien même la France doit porter une politique nationale et internationale favorable à la préservation de lenvironnement, il appartient également à chaque individu et à chaque acteur économique dagir dans le respect de son environnement.
* Lécologie au cur des décisions économiques
Lécologie ne doit en aucun cas être synonyme de décroissance. Il convient au contraire de ne jamais négliger les implications des mesures écologiques sur la croissance économique, en visant systématiquement les décisions écologiques les plus favorables au développement de léconomie nationale. A cet égard, toute création dimpôt au nom de lécologie doit être refusée.
* Ecologie et ambition énergétique
Notre pays, comme lensemble des grands pays modernes, a besoin dune énergie abondante et sûre pour assurer le bon fonctionnement de son industrie, de son agriculture ainsi que le confort domestique. La cohérence et la pertinence de nos orientations énergétiques sont fondamentales : elles accompagnent la réussite des politiques de ré industrialisation, de relocalisation, de plein emploi, daccroissement du pouvoir dachat des Français et de souci écologique.
Notre pays a longtemps bénéficié dune avance en matière de recherche et de nouvelles technologies énergétiques. Les politiques publiques entreprises ces dernières années nont pas permis de maintenir cette avance, le soutien aux entreprises innovantes na pas été au rendez-vous et le choix de céder certaines technologies à des puissances étrangères nous place aujourdhui dans une situation délicate qui doit nous forcer à réagir vite.
* Lécologie est aussi un enjeu de sécurité
Les chiffres sur les cancers sont édifiants : en Europe, 70% des cancers sont liés à des facteurs environnementaux, pollution pour 30% et alimentation pour 40%. Et 10 000 enfants meurent chaque année dun cancer : la démographie et la génétique humaine ne peuvent, bien entendu, expliquer ces statistiques. Quant aux cancers des hommes adultes, ils ont aussi doublé en 25 ans
Positions
* Le nouveau modèle économique de la France : « produire au plus près, retraiter sur place »
La relocalisation sur le territoire national des forces de production des entreprises, dans le cadre de la politique de réindustrialisation de la France, permettra une production au plus près des systèmes de distribution et des consommateurs. Associée à une valorisation forte du « achetons français », elle engendrera une baisse considérable des émissions de gaz à effet de serre, via une drastique réduction des circuits de transport au niveau international.
Par ailleurs, les protections raisonnées aux frontières nationales, via notamment des droits de douane ou des contingentements, seront déterminées non seulement selon le niveau de protection sociale des pays exportateurs, mais aussi selon la qualité écologique et de sécurité de leur production.
* Lencadrement des pratiques agricoles et industrielles
Concernant le développement de nos PME, il sagira de favoriser linnovation écologique dans le cadre de la réorganisation de la production agricole et industrielle.
Les évaluations seront menées par les services de lEtat déconcentré et viseront un respect scrupuleux des obligations légales en matière de respect des contraintes environnementales tant dans les processus de production que de recyclage ou rejet des déchets, en y associant plus étroitement les acteurs.
* La primauté de la sécurité alimentaire
Il faut assurer lindépendance effective de lAgence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments, en éliminant toutes les possibilités de conflits dintérêt. Une liberté dappréciation devra aussi être protégée vis-à-vis des organismes européens et internationaux dont lindépendance nest pas toujours garantie.
* Une politique énergétique écologique
La question écologique ne peut ignorer celle de la politique énergétique que compte mener la France.
En dehors de lénergie hydraulique, les énergies dites « vertes » ne sont aujourdhui pas réalistes en létat : à titre dexemple, pour produire lélectricité nécessaire à la France, il faudrait installer 275 000 éoliennes, ou 5 milliards de mètres carrés de panneaux photovoltaïques (un département moyen), ou encore consacrer la moitié des terres cultivables françaises aux bio-carburants afin de remplacer notre consommation en carburants fossiles. Nous soutiendrons la recherche afin de faire de ces technologies un recours possible et viable dans le cadre dutilisations locales (particuliers, communes ou entreprises). Lobjectif est ici de couvrir à terme 10 à 15% de nos besoins énergétiques.
Les recherches dans le domaine de lhydrogène doivent être valorisées et nous soutiendrons le programme ITER à Cadarache.
Maintenir lindépendance énergétique de la France et ses bonnes performances en matière démission de CO2 impose de conserver lénergie nucléaire à moyen terme. Cela suppose dinvestir dans la recherche, en particulier sur les dispositifs de sûreté du nucléaire et sur le rendement des nouveaux réacteurs destinés à remplacer ceux en fin de vie. La construction de lEPR de Flamanville doit être poursuivie. Parce que le risque nucléaire ne peut pas être réduit à zéro, à long terme, il est souhaitable de pouvoir sortir du nucléaire. Avant datteindre cet horizon, le secteur nucléaire doit être très étroitement surveillé, ce qui nécessite une limitation maximale du recours à des sociétés privées dans lexploitation et lentretien des centrales, ainsi que des centres de traitement des déchets radioactifs. Comme indiqué ci-dessus, pour réduire la part du nucléaire, la recherche sera valorisée dans les énergies renouvelables et dans les nouvelles sources dénergie que la science permettra de créer.
* Une politique migratoire et de coopération écologique
La maîtrise des phénomènes migratoires, couplée à une politique ambitieuse de coopération avec les pays souffrant aujourdhui dune émigration massive, permettra de favoriser les perspectives de croissance et de développement harmonieux des zones de la planète aujourdhui menacées par un saccage des ressources naturelles et lanarchie quengendre les flux migratoires liés à la pauvreté
* La protection animale
La législation concernant lélevage en batterie sera revue afin doffrir un espace vital décent aux animaux ; un crédit dimpôt aidera les éleveurs à transformer leurs installations en conformité avec les nouvelles normes.
Linterdiction de labattage des animaux destinés à la consommation sans étourdissement préalable, qui simpose pourtant à la France, sera respecté.
La législation concernant les expérimentations sur des animaux sera durcie, notamment pour les cas où la recherche permet de les éviter.
Les programmes de lutte contre labandon danimaux de compagnie seront soutenus par loctroi par lEtat de plages de publicité gratuites sur le service public audiovisuel, et un soutien accru aux associations engagées dans ce combat.
* La préservation de nos paysages et la prévention des catastrophes naturelles
La politique de lhabitat et des paysages repensera lintégration de lurbanisme et de larchitecture dans lenvironnement naturel et le respect de nos traditions architecturales. Une charte dinsertion paysagère sera décidée au niveau régional, en concertation avec les représentants des architectes.
Larchitecture sera valorisée et lEtat demandera à lOrdre des architectes de mettre en place une action de communication à destination du grand public et des entreprises afin dencourager le recours à larchitecte.
Un programme décennal visera la destruction des cités construites dans les années 1960 les plus vétustes et leur remplacement par un habitat de taille et desthétique traditionnelles, dans le respect des chartes dinsertion paysagère.
Une évaluation menée par les services déconcentrés de lEtat visera à répertorier lensemble des erreurs durbanisme commises dans les zones de risques naturels (inondation, avalanches, éboulement, etc.), identifier les constructions qui nauraient pas dû être autorisées et en déterminera les responsabilités. Les fauteurs participeront financièrement à la mise en conformité de ces zones.
Les sanctions pénales pour les responsables de grands dégâts écologiques (marées noires, incendies de forêts, etc.) seront renforcées.
- Enseignement supérieur
Négligé par lEtat et désorganisé par la réforme issue de la loi LRU du 10 août 2007, lenseignement supérieur doit être redynamisé. Lavenir de la jeunesse française et la place de la France dans le monde en dépendent dans une large mesure.
LEtat doit donc se ressaisir et prendre ses responsabilités en créant un grand service public national de lenseignement supérieur, en favorisant lémergence duniversités plus démocratiques et recentrées sur leurs vraies missions, et en assurant un meilleur respect des étudiants et des personnels de lenseignement supérieur.
Analyse
Un grand service public national de lenseignement supérieur
Lenseignement supérieur est dispensé par de multiples acteurs, tant publics que privés, dont les statuts sont très variables. Cette diversité est une richesse quil faut conserver.
Il incombe toutefois à lEtat de mieux la contrôler, et de faire preuve de davantage de discernement dans laide quil octroie aux uns et aux autres. Le seul moyen dy parvenir est de créer un grand service public national de lenseignement supérieur, géré par un ministère de lEnseignement supérieur aux compétences élargies.
Ce ministère devra gérer lensemble de lenseignement supérieur, et non pas seulement une partie de celui-ci comme cest le cas à lheure actuelle. Ses compétences engloberont donc notamment les universités, les grandes écoles, les écoles consulaires, les écoles professionnelles, les classes préparatoires et les sections de techniciens supérieurs des lycées. Il pourra ainsi développer une véritable politique globale de lenseignement supérieur.
Cette politique globale de lenseignement supérieur permettra en outre de revaloriser la place des universités au sein de celui-ci. Cest ainsi que le ministère de lEnseignement supérieur rééquilibrera laide financière de lEtat au profit des universités. Ce rééquilibrage contribuera à améliorer lattractivité des universités, qui a connu une baisse inquiétante au cours des dix dernières années. La volonté de lEtat de lutter contre ce phénomène doit être affichée sans ambiguïté.
Des universités plus démocratiques et recentrées sur leurs vraies missions
Les universités ne sont pas des entreprises. Ce sont des établissements publics chargés par lEtat de mettre en uvre le service public national de lenseignement supérieur. Il est donc vain de chercher, comme la fait la loi LRU, à les doter dune gouvernance managériale inspirée du modèle de lentreprise privée. Il est plus réaliste de leur donner un mode dorganisation démocratique tenant compte de leur spécificité, et respectant mieux les traditionnelles libertés universitaires auxquelles leurs personnels et leurs étudiants sont très attachés.
Dans cette perspective, le conseil dadministration de chaque université devra voir sa composition sensiblement élargie. Dautre part et surtout, la représentation proportionnelle sera substituée à lactuel mode de scrutin, inspiré du système des élections municipales, qui privilégie trop (pour les professeurs et les maîtres de conférences) la liste arrivée en tête en lui octroyant doffice la quasi-totalité des sièges.
Le président de luniversité sera quant à lui élu par un collège électoral beaucoup plus large que celui daujourdhui, afin de renforcer sa légitimité démocratique.
Rendues ainsi plus démocratiques, les universités devront en outre se recentrer sur leurs vraies missions, qui sont pour lessentiel lenseignement supérieur et la recherche. La gestion de la masse salariale, que la loi LRU leur a imprudemment transférée, consomme inutilement leur énergie : elle sera donc rétrocédée à lEtat. De même, la propriété des bâtiments universitaires, que la même loi sefforce de leur céder, sera rendue à lEtat.
Un meilleur respect des étudiants et des personnels de lenseignement supérieur
Lhonneur de luniversité républicaine est dêtre librement accessible à tous les titulaires du baccalauréat français, un baccalauréat plus exigeant quaujourdhui.
Les droits dinscription dans les universités doivent continuer à être fixés par lEtat pour assurer légalité des étudiants. Ils doivent également rester modiques pour éviter de provoquer une sélection par largent.
LEtat doit sefforcer daugmenter le nombre et le montant des bourses.
Le cadrage national des diplômes sera maintenu.
La pénurie de logements étudiants est lun des plus gros problèmes actuels de lenseignement supérieur français. LEtat y remédiera en engageant une politique volontariste de construction et en accordant une priorité daccès à ces logements aux étudiants français et en faisant un effort particulier pour nos étudiants français issus de la France ultra-marine.
Un autre problème majeur tient au fort taux déchec des étudiants en première année de licence. Plusieurs mesures seront prises pour le résoudre, notamment la création dun contrat de réussite personnalisé proposé à chaque étudiant en difficulté ou redoublant.
Les personnels de lenseignement supérieur doivent eux aussi être mieux considérés. Une vaste concertation sera organisée sur leurs conditions de travail et sur le délicat problème des primes. Sagissant des enseignants-chercheurs, leur recrutement sera confié à des commissions de spécialistes dont les membres internes seront élus pour trois ans par champ disciplinaire. Elles se substitueront aux comités de sélection institués par la loi LRU, dont le mode de nomination des membres est quasi-unanimement critiqué comme étant contraire aux libertés universitaires.
Positions
* Créer un grand ministère de lEnseignement supérieur aux compétences élargies, qui gérera lensemble de lenseignement supérieur.
* Substituer aux dispositifs actuels dorientation, trop dispersés, un service public national dorientation piloté par le ministère.
* Créer un service public centralisé de validation des acquis et de lexpérience (VAE), piloté par le ministère et accessible à un coût raisonnable, en remplacement de lactuel système de VAE, trop décentralisé, inégalitaire, et ayant engendré de graves abus.
* Encourager la structuration de la recherche en réseaux pour développer des synergies, tout en donnant à chaque laboratoire de recherche reconnu par lEtat les moyens de travailler efficacement.
* Généraliser le regroupement des universités en pôles de recherche et denseignement supérieur (PRES), pour favoriser leur travail en commun et améliorer leur lisibilité internationale.
* Réformer la taxe dapprentissage en ôtant aux chambres de commerce et dindustrie le rôle dorganismes collecteurs.
* Elargir la composition du Conseil dadministration (CA) de chaque université (entre 40 et 50 membres), et instituer la représentation proportionnelle ; maintenir le rôle consultatif du Conseil scientifique (CS) ; supprimer le Conseil des études et de la vie universitaire (CEVU).
* Renforcer la légitimité démocratique du président de luniversité en le faisant élire par lensemble réuni des membres du CA et du CS.
* Restituer à lEtat la gestion de la masse salariale et la propriété des bâtiments universitaires.
* Engager une politique volontariste de construction de logements universitaires.
* Accorder aux étudiants français une priorité daccès aux logements étudiants avec une attention particulière pour les étudiants de la France dOutre-Mer.
* Lutter contre léchec en première année de licence en proposant un « contrat de réussite » personnalisé à chaque étudiant en difficulté ou redoublant.
* Organiser une vaste concertation sur les conditions de travail des personnels et sur les primes.
* Remplacer les comités de sélection par des commissions de spécialistes.
* Opérer la modulation du service des enseignants-chercheurs daprès les évaluations individuelles faites par le Conseil national des Universités, et dans le respect dun tableau référentiel des équivalences horaires établi par le ministère.
* Encadrer les droits dinscription dans les grandes écoles.
- Famille
La famille est lélément central et fondamental de la société. Elle doit donc être protégée, valorisée et préservée. Sa dissolution, sa mise au banc des préoccupations des pouvoirs publics sont les signes avant-coureurs dune société décadente et égoïste. Une politique familiale volontariste est un des premiers gages de la solidarité nationale et de la préservation de notre identité nationale.
Analyse
En 2007, Nicolas Sarkozy sétait solennellement engagé à en faire une priorité : «transmettre les repères de lautorité, du respect et du mérite, soutenir fortement toutes les familles sans a priori, allouer des droits sociaux et des droits à la retraite pour ceux qui se consacrent à léducation de leurs enfants ou qui soccupent dune personne handicapée.. »
Le bilan du quinquennat en matière familiale et démographique est pourtant bien négatif :
Le respect de lautorité est sans cesse bafoué et en particulier à lécole, le désormais célèbre : «casse-toi pauvre con » est devenu une emblématique valeur dexemple
* Daprès une étude de lINSEE de 2009, il faudrait senorgueillir du taux de natalité en 2008 « jamais atteint en France », de 2,02 enfant par femme (dont 52% hors mariage); or, ces statistiques sont basées sur les « femmes accouchant en France ». Si lon ne prend en compte que les femmes de nationalité française, on tombe alors à un taux de fécondité de 1,8 Sur 832 799 naissances enregistrées en 2010, seules 667 707 étaient issues des deux parents de nationalité française.
* LINSEE a par ailleurs démontré que lespérance de vie va continuer à augmenter pour atteindre en 2060 91 ans pour les femmes et de 86 ans pour les hommes. En 2035, une personne sur trois sera âgée dau moins 60 ans. En 2050, 31% de la population sera âgé de 60 ans et plus et, 15,6 % des personnes auront plus de 75 ans. En 2060, les personnes âgées de plus de 80 ans représenteront, sur une population française totale estimée à 73 millions dhabitants, plus de 7 millions dindividus (soit 10 % de la population totale contre 4,5 % actuellement).Il est donc totalement irresponsable de ne pas avoir engagé un forte politique de natalité afin de prévoir dans les décennies à venir une solidarité intergénérationnelle, indispensable à la sauvegarde de notre système de protection sociale ,dautant plus que le nombre de personnes âgées dépendantes va lui aussi augmenter(environ 1% par an jusquen 2040) .
La famille cible des politiques gouvernementales
* La vision des gouvernements successifs nest certes pas de mener une politique familiale denvergure, pourtant essentielle pour préserver notre capital démographique. Ceci fut initié dans les années 70 par Jacques Delors qui dépouilla la branche famille au profit des autres branches (vieillesse, retraite) ; sensuivirent alors un fatras de prestations, dallocations (logement, handicapé, parent isolé, assurance vieillesse etc ). On est bien loin de la vocation initiale en 1945 des allocations familiales dont lobjectif était de favoriser la natalité française et daider toutes les familles, quel que soit leur revenu. Un bref passage sur le site des allocations dites familiales donne le vertige.
* Les déclarations tant de droite que de gauche sont révélatrices de leur manque dambition pour la France et du sacrifice annoncé de toute politique en faveur de la famille (Frédéric Lefebvre : « pourquoi est-ce que cest si difficile pour la France de faire baisser le chômage ? Il faut dire la réalité. Parce quon a un taux de natalité beaucoup plus important que beaucoup dautres pays ». Quant à Yves Cochet, il préconise la « grève du 3e ventre » afin que lon agisse en France sur les allocations familiales de manière à dissuader les couples de procréer au-delà des deux enfants pour cause démission de CO2 générée par de nouveaux « humains » sur la planète)
* Pas dexception à la nouvelle disposition prévoyant le recul à 67 ans de lâge auquel on pourra faire valoir son droit à une retraite à taux plein. En jugeant non négociable cette disposition pour les mères de trois enfants et plus, le gouvernement de Nicolas Sarkozy ajoute de linjustice à une réforme déjà très injuste, et porte un mauvais coup aux familles françaises. Les femmes dont la carrière professionnelle a été régulièrement interrompue pour élever des enfants seront lourdement pénalisées, faisant les frais dune réforme qui ne permet même pas sur le fond dassurer léquilibre financier du système ! Travailler jusquà 67 ans, voilà le sort que leur réserve un gouvernement sourd à toutes les demandes, si ce nest à celles que lui murmurent à loreille les agences de notation et les marchés financiers : cette décision est un nouveau front ouvert contre notre politique nataliste, alors que le gouvernement vient déjà dannoncer la fin de lavantage fiscal accordé aux couples mariés. Cest absurde parce que le financement des retraites dépend à terme de létat de la démographie française, dont on doit espérer quelle soit la plus vigoureuse possible. Il va aussi sans dire quun pays en bonne santé est un pays qui fait des enfants. Ce nest manifestement pas la position dun gouvernement qui, comme nul autre auparavant, attaque les familles.
* De même, en ce qui concerne les caisses de retraite complémentaire, à compter du 1° Janvier 2012, les pensions liquidées au titre de la seule partie de carrière postérieure au 31/12/2011 ne bénéficieront plus que dune majoration pour enfants de 10%, quel que soit le nombre des enfants nés ou élevés à partir de 3, et avec un plafond de 1000 (précédemment la majoration était de 8% pour 3 enfants et plus).On est évidemment très loin dune politique familiale ambitieuse et en pleine contradiction avec les objectifs affichés: le retour à léquilibre financier des caisses de retraites de cadres à moyen et long terme. En effet, dans notre système par répartition, ce sont les jeunes actifs qui financent les retraites. La diminution drastique de la majoration pour enfants pénalisant lourdement les familles de + de 3 enfants, il est à craindre que le nombre de cotisants naille quen diminuant.
* Familles monoparentales : leur nombre a doublé en 40 ans. Un foyer sur cinq est concerné et pour 80% des cas, ce sont les femmes qui sont à leur tête. 2,8 millions denfants vivent dans une famille monoparentale dont les conditions de logement sont beaucoup plus difficiles et la situation économique beaucoup plus précaire.
Positions
Instituer une véritable politique familiale volontariste, nataliste et ambitieuse.
* Création dun revenu parental, dès que les finances le permettront, destiné à offrir, pendant la période souhaitée, aux mères ou aux pères de famille la possibilité de choisir librement entre lexercice dune activité professionnelle et léducation de leurs enfants : versement dun revenu équivalent à 80% du SMIC pendant 3 ans à partir du 2ème enfant, renouvellement dune durée de 4 ans pour le 3e enfant.
* Mise en place dun statut juridique et social dans le cas du choix de ce revenu parental, pour la mère ou le père concerné : protection sociale, droit renforcé à la formation professionnelle.
* Abaissement de lâge de la retraite pour les mères ayant élevé au moins trois enfants ou ayant élevé un enfant handicapé.
* Aide à la garde des enfants afin que chaque Français(e) puisse plus facilement concilier une vie professionnelle épanouie et une vie familiale heureuse.
* Lutte contre la vulnérabilité et laccroissement de la pauvreté des familles monoparentales françaises en les accompagnant dans leur recherche de logement et en mobilisant les grandes entreprises sur leurs conditions de travail (flexibilité des horaires).
* Les allocations familiales, réservées aux familles dont un parent au moins est français, seront revalorisées et indexées sur le coût de la vie. Elles retrouveront pour objectif la couverture dune partie conséquente du coût réel de lenfant à charge.
* Si une telle politique crée des droits, elle implique aussi des devoirs. Les facilités quelle procure supposent que les parents assument leurs responsabilités vis-à-vis de leurs enfants. En cas de manquement, ils devraient en être partiellement ou même totalement privés, sur décision de justice. Les sommes qui ne leur seraient pas versées reviendraient à un fonds de soutien collectif aux familles.
* Le libre choix pour les femmes doit pouvoir être aussi celui de ne pas avorter : une meilleure prévention et information sont indispensables, une responsabilisation des parents est nécessaire, la possibilité dadoption prénatale doit être proposée, une amélioration des prestations familiales pour les familles nombreuses doit être instaurée
* Amélioration du statut des familles daccueil : tout en exerçant un contrôle strict afin déradiquer la maltraitance des enfants (qui devra être sévèrement sanctionnée), il faut impérativement humaniser le statut de ces familles daccueil qui se voient retirer du jour au lendemain des enfants malgré de forts liens daffection qui se sont tissés avec eux.
* La réussite française que représente lécole maternelle doit être préservée, alors que de plus en plus depuis 2007 les enfants de moins de 3 ans en sont exclus, pour des raisons purement comptables.
* Le préfet de département veillera à ce que les collectivités territoriales privilégient le développement des crèches dans leurs budgets
* Veiller à ne pas instaurer la CSG, comme prévu dans le projet de la loi de financement de la Sécurité Sociale minorant de 6% le CLCA (complément de libre choix dactivité), prestation permettant daider le parent qui fait le choix de réduire partiellement ou totalement son activité professionnelle à soccuper de son enfant de moins de trois ans
Protéger et valoriser la famille
* Suicide des enfants : une récente étude effectuée par le psychiatre Boris Cyrulnik indique de façon très alarmante que le suicide touche désormais de très jeunes enfants (26 suicides dénombrés en 2008 chez des enfants âgés de 5 à 14 ans). Rappelons que le suicide est la deuxième cause de mortalité chez les adolescents. Cet état dépressif et cette grave détresse des jeunes et des enfants sont le résultat de la destruction de la cellule familiale, ayant perdu ses repères, sa valeur dexemple, dabsences de limites clairement définies (autorité, respect mérite), de la situation économique précaire particulièrement des mères seules pour élever leurs enfants, de lisolement moral et psychique créé par internet, Facebook et autres jeux vidéo sans surveillance. Il est donc tout à fait impératif de remettre la protection familiale au centre des préoccupations gouvernementales.
* Défendre la structure familiale : institution irremplaçable, la famille représente le caractère central de la société, la famille doit se fonder exclusivement sur lunion dun homme et dune femme et accueillir des enfants nés dun père et dune mère. Nous nous opposerons donc à toute demande de création dun mariage homosexuel et/ou dune adoption par des couples homosexuels. Pour autant, la vie commune suscitant des intérêts matériels communs, le PACS apporte une solution suffisante et ne sera pas remis en cause.
* Défendre lenfant contre la violence : la loi de juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse et laction renouvelée et encouragée des associations familiales doivent permettre une meilleure protection des enfants contre toutes les formes de violence, y compris la violence pornographique et la violence morale via internet. Tout acte de maltraitance, de violence, a fortiori de pédophilie envers les enfants devront être très sévèrement punis.
- Handicap
En règle générale, le sujet du handicap ne devient une véritable préoccupation de lUMP et du PS quen période électorale. Il y a pourtant beaucoup à faire pour redresser la barre et soutenir nos compatriotes handicapés.
Les effets pervers de la décentralisation ont en effet accentué les inégalités entre les territoires. Depuis la création des Maisons Départementales du Handicap (MDPH) et lapproche pluridisciplinaire, on assiste le plus souvent à une diminution des aides sociales et la constitution de délais parfois insoutenables. Le financement partiel des équipements, le déremboursement de prestations de santé ou de médicaments condamnent un nombre inadmissible de Français handicapés à une grande précarité.
Analyse
Comme pour la plupart des sujets, la politique du handicap na que trop peu bougé dans les faits malgré les nombreux effets dannonce.
Les dispositions de la loi de transfert de compétences aux départements ont rendu les modalités daide plus complexes du fait de lapproche pluridisciplinaire parfois inutilement lourde et donc souvent coûteuse.
Les décrets dapplication ont tardé à être pris et de nombreuses dispositions remettent en question ces acquis, faute dune réelle volonté politique et faute de moyens. Les choix économiques du gouvernement (politique étrangère, accueil systématique de limmigration, AME) le contraignent à restreindre les aides aux personnes handicapées.
Le constat est sans appel : trop peu de centres pour les enfants ou adultes polyhandicapés, des délais dattente insensés, une adaptation inadéquate aux handicaps lourds, des problèmes de transport non résolus et coûteux pour les familles, une scolarisation insuffisante des enfants handicapés (15 000 enfants non scolarisés cette année), lAAH (allocation adulte handicapé) avoisinant les 700 (non revalorisée malgré les promesses de Nicolas Sarkozy), entrainant une paupérisation grandissante des personnes handicapées dont 40% vivent en dessous du seuil de pauvreté, un taux de chômage deux fois plus important que la moyenne, une accessibilité encore très insuffisante y compris dans les grandes villes : les logements sociaux accessibles véritablement aménagés sont trop peu nombreux et la plupart ne sont prévus que pour une seule personne.
Quant aux logements privés, leurs loyers sont souvent hors de portée pour la plupart des personnes handicapées.
La notion de « handicap » ayant été profondément élargie par la loi de 2005, elle englobe désormais certains troubles du comportement et certaines maladies qui devraient être traités hors du champ handicap.
Pour autant, dautres handicaps spécifiques, comme lautisme par exemple, ne sont pas traités à la hauteur de leur importance, tant en termes de recherche médicale, que de prise en charge dédiée des enfants ou adultes concernés.
De même, la loi de 2005 met laccent sur le droit à lintégration scolaire, ce quil nest pas question de remettre en cause. Son caractère systématique a cependant entraîné de nombreux échecs du fait que cette démarche nest pas adaptée aux déficients visuels et auditifs, ne pouvant acquérir les techniques fondamentales adaptées à leur handicap en milieu scolaire normal. Ces techniques nécessitent (braille, langue des signes) une pratique quotidienne soutenue. Beaucoup délèves handicapés connaissent donc un retard cumulé sur plusieurs années, et ce de manière irréversible
La perte ou le manque dautonomie, les incapacités, diverses dans leur sévérité, peuvent être partiellement ou presque entièrement «compensées » par certaines aides permettant de retrouver un niveau de mobilité et dautonomie relatif.
Les aides aux handicapés ne sont pas seulement la compensation dun inconvénient matériel plus ou moins grave. Il sagit au contraire de permettre aux personnes handicapées de mener une vie normale, humaine, alors quen labsence de telles aides morales et financières, elles se trouvent condamnées à une existence parfois végétative.
Le rapport 2010 du CNCPH (Conseil national Consultatif des Personnes Handicapées) prend acte cependant de certains progrès accomplis mais souligne avec fermeté les retards ou les reculs des pouvoirs publics dans la mise en uvre de la loi de 2005. Il formule des propositions pour la plupart raisonnables et qui devraient pouvoir être suivies, pourvu quon sen donne les moyens, quon mette fin aux gaspillages et surtout quon fasse preuve dune véritable volonté politique de solidarité nationale envers nos compatriotes handicapés.
Positions
Définir clairement le handicap
* Définir enfin les contours du handicap.
* Simplifier et clarifier les critères dappréciation du handicap et de la dépendance, revenir à une déclaration annuelle de ressources
Un meilleur soutien aux personnes handicapées et à leurs proches, une lutte renforcée contre la fraude
* Revaloriser lAAH et lancer un vaste plan de lutte contre la fraude aux aides, dans le cadre du Plan Anti-Fraude piloté par le Secrétariat dEtat chargé de la lutte contre la fraude.
* Annuler progressivement les barrières dâge pour lattribution des aides (PCH). Mettre en place pour les proches un réseau daides (formation, soutien et accès à des dispositifs de répit).
* Détecter et lutter activement contre la maltraitance des personnes handicapées. Ce tabou doit être enfin brisé.
* Se fixer un objectif sur le mandat : mettre en place des centres daccueil pour les enfants handicapés et être en mesure de permettre le maintien à domicile avec laide dune tierce personne à ceux qui le souhaitent.
* Construire/rouvrir progressivement les établissements régionaux déducation adaptée.
Le handicap dans son milieu, et en milieu scolaire
* Favoriser laccès à lécole et aux activités parascolaires pour les enfants handicapés : exercer un contrôle sur les modalités dacceptation. Garantir la pérennité statutaire des auxiliaires de vie scolaire et leur formation.
* Informer les parents denfants déficients sensoriels sur les établissements spécialisés : la formation initiale délivrée leur permettant de poursuivre des études en milieu scolaire ou universitaire ordinaire.
* Développer progressivement les Établissements et Services daide par le travail.
* Développer les programmes daide aux handicapés via le contact avec les animaux.
* Lancer une réflexion avec les acteurs concernés pour une meilleure prise en compte et une meilleure prise en charge de lautisme : formation des professionnels de santé, accompagnement des parents, aides aux associations, financement adapté, investissement sur la recherche.
Miser sur les nouvelles technologies pour aider les personnes handicapées
* Veiller à lapplication de loi handicap de 2005 dans lentreprise (conformité des postes de travail, développement du « e Learning »)
* Imposer aux principaux acteurs du Web un standard daccessibilité pour les malvoyants et les mal entendants en donnant priorité aux entreprises françaises expertes et performantes dans ce domaine.
- Recherche
Grande nation créatrice, la France a vocation à développer une recherche fondamentale performante et une recherche appliquée technologique fructueuse. Pourtant, la France ne consacre que 2,15 % de son PIB à la recherche (46% à la charge de lÉtat et 54% du secteur privé). Lobjectif doit être datteindre 3% du PIB dici 2017, afin de rejoindre les autres grandes nations industrialisées et émergentes. Lavenir économique du pays en dépend : notre industrie et notre agriculture doivent être en permanence irriguées par une recherche de qualité, dans une compétition mondiale où aucun ralentissement nest permis.
Analyse
La France possède une longue tradition scientifique, illustrée, au cours des âges, par des cohortes de savants. Son école de mathématiques est lune des meilleures, sinon la meilleure, du monde. Ses industries de haute technologie et ses laboratoires pharmaceutiques sont de réputation universelle. Derrière ce tableau encore brillant, une inquiétude peut légitimement se manifester. Des réformes ont été engagées sans véritable réflexion de fond et la qualité des évaluations est en baisse.
Labaissement du niveau des connaissances scientifiques des lycéens et le manque dengouement pour la recherche suscité par des méthodes pédagogiques inadaptées expliquent une partie du désintérêt manifesté par une part grandissante des étudiants pour la recherche. Le redressement de lEcole de la République constitue donc un premier axe de réponse pour tenter dinverser une situation périlleuse pour lavenir de la recherche française et de léconomie nationale.
Sans remettre en cause le système français des grandes écoles qui constitue la base même de lélitisme républicain, il faut néanmoins souligner que celles-ci ne préparent pas suffisamment à la recherche et que le cloisonnement entre le monde universitaire et ces établissements délite nuit à léveil des carrières de chercheur parmi les meilleurs étudiants. Trop de diplômés des grandes écoles, y compris scientifiques, partent travailler dans la finance ou le commerce. De ce fait, la grande majorité des élites françaises reçoit une formation insuffisante à la recherche, à la différence des élites allemandes ou anglo-saxonnes. Ainsi, sexpliquent pour partie le manque dinnovation de nos entreprises et la diminution du nombre de brevets industriels. Il faudra donc inciter les grandes écoles à développer cette recherche qui permet louverture des esprits et lavancée de la société.
Le doctorat ne forme quasiment quaux carrières universitaires et de recherche et nirrigue pas suffisamment la vie professionnelle dans le secteur privé et la fonction publique, contrairement ce qui se pratique dans nombre dautres pays développés. Or, en dehors même des sujets travaillés, la recherche contraint à une discipline de soi-même qui apprend à faire preuve de persévérance, de créativité, de réactivité face à une situation inédite, mais aussi à poser et conceptualiser un problème, à chercher puis à trouver et à rédiger. Quel que soit le domaine exploré, les entreprises et les administrations ne peuvent que bénéficier de ces qualités et de lapport dun individu qui sest astreint à un tel exercice.
Le gouvernement devra réunir dans des délais raisonnables des états-généraux de la recherche pour fixer les priorités, pour définir les grands axes stratégiques, pour déterminer et mettre en uvre les réformes structurelles permettant un rapprochement entre grandes écoles, universités et organismes de recherche. Cette réflexion de fond réunira tous les acteurs de la recherche, sachant que la situation économique de la France est telle que laugmentation souhaitable des crédits ne pourra intervenir que très progressivement. En attendant, des choix devront être faits et des priorités fixées. Néanmoins cette manifestation aura limmense intérêt à la fois de sensibiliser la nation aux problèmes de la recherche et de montrer aux chercheurs tout lintérêt que leurs concitoyens portent à leurs activités, parfois un peu austères.
La préparation de ces assises facilitera les contacts entre les chercheurs : le privé et le public doivent dialoguer au-delà des questions de statut, il faut que le fondamental et lappliqué se complètent et que les sciences de la nature, de la société et de lhomme dialoguent. Les interactions sont une source de création de richesses à développer.
Positions
Laugmentation de leffort de recherche et de meilleures synergies public-privé, létablissement de priorités nationales dans la concertation
Lobjectif fixé est de porter leffort de recherche national à 3% du PIB en 2017. Les contraintes budgétaires ne permettront quun accroissement limité et progressif des sommes consacrées à la recherche publique. Cest donc avant tout par une incitation forte du secteur privé à accroître ses objectifs que cet objectif pourra être atteint.
Une concertation élargie à tout le monde de la recherche, via lorganisation détats-généraux en début de quinquennat, permettra de déterminer les grands domaines prioritaires de recherche sur lesquels les investissements les plus massifs devront être portés. La Planification Stratégique de la Réindustralisation fixera dans le cadre de ces états-généraux ses priorités, afin que les filières industrielles puissent déterminer et cofinancer les travaux de recherche quelles jugent les plus utiles.
Dores et déjà, sans préjuger des résultats de ces états-généraux, leffort de recherche nous semble devoir être porté sur des secteurs-clefs pour la compétitivité de léconomie et de lindustrie française dont notamment le développement dénergies alternatives au nucléaire (énergies renouvelables, mais aussi lutilisation de lhydrogène), les biotechnologies et les nanotechnologies, en particulier pour ces dernières dans leurs applications médicales. En ce qui concerne précisément le secteur médical, laccent sera porté sur, en plus de la lutte contre le cancer et les maladies cardiovasculaires, les maladies neurodégénératives, au premier rang desquelles la maladie dAlzheimer.
Le budget de la recherche publique non finalisée sera progressivement augmenté lorsque la situation des finances publiques se rétablira, et les évaluations quinquennales des laboratoires seront rendues très rigoureuses pour définir le montant du renouvellement des aides.
La coopération entre la recherche privée et la recherche publique sera encouragée via le développement dune logique de coopération transversale (en « clusters ») au détriment des logiques en tuyaux dorgue. Les pôles de compétitivité existants feront lobjet dune évaluation rigoureuse pour déterminer les progrès réalisés en ce sens et les blocages persistants. Les bonnes pratiques seront diffusées sous limpulsion de lEtat stratège.
Une logique systématique dévaluation et de transparence
Afin daméliorer le fonctionnement des grands centres nationaux de recherche, au premier rang desquels le CNRS, un audit sera réalisé en début de quinquennat par les services de lEtat et des représentants du secteur privé afin de lutter contre les lourdeurs administratives et de mettre en place des modes de fonctionnement plus simples et dynamiques, adaptés à la compétition internationale.
Les agences de financement, à linstar de lANR (Agence Nationale de Recherche), verront leur conseil scientifique élargi et seront appelées à plus de transparence sur les conditions dattribution des aides qui devront respecter des critères strictement scientifiques et sinscrire en conformité avec les priorités fixées par la Nation.
Une évaluation renforcée a posteriori des travaux de recherche permettra de simplifier a priori les dossiers et les procédures préalables
Les laboratoires pharmaceutiques, qui jouent un rôle crucial et reconnu dans la recherche sur de nouvelles molécule via notamment les coûteux essais cliniques préalables à lautorisation de mise sur le marché seront considérés comme de véritables partenaires de la recherche médicale. Ils se verront dans le même temps contraints à une transparence maximale à la fois sur les programmes de recherche en cours et envisagés, mais aussi sur létat davancement des différentes phases dessai ; ils seront incités par lEtat à développer des programmes de recherche sur les priorités fixées dans le cadre des états généraux de la recherche, mais aussi sur les maladies rares et orphelines, dans la mesure où la Nation est disposée à prendre en charge collectivement le coût élevé de traitement de ces maladies.
Lambition rénovée de la recherche universitaire française
Les liens entre grandes écoles et Université seront encouragés via la multiplication des masters et doctorats communs afin de permettre une meilleure circulation des élites intellectuelles entre deux univers aujourdhui trop cloisonnés et doffrir des doubles diplômes permettant un passage plus souple dans le cadre de la carrière professionnelle entre lunivers de la recherche et celui des métiers plus opérationnels.
Les chercheurs de lUniversité nayant rien publié pendant une période à déterminer selon les disciplines se verront proposer, sauf cas exceptionnel, une reconversion professionnelle vers les filières administratives, denseignement, ou de valorisation de la recherche.
Pour renforcer lattractivité de lUniversité, la place des établissements français dans les classements internationaux et lintérêt porté par les meilleurs chercheurs étrangers, on encouragera la structuration de la recherche en réseaux pour développer des synergies, tout en donnant à chaque laboratoire de recherche reconnu par lEtat les moyens de travailler efficacement.
Dans la même perspective, on généralisera le regroupement des universités en pôles de recherche et denseignement supérieur (PRES), pour favoriser leur travail en commun et améliorer leur lisibilité internationale.
Les meilleurs chercheurs étrangers seront attirés dans le cadre dune politique dimmigration ultra-sélective exclusivement centrée sur les talents (lobjectif global est de ramener limmigration légale de 200 000 titres de séjour par an à 10 000 en fin de mandat).
Lusage de la langue française sera favorisé dans les colloques et publications.
Aujourdhui, beaucoup de Français renoncent à se soigner faute de moyens. En outre, le « trou » de la sécurité sociale ne sest jamais résorbé et menace la pérennité de notre système de soins. La santé est un bien précieux qui ne doit pas être réservé à ceux qui en ont les moyens, ou à ceux qui vivent au bon endroit. Il est de notre devoir de défendre la Sécurité Sociale et de laméliorer sans cesse, dans un esprit de responsabilité. Il faut donc agir, pour préserver laccès de tous les Français aux soins et combler les déficits.
Analyse
La multiplication des déremboursements de médicaments, la hausse du forfait hospitalier, la baisse des indemnités journalières des malades, laugmentation de la taxe sur les complémentaires santé, etc. Ces mesures prises sous le mandat de Nicolas Sarkozy ont contribué à creuser le fossé entre une santé des pauvres et une santé des riches.
Les dépenses de santé en France représentent aujourdhui environ 11% de notre PIB. Cest beaucoup, mais contrairement à une légende souvent entendue, ce nest pas plus quen Allemagne, et cest beaucoup moins quaux Etats-Unis par exemple. Notre objectif nest pas daccroître dune manière inconsidérée cette part des dépenses dans la richesse nationale, et il faut notamment rationaliser les dépenses et lutter sans merci contre les abus.
Néanmoins, il est important danticiper dès aujourdhui que la part de ces dépenses de santé dans notre richesse nationale ne pourra quaugmenter, pour des raisons structurelles, et que nous devrons trouver de nouveaux financements dans les décennies à venir.
La lutte contre la fraude doit permettre de diviser son coût global actuel par quatre en cinq ans, soit 15 milliards déconomies à obtenir par une action résolue, rigoureuse et mobilisant lensemble des services publics (caisses de sécurité sociale, médecins, collectivités, services fiscaux), sous lautorité dun secrétariat dEtat à la lutte contre la fraude.
Les collectivités territoriales devront notamment contribuer à la lutte contre la fraude en communiquant toutes les informations nécessaires aux services de contrôle et en assumant toutes leurs obligations.
Une lutte plus vigoureuse contre les « arrêts de confort » et autres abus sera conduite. Les fraudeurs récidivistes nauront plus accès aux dispositifs daide. Plus simplement encore : un rapport de lIGAS (inspection générale des affaires sociales) sémouvait il y a quelques années des 10 millions de Cartes Vitale en surnombre. Supprimer les cartes frauduleuses permettrait déconomiser les consommations de soins illégales quelles engendrent. De la même manière, lutilisation des Cartes Vitale légales doit être contrôlée afin que ne lutilisent que les ayant droits et non des personnes (amis, famille lointaine) venant uniquement en France pour se faire soigner.
Enfin, une meilleure organisation du système de soins, et notamment du système durgences trop souvent embouteillé par des cas très bénins, sera recherchée pour écarter les abus et les dérives dun système mal géré.
Laccès de tous à la santé suppose dabord de garantir un maillage territorial complet de loffre de soins. Or les territoires ruraux sont aujourdhui les laissés pour compte de la santé, ce qui appelle à lutter contre les déserts médicaux. Il faut ainsi revivifier les territoires ruraux par une politique daménagement harmonieux du territoire : les services publics médicaux sont indispensables à lattractivité dun territoire et contribuent à son activité économique. Des centres hospitaliers et médicaux polyvalents doivent donc y être maintenus, voire créés quand la désertification médicale est trop avancée.
Il convient aussi dinciter les jeunes médecins à sinstaller à la campagne. Les professionnels de santé doivent être familiarisés avec les territoires dès leur scolarité, notamment par module territorial, comprenant un stage. LEtat doit ainsi veiller à ne laisser aucune zone géographique sans couverture médicale.
Le numerus clausus à luniversité de médecine doit être desserré, afin de réduire le recours à des personnels de santé étrangers, qui présentent souvent moins de garantie en termes de diplômes et de formation. Tout recrutement dun personnel étranger ne doit être possible quaprès démonstration de labsence dun national apte.
Positions
Restaurer léquilibre des comptes sociaux en donnant la priorité aux Français
* Instaurer un délai de carence dun an de résidence continue en France et de cotisation avant de bénéficier de tous les avantages de la Sécurité sociale.
* Supprimer lAME (aide médicale dEtat) réservée aux migrants clandestins.
* Créer un observatoire des droits sociaux des étrangers et de lusage des conventions bilatérales de soins.
et en luttant contre la fraude et les abus
* Création dun secrétariat dEtat à la lutte contre la fraude, chargé de piloter un vaste plan interministériel anti-fraude
Dans le cadre de ce plan anti-fraude :
* Sécurisation des Cartes Vitale via la création de la Carte Vitale biométrique. Opération de désactivation des Cartes Vitale surnuméraires et frauduleuses. La lutte en amont contre la production de papiers didentité frauduleux (aujourdhui abondante du fait de la faible sécurisation des documents administratifs à produire) permettra également déviter que des clandestins nobtiennent de faux papiers leur ouvrant illégitimement droit à la sécurité sociale, et que des immigrés légaux ne multiplient leurs papiers didentité afin de bénéficier plusieurs fois des mêmes prestations sociales.
* Lutte contre les arrêts maladie de complaisance et les fraudes dans le système ambulancier.
* Exiger des collectivités territoriales, notamment des départements, de contribuer pleinement à la lutte contre la fraude en communiquant toutes les informations dont elles disposent. LEtat procèdera en parallèle au croisement systématique des fichiers sociaux et des fichiers fiscaux afin de débusquer les irrégularités dans lobtention des prestations sociales.
* Supprimer toutes les aides sociales pour les fraudeurs récidivistes
* Renégociation des conventions internationales signées en matière de santé avec des pays étrangers
Assurer laccès à une santé de qualité pour tous et sur lensemble du territoire
* Assurer laccès aux soins sur tout le territoire en assurant la présence de centres hospitaliers ou médicaux pluridisciplinaires dans chaque bassin de santé.
* La scolarité des personnels médicaux intégrera un stage territorial, pour une découverte concrète de nos territoires.
* Plafonnement des dépassements dhonoraires en secteur 2, après concertation avec les représentants des médecins
* Impulser une nouvelle politique du médicament qui sortira des logiques purement comptables et examinera avec beaucoup plus de discernement les médicaments réellement efficaces et inefficaces. Certains médicaments déremboursés pourront de nouveau être remboursés par la Sécurité Sociale au taux normal.
* Lutte active contre le gaspillage en mettant en place une procédure de vente au détail des médicaments prescrits et remboursés par la sécurité sociale.
* Gel du montant du forfait hospitalier et des taxes sur les mutuelles de santé
* Fermeture des petites structures nassurant pas une qualité de soin suffisante mais maintien des structures de taille moyenne : les méga-structures ne sont pas la solution miracle
Donner une place aux malades et à leurs proches, lutter contre Alzheimer
* Impliquer les malades, via les associations qui les représentent, dans les prises de décision qui les affectent : leur rôle doit en particulier être reconnu au sein de la Commission de la Transparence de la Haute Autorité de la Santé (HAS)
* Maladie dAlzheimer : laccent sera porté en amont sur leffort de recherche et une meilleure coopération entre recherche privée et recherche publique. Les économies réalisées grâce à la suppression de lAide Médicale dEtat seront affectées au suivi et à laccompagnement des malades et de leurs familles. Les médicaments anti-Alzheimer, même imparfaits, ne seront pas déremboursés.
Améliorer lefficacité du système de soins
* Réorganisation dans la concertation de la carte hospitalière et de lorganisation du travail au sein des hôpitaux : développement en particulier des maisons de santé qui pourront prendre en charge les « petites urgences » afin de désencombrer les services durgence.
* Mise en place du DMP (dossier médical personnalisé) à condition que toutes les conditions relatives à la protection des données et à leur confidentialité, notamment vis-à-vis des sociétés dassurance, soient garanties.
* Renforcement de la tutelle du ministère en charge de la Santé sur les Agences Régionales de Santé, afin dassurer une cohérence de la politique de santé sur lensemble du territoire national.
* Regroupement et gestion harmonisée des trois régimes spéciaux et de tous les régimes particuliers, dans le respect de leurs spécificités issues de lhistoire. Harmonisation des comptabilités départementales des organismes de prélèvement et de prestation des trois branches avec les méthodes comptables nationales de lACOSS.
* Desserrement du numerus clausus dans les facultés de médecine pour permettre de pourvoir les besoins médicaux avec du personnel français formé en France.
* Politique étrangère
- Europe
Depuis son origine, la construction européenne sest largement faite sans ou même contre les peuples européens. Depuis trente ans, les partis au pouvoir nous promettent une « autre Europe », moins bureaucratique, plus démocratique, plus sociale, plus compréhensible. Et pourtant, la réalité ne cesse de séloigner de cette Europe rêvée dont les Français entendent parler chaque campagne électorale. En effet, les forces non démocratiques qui sont aux commandes de lEurope de Bruxelles ont des intérêts et des conceptions en rupture totale avec les légitimes préoccupations et aspirations des peuples européens.
Analyse
LEurope sans les peuples
La construction européenne a souffert dès sa naissance « dun déficit démocratique ». Dans le but initial de la mettre à labri de tout aléa politique pour dégager un intérêt commun européen, la Commission, organe non élu, procure aux technocrates des pouvoirs considérables ainsi que le monopole de linitiative législative. 80 % au moins des lois et règlements nationaux dimportance ne sont que la transposition de ses normes et directives. Le même despotisme éclairé est appliqué à la Banque Centrale Européenne, dont les décisions monétaires simposent aux pays de la zone euro, qui sont devenus, au mieux, unijambistes en matière de politique économique.
Lélection des députés européens au suffrage universel na que très faiblement pallié ce manque de démocratie. Ce parlement reste, face à la Commission, doté de faibles pouvoirs. Le traité de Lisbonne a bien créé un droit de pétition à la condition de rassembler un million de signatures, mais la Commission dispose du droit discrétionnaire de prendre ou non en compte leur requête
LEurope contre les peuples
La CECA a, in fine, tué la sidérurgie européenne. La politique agricole commune (PAC) a marginalisé lagriculture européenne. Leuro et louverture des frontières à une concurrence déloyale ont détruit des millions demplois industriels, spécialement en France. La BCE a un objectif de lutte contre linflation, mais aucun objectif de plein emploi. Dès lors, les gouvernements ont tenté vainement de maintenir le niveau de vie en ayant recours à un endettement massif.
Mais linterdiction faite aux Etats de se financer auprès de leurs banques centrales a rendu cet endettement coûteux. En France, la charge de la dette sera comparable cette année au budget de léducation nationale. La BCE na pas le droit de prêter aux Etats, mais elle prête, à un taux dérisoire, aux banques, qui reprêtent, beaucoup plus cher, aux Etats !
LUnion européenne, asservie par sa dette et par leuro, est un instrument au service dune idéologie ultra-libérale mondialiste et des intérêts du secteur financier. Celui-ci voit la crise comme une formidable occasion de poursuivre à marches forcées la dissolution des nations dans un fédéralisme qui remettra entre les mains dexperts non élus le destin des peuples et donnera aux institutions des ressources suffisantes pour mettre en place un clientélisme.
Alors que les vices de leuro avaient été dénoncés et son échec annoncé dès avant sa naissance non seulement par le Front National mais par les meilleurs économistes, dont les Prix Nobel Milton Friedman et Maurice Allais, les européistes pensent tirer prétexte de cet échec, qui est leur échec, pour une intégration économique et budgétaire de la zone euro : comme toujours, léchec dune politique européenne doit être traité par plus de fédéralisme européen, comme les médecins de Molière traitaient lanémie de leurs patients par une bonne saignée
Ces élites sont prêtes à jeter en pâture de nouvelles victimes au nouveau Minotaure, à commencer par le peuple grec, pour sauver leuro jusquau dernier grec vivant. Elles tentent dempêcher tout débat sur le sujet. Mais la zone euro a la croissance la plus faible et le chômage le plus élevé du monde ! Les récessions y sont plus précoces et plus longues. Les milliards brûlés pour éteindre lincendie grec ne font quen alimenter le feu dès lors que la récession entretenue par une monnaie beaucoup trop forte pour son économie la plonge dans une spirale mortelle.
LEurope a perdu son semblant de légitimité démocratique, lorsque trois peuples ont voté contre le projet de Constitution européenne sans quaucune conséquence nen ait été tirée. Le peuple français a voté contre à 55% avec une participation de 70% et le peuple néerlandais a voté contre à 62% avec une participation de 65%. Ces deux peuples se sont vus imposés le Traité de Lisbonne par voie parlementaire. Quant au peuple irlandais, il a rejeté en 2008 le traité de Lisbonne, et sest vu prié de revoter en 2009, sous la menace dêtre privé de tout soutien européen au moment où les banques irlandaises avaient plongé le pays au cur de la crise financière.
La France est un des pays les plus pénalisés par cette Union européenne
La France ne bénéficie pas, comme le Royaume-Uni depuis 1985, dune réduction de sa contribution au budget de lUE. Elle est même le pays qui supporte la partie la plus importante du surcoût entraîné par ce régime de faveur accordé au Royaume-Uni (lAllemagne, les Pays-Bas, lAutriche et la Suède ayant obtenu la réduction de leur contribution à ce surcoût). Elle ne bénéficie ni des réductions forfaitaires de la contribution assise sur le revenu national (obtenues par la Suède et les Pays-Bas), ni des réductions de la contribution sur la TVA accordée à lAllemagne, à lAutriche, aux Pays-Bas et à la Suède.
La France est le deuxième contributeur net au budget de lUnion européenne, juste derrière lAllemagne. Mais, contrairement à cette dernière, elle ne bénéficie pas du marché intérieur et de leuro.
La France a été pénalisée par la politique monétaire européenne : dabord depuis 1983 par la surévaluation du franc maintenue par des taux dintérêt trop élevés, entrainant la perte de centaines de milliers demplois ; puis par leuro, le franc ayant été surévalué par rapport au mark lors de la fixation des parités de conversion. Depuis lintroduction de leuro, lAllemagne est le seul pays de la zone à avoir amélioré le solde de son commerce extérieur. Les balances commerciales de la France et de lItalie, excédentaires jusque là, sont désormais déficitaires.
La France est pénalisée par louverture totale des frontières, instaurée par les accords de Schengen, compte tenu de sa démographie (qui ne justifie pas une immigration massive) et de son système de protection sociale (qui joue le rôle de pompe aspirante).
Aujourdhui, la crise finale de leuro a largement commencé. Elle a déjà ruiné la Grèce et le Portugal, et menace sérieusement lItalie, lEspagne et la Belgique.
La France doit préparer, avec ses partenaires européens, le retour aux monnaies nationales, qui permettra deffectuer des dévaluations compétitives. Le couple franco-allemand peut jouer un rôle moteur pour sortir du marasme.
Positions
* Dans le cadre de larticle 50 du Traité de lUnion Européenne, il convient dinitier une renégociation des traités afin de rompre avec la construction européenne dogmatique en total échec. Il faut désormais jeter les bases dune Europe respectueuse des souverainetés populaires, des identités nationales, des langues et des cultures, et qui soit réellement au service des peuples par des actions concrètes.
* Un ministère des Souverainetés coordonnera la renégociation des Traités et la restauration de notre souveraineté nationale dans lensemble des domaines où elle a disparu.
* Aux termes de ce processus, il faudra :
- que la France retrouve la maitrise de ses frontières, de préférence au sein dune association libre dEtats européens partageant la même vision et les mêmes intérêts sur des sujets tels que limmigration ou les règles devant régir les échanges extérieurs et la circulation des capitaux ;
- que la France retrouve la maîtrise de sa monnaie et de sa politique monétaire ;
- que vienne la période des grands projets européens innovants, au service des peuples, bâtis à partir de partenariats volontaires, comme lont été Ariane ou Airbus décidés, faut-il le rappeler, en dehors des institutions communautaires ;
- que la contribution nette de la France au budget européen soit nulle, afin de dégager des marges pour le soutien notamment de notre agriculture.
- Politique étrangère
Ces dernières décennies, tous les gouvernements, les uns après les autres, ont contribué au déclassement européen et mondial de la France. Leur politique a mis en péril notre équilibre intérieur et notre sécurité extérieure. Elle a gravement compromis notre liberté. Elle a abaissé notre rang.
Nos adversaires politiques ont fondé leur action sur un contresens historique. Ils ont décrété, car prisonniers de leur idéologie mondialiste, que lhistoire nous emmenait vers un monde globalisé sans Etats dans lequel allait simposer universellement le « modèle occidental américain ».
Ils se sont trompés et leur erreur est lorigine même de notre déclin
De lAsie à lAmérique Latine, en passant par le monde musulman, un nouveau monde émerge, fondé sur laffirmation des identités et des souverainetés nationales.
Le retour de lAsie, en particulier, annonce la fin de la primauté de lOccident sur le monde. Nous marchons vers un monde multipolaire et nous devons nous en réjouir.
En conséquence, nos grandes orientations de politique étrangère doivent être refondées, et les clés de cette refondation se trouvent dans nos fondamentaux historiques, dans les constantes géopolitiques de la France.
Analyse
Trois mots clés sont la base de notre puissance, ceci depuis des siècles :
Souveraineté, équilibre et monde. France puissance souveraine, France puissance déquilibre, et France puissance mondiale. Or nos gouvernements ont fait le contraire : ils ont détourné la France de sa grande politique mondiale pour la rétrécir au seul horizon européen ; ils ont aligné la France sur les Etats-Unis au lieu de fortifier son rôle déquilibre entre les empires ; ils ont sacrifié notre souveraineté pour tenter de nous fondre dans un Empire européen privé didentité.
Le monde qui se prépare est sous le péril de guerres de grande ampleur. Dabord parce que les Etats-Unis, nacceptant pas de perdre la main sur lhistoire face à la Chine et la Russie, et confrontés au risque dun effondrement économique consécutif à la perte du statut de monnaie de réserve pour le dollar, seront peut-être tentés par la guerre pour sen sortir. Ensuite parce que la raréfaction des ressources stratégiques (énergétiques, minérales, alimentaires ) va exacerber la compétition entre les géants émergents, lInde et la Chine en particulier. Le dérèglement de tous les impérialismes, américain, islamiste, chinois est donc à prévoir dans les années à venir.
Dans ce contexte, et une fois de plus dans son histoire, la France sera amenée à jouer un rôle dexception. Elle pourra en effet contribuer à prévenir ces périls, en retrouvant sa vocation de puissance déquilibre.
Notre projet de politique étrangère est tout à la fois un projet de puissance pour la France et de paix pour le monde. Nous voulons refonder linfluence de la France dans le monde sur sa capacité à apporter la paix et prévenir les conflits de demain. Mais cela ne sera possible que si nous restaurons la crédibilité de nos outils de puissance, outils diplomatique et militaire.
Ce qui différencie fondamentalement et radicalement notre projet de politique étrangère avec celui de tous nos adversaires, sans exception, tient à deux choses :
1. Leur résignation leur fait croire que la France na plus davenir et quelle doit se fondre dans un bloc euro-atlantique ; nous pensons exactement le contraire : la France naura davenir quen sextirpant de la logique euro-atlantique.
2. Leur résignation leur fait croire que la guerre est inéluctable et que nous devons nous abriter derrière lAmérique. Là encore nous pensons exactement le contraire : aucune guerre nest inéluctable, tout dépend de nous, et si elle éclatait dans un contexte euro-atlantique, nous serions la première des cibles et la plus vulnérable.
Pour sortir de « linéluctable » programmé par nos « élites » résignées, et qui peut conduire au chaos, nous proposons une rupture forte.
La politique est aussi lart du possible. Cette rupture nest pas seulement souhaitable. Elle est possible justement parce que nous ne sommes pas les seuls à la souhaiter, loin sen faut. Dautres pays la souhaitent et cest avec eux que nous voulons reconstruire lavenir.
Positions
* Nous proposons ici 11 axes de politique étrangère qui modifieront en profondeur le destin de notre pays et rendront possible son retour au premier plan :
Lavènement dune Europe des Nations, une sortie du commandement intégré de lOTAN et loffre faite à la Russie dune alliance stratégique poussée, fondée sur un partenariat militaire et énergétique approfondi, le refus de la guerre dingérence et le soutien au droit international.
Conjointement, la proposition faite à lAllemagne de sassocier pour former une alliance trilatérale Paris-Berlin-Moscou.
* La proposition de la formation dune Union paneuropéenne (des Etats souverains) incluant la Russie et la Suisse et respectant le statut de neutralité, le droit national, la fiscalité nationale La Turquie ne serait pas associée à ce projet.
* La renégociation de tous les partenariats économiques avec les pays du Maghreb sur la base dun arrêt des flux migratoires.
* Une grande politique de la mer, avec la création dun Conseil stratégique permanent de la mer, visant à faire de la France, et en sappuyant sur les atouts que nous procurent nos territoires doutre-mer, une puissance de médiation des conflits de souveraineté maritime, et une puissance dinnovation dans le domaine de la recherche maritime (Arctique, Antarctique, ressources énergétiques et alimentaires de demain ).
* Une grande politique de développement de lAfrique. LAfrique est aujourdhui abandonnée aux puissances émergentes, la Chine, lInde, le Brésil et même la Russie qui revient. Nous voulons rompre avec la France-Afrique corruptrice et poser les bases dune politique africaine fondée dune part sur un respect réel des souverainetés nationales africaines, dautre part sur un soutien fort par lEtat français des investissements privés français en Afrique en échange dune inversion des flux migratoires.
* Nous devons ensuite promouvoir la langue française dans le monde. Nos gouvernements ont tout lâché sur la francophonie. Ils nont jamais considéré celle-ci comme une uvre sérieuse. Or langlais nest jamais la première langue mondiale que parce que les Etats-Unis sont la première puissance mondiale.
Langue et puissance vont ensemble. Le combat pour la langue française, sur tous les continents, participe de la restauration de notre influence. Les Chinois ouvrent des Instituts Confucius en Afrique. Ils ont compris lenjeu de la compétition des langues au XXIe siècle. Aujourdhui les cours de français ne sont accessibles, dans les centres culturels et alliances françaises, quaux enfants étrangers riches. Cette situation doit changer. Une politique de promotion de la Francophonie digne de ce nom avec un réengagement des politiques bilatérales de soutien à la langue française sera conduite.
Les sommets de la Francophonie (multilatérale) redeviendront un levier de notre politique étrangère, à linstar du Sommet Chine Afrique que Pékin a initié en 2006.
* Une politique asiatique volontariste. La France est en retard en dehors de son champ dinfluence historique (ex-colonial). Mis à part la Chine, notre absence en Asie est criante. Nous devons nous renforcer en Inde, en Indonésie, en Malaisie La formation de diplomates spécialistes de lAsie et le renforcement de notre projection dans ces pays seront parmi nos priorités de politique étrangère.
* La restauration dune politique arabe de la France. Les guerres dIrak et les révolutions arabes auront eu progressivement raison de notre influence dans le monde arabe. Le Quai dOrsay se targue aujourdhui de notre partenariat avec le Qatar. Certes le Qatar est très riche en gaz et développe sa propre influence dans le Golfe et au-delà, mais notre politique arabe ne saurait se réduire à ce petit émirat !
La restauration de notre politique arabe passe dabord par la restauration de notre politique déquilibre au Proche-Orient : Si nous soutenons la formation dun Etat palestinien, il nen demeure pas moins que Israël doit être assuré dune existence indiscutable et dune sécurité garantie. Dans le même temps, nous ferons connaître notre ligne rouge: la France ne discutera ni négociera avec aucun gouvernement pratiquant ou soutenant des groupes pratiquants le terrorisme, quelle que soit la cible (Europe, Etats-Unis, Israël, Russie ). En la matière, la France ne se fiera quà ses propres critères dévaluation (nos services secrets) et non aux évaluations étrangères qui firent souvent lobjet de désinformation (souvenons-nous des Etats-Unis avec lIrak).
* Une puissance déquilibre et de médiation. Dans lensemble des confrontations duales (Etats-Unis contre Chine, Chine contre Inde, Inde contre Pakistan, Iran contre Arabie Saoudite, Venezuela contre Etats-Unis ) nous nous efforcerons de jouer un rôle déquilibre et de médiation. Cest ainsi que la France, se rendant utile à la paix du monde, verra son influence et son prestige augmenter.
* La lutte contre le terrorisme international. Elle doit reposer sur la réalité, à savoir que le phénomène du terrorisme qui a été pensé jusquici comme un produit extérieur aux Etats, résultant de loppression et de la misère, nest en réalité que le prolongement obscur, de la politique de certains Etats. Exécuté par des groupes en apparence en rupture avec les Etats, les terrorismes, sont lémanation dappareils militaires parallèles. Forts de cette nouvelle approche fondée sur la réalité du monde, nous redéfinirons notre politique de lutte contre le terrorisme.
* La crédibilité de la puissance au service de ce programme
Cette grande politique mondiale de la France ne sera possible que par la restauration de notre puissance économique (voir notre projet économique) et par la restauration de notre crédibilité de puissance.
La crédibilité de puissance repose sur deux outils, loutil diplomatique et loutil militaire.
* Notre outil diplomatique
Année après année, notre outil diplomatique, le deuxième derrière les Etats-Unis, a été sérieusement affecté par le « tout Europe » et lérosion des budgets.
Nombreux sont les pays où nous avons vendus, ou sommes en train de vendre un bâtiment souvent dune valeur historique exceptionnelle, qui abritait ou abrite encore, au coeur dune capitale, notre consulat ou notre ambassade. Le phénomène de liquidation du patrimoine immobilier national, que nous connaissons sur le territoire national, se produit aussi à lextérieur de notre territoire, mais les Français ne le savent pas.
Or conserver ce patrimoine participe de notre prestige à létranger ! Il est certes plus difficile de protéger un bâtiment du XVIe siècle, lové au coeur dun centre-ville historique, quun cube de béton posé dans une périphérie quelconque et ceinturé dautres blocs de béton. Mais nous ne sommes pas les Etats-Unis, et laffichage de la civilisation française, du goût, des arts, participe directement de notre influence.
* Au-delà du patrimoine immobilier, cest bien évidemment le patrimoine humain du Quai dOrsay quil faut préserver et renforcer. Notre tradition diplomatique est grande, nos écoles dorientalistes précieuses. Mais nous devons compléter leur formation dune approche plus audacieuse et anticipatrice que la seule diplomatie. Nos diplomates doivent devenir des acteurs de la guerre économique, de la guerre de linformation, capables de développer et projeter dans laction une pensée géopolitique, en sappuyant sur des réseaux locaux solidement formés au cours des années. Nous devons revoir notre approche de la pratique diplomatique, sans doute laisser nos diplomates plus longtemps en poste pour simprégner davantage du pays et y tisser des réseaux performants, tant dans le domaine politique quéconomique.
* Nous remettrons sur pied, en nous appuyant sur les atouts de la formation diplomatique actuelle (son goût pour la connaissance, les langues rares etc.), une diplomatie daction capable de mieux anticiper les crises géopolitiques et dinfluer sur leur déroulement dans le sens de nos intérêts nationaux et ceux de nos partenaires européens.
* Redressement économique et social
- Agriculture
Dans un monde où saccroissent de manière exponentielle le nombre dhumains (7 milliards en 2011 et 8.3 milliards en 2030), et les déséquilibres alimentaires, lagriculture est plus que jamais un secteur stratégique vital pour lindépendance nationale, au même rang que lénergie. Mais contrairement à ce quil en est pour sa politique énergétique, la France a perdu presque totalement la maîtrise de sa politique agricole.
Pourtant, contrairement à bien des nations, la France dispose en la matière datouts extraordinaires : richesses naturelles, savoir-faire humains, exceptionnelles qualité et sécurité des produits. Son agriculture devrait être garante de son indépendance alimentaire et la filière agro-alimentaire jouer un rôle positif croissant dans son commerce extérieur, spécialement au vu de la tendance des décennies à venir, qui verront exploser la demande alimentaire mondiale, en quantité comme en qualité.
Analyse
Avec la dérive progressive de la PAC, avec les élargissements successifs de lUnion européenne, et encore plus depuis 2010 avec le traité de Lisbonne, la France a perdu toute maîtrise de sa politique agricole, puis de ses échanges de produits agro-alimentaires, au profit dune Europe à la fois bureaucratique et gagnée par la doctrine ultra-libérale mondialiste, composée de pays aux intérêts parfois divergents, et dès lors incapable de sopposer efficacement à lemprise croissante de la finance et des marchés.
La France ne peut continuer à abdiquer sa souveraineté dans ce secteur sans mettre gravement en péril lintérêt national. Puisque lEurope de Bruxelles nest pas capable de saffranchir du carcan mondialiste, nous devons en tirer les conséquences.
Après avoir rappelé que largent versé aux agriculteurs par lintermédiaire de la PAC est largent des Français (20 milliards deuros versés chaque année à lUnion européenne qui nous en rend 13, aides agricoles comprises), lon ne peut que constater une réalité de plus en plus alarmante : baisse sur longue période du revenu moyen des agriculteurs (en dépit de la diminution vertigineuse du nombre dexploitations et de laugmentation de leur taille moyenne), volatilité croissante des prix et insécurité économique insupportable en résultant pour les producteurs, inégalités croissantes de revenus entre agriculteurs, tout comme entre ces derniers et le reste des Français, écarts croissants entre prix à la production et prix payés par le consommateur, niveau scandaleux des retraites agricoles, pénalisées par le déséquilibre démographique qui est le revers des gains de productivité.
Quelle autre catégorie sociale tolérerait un tel appauvrissement au long cours, une telle instabilité de son revenu, une telle confiscation du fruit de son travail, de ses gains de productivité, de ses efforts dadaptation et de modernisation, un tel manque de reconnaissance de sa contribution au bien-être national, à lentretien des territoires et à la beauté des paysages, et une telle inflation, enfin, des règlementations et des procédures administratives pesant sur son quotidien?
De son côté lOMC, organisme poussant à la libéralisation totale des échanges, qui ne reconnaît pas les enjeux spécifiques de lagriculture, souvent arbitrés en faveur dintérêts purement financiers. Même chose pour le G20, comme la confirmé la déclaration sur la volatilité des prix agricoles rédigée en juin 2011 par les ministres de lagriculture, qui a pris position pour « une gouvernance internationale du commerce agricole en faveur de marchés agricoles mondiaux ouverts ».
Les gouvernants et les partis au pouvoir depuis 30 ans sont bien forcés de reconnaître ce bilan cruellement négatif, mais demeurent incapables denvisager la rupture nécessaire.
Tout comme ils nous promettent depuis 30 ans une « autre Europe », ils nous promettent pour après 2012 une « autre PAC ». Pour justifier du passé, ils prétendent que « sans la PAC ce serait encore pire » ou que « lagriculture française est bénéficiaire nette de la PAC ». Ils oublient que la France est contributrice nette au budget de lUnion européenne à hauteur de plus de 7 milliards par an. Ils oublient également quil faut mettre au passif de lEurope la mise en concurrence sauvage de nos agriculteurs avec les producteurs du monde entier, le productivisme effréné inscrit dans les traités européens et ses conséquences environnementales et humaines, (on notera laugmentation importante des cancers et des suicides dagriculteurs) le poids de contraintes administratives complexes et de contrôles tatillons, les ravages de leuro, monnaie surévaluée qui, combinée à des charges de production trop lourdes (que Bruxelles interdit à lEtat français de compenser), pèse mortellement sur la compétitivité des exploitations françaises.
Après le démantèlement programmé des quotas laitiers décidé en 2008, le projet de réforme de la PAC prévu par la Commission pour 2013 est encore moins favorable à lagriculture européenne, spécialement à celle de la France : même si cette dernière obtenait le maintient de lenveloppe globale de la PAC (ce qui est loin dêtre assuré) un redéploiement aura nécessairement lieu au profit des nouveaux Etats-membres.
Malgré le productivisme imposé par la PAC, la balance commerciale agricole européenne est devenue durablement déficitaire en raison notamment des importations massives de blé et de soja, et lEurope perd des parts de marché au niveau mondial ; cependant, le projet de la Commission fait largement limpasse sur cette situation et sur le défi que représente lexplosion annoncée de la demande alimentaire mondiale.
La remise en cause globale par la France de la logique européenne actuelle libérera donc dimportantes marges financières pour notre pays : puisquil nest pas possible de trouver dans ce cadre européen un équilibre préservant son intérêt stratégique davoir une agriculture forte, la France devra en venir durablement à une politique agricole nationale. Lexemple de pays voisins non membres de lUE, telles que la Norvège ou la Suisse, montre quune politique agricole nationale ambitieuse est parfaitement possible, pour le bien de tous les citoyens.
Positions
La France abandonnera la PAC au bénéfice de la PAF (Politique agricole française) permettant un développement stratégique plus justement réparti entre petites et grosses structures agricoles.
Pour cela, la France adoptera cette politique agricole nationale ambitieuse financée par la réduction de sa contribution globale au budget européen, dans le cadre de la renégociation des traités européens qui sera entreprise dès 2012.
Cette « nationalisation » de la politique agricole dans le cadre dune loi de programmation pluri-annuelle mettant en uvre une vision à long terme de nos ambitions collectives pour lagriculture française, aura pour premier objectif la stabilisation des prix des matières premières agricoles, qui donnera aux agriculteurs une visibilité à moyen terme leur permettant de prendre des décisions dinvestissement.
Cette politique visera également à promouvoir une agriculture raisonnée, en équilibre entre les techniques et le respect de la nature, maîtrisant au mieux les apports chimiques et les innovations ayant fait la preuve de leur innocuité, planifiant lamélioration des sols et optimisant la gestion des ressources et besoins en eau.
La productivité dynamique peut aller de pair avec une sécurité sanitaire exigeante dont les agriculteurs, premières victimes de labus des pesticides, seront les premiers bénéficiaires.
La réduction de la bureaucratie agricole et la simplification des procédures et des contrôles permettront de faire des économies budgétaires, ainsi que dalléger les contraintes administratives déraisonnables pesant sur les agriculteurs.
Nous devons permettre à la collectivité nationale de reconnaître et de rétribuer la contribution des agriculteurs à la qualité de vie de la communauté nationale
Dans le cadre de la préparation de la loi de programmation, sera organisée une Conférence nationale des finances agricoles qui devra évaluer cette contribution : valeur des services écologiques rendus (entretien des paysages, de la biodiversité ), valeur de la sécurité et de lindépendance alimentaires, montant de la confiscation nationale des gains de productivité des agriculteurs, montant de la rupture dégalité des agriculteurs devant les charges publiques. Les mesures de compensation comprendront notamment :
* La création dune Caisse de compensation et damortissement de la dette paysanne en vertu du principe de rétablissement de légalité devant les charges publiques.
* La création dun Fonds dintervention pour la campagne afin de revaloriser les zones rurales en difficulté et de réduire les inégalités entre les territoires, notamment sur le plan des services publics.
* La création dun Conservatoire du patrimoine viticole et le refus des plans darrachage de vignes demandés par lUnion européenne.
* Un programme daide à linstallation des jeunes agriculteurs [110 millions]
* La revalorisation des retraites agricoles, spécialement pour le conjoint survivant. La retraite agricole minimum sera fixée à 85% du SMIC.
Lagriculture française bénéficiera dune loi Achetons français qui obligera les administrations dEtat et les administrations des collectivités territoriales, ainsi que les cantines et restaurants dentreprise, à se fournir prioritairement en denrées alimentaires produites en France
Lexcellence de la recherche agronomique française doit être renforcée et remise au service des agriculteurs (amélioration des sols) et des consommateurs.
Le droit des agriculteurs à ressemer leur propre récolte et à en disposer doit être sanctuarisé.
Les mesures favorisant un partage de la valeur ajoutée plus favorable aux producteurs seront considérablement renforcées, notamment par la régulation et la simplification des circuits de distribution et la régionalisation des achats publics (au moyen dune modification du Code des marchés publics), ainsi que par la promotion des systèmes coopératifs entre producteurs
Une lutte renforcée contre les ententes entre centrales dachat et les abus de position dominante de la grande distribution sera menée, grâce à un renforcement des moyens de lAutorité de la Concurrence à laquelle la loi fixera en outre une mission plus ambitieuse et ladoption enfin- dune loi sur les recours collectifs.
Toute tentation des institutions européennes daccepter dans le cadre de lOMC de nouvelles réductions des tarifs douaniers, du soutien interne, des subventions à lexportation ou de la protection des indications géographiques rencontrera demblée lopposition de la France. La spécificité de lagriculture doit être reconnue au sein de lOMC ou alors lagriculture européenne (ou, à défaut, française) doit sortir du champ de lOMC.
Pour garantir la sécurité alimentaire, les importations en Europe doivent être soumises aux mêmes contraintes phytosanitaires que celles imposées à nos paysans producteurs. Cette exigence sera imposée par lintermédiaire des droits de douanes.
Le patriotisme agricole sera la règle, dans le but de garantir lintérêt stratégique vital que constitue lindépendance alimentaire de la France. Les importations doivent se limiter aux produits pour lesquels notre pays nest pas autosuffisant.
Un mécanisme de soutien interne doit être rétabli pour garantir aux agriculteurs des prix minimums et stables.
Lemprise de la finance sur le marché des matières premières agricoles doit être limitée notamment par la restriction des opérations purement spéculatives, la lutte contre la manipulation des marchés et la mise en uvre de moyens publics de régulation des prix (stocks dintervention).
Pêche et Conchyculture
Pêche
Gérée à léchelon européen, la pêche professionnelle française subit la multiplication de directives qui ont pour principal objectif la diminution accélérée de la flotte. Labsence de perspectives et la gestion aléatoire des ministères successifs découragent linitiative et linvestissement. Les mesures mises en place pour faire face à laugmentation des prix du gazoil sont insuffisantes. Lempilement de normes inadaptées et le vieillissement des navires augmentent les risques daccident dans une profession qui reste lune des plus dangereuses. La situation des matelots de la grande pêche est alarmante : conditions de travail extrêmes, salaires bas et précarité sont autant de tabous que les autorités politiques et professionnelles se refusent à aborder.
La réforme actuelle de la Politique commune de la pêche menace directement la survie de la flotte artisanale française. Linstauration de quotas cessibles (QIT pour Quotas Individuels Transférables) mènera inéluctablement à laccaparement des ressources halieutiques par une poignée de multinationales. Notre littoral, nos ressources naturelles et lavenir dune centaine de ports et de dizaines de milliers demplois appartiennent à tous les Français et nont pas à être privatisé au profit dintérêts purement commerciaux. Cette libéralisation est imposée par la Commission Européenne au nom de la préservation des ressources. Un argument des plus contestables quand on sait que cette nouvelle Politique commune de la pêche devrait aboutir au démantèlement des unités artisanales actuelles et à la disparition dune partie des savoirs faire les plus respectueux de lenvironnement, tant du point de vue du bilan carbone que de la gestion des fameuses ressources. Cette réduction draconienne et injustifiée de la flotte artisanale côtière aura un coût social très lourd en privant des milliers de marins et de mareyeurs de leurs emplois. Des emplois que quelques gros armateurs concentrés dans moins de dix ports seront bien incapables de fournir.
Nous sommes persuadés que la pêche professionnelle est vitale à léquilibre de notre littoral. Une gestion responsable des ressources halieutiques est tout à fait compatible avec la préservation de notre flotte de pêche. Ce défi ne peut être relevé quen encourageant linitiative, la modernisation des navires et lamélioration des techniques de capture, et non en envoyant à la casse des centaines dunités pour concentrer le secteur aux mains des multinationales de lagroalimentaire et de la distribution. En conséquence, nous rejetons en bloc lintégralité de la Politique commune de la pêche telle quactuellement négociée. Le système des quotas en vigueur, adossé à une conception libérale du partage des ressources, ne permet pas un suivi adéquat des stocks disponibles car il est appliqué à des zones trop vastes et manque totalement de souplesse. Nous entendons lui substituer un système basé sur la saisonnalité et la sélection des modes de captures, plus simple à mettre en uvre, à faire évoluer et, surtout, moins contraignant pour les marins pêcheurs. Nous souhaitons gérer intégralement à léchelon national notre Zone économique exclusive (ZEE) et revenir à des accords bilatéraux quant au partage des autres zones de pêche, situées hors de notre ZEE, sur lesquelles les équipages français sont traditionnellement présents.
Conchyliculture
La conchyliculture est une autre activité traditionnelle de nos côtes. Ce secteur subit depuis plusieurs années des difficultés principalement liées à des problèmes sanitaires (surmortalité des huitres, pollution des eaux et prolifération des algues vertes). Il est urgent de mettre en place un plan daide direct aux producteurs efficace, sous peine de voir disparaître un tiers des producteurs dans les années à venir.
- Dette
Le poids de la dette publique en France est devenu insupportable, fruit de trois décennies de dérives, de la crise financière et européenne ouverte en 2008, dune dépendance inadmissible vis-à-vis des marchés financiers et dune gestion calamiteuse des finances publiques dans les cinq dernières années. Sous la pression grandissante des marchés et des agences de notation, cest la souveraineté de la France qui est menacée. En 2012, la maîtrise de notre dette est un impératif national urgent, qui rend nécessaire une rupture avec les politiques passées dirresponsabilité.
Analyse
* La dette publique de la France avoisinera fin 2011 1700 milliards deuros soit 85% de la richesse nationale produite chaque année. Fin 2010, elle représentait 59000 par ménage. Fin 2012, elle devrait approcher 1800 milliards deuros.
* Le quinquennat de Nicolas Sarkozy marquera un record historique pour laccroissement de lendettement public. Fin 2006, la dette atteignait déjà 1150 milliards deuros, soit 64% du PIB. En cinq ans, la dette a donc été accrue de plus de 500 milliards deuros soit +47%. Le Président sortant restera comme « le Président de la dette ». La crise explique bien entendu une partie de cette dérive sans précédent, mais elle est loin de tout expliquer. La Cour des Comptes a souligné la mauvaise gestion des deniers publics par Nicolas Sarkozy : le déficit structurel (5% du PIB en 2010), non lié à la crise, représente deux tiers du déficit actuel et provient directement de la politique irresponsable menée en 2007 et 2008 qui a baissé les recettes de lEtat sans baisser significativement ses mauvaises dépenses et qui a laissé les collectivités territoriales dépenser toujours plus.
* Lendettement de la France est un péril national. Sans changement de cap vigoureux et sans efforts dans la durée, la dette publique atteindra mécaniquement 110% du PIB en 2020 soit le niveau actuel de la dette des pays en crise comme lItalie. La France est dans une situation de grande vulnérabilité vis à vis de ses créanciers. Les institutions financières françaises ont délaissé le placement de lépargne des Français vers la dette de lEtat. En 2011, la part de notre dette détenue par des étrangers atteint 67%, ce qui rend la France particulièrement vulnérable à une crise de la dette externe.
* La reprise en main des finances du pays passe par une politique responsable de la dépense publique : réduction de la mauvaise dépense, préservation de la bonne dépense utile et efficace. Nicolas Sarkozy sest attaqué aveuglement à la bonne dépense publique par une politique comptable à courte vue (école, sécurité, justice, défense, santé) alors quil faut au contraire la protéger en priorité parce quelle assure le bien-être des Français, notre prospérité et notre avenir. En revanche, la mauvaise dépense publique devra enfin être combattue sans faiblesse.
* Pour recouvrer sa souveraineté financière, la France doit cesser dêtre dépendante des banques internationales et des marchés financiers pour son financement. Depuis une loi de 1973, confirmée par les Traités européens depuis Maastricht, notre pays na plus la possibilité demprunter directement à taux très bas à la Banque de France comme cela se pratique dans de nombreux pays du monde dont les Etats-Unis et le Royaume-Uni (dans ce dernier pays, la Banque dAngleterre détient 25% de la dette publique). Fruit dune idéologie périmée, cette interdiction du financement monétaire de la dette renchérit la charge dintérêts de la dette et place lEtat dans la dépendance exclusive de ses créanciers privés, de surcroît largement étrangers.
* Pour reconquérir lépargne nationale, lEtat doit inciter fortement les institutions financières à allouer en priorité lépargne à long terme des Français à la dette publique. La détention domestique de la dette constitue une protection très efficace contre une crise brutale de la dette, comme le montre le cas du Japon (92% de la dette est détenue par les épargnants domestiques). La France jouit dun fort taux dépargne (16% du revenu disponible brut des ménages soit plus de 200 milliards deuros par an) qui doit être mobilisé en soutien de notre indépendance nationale.
* La refondation de notre croissance, condition indispensable à un désendettement dans la durée, reposera sur la politique volontariste de souveraineté monétaire retrouvée, de réindustralisation et de protection aux frontières qui sera mise en uvre.
Positions
* La maîtrise dans la durée de lendettement public sera inscrite dans une loi cadre qui instaurera à terme lobligation dun déficit structurel égal à zéro afin quaucune mesure budgétaire ne soit gagée par la croissance.
* Le monopole des marchés financiers et des banques en ce qui concerne le financement de nos emprunts sera supprimé et la possibilité pour la Banque de France de détenir des titres de la dette publique sera rétablie.
* Un plan daction volontariste sera mis en uvre pour identifier et réduire drastiquement les dépenses inutiles et néfastes pour le pays : fraude sociale et fiscale, niches fiscales inefficaces (comme la niche dite « Copé » au bénéfice des grands groupes), coûts de la décentralisation, poids de limmigration incontrôlée sur les budgets sociaux.
* Une réforme fiscale de grande ampleur sera mise en uvre dans les premiers mois du quinquennat et restaurera légalité des Français devant limpôt et une répartition juste des efforts nécessaires au redressement entre petites et grandes entreprises.
* Lallocation privilégiée de lépargne des Français à la dette publique sera encouragée par des mesures fiscales et réglementaires et la Banque de France prendra des mesures similaires en direction des banques et des assurances.
- Emploi, artisanat et commerce
Dans le cadre de la politique de restauration de lemploi et du pouvoir dachat, il convient de donner, aux côtés des PME, une priorité absolue au développement des artisans et des commerçants qui sont créateurs nets demplois alors que les grandes sociétés et la grande distribution non seulement nen créent guère, mais les délocalisent ou les détruisent.
La valorisation de lartisanat et du commerce ne vise pas que des objectifs économiques. Cest aussi un moyen de reconnaître limportance sociale considérable de cette activité. Dabord parce quelle place lhomme, sa créativité, son amour du travail bien fait, le principe de la transmission du savoir-faire ou du patrimoine personnel au cur de lactivité économique. Ensuite parce quelle contribue à la perpétuation de traditions qui sont intimement liées à lhistoire des villes et des campagnes françaises, véritables symboles de lart de vivre français et du raffinement de notre civilisation. Enfin parce que lartisanat et le commerce sont des vecteurs irremplaçables de lien social, notamment dans les zones rurales, et sont indispensables aux conditions de vie des personnes âgées notamment.
Analyse
Les artisans et commerçants sont environ 1,3 million et génèrent environ 20% du PIB. On estime quils représentent environ 3,1 millions demplois. En sept ans, lartisanat a créé 430 000 emplois salariés, soit 25% du total des emplois créés en France durant la même période. Environ 200 000 apprentis sont formés aux métiers de lartisanat chaque année, et 80% dentre eux ont un emploi à lissue de leur formation. La plupart des branches de lartisanat possèdent encore un potentiel dembauche extrêmement important, évalué à plus de 150 000 emplois. Si chacune des TPE embauchait un salarié le problème du chômage serait pratiquement résolu. Mais la création demploi est entravée en raison de causes conjoncturelles et structurelles qui saggravent depuis 2007. Le déploiement de lidéologie néo-libérale et mondialiste, et sa conséquence la crise financière, limposition de leuro, ont eu des effets désastreux, et qui pèsent chaque jour davantage sur les TPE, comme pour les autres acteurs économiques de plus grande taille.
Par exemple, la hausse des coûts et notamment des prix fournisseurs est en tête des principales difficultés rencontrées par les PME depuis septembre 2010. En effet, les dirigeants ont dû déjà réduire leur marge tout au long de lannée 2010 afin de ne pas licencier : il leur sera difficile de les abaisser davantage, celles-ci étant les plus faibles enregistrées depuis 10 ans.
A linstar des PME, les artisans et commerçants subissent par ailleurs une complexité administrative, sociale et fiscale inimaginable. Le chiffre de 10 000 obligations différentes avait été recensé en son temps par Eric Woerth, sans quaucune action ne soit mise en place pour régler ce problème. Une TPE de moins de 5 salariés doit en moyenne chaque année établir 38 déclarations, échanger avec 8 organismes différents et réaliser 30 actes de paiement.
Malgré les efforts daccompagnement à la création et à la reprise dentreprise des différents réseaux daide et de soutien (Chambres de commerce, associations, etc.), la France continue de souffrir de mauvaises performances en la matière que la création du statut dauto-entrepreneur ne fait que masquer. Ainsi, en 2011, plus de la moitié des créations dentreprises recensées par lINSEE sont en réalité des auto-entreprises qui relèvent bien souvent de créations fictives dentreprises sans viabilité. Même en intégrant les auto-entreprises, lINSEE révèle ainsi que sur les douze derniers mois, le nombre de créations dentreprises a baissé de 12%. Les taux déchec à 3 ou 5 ans restent par ailleurs très élevés, ce qui signifie que la viabilité à long terme des entreprises nouvellement créées et leur concours à lemploi continuent dêtre très insatisfaisants.
Positions
* Le bénéfice des mesures générales
Lartisanat et le commerce bénéficieront en premier lieu des mesures de redressement de léconomie. En particulier, la politique menée en faveur du pouvoir dachat et de lemploi aura un impact favorable sur le recours des Français aux artisans et aux commerçants.
Les TPE bénéficieront de nombre des mesures prises en faveur des entreprises de plus grande taille dans le cadre de la politique « les PME/PMI dabord ». Soumises à des problématiques assez proches, les TPE profiteront notamment :
- de la Grande Réforme de Simplification (simplification des normes, dématérialisation, carte didentité numérique, simplification du bulletin de salaire) qui sappliquera à toutes les entreprises,
- des mesures prises en faveur du financement des entreprises,
- de la loi Achetons français qui favorisera toutes les productions françaises, y compris au niveau très local (fournitures des collectivités en prestations de service et biens de consommation courante).
* Amélioration de la position concurrentielle des petites entreprises face à la grande distribution
Une véritable politique de valorisation culturelle de lartisanat sera menée en France. Les Chambres de Métiers et de lArtisanat seront invitées à faire découvrir aux élèves, collégiens et lycéens les vertus de lartisanat, sa contribution à léconomie nationale, lintérêt et la diversité de métiers trop méconnus. Une véritable ouverture de lécole aux métiers de lartisanat est en effet indispensable, tant pour renforcer limage du secteur que pour susciter des vocations.
Une action sera engagée par lEtat au niveau des centrales dachat pour rétablir un équilibre entre le commerce indépendant et la grande distribution. Les liens dexclusivité entre centrales dachat et grands distributeurs seront interdits. Des sanctions pénales effectives en matière dententes seront prévues. Les actions de groupe seront autorisées.
La priorité sera donnée dans le cadre de la politique daménagement du territoire et de la ruralité au maintien et au développement du petit commerce en zones rurales. Les communes se verront incitées à mettre en place des dispositifs daide à linstallation de cafés et de commerces dalimentation.
* Apprentissage
Parce quil est le meilleur outil de formation et un puissant vecteur dinsertion dans lartisanat, lapprentissage sera valorisé dans le cadre de la réforme de lenseignement professionnel que nous engagerons. Lobjectif sera de passer à la fin du quinquennat à environ 700 000 apprentis contre 500 000 aujourdhui (en Allemagne, on compte 1,5 millions dapprentis). La suppression du collège unique et la valorisation des filières professionnelles participeront de cet effort : lorientation vers les filières professionnelles sera en effet accrue. Dans le cadre de cet enseignement professionnel, on veillera à une formation de qualité sur les savoirs de base (lecture, écriture, calcul) dans la mesure où lillettrisme des apprentis est un phénomène croissant qui inquiète les artisans en accueillant.
LEtat invitera les régions à renforcer leurs efforts financiers en faveur de lapprentissage.
* Labaissement à 14 ans de lâge plancher pour pouvoir bénéficier dun contrat dapprentissage sera décidé.
* Le soutien à la création dentreprise
Lesprit dentreprise fera lobjet dune place plus importante dans les programmes scolaires des collégiens et lycéens. Dans le cadre des cours de géographie au collège et des cours de sciences économiques et sociales au lycée, on insistera sur la contribution des petites entreprises à la vitalité économique du pays et lon valorisera lesprit dentreprise. Comme indiqué ci-dessus, lartisanat devra faire lobjet de présentations de métiers directement par les professionnels du secteur.
Le financement des petites entreprises sera amélioré :
Des incitations fiscales seront développées au profit des particuliers de manière à multiplier le nombre de « business angels » (bien moins nombreux que dans les pays anglo-saxons) et leur capacité dinvestissement individuel (pertes éventuelles dues à des participations infructueuses dans des entreprises nouvelles partiellement défalquées de la base imposable de lIRPP).
Le nombre de fonds damorçage et de post-création, spécialement pour les entreprises innovantes, sera accru, notamment en obligeant les compagnies dassurance à investir dans des fonds spécialisés.
- Emploi, réindustrialisation et PME/PMI
La France nest pas condamnée à la fatalité du chômage de masse et de la précarité de lemploi. Elle peut y échapper en tournant le dos aux politiques dabandon de notre industrie et de nos PME/PMI menées depuis des décennies par lUMP et le PS sous légide de lUnion européenne. Pour empêcher les délocalisations et permettre un véritable développement du tissu national dentreprises, il faut une action stratégique volontariste dun Etat fort aux marges daction retrouvées, capable de réarmer la France dans la mondialisation. Lemploi dépend dabord de la vitalité de nos petites et moyennes entreprises. Les PME et les PMI (en voie de disparition), fer de lance de lactivité économique et de lemploi, méritent un traitement plus favorable qui remette lentreprise, lentrepreneur et le salarié au cur de la vie économique du pays.
Analyse
* Un chômage devenu endémique
Léchec de Nicolas Sarkozy dans la lutte contre le chômage, la défense de notre industrie et de nos PME/PMI est complet. Depuis 2007, le chômage sest accru de 25% en passant de 2,4 millions à presque 3 millions de chômeurs (de 8% à 9,5%) en dépit dune hausse sensible des départs à la retraite. Le chômage touche une génération perdue de 440 000 jeunes de moins de 25 ans et 570 000 personnes de plus de 50 ans. Le chômage de longue durée touche 1,6 millions de personnes.
* Le chômage comme frein au développement économique et social
Le chômage de masse qui frappe la France depuis maintenant plus de 30 ans a des conséquences désastreuses qui débordent largement le champ économique : il alimente le sentiment de déclassement minant les catégories populaires et les classes moyennes, il est un puissant facteur de désintégration sociale et damenuisement de la valeur travail, il influe négativement sur lesprit entrepreneurial, et il nourrit également les tensions au sein de la société, contribuant ainsi au développement de linsécurité.
* La cherté et linutilité des politiques daccompagnement social de lemploi
Les politiques daccompagnement social du marché de lemploi (emplois aidés, ou autres emplois jeunes) ne sont daucune utilité si cette ambition majeure nest pas posée. Il sagit soit de créer des effets daubaines pour des entreprises qui nhésitent pas à profiter dallègements fiscaux ou sociaux sans réellement créer demplois, soit de créer massivement de nouveaux emplois publics alors que nous navons pas les moyens de les financer.
* La désindustrialisation de léconomie française
Notre industrie, soumise à leuro fort et à une concurrence européenne et mondiale totalement incontrôlée vit un véritable effondrement : 2 millions demplois perdus depuis 30 ans, 400 000 emplois perdus rien que depuis 2007, explosion des délocalisations. Les produits manufacturés dans des pays à bas coûts salariaux ont imposé à nos industriels une concurrence totalement déloyale. La sidérurgie, le textile ainsi que les industries mécaniques sont aujourdhui sinistrées. Et les délocalisations menacent désormais gravement certains secteurs tertiaires.
Le déficit du commerce extérieur traduit la très grave perte de compétitivité de notre tissu industriel (75 milliards deuros en 2011), notre part de marché dans le commerce international ne cessant de se contracter (3,8% en 2010 contre 6% au début des années 2000). Tous les indicateurs sont au rouge.
* Labandon de nos PME/PMI
Notre tissu de PME-PMI ne cesse de saffaiblir, masqué par le succès des très grandes entreprises du CAC 40 qui, ivres dexpansion mondiale, nemploient ni ninvestissent plus sur notre territoire. Le nombre élevé de créations de petites entreprises mis en avant par le gouvernement ne traduit, pour lessentiel, quun chômage déguisé sous forme dauto-entrepreneurs et nest en rien le gage du développement dun tissu de PME/PMI solide et durable.
* La complexité administrative, fiscale et sociale de lunivers dans lequel évoluent nos PME/PMI atteint des records. Elle fait de la France un des pays au monde les plus compliqués pour entreprendre. Il devient impossible pour les entrepreneurs de connaître toutes les obligations auxquelles sont soumises leurs entreprises et de garantir quelles y répondent.
* Alors que les PME/PMI sont le moteur de léconomie et de la création demploi, elles ont la fiscalité la plus lourde avec un impôt sur les sociétés payé moyen de 22% pour contre 8% pour les grands groupes. Cette injustice fiscale est encore plus criante lorsque lon considère les très grands groupes côtés en bourse dont les implantations et activités internationales permettent dimportantes défiscalisations. Limposition, en plus dêtre injuste savère très lourde : une étude récente de PriceWaterhouse Coopers révèle quen France les prélèvements absorbent 65,8% du bénéfice total dune PME/PMI type, soit une société de 60 salariés ayant une activité de fabrication et de distribution, contre 50% en Allemagne.
* Pour financer ses cycles dexploitation, lentreprise dispose de trois leviers principaux (les concours bancaires, le crédit inter entreprise et les délais de paiement). Les études statistiques montrent que plus dune entreprise sur deux qui déclare un état de cessation des paiements ne le fait pas pour des problèmes de rentabilité mais à cause de problèmes de trésorerie. Depuis quelques années ces trois leviers ont tendance à se gripper avec une forte accélération du fait de la crise (credit crunch). Les difficultés des entreprises à accéder au financement sont réelles : 74 % des dirigeants de PME/PMI déclarent avoir été confrontés à au moins un obstacle dans leur accès au financement. Selon 48 % dentre eux les banques acceptent daccorder un prêt avec des frais plus élevés ou à des montants plus faibles que souhaités.
* Alors quelles représentent plus de 95% des entreprises, les PME/PMI ne remportent que 30% des montants des marchés publics. Cette piètre performance et ce décalage sont dus à dimportantes barrières dentrées principalement administratives, règlementaires et enfin, découlant des deux premières, psychologiques, mais aussi au refus imposé par lUnion européenne avec la complicité du gouvernement de réserver laccès des marché publics aux PME/PMI français.
Positions
* Lemploi, priorité absolue
Lemploi, parce quil est le premier garant du pouvoir dachat des Français, sera la priorité absolue du quinquennat. Lobjectif essentiel est de parvenir à lutter contre le fléau du chômage des jeunes et de celui des séniors. La lutte contre le chômage se fera selon deux grands axes : la réindustrialisation de notre pays, et le soutien aux PME, qui sont les premiers créateurs demplois en France. Le renforcement du dynamisme du marché du travail contribuera également à la lutte contre le chômage.
* La réindustrialisation du pays
La réindustrialisation sera laxe premier de notre politique car seule une industrie prospère est le gage de gains de productivité élevés, dune économie dynamique et innovante, de la création dun tissu dense de PME/PMI sur tout le territoire et demplois qualifiés permettant de remettre en marche lascenseur social. Lutopie mortelle dun pays sans usine doit être abandonnée alors même que lindustrie fait vivre aussi, en grande partie, le secteur tertiaire.
* La réindustrialisation passe par un réarmement face à une mondialisation débridée qui met nos industries en concurrence déloyale avec le monde entier et un fonctionnement de la zone euro qui nous soumet à la politique dhyper-compétitivité de lAllemagne. A cette fin, la France remettra en cause lensemble des contraintes absurdes imposées par lUnion européennes et qui interdisent, au nom dune politique de la concurrence dévoyée, toute politique industrielle réelle.
- En particulier, une renégociation des traités européens mettra fin au dogme de « la concurrence libre et non faussée », qui promeut en réalité la loi de la jungle.
- Une Planification Stratégique de la Réindustralisation directement rattachée au Premier ministre associant établissements universitaires et grandes écoles, filières industrielles et représentants de lEtat organisera la réindustralisation de la France.
- Cette politique se fera parallèlement à la mise en place de protections intelligentes aux frontières face à la concurrence internationale déloyale (droits de douane ciblés et quotas dimportation), cest-à-dire vis-à-vis des pays qui nous concurrencent de façon déloyale (par exemple la Chine ou certains pays dEurope de lEst, mais non les pays de niveau économique, social et environnemental comparable comme lAllemagne ou les Etats-Unis).
- La restauration de notre liberté monétaire nous redonnera des marges dajustement pour favoriser la compétitivité de notre industrie.
* « Les PME/PMI dabord »
Lautre volet de la lutte pour lemploi sera un soutien massif aux PME/PMI et larrêt du soutien exclusif de lEtat aux très grandes entreprises. Cette politique « les PME/PMI dabord » se traduira par une priorisation claire dans lensemble des champs dintervention de lEtat et des collectivités locales parce que ce sont ces entreprises qui représentent aujourdhui le plus grand vivier demplois en France.
- Création dun grand ministère de lEconomie, de lEntreprise et du Travail
- Cette appellation est symbolique. Le terme « entreprise » doit ici être repris dans sa définition littérale : ce que lon entreprend, la mise en uvre dun projet. Il remet lhomme au cur du système économique. Afin que lordre et la cohérence président à la multitude dadministrations et dorganismes qui dépendent de ministères et dautorités de tutelles différentes, on regroupera au sein dun même ministère tous les services ayant autorité sur les forces contributives de la nation. Partant, il sera bien plus simple détablir un modèle normatif homogène qui permette à lEtat davoir une gestion saine et des mesures efficaces.
- La Grande Réforme de la Simplification pour les Entreprises
LEtat stratège que nous voulons restaurer aura pour mission principale dêtre le partenaire des PME/PMI et de faciliter de manière réelle leurs démarches afin de ne pas faire peser sur elles des charges indirectes et des freins supplémentaires. Sous lautorité du ministre de lEconomie, de lEntreprise et du Travail nous lancerons la Grande Réforme de la Simplification (GRS) dont les grandes étapes seront les suivantes :
* Lhomogénéisation normative : lister de façon exhaustive, en sappuyant notamment sur les travaux existants, lintégralité des normes, indices, codifications, appellations, méthodes de calculs, nomenclatures, etc. Il sagira dhomogénéiser, réduire et regrouper ces normes en établissant les tables de correspondances entre administrations et la refonte du système statistique.
* Assurer la centralisation des données, le dialogue entre administrations et la dématérialisation. En sappuyant sur des normes communes il sagira de créer une base de données centrale où les administrations pourront consulter et exploiter les données des entreprises.
* Accentuer le processus de dématérialisation en créant un site unique pour toutes les démarches administratives, statutaires, sociales et fiscales des entreprises. Cette plateforme unique sera sécurisée et accessible avec la carte didentité numérique de lentreprise (cf ci-dessous). Ce site permettra aux entreprises de procéder à toutes leurs démarches (déclarations, télépaiement, attestations, réclamations ).
* Créer la carte didentité numérique de lentreprise, dotée dun certificat numérique sécurisé unique et attaché à lentreprise durant toute sa vie. Cest cette signature numérique unique qui permettra deffectuer lintégralité de ses démarches en ligne.
* Simplifier le bulletin de salaire
* Limpôt sur les sociétés sera réformé pour encourager le réinvestissement prioritaire des bénéfices en France et mettre fin à la sous-imposition massive des grands groupes
* Il faudra faciliter le financement des entreprises.
Nous entamerons avec les banques des négociations afin quelles fassent leur métier et joue leur rôle dans la vie économique du pays. Dune manière plus générale, il sagira de mettre en place une politique volontariste et ferme vis-à-vis des banques en renforçant le dispositif de médiateur du Crédit.
Une véritable banque publique de financement des PME/PMI sera créée pour démultiplier laction dOSEO.
Le crédit impôt recherche visera en priorité les PME/PMI innovantes et cessera de constituer une subvention non-justifiée aux très grands groupes qui délocalisent. Il sera conditionné au maintien intégral des centres de recherche et de développement en France.
Sera créée au sein du ministère de lEconomie, de lEntreprise et du Travail une cellule délais de paiement chargée de collecter les réclamations des PME/PMI dont les clients ne respectent pas les termes de la loi de modernisation de léconomie de 2008.
- Laccès aux marchés publics des PME/PMI sera simplifié via la centralisation sur un site unique de toutes les commandes publiques et une loi qui donnera priorité aux PME/PMI dans lattribution des marchés publics de lEtat et des collectivités locales (équivalent du Small Business Act américain), après renégociation des traités européens qui les empêchent actuellement.
- Une loi Achetons français votée sur le modèle des lois Buy American ou Buy Brazilian incitera les administrations dEtat et les collectivités territoriales à acheter prioritairement des produits français (dans le domaine de lartisanat, de lindustrie et de lagriculture).
* Une gestion dynamique du marché du travail, favorable à lemploi des Français
- Afin de ne pas perturber à nouveau grandement le fonctionnement du marché du travail et des conditions demploi des salariés dans les entreprises françaises, les lois sur le temps de travail hebdomadaire de 35 heures ne seront pas revues, en revanche la renégociation sera autorisée à la condition quelle saccompagne dune augmentation proportionnelle du salaire.
- LEtat stratège reprendra en main la politique de formation professionnelle et instaurera un véritable service public de la formation tout au long de lexistence (chèque formation).
- Le fonctionnement de Pôle Emploi sera revu et fera lobjet dun audit en collaboration avec les représentants des demandeurs demploi
- Le non respect par un demandeur demploi des obligations imposées par Pôle Emploi (obligation de recherche, dacceptation dun emploi dans les conditions qui seront définies) sera plus sérieusement vérifié.
- Lemploi des jeunes et des séniors, catégories touchées par des niveaux de chômage particulièrement élevés, sera favorisé dans le cadre de la stratégie de réindustrialisation de la France. Ainsi, les entreprises participant à la reconstruction des filières industrielles, se verront inciter à utiliser les compétences des jeunes issus des filières professionnelles et des séniors injustement exclus prématurément du marché du travail (ingénieurs, ouvriers qualifiés notamment). Afin de montrer lexemple, lEtat et les collectivités locales valoriseront lexpérience des séniors et sengageront, dans la limite quimpose la prise en compte du critère de la compétence, à réserver une embauche sur trois dans la fonction publique aux personnes de plus de 45 ans issues du secteur privé.
- Parce quil constitue une concurrence déloyale au marché légal du travail, lemploi de travailleurs clandestins sera très sévèrement sanctionné. Lemployeur sera passible de sanctions pénales et de la fermeture administrative de son établissement.
- Plus généralement, les entreprises se verront inciter à prioriser lemploi, à compétences égales, des personnes ayant la nationalité française. Afin dinciter les entreprises à respecter cette pratique de priorité nationale, une loi contraindra Pôle Emploi à proposer, toujours à compétences égales, les emplois disponibles aux demandeurs demploi français. Les administrations respecteront également ce principe, et la liste des emplois dits « de souveraineté » sera élargie, notamment dans les secteurs régaliens où les professions seront réservées aux personnes ayant la nationalité française.
- Une grande réforme des syndicats sera mise en uvre avec comme objectif principal dassurer une meilleure représentation des salariés. Le monopole de représentativité institué après la Libération sera supprimé, et les modalités délections des représentants des salariés seront revues. Des syndicats plus représentatifs travailleront mieux à la réelle défense des intérêts des salariés : ils seront en effet plus à même dentrer dans des logiques de concertation constructives et moins tentés de recourir à un rapport de forces (grève, manifestation) pour pallier leur manque de légitimité.
- Euro
Dix années après son instauration dans la vie quotidienne des Français, lEuro, comme monnaie unique, se révèle être un échec total malgré laveuglement des tenants de lEurope de Bruxelles et de Francfort qui refusent dadmettre lévidence. En effet, lEuro va disparaître car le coût de son maintien devient tous les jours plus insupportable pour les nations pour lesquelles il est totalement inadapté. Leuro est depuis son origine une aberration économique dénoncée par de nombreux économistes. Les rafistolages et plans de renflouement successifs pour sauver leuro ne permettront pas de résoudre la crise. Cest donc un plan de déconstruction ordonnée de leuro quil faut maintenant initier.
Analyse
* La monnaie unique est devenue le symbole dune politique européenne fédéraliste dun jusquau-boutisme absurde délites financières prêtes à sacrifier le peuple sur lautel de leurs intérêts. La monnaie doit être remise à sa place, en redevenant un instrument économique au service de la croissance et de lemploi. Fétichiser la monnaie comme le font les partisans acharnés de leuro a été à lorigine de nombreuses catastrophes économiques (Argentine, France en 1993, crise des années 1930).
* Leuro était condamné dès son lancement. Le Prix Nobel américain Milton Friedman avait par exemple prédit dès le départ léchec de leuro, la crise qui sen suivrait, et démontré les vertus indépassables de la liberté monétaire. Une politique monétaire unique calée sur le modèle allemand de monnaie surévaluée ne pouvait permettre une conduite efficace des politiques économiques au niveau dEtats membres aux structures économiques très différentes.
* Aujourdhui, le bilan de leuro est désastreux. Les promesses de prospérité, de croissance et demploi nont pas été tenues. Depuis la création de la monnaie unique, la zone euro est la région du monde qui connaît la croissance la plus faible. Le taux de change de leuro est beaucoup trop élevé pour la France, accélérant les délocalisations et la désindustrialisation de notre pays qui subit également depuis 10 ans la politique salariale non-coopérative de lAllemagne.
* Leuro na en rien protégé lEurope de la première grande crise de 2008. Cest aussi la zone euro qui, la première, est entrée en récession, avant les Etats-Unis, et cest elle qui en sort le plus lentement. Enfin, elle connait la récession la plus brutale (-4% en 2009, contre 2,7% aux Etats-Unis).
* Aujourdhui, la crise finale de leuro a largement commencé. Elle a provoqué la quasi ruine de la Grèce, de lIrlande et du Portugal, et menace sérieusement lItalie, lEspagne et la Belgique. Le refus de lajustement monétaire condamne les peuples à subir des plans daustérité qui ne font quaggraver la crise. Cest un piège mortel pour la France qui commence à son tour à entrer dans le cycle austérité-récession.
* Les Français peuvent maintenant mesurer le coût réel de leuro. Au-delà dune spectaculaire envolée des prix, le constat est le suivant : dun coté laustérité, dun autre la multiplication de plans de renflouement pour les pays victimes de leuro (159 milliards de garanties votées sans débat en septembre par le Parlement). Sil faut demain renflouer lItalie et lEspagne, aucun pays européen naura la capacité de payer et même les pays européens économiquement les plus solides, risqueront de couler. Il faut mettre un terme à cette logique absurde.
Positions
* Il convient à présent de refuser dengager des politiques daustérité sans issue au nom de la préservation dune monnaie qui étouffe lEurope. Ces plans successifs daustérité frappent toujours les mêmes : classes populaires et moyennes, retraités, fonctionnaires, PME/PMI. La France doit donc mettre son véto aux inutiles et ruineux plans de renflouement des pays victimes de leuro. Largent des Français doit rester en France.
* La France doit préparer, avec ses partenaires européens, larrêt de lexpérience malheureuse de leuro, et le retour bénéfique aux monnaies nationales qui permettra une dévaluation compétitive pour oxygéner notre économie et retrouver la voie de la prospérité. Le couple franco-allemand doit jouer ce rôle moteur dans cette concertation et cet arrêt programmé de lexpérience de leuro. Il doit retrouver linitiative et permettre à la zone euro de sortir du marasme. LAllemagne y est prête, car elle sait quelle ne pourra pas financer sans fin tout le reste de la zone. Une majorité dAllemands (54% en octobre 2011) sont favorables à un retour au Mark. Sortir de leuro constitue un défi technique, mais ne provoquera aucunement le cataclysme décrit par les idéologues et autres fanatiques de la monnaie unique. Bien préparée, concertée avec les autres nations européennes, la fin ordonnée de leuro est la condition de la renaissance économique de la France. Rester dans leuro, cest se condamner à « mourir à petit feu », selon lexpression de léconomiste Alain Cotta.
* Afin daccompagner la sortie de leuro, un ministère chargé des Souverainetés devra prendre en charge techniquement et juridiquement la renégociation des Traités et la restauration de notre souveraineté nationale dans lensemble des domaines où elle a disparu, notamment monétaire.
* Il conviendra dadopter des mesures de contrôle des mouvements de spéculation des capitaux. Les banques de dépôt feront lobjet dune nationalisation partielle aussi longtemps que nécessaire pour assainir les pratiques bancaires et sécuriser lépargne des Français.
* La coopération européenne permettra dexaminer, pendant toute la durée de la négociation, lensemble des options envisageables pour rétablir la souveraineté monétaire des Etats membres.
* La réintroduction du franc ira de pair avec le rétablissement des prérogatives de la Banque de France en matière monétaire, y compris la capacité de consentir des avances au Trésor.
* Une taxation exceptionnelle des actifs extérieurs libellés en euro détenus par les banques sera établie pour compenser les coûts pour lEtat de sa dette résiduelle en euro, dans lhypothèse très peu vraisemblable où leuro existerait encore.
- Fiscalité
Limpôt nest pas quun prélèvement destiné à financer les dépenses de lEtat ou des collectivités. Cest aussi un instrument économique qui doit viser les mêmes objectifs que ceux fixés à la politique budgétaire, la politique monétaire et plus généralement lensemble des priorités économiques définies. Cest aussi un effort de solidarité nationale que réalisent chaque Français et chaque acteur économique ; il doit rester aussi faible que possible pour que le consentement à limpôt demeure et que la pression fiscale ne soit pas ressentie comme un véritable fardeau. Ladhésion collective à limpôt dépend aussi de la transparence dans laffectation des ressources fiscales et de la bonne gestion des finances publiques.
Fruit de 300 ans de strates successives, le système français des prélèvements obligatoires est devenu opaque, incohérent, injuste et anti économique. Il est temps de le remettre à plat selon trois principes clés : la justice, lefficacité budgétaire et lefficacité économique. La réforme fiscale doit participer de la politique générale menée en faveur de la croissance, de lemploi et du pouvoir dachat des Français. En particulier, le système des prélèvements obligatoires doit favoriser la compétitivité de léconomie française et donc contribuer à résorber le chômage.
Analyse
Avec un taux de prélèvements obligatoires de 43,7% en 2011, et 44,5% prévus pour 2012, la France renforce considérablement la pression fiscale sur les ménages et les entreprises (à titre de comparaison, lAllemagne a un taux de prélèvements obligatoires inférieur de plus de trois points). Nicolas Sarkozy avait promis de faire baisser ce taux de 3 points sous son mandat, il laugmente en réalité désormais au rythme effréné dun point par an. Près dune trentaine de taxe ou daugmentations dimpôts ont vu le jour depuis le début dun quinquennat, sans aucune cohérence ni aucun souci de justice. Et le rythme saccélère au gré des plans daustérité votés pour « sauver leuro ».
Ainsi, le rapport sur les prélèvements obligatoires adossé au projet de loi de finances pour 2012 révèle que « cette hausse sexpliquerait pour lessentiel par la contribution des mesures fiscales et sociales décidées et mises en uvre par les pouvoirs publics (ou « mesures nouvelles»), qui sétabliraient à 19,2 Md. Les contrecoups du plan de relance et de la réforme de la taxe professionnelle représenteraient près de 4 Md chacun. Plusieurs mesures nouvelles auraient un rendement supérieur à 1 Md : la suppression du taux réduit de TVA « triple play » (+ 1,1 Md), lannualisation des allégements généraux de charges sociales (+ 1,8 Md),la taxation au fil de leau des contrats dassurance vie (+ 1,6 Md), et la hausse des tarifs de la contribution au service public de lélectricité (CSPE, + 1,4 Md). »
Le système fiscal hérité des gouvernements successifs de droite et de gauche est aujourdhui parfaitement illisible. Sa complexité et le rythme effréné de ses modifications sont sources dinsécurité juridique pour les entreprises et daffaiblissement de la compétitivité de celles qui nont pas les moyens de recourir à un cabinet spécialisé dans loptimisation fiscale. Cest en particulier le cas pour les artisans, les commerçants et les PME qui sont confrontées à une complexité fiscale hors norme par rapport aux autres pays développés.
La fiscalité française est aussi inéquitable. Il faut simplifier la fiscalité des entreprises, rétablir la justice fiscale entre les entreprises, encourager et accompagner la création de richesse porteuse de création demplois.
Comme la révélé le Conseil des Prélèvements obligatoires, les PME payent presque trois fois plus dimpôt sur leurs bénéfices que les sociétés du CAC 40 ! Alors que le principe de progressivité de limpôt voudrait que ce soit linverse. Cest aussi le cas pour les particuliers : les revenus du capital sont souvent moins imposés que les revenus du travail, les impôts directs locaux sont calculés avec des valeurs foncières surannées, définies il y a plus de 30 ans, et les classes moyennes sont souvent plus fortement taxées que les plus privilégiés. Le « bouclier fiscal » a gravement contribué à alléger la fiscalité sur les plus riches et ainsi à accroître linjustice fiscale.
Cette injustice fiscale affaiblit le consentement à limpôt, dautant que la dépense publique pâtit de choix souvent absurdes.
Positions
La fiscalité doit devenir un outil au service de notre projet économique de redressement.
La fiscalité doit devenir un outil au service de notre projet économique de redressement. Elle sera mobilisée au bénéfice de la croissance économique, de lemploi et de la justice, pour résorber les inégalités injustifiées et améliorer la situation des catégories les plus touchées par la pression fiscale, à savoir les classes moyennes et les PME. Le principe de la progressivité de limpôt, aujourdhui totalement négligé dans les réformes fiscales, gouvernera lensemble des réformes entreprises.
Le système fiscal sera considérablement simplifié et rendu plus lisible pour les acteurs économiques, notamment les petites entreprises. Ainsi, nous proposons de supprimer certaines taxes au rendement trop faible, et de fusionner différents impôts.
Lobjectif général est donc de simplifier, optimiser et rendre plus juste le système fiscal, sans augmenter le taux de prélèvements obligatoires pesant sur les ménages et entreprises français. Si la situation économique des finances publiques le permet, lobjectif sera de réduire ce taux.
Fiscalité des particuliers.
Sagissant de la fiscalité des particuliers, la priorité sera de rendre plus progressif, sans lalourdir, limpôt sur le revenu sur les personnes physiques par la création de nouvelles tranches intermédiaires. La tranche supérieure de limpôt sur le revenu sera portée de 46%. Ainsi, les classes moyennes paieront moins limpôt sur le revenu, mais les foyers très aisés le paieront davantage.
La fiscalité des dividendes sera revue pour que les revenus du capital ne soient plus favorisés par rapport aux revenus du travail.
La taxe dhabitation, opaque, sera intégrée à limpôt sur le revenu, plus juste, sous la forme dune taxe additionnelle qui sera aussi progressive que limpôt sur les revenus.
Un impôt progressif unique sur le patrimoine, fruit de la fusion entre la taxe foncière et lISF, sur des bases rénovées assurant la justice fiscale. Cela permet de supprimer la taxe foncière actuelle, fondée sur des bases injustes datant de 1970. LISF est donc intégré à cet impôt unique et correspond à une surtaxe respectant les mêmes taux quaujourdhui. Cette nouvelle fiscalité remplacera donc lISF et la taxe foncière qui seront supprimés dans leur forme actuelle.
La TVA peut être rendue plus progressive, de manière à dégager de nouvelles recettes et à répondre à lobjectif prioritaire de justice fiscale. Dune part, les produits de première nécessité doivent continuer à bénéficier du taux réduit de TVA à 5,5 %. Dautre part, sera institué un taux de TVA majoré pour les produits de luxe (berlines, joaillerie et cosmétique de luxe entre autres exemples).
Fiscalité des entreprises.
Fusion de lIS et de la contribution économique territoriale (CET)
La pression fiscale nest plus contrôlée entre lIS de lEtat et la CET des Collectivités locales (qui se décompose en Contribution Foncière sur les Entreprises et la Cotisation sur la Valeur Ajoutée). Il est envisagée la création dun taux unique dIS de 34% maximum soit 20% part Etat et entre 10 et 14% part Collectivités. Lidée est de sinspirer du modèle allemand, qui a fusionné leur TP avec leur IS.
Pour améliorer léquité de la fiscalité des entreprises, il convient dabord de renforcer la progressivité de limpôt sur les sociétés (IS) en fonction du chiffre daffaires et du bénéfice.
Il sagit de favoriser les entrepreneurs individuels et les PME en créant trois types de taux unique dIS de 15%, 25% et 34% avec un partage des recettes pour 2/3 pour le budget de lEtat et 1/3 pour le budget des Collectivités (Cf mesure 1).
Les entrepreneurs individuels relevant du régime fiscal des BIC-BNC-BA, dont le barème de lIRPP les décourage, bénéficieront également de la fusion de lIS et de la CET et de la progressivité de lIS pour limposition de leur revenu professionnels.
Lamortissement fiscal du fonds de commerce sera créé pour soutenir les repreneurs dactivités et favoriser la création de richesse.
Le Crédit impôt recherche (CIR) profite aux groupes du CAC 40. Il sagira de redistribuer le CIR vers les PME.
Il est aussi nécessaire de limiter la possibilité de déduire du bénéfice les intérêts demprunt versés à létranger : les grandes entreprises, qui recourent le plus massivement à des emprunts intragroupes, ne pourront plus échapper à lIS par ce biais là. Un système plus contraignant sera instauré pour les emprunts réalisés dans le cadre dopérations purement financières en cas dabus (succession anormale de LBO sur une même cible sur une courte période). De même, les groupes ne pourront plus localiser artificiellement leur bénéfice à létranger en adaptant librement leurs prix de transfert : ces derniers seront plus contrôlés.
En outre, les rémunérations indécentes ne pourront plus venir diminuer la charge fiscale des entreprises : à partir dun certain seuil, elles seront imposées dans le cadre de limpôt sur les sociétés. Les rémunérations excessives (au-delà de 1 million deuros) seront donc réintégrées dans lassiette de lIS.
Les condamnations pour la fraude fiscale à grande échelle seront considérablement renforcées et appliquées.
Enfin, pour que les TPE, PME-PMI aient davantage les moyens de se développer seront levées les barrières au financement par la constitution de fonds dinvestissement dédiés qui seront alimentés via des incitations fiscales sur la fiscalité du capital.
Parallèlement, dans le cadre de la nécessaire participation à leffort national daide aux PME-PMI et du plan de planification de réindustrialisation, les 50 plus fortes capitalisations boursière, fleurons des entreprises françaises, devront affecter 15% de leur résultat net en réserve spéciale de réindustrialisation. Cette affectation annuelle du résultat sera sans incidence sur leur rentabilité. Ces sommes seront mises à disposition de fonds dinvestissement stratégiques pendant une durée de 5 ans seront restituées au terme de cette période.
La simplification du système fiscal.
Notre Code Général des Impôts est devenu totalement illisible. Sa complexité est encore accrue par la multiplication des impôts nouveaux créés depuis 2007, à un rythme désormais frénétique.
Il est donc devenu nécessaire de simplifier cet ensemble archaïque, en le réécrivant. Il sagit dailleurs là du seul domaine dans lequel aucune codification nouvelle na été entamée à ce jour. Ce travail permettra de simplifier notre fiscalité en supprimant de vieux impôts devenus totalement improductifs, ou des abattements qui ne bénéficient plus à personne.
Une fois le nouveau Code promulgué, une réforme constitutionnelle interdira de créer un nouvel impôt, national ou local, sauf à passer par une loi organique. Ces lois sont soumises à une procédure parlementaire plus lourde et donc plus dissuasive.
Outre lintégration de la taxe dhabitation à lIRPP, plusieurs mesures permettront de simplifier le système fiscal français.
Les niches fiscales et sociales qui ne contribuent pas efficacement à la croissance ou qui sont injustes devront être supprimées ou modifiées.
La niche dite « niche Copé », devra être supprimée, alors quelle coûte 3,5 milliards deuros par an au budget de lEtat, sans résultat probant pour lemploi et la croissance. Actuellement, cette niche prévoit que les plus-values sur cession de titres de participations sont à 90% exonérées alors que la charge dintérêts est 100% déductible.
De même, lexonération des dividendes de filiales dont bénéficient les grands groupes devra être atténuée lorsquelle est permet une optimisation excessive.
On procèdera par ailleurs à une suppression progressive sur le quinquennat des taxes et impôts dont le rendement fiscal est inférieur à 50 millions deuros par an, sauf lorsque la seule étroitesse de la taxation justifie le faible rendement.
De plus, nous procéderons à lannulation des conventions fiscales avec tous les paradis fiscaux.
La mise en place de droits de douane
Il faut opposer au libre échange et à la mondialisation sauvage une mondialisation régulée.
Il convient de mettre en place des droits de douane afin de rétablir une juste concurrence avec les pays dont lavantage concurrentiel est issu du moins disant social et des manipulations monétaires.
Nous prônons un protectionnisme intelligent permettant dinverser à la fois la désindustrialisation de la France (500.000 emplois perdus en 5 ans) mais aussi dendiguer les transferts de technologie que nous constatons aujourdhui.
Sur la base du plan de planification de réindustrialisation nous mettrons en uvre un protectionnisme stratégique qui sera ajusté, ciblé et flexible :
-Ajusté, pour permettre simplement rétablir la position concurrentielle de notre production tout en évitant de surprotéger nos entreprises puisquune surprotection conduirait à lobsolescence de loffre nationale.
-Ciblé, puisque défini en fonction du plan de planification de réindustrialisation mais également en tenant compte de la géopolitique internationale et de la politique extérieure de la France.
- Flexible, pour tenir compte de lévolution des situations économiques des pays concernés.
Le montant des droits de douane perçus participera au plan de relance par le pouvoir dachat puisquil viendra en déduction de la part salariale des cotisations sociales
Lallègement du coût du travail
Il faut dans le même temps augmenter le pouvoir dachat sans pour autant grever la rentabilité des entreprises : nous proposons de financer une diminution des charges des cotisations sociales salariales par linstitution dune Contribution Sociale aux Importations égale à 3 % du montant des biens importés et non par une TVA dite « sociale » qui na en réalité rien de sociale. Lapplication de la Contribution Sociale aux Importations permettra daugmenter de 200 euros net les rémunérations des salaires jusquà 1,4 fois le SMIC.
Parallèlement, la France soutiendra linstauration dune taxe sur les transactions financières à léchelon international.
De surcroit, on assiste à un développement exponentiel des délocalisations de prestations de services ordonnées par les entreprises qui y trouvent un intérêt financier (centre dappel, prestations de conseils, comptabilité, informatique, etc).
Celles-ci feront lobjet dune taxation, à hauteur de 33 %, établie sur la base de la déclaration déchange de services.
- Logement
La France vit une crise du logement sans précédent. Selon une étude de lINSEE présentée en début dannée 2011, 250 000 personnes vivent sans logement ou dans une situation de précarité absolue. Près de 3 millions de personnes souffrent par ailleurs de mal-logement, cest-à-dire quelles vivent dans des conditions de confort non décentes. On estime à 1 million le nombre de logements nécessaire aujourdhui.
A cette crise quantitative sajoute une crise qualitative. Près dun quart des Français craignent dêtre un jour concernés par la précarité du logement, situation qui touche de plus en plus les salariés et qui frappe très durement les familles, en particulier monoparentales. Par ailleurs, une proportion croissante de nos jeunes compatriotes ne parvient plus à accéder à la propriété. Cette crise du logement contribue à nourrir le sentiment de déclassement social qui affecte désormais autant les classes moyennes que les catégories populaires.
Lobjectif principal en matière de politique du logement doit donc être de redonner à tous les Français la dignité davoir un logement décent et de pouvoir se constituer un patrimoine personnel.
Analyse
* Un logement social peu efficace
La France compte 33,1 millions de logements dont 84% sont des résidences principales. Les ménages sont propriétaires à 58%. Le parc social, HLM et assimilés, comprend 4,5 millions de logements, habités par 44% des locataires de France. Le taux de vacance, en légère augmentation, est de 6,4%. Sa gestion, peu performante, est assurée par 700 organismes avec 84 000 salariés, soit un employé pour 60 logements. 10% seulement des demandes de logement social sont satisfaites.
* Le poids de limmigration dans la crise du logement
La crise du logement que subissent actuellement les Français résulte de trois causes principales. La première dentre elles, toujours ignorée par les pouvoirs publics, réside dans lexplosion de limmigration : une immigration légale denviron 200 000 individus par an, à laquelle vient se joindre une immigration illégale en augmentation. Cette immigration a un impact fort sur la gestion difficile du logement social, dautant quon assiste parfois à une véritable « préférence étrangère » dans lattribution des logements sociaux
* La difficulté daccéder à la propriété
La crise du pouvoir dachat, laugmentation des prix des ventes immobilières et la raréfaction du crédit rendent difficile laccès à la propriété pour les classes moyennes et les catégories populaires. Quasiment tous les Français aspirent à devenir propriétaires de leur logement et à se constituer ainsi un patrimoine, même modeste, à transmettre à leurs enfants. Mais la grande crise du pouvoir dachat est un frein à la concrétisation de cet objectif légitime. De plus, les prix des ventes immobilières augmentent bien plus que linflation. Dans lancien, ils ont doublé entre 2000 et 2010, sans parler des hausses vertigineuses à Paris ou dans les grandes villes, sans que les municipalités ne régulent ces phénomènes. La crise bancaire actuelle ne fait quaccentuer ces difficultés et les primo-accédants ont de plus en plus de difficulté à obtenir un crédit.
* Une politique daménagement du territoire défaillante
Enfin, labandon de toute politique daménagement du territoire volontariste conduit la population à se concentrer en région parisienne et dans quelques grandes agglomérations et à déserter les campagnes. Des régions entières du territoire national sont ainsi laissées à labandon, avec un parc immobilier parfois important, comme dans le Nord-Pas-de-Calais ou en Lorraine, qui ne demanderait quà être entretenu ou restauré au lieu de se dégrader, ou, au contraire, comme dans le Limousin, avec des espaces libres possédant encore des équipements publics en bon état. Labsence de tout volonté réelle de la puissance publique conduit à lhypertrophie de lagglomération parisienne et à la croissance de quelques villes. Sy ajoute une attirance pour les côtes maritimes, notamment pour les rivages méditerranéens favorisés par lhéliotropisme. Ces déséquilibres géographiques pèsent lourdement sur le marché immobilier, même locatif, et aggravent les difficultés rencontrées par les Français pour se loger.
* Le logement est aussi un bien marchand
Si le logement est un bien de première nécessité, il est aussi un bien marchand. Une politique active du logement nest pas incompatible avec une économie de marché. Une telle politique doit créer les conditions dun marché à la fois économiquement efficace et socialement juste. Le fonctionnement du marché de limmobilier est entravé par une fiscalité dissuasive, une réglementation étouffante, des intervenants et intermédiaires innombrables et des pratiques locales inadmissibles favorisées par la décentralisation. Il en résulte un véritable paradoxe : lÉtat ne cesse de vouloir augmenter le parc public de logements publics au nom des carences du secteur privé, lui-même pénalisé par les pouvoirs publics.
Positions
* La priorité nationale pour le logement social
Le logement social a pour finalité de faciliter temporairement la vie des Français en difficulté et faisant fonctionner la solidarité nationale à leur profit. Cette assistance peut être étendue, dans des situations précisément définies par la loi, aux immigrés en situation régulière mais elle ne doit en aucun cas être étendue aux étrangers en situation irrégulière ni à TOUS les immigrés en situation régulière. Non seulement les citoyens français sen trouveraient lésés, mais cette pseudo générosité constitue lune des pompes aspirantes de limmigration. Le principe de priorité nationale doit donc être posé concernant laccès au logement social. Nos compatriotes doivent être les premiers à profiter de la solidarité nationale.
* Une refonte de la politique de logement social
Il convient daméliorer la gestion du parc locatif existant grâce à un certain nombre de mesures :
- Réaliser un audit sur les conditions doccupation actuelles des logements sociaux
- Procéder à un audit des organismes publics de lhabitat afin de vérifier que les règles concernant le surloyer sont bien appliquées.
- Assurer la transparence dans les procédures dattribution des logements sociaux : réunions des commissions dattribution rendues publiques, listes des bénéficiaires disponibles dans les mairies.
- Renforcer les sanctions pour les bénéficiaires de logements sociaux qui ne payent pas leurs loyers (locataires de mauvaise foi), ou qui y effectuent des dégradations.
- Adapter la loi SRU aux possibilités concrètes de chaque commune ; lobjectif nest pas de construire le plus possible de logement social, mais dattribuer les logements existants de la manière la plus juste.
* Une refonte des aides au logement
Il convient de simplifier le système aujourdhui très opaque des nombreuses aides au logement (APL, aide au logement, etc.) et de le recentrer sur ceux qui doivent naturellement en être les premiers et principaux bénéficiaires : les familles nombreuses, les femmes élevant seules leurs enfants, les étudiants et jeunes travailleurs, les séniors prématurément exclus du marché du travail, les personnes âgées vivant seules et les personnes handicapées. Toutes les aides au logement doivent par ailleurs être conditionnées au niveau de revenu du bénéficiaire potentiel afin de renforcer le caractère réellement social de ces aides.
LEtat demandera un audit de « Action logement » (comme par exemple le « 1% logement ») afin de renforcer lefficacité de lallocation des ressources collectées et déviter les frais abusifs de fonctionnement.
* Le développement du secteur locatif libre
Il convient daméliorer les conditions de rachat par les locataires de leur logement social après 10 années doccupation du logement.
Les aides fiscales (remplacement du dispositif Scellier) doivent être conditionnées par des contreparties sociales. Une fiscalité modérée des collectivités locales (taxe foncière) permettrait de garantir une rentabilité locative attrayante.
* Laccession à la propriété
Parmi les aides au logement, un chèque « premier logement » pourrait être créé et permettrait aux jeunes accédant pour la première fois à la propriété de bénéficier dun crédit dimpôt. Son montant serait défini en fonction des ressources du foyer.
La spéculation sur les terrains constructibles doit être limitée et la taxation des terrains constructibles non construits alourdie afin de dynamiser le marché de la construction de logements neufs.
* Intégrer la politique du logement dans celle de laménagement du territoire et de lurbanisme
LEtat stratège doit définir une politique daménagement du territoire favorisant les programmes immobiliers neufs dans les zones aujourdhui désertées, rurales en particulier. Pour y parvenir, les services déconcentrés de lEtat doivent détenir une capacité accrue de contrôle et dorientation des décisions prises par les communes dans le cadre des constructions de logements.
La politique de lhabitat et des paysages doit être repensée en veillant à lintégration de lurbanisme et de larchitecture dans lenvironnement naturel et le respect de nos traditions architecturales. La qualité architecturale doit être valorisée par lEtat.
* Il est impératif dorganiser dans le cadre dun plan décennal, la destruction des cités construites dans les années 1955 à 1970 et leur remplacement par un habitat de taille et desthétique traditionnelles, dans le respect de chartes dinsertion paysagère.
* Modifier les règles durbanisation dans les zones denses, telles que les grandes métropoles. Les lotissements nouveaux contribuent au « mitage » des zones cultivables. Par conséquent, on ne peut plus exclure le retour à un habitat vertical dans les zones très denses, telles par exemple que Paris et sa première couronne. Il devra sagir alors dun Parc immobilier nouveau de qualité, orienté en particulier sur le parc locatif intermédiaire. Cest dans ce segment que la carence du parc public est désormais la plus flagrante.
- Pouvoir d'achat
La hausse continue du coût de la vie et des dépenses incompressibles, accélérée par le passage à leuro, se conjugue avec une augmentation insuffisante, voire parfois une stagnation, des revenus des Français, notamment des salariés et des retraités. A cet égard, le chômage est aujourdhui utilisé comme une menace freinant laugmentation des salaires et limmigration, quant à elle, est favorisée pour mener une concurrence qui pèse à la baisse sur ces mêmes salaires. La pression fiscale croissante exercée sur les ménages ne fait quaggraver la situation.
Très nombreux sont ainsi nos compatriotes qui estiment, la plupart du temps à juste titre, que leur pouvoir dachat régresse. Leffondrement du niveau de vie, en particulier des classes moyennes et des catégories populaires, nourrit un sentiment de déclassement, lidée que les jeunes daujourdhui vivront moins bien demain que ne vivaient leurs parents ou leurs grands-parents.
Le redressement du pouvoir dachat des Français est une priorité essentielle. Les mesures ponctuelles, si elles peuvent avoir une efficacité limitée, ne règleront pas le fond du problème du pouvoir dachat qui est intimement lié à la sous-croissance et à la faiblesse de notre économie dans la mondialisation. Une profonde réorientation de notre politique économique est donc indispensable pour accroître le niveau de vie de tous.
Analyse
* Une préoccupation légitime de nos concitoyens
Le pouvoir dachat constitue la première préoccupation de millions de nos compatriotes. Elu sur la promesse dêtre « le président du pouvoir dachat », Nicolas Sarkozy a trahi les Français ; il na été que le « président du désespoir dachat » et du creusement des inégalités. Les mesurettes électoralistes adoptées par lUMP (prime symbolique liée aux dividendes) et proposées par le PS (toujours plus dassistanat) napportent aucune réponse aux difficultés des Français.
* Laugmentation du coût de la vie pour les ménages
Le poids des dépenses incompressibles dans le budget des ménages ne cesse de progresser, en particulier les charges liées au logement, à la santé, au transport et aux communications. La crise du logement sest nettement aggravée dans les dernières années avec la hausse continue des loyers. En conséquence, le crédit à la consommation tend à devenir un mode normal de financement des dépenses de la vie courante pour les ménages fragiles et alimente le surendettement (plus de 800 000 ménages sont en procédure de surendettement). Linstauration de leuro, les pratiques scandaleuses de la grande distribution (manque de concurrence dans la grande distribution hyper concentrée qui contrôle 50% de la consommation) et la pression fiscale croissante exercée sur les ménages aggravent la paupérisation des catégories populaires et des classes moyennes.
* Les retraités modestes sont les premiers touchés
La pension de retraite moyenne brute, tous régimes confondus, est de 1122 euros par mois selon les chiffres de la DREES, hors pension de réversion et minimum vieillesse (seulement 825 euros en moyenne pour les femmes). Les promesses de revalorisation des petites pensions nont pas été tenues.
* La progression des inégalités et du sentiment de déclassement
Depuis 2008, le taux de pauvreté mesuré par lINSEE remonte : près de 8 millions de Français, soit 13 % de la population, vivent désormais sous le seuil de pauvreté, soit moins de 949 euros par mois pour une personne seule. Dans le même temps se multiplient les mesures fiscales scandaleuses (bouclier fiscal en 2007-2010 notamment). Nombre de familles appartenant aux catégories populaires et aux classes moyennes connaissent aujourdhui une baisse importante de leur niveau de vie, de même que des millions de personnes âgées dont les pensions nont pas suivi laugmentation du coût de la vie consécutive à linstauration de leuro. La multiplication du travail à temps partiel contraint et le développement incontrôlé des contrats à durée déterminée jettent une partie du salariat dans une précarité financière interdisant aux ménages de se projeter dans lavenir en programmant des investissements que leurs parents pouvaient se permettre (accession à la propriété notamment). Beaucoup se sentent oubliés des pouvoirs publics car « trop riches pour être pauvres ».
Positions
* Le redressement du pouvoir dachat par le retour de la croissance
La hausse du pouvoir dachat des Français découlera dabord de la réorientation de notre politique consistant à réarmer notre économie dans le cadre de la mondialisation. Il faut également retrouver notre souveraineté monétaire et mettre en place de protections intelligentes à nos frontières. LÉtat doit mener et coordonner une grande politique de réindustrialisation et de soutien aux PME/PMI afin de retrouver la croissance, la création demplois, et laugmentation des salaires. De telles mesures pourront aussi garantir, dans la durée, notre système de protection sociale (dépenses de santé, financement des retraites, etc.
* La fiscalité au service du pouvoir dachat
Le pouvoir dachat pourra être soutenu par une politique fiscale profondément réformée. Nous proposons un impôt plus efficace, plus simple, et surtout plus juste, ce qui nécessite de réintroduire de la progressivité partout où elle a disparu. Chacun doit contribuer selon ses moyens et personne ne doit échapper à cette règle. Les classes moyennes et les PME sont les premières victimes de linjustice fiscale. Ce sont elles qui devront prioritairement bénéficier de la réforme fiscale à mener. (voir fiscalité)
* La lutte contre la hausse du coût de la vie
Le panier moyen de consommation des Français sur la base duquel lINSEE calcule le taux dinflation sera revu afin de correspondre davantage à la réalité des dépenses des Français ; linflation « officielle » ne doit plus être en décalage avec linflation vécue concrètement par les Français. Les moyens de lAutorité de la concurrence seront renforcés et les sanctions accrues. Les ententes illicites et les abus de position dominante feront lobjet de sanctions pénales. Un Etat fort doit pouvoir mettre fin aux pratiques abusives des grands groupes, comme par exemple dans le secteur des télécommunications.
Les règles de transparence sur les frais de sortie et sur les tarifs des banques, des assurances, des opérateurs mobiles seront renforcées. Lessor du commerce en ligne sécurisé sera encouragé.
Les consommateurs se verront reconnaître le droit de former des actions collectives dans des conditions juridiques maîtrisées afin de faire valoir leurs droits contre certains abus.
Les liens dexclusivité entre une centrale dachat et une enseigne de grande distribution seront interdits pour favoriser une baisse sensible des marges et des prix.
Sagissant des services publics commerciaux (transport, énergie notamment), lEtat réglementera les tarifs de lélectricité et du gaz, il imposera des tarifs plafonds à tous les opérateurs des transports publics locaux.
En cas denvolée des prix des carburants, un plan sera adopté : abaissement de 20% de la TIPP compensé par une surtaxe des superprofits des grands groupes pétroliers et gaziers.
Concernant le logement social, les Français y auront une priorité daccès ; seules les personnes qui peuvent légitimement y prétendre pourront conserver un logement social. Les prix de certains produits alimentaires de première nécessité (lait, pain, sucre, beurre, farine, etc.) feront lobjet dun encadrement légal afin den assurer laccès à tous les revenus, y compris les plus modestes.
* La revalorisation des revenus des salariés des sociétés privées
Limpôt sur les sociétés sera modulé pour inciter les entreprises à adopter une politique salariale plus généreuse et distribuer davantage de leurs profits à leurs salariés.
Une réserve légale de titres sera instaurée. Elle sera un moyen de reconnaître au personnel une part de propriété dans lentreprise, sans droit de vote, mais permettant le versement de dividendes.
Rétablissement de léchelle mobile des salaires : les salaires devront être indexés sur linflation, pour éviter des pertes de pouvoir dachat annuelles parfois égales à 3%.
* La revalorisation des revenus des salariés de la fonction publique
Il sagira de différencier les situations dans lévolution du point dindice : le point dindice augmentera plus sensiblement pour les petits salaires de la fonction publique et dans une moindre mesure pour les plus hauts salaires (les hauts fonctionnaires, qui bénéficient de primes, pourront voir leur traitement gelé pendant les premières années du quinquennat).
* La revalorisation des pensions
Dans le secteur privé, le plafond à partir duquel est accordée la pension de réversion au conjoint de la personne décédée actuellement fixé à 18 720 euros par an sera rehaussé à 30 000 euros, afin de renforcer légalité avec la situation des fonctionnaires.
Par ailleurs, le minimum vieillesse, rebaptisé « Allocation de solidarité aux personnes âgées », doit être réservé aux Français et faire lobjet dune revalorisation annuelle au moins égale à celle de linflation.
* Les taux des crédits à la consommation et des crédits immobiliers contractés par des particuliers, feront lobjet dun encadrement législatif et réglementaire avec notamment une révision de la procédure de fixation du taux dusure pour empêcher les organismes de crédit de prêter à taux exorbitants.
- Retraites et dépendance
Les retraités et les personnes dépendantes ont le droit dobtenir de la collectivité des conditions convenables dexistence comme lindique le préambule de la Constitution de 1946. Cette solidarité nationale est lexpression du lien social qui unit les Français, quelle que soit leur génération. Elle doit être garantie par la pérennisation du système de retraite par répartition et par la prise en charge du risque de dépendance par la Sécurité Sociale. Les difficultés actuelles de financement des retraites sont liées à larrivée à lâge de la retraite des générations nombreuses nées après-guerre (dites générations du « baby boom »), et leffort de solidarité nationale doit être, pour cette raison, temporairement accentué. La question de la dépendance est quant à elle plus structurelle et liée au vieillissement de la population ainsi quau développement de maladies invalidantes en forte progression chez les personnes âgées, comme la maladie dAlzheimer. Les sources de financement complémentaires à mobiliser en vue de la pérennisation du système de retraites et de la gestion de la dépendance ne doivent cependant pas peser sur les salariés.
Analyse
* Une réforme inefficace et injuste
Les mesures proposées par le gouvernement et approuvées en 2010 par le parlement ne règlent en rien la question du financement des retraites. La réforme adoptée est en effet à la fois inefficace et injuste. Elle est inefficace, parce quil est démontré que le report de lâge légal de départ à la retraite ne permet pas dassurer léquilibre financier du système à terme. Très vite, les déficits vont augmenter et lon nous dira à nouveau quil faut encore reporter lâge de départ à la retraite. Cette réforme est aussi injuste, parce quen France, seuls 39% des travailleurs de 55 à 64 ans ont un emploi. On comprend donc très vite quil sera plus difficile encore datteindre un taux plein de retraite alors que lâge légal a été reporté au-delà de 60 ans. Résultat : la réforme multipliera le nombre des toutes petites retraites, et viendra aggraver une situation scandaleuse : 10% des retraités français vivent déjà avec moins de 900 euros par mois.
* Elargir le débat sur les retraites
Le débat sur les retraites ne peut être abordé dans les termes étroits que posent cyniquement lUMP, le PS et le Medef. En particulier, il est impossible de rester dans une optique purement comptable et statique, et de se limiter aux solutions inlassablement répétées par les partis du système (augmenter les cotisations, augmenter lâge de départ à la retraite, baisser les pensions).
Il est en effet nécessaire de linscrire dans une problématique plus large. Le débat sur les retraites ne peut ignorer la question du chômage : quand 5 millions de Français ne parviennent pas à travailler ou ne peuvent travailler assez, cela suscite un manque à gagner considérable pour le financement de la Protection sociale, mais aussi pour celui des retraites. Le débat sur les retraites ne peut pas non plus ignorer la question démographique : les enfants daujourdhui sont les cotisants de demain.
* Le caractère crucial du dossier de la dépendance
Labandon par Nicolas Sarkozy du dossier de la dépendance avant même son ouverture révèle la cécité de la classe politique devant lévolution de la pyramide des âges et les besoins médicaux et humains de nos aînés. Alors que les dépenses liées à la perte dautonomie et à lhébergement dans des établissements spécialisés ne sont que partiellement financées par les pouvoirs publics et quaucun acteur ne pilote la multiplicité des dispositifs, il est urgent de créer, au sein de la sécurité Sociale, une cinquième branche dédiée.
Positions
* Pérenniser le système des retraites
Une politique réaliste et ambitieuse en matière de retraites doit donc prendre préalablement en compte les conditions de sa pérennisation. Retrouver le plein-emploi constitue la première exigence, ce qui suppose une rupture totale avec la politique économique de lUMP et du PS, et qui nécessite le réarmement de la France dans la mondialisation. Il faut aussi mettre en place une politique nataliste volontariste, plutôt quune immigration coûteuse et déstabilisante. La solidarité entre les générations, qui est le socle de notre système de retraites, suppose des nouvelles générations nombreuses, qui feront la force de la France demain.
La base dune protection réelle et durable de nos retraites réside sur ces fondations essentielles : lemploi et une démographie vigoureuse. Elles sont malheureusement aujourdhui ignorées du pouvoir.
* Assurer et organiser la solidarité entre les générations
De manière générale, il faut défendre le principe selon lequel le système de retraites doit reposer sur la solidarité entre générations et assurer un niveau suffisant pour vivre sans un complément de retraite par capitalisation. Lobjectif doit être fixé de revenir le plus rapidement possible au principe de 40 annuités de cotisation pour pouvoir bénéficier dune retraite à taux plein. Lâge légal sera progressivement ramené à 60 ans ; pour les travailleurs ayant débuté leur activité professionnelle précocément, des négociations par branche et par secteur détermineront les modalités dune possible dérogation à cette règle des 60 ans. Un calendrier devrait donc être défini et ajusté en permanence, en fonction de la situation financière de la Nation.
Il convient dassurer une meilleure organisation de la solidarité entre les générations et daugmenter, pour cela, la transparence et léquité du système de retraites. De même, dans un objectif de simplification , il convient de fusionner les régimes de base et les régimes complémentaires dont la distinction na plus lieu dêtre aujourdhui et le maquis des différentes caisses de retraite doit être clarifié. Dans la fonction publique, une caisse de retraites séparée doit être instituée : elle percevrait les cotisations prélevées sur les traitements et verserait les pensions correspondantes. Les régimes indemnitaires (primes) seraient alors intégrés dans le calcul des cotisations et des pensions.
* Garantir le financement des retraites sans en faire peser la charge sur les seuls salariés
Les déséquilibres actuels des régimes de retraite doivent être combattus autrement quen demandant plus defforts aux salariés. Il faut en premier lieu élargir lassiette du financement des retraites. Lassiette actuelle (les revenus du travail) est trop étroite et pèse sur notre compétitivité.
Il convient donc délargir cette assiette aux revenus du capital pour financer notamment lensemble des prestations qui relèvent du principe de solidarité nationale et non du principe dassurance : minimum vieillesse, bonifications pour enfants, cotisations du salaire parental, etc. Le déséquilibre du système de retraites est en outre lié à un déséquilibre démographique provisoire.
Dans cette situation exceptionnelle, laffectation à la branche vieillesse dune fraction du produit des droits de douane sociaux et environnementaux qui seraient mis en place, permettrait de retrouver léquilibre. Dans limmédiat, on équilibrera ainsi les comptes de la branche vieillesse du régime général par les recettes des droits de douane.
Par ailleurs, les étrangers installés en France ne doivent plus bénéficier indûment de notre solidarité : il faut donc supprimer le droit au minimum vieillesse pour les étrangers nayant pas travaillé et cotisé en France pendant au moins dix ans et pour ceux résidant à létranger.
* Prendre en charge collectivement la dépendance
Une cinquième branche du régime général de Sécurité sociale dédiée à la dépendance doit être créée, consistant à permettre la prise en charge collective de la dépendance, sans que le système ne repose sur des mécanismes assurantiels privés.
Cette cinquième branche se verra confier la responsabilité de lensemble des moyens financiers et humains actuellement mis en uvre par les départements (allocation personnalisée dautonomie) et les établissements de santé. Elle aura pour mission principale daméliorer les conditions de prise en charge de la perte dautonomie et de lhébergement en établissement médico-social. Elle sera également en charge dévaluer scientifiquement les besoins liés à la dépendance afin dadapter les politiques publiques et les modes de vie et dorganiser la formation à la gestion de la dépendance.
A court terme, le reste à charge des personnes dépendantes sera diminué pour permettre à tous de vivre dans la dignité.
Une analyse approfondie des besoins liés à la dépendance dans tous les domaines (santé et médecine, urbanisme, architecture, ergonomie, équipements, accès aux services publics, etc.) devra parallèlement être engagée pour être en mesure, à moyen terme, dadapter les politiques aux évolutions démographiques.
Lensemble des professionnels concernés et les aidants familiaux de personnes dépendantes doivent par ailleurs pouvoir bénéficier de formations spécifiques.
Le financement des dépenses supplémentaires de la nouvelle branche de la sécurité sociale ne doit pas reposer sur les salariés, afin de ne pas pénaliser lemploi, ni sur des retraités déjà largement précarisés et oubliés par le pouvoir.
Une conférence du financement de la dépendance pourrait être convoquée afin dexaminer le financement provenant de trois sources principales :
- Un vaste plan déconomies
- Les recettes issues des droits de douane
- Une plus grande taxation des revenus du capital
* Refondation républicaine
- Démocratie, institutions et morale publique
La démocratie est un principe fondamental de la République française, un bien sacré. Lattachement de la Nation à la libre expression de toutes les opinions, à la libre volonté du peuple français de mener son destin, indépendamment de toute allégeance, doit rester intact. Il apparaît toutefois aujourdhui que le fonctionnement démocratique de notre République est gravement entravé à la fois par la soumission de nos lois à des autorités européennes non démocratiques, par des institutions et une pratique institutionnelle souvent peu conformes à limpératif démocratique, et par des dérives dans lexercice du pouvoir qui renforcent encore le déficit démocratique en laissant disparaitre la défense de lintérêt général au bénéfice de la défense dintérêt particulier. Un véritable redressement démocratique de notre République simpose.
Analyse
La construction européenne contre la démocratie française.
Les institutions européennes elles-mêmes, qui produisent aujourdhui une part importante de notre droit, souffrent dun véritable déficit démocratique. La Commission européenne notamment, organe non élu et technocratique, dispose de compétences renforcées et dun monopole sur le droit dinitiative législative au niveau européen. Lélection au suffrage universel du Parlement européen dès 1976 na guère comblé ce déficit démocratique, en raison du faible pouvoir dont cette enceinte dispose, et surtout parce quil nexiste pas de « peuple européen » et donc de volonté commune de représentation parlementaire.
Les gouvernements français successifs ont contribué au renforcement de cette dérive en acceptant de lourds transferts de souveraineté au niveau européen, le plus souvent de leur propre initiative. Ils ont en cela été suivis par nos plus hautes autorités juridiques (Conseil dEtat, Conseil Constitutionnel et Cour de Cassation) qui ont progressivement reconnu par leur jurisprudence la supériorité dun droit dorigine technocratique sur notre droit national.
Cette soumission de la démocratie française à la technocratie européenne sest gravement renforcée du fait de la trahison de nos représentants eux-mêmes à loccasion du vote du Traité de Lisbonne en 2008, copie conforme de la constitution européenne pourtant rejetée massivement par référendum par le peuple français en 2005. Cet acte contre la libre souveraineté du peuple français est un crime qui symbolise tout le mépris de nos représentants actuels pour la démocratie.
Lorganisation et la pratique institutionnelles contre la démocratie
À plusieurs niveaux, nos institutions napparaissent plus aujourdhui en mesure de permettre lexercice normal de la démocratie. En premier lieu, les modes de scrutin des différentes élections, en particulier des élections législatives, nassurent ni la libre expression ni la représentation, même marginale, de toutes les sensibilités politiques. Ainsi, le scrutin majoritaire à deux tours empêche la représentation dune part importante de lélectorat : un parti politique obtenant 20% des voix au premier tour de ces élections peut se voir purement et simplement privé de représentation politique à lAssemblée nationale.
Par ailleurs, en plus de la soumission de notre droit national au droit européen, la multiplication des transferts de compétences à des agences indépendantes, sur le mode anglo-saxon, ou aux collectivités territoriales, qui agissent trop souvent par clientélisme, nuisent à leffectivité des décisions prises au niveau national par le peuple français. La France est un pays dans lequel la démocratie sexprime traditionnellement au niveau national, via un Etat fort de sa légitimité populaire, et il est anormal que le pouvoir exécutif national comme le pouvoir législatif ne puissent sexercer librement.
Ensuite, labsence de recours quasi systématique au peuple via lorganisation de référendums, ou pire, la négation du vote référendaire comme ce fut le cas en 2008, portent gravement atteinte à la démocratie et retirent au peuple lidée pourtant fondamentale quil est maître de son destin. Ladoption par le Parlement des plans de renflouement européens destinés à tenter déteindre lincendie de la zone euro, pourtant très lourds de conséquences sur les finances publiques nationales et lavenir du fonctionnement de lEurope, na fait lobjet daucun débat devant les Français et lidée dun référendum na même pas été évoquée.
Il apparaît dailleurs, au-delà des problèmes purement institutionnels, que la pratique politique elle-même est devenue contraire à lidéal démocratique. Au-delà du mépris du vote référendaire, les Français se sont accoutumés à la trahison par leurs représentants des engagements pris devant eux lors des élections. Cette absence de loyauté renforce le sentiment que le vote populaire na plus guère dinfluence sur les décisions effectivement prises. Cette déconnexion entre le peuple et ses élus, cette rupture du contrat de confiance entre les électeurs et leurs représentants alimentent les comportements contraires à la morale publique, aujourdhui profondément malmenée en France. Ces élus qui se sentent indépendants du mandat que le peuple leur a pourtant confié se considèrent libres de se comporter sans se soucier du bien commun, sans se conformer à lexigence quimpose le service de la République. Cette exigence est bafouée au plus haut sommet de lEtat, mais elle lest aussi au niveau local, dans des féodalités régionales, départementales qui se construisent contre le peuple.
Positions
* Le peuple français doit être maître chez lui
La hiérarchie des normes qui prévalait avant les dérives jurisprudentielles doit être réaffirmée. La Constitution, plus largement le bloc de constitutionnalité, est la norme suprême, à laquelle doit se conformer lintégralité du droit français et conserve sa supériorité sur les Traités internationaux.
Il faut donc que la loi française retrouve sa supériorité sur le droit européen dérivé (directive, règlement, etc.). Ces éléments feraient lobjet dune discussion avec nos partenaires européens dans le cadre de la renégociation nécessaire des Traités européens. La France doit maintenir sa position en cas déchec des négociations.
Un ministère des Souverainetés doit être chargé de coordonner, sur un plan technique, la renégociation des Traités et la restauration de notre souveraineté nationale dans lensemble des domaines où elle a disparu.
Au niveau national, lEtat doit reprendre toute sa légitimité dans la conduite de la politique de la Nation en interrompant notamment la dérive décentralisatrice. La clause de compétence générale à lorigine de toutes les dérives féodales cessera de sappliquer aux collectivités territoriales qui verront leurs compétences précisément définies et limitées par la loi (la libre administration des collectivités locales telle que prévue par la Constitution nimplique en aucun cas une clause générale de compétence). Une discussion aura préalablement été engagée sur lintérêt et lefficacité des dispositifs dintercommunalité, notamment au regard de ce que pourraient être les compétences du département, lobjectif étant de simplifier au maximum lorganisation intercommunale aujourdhui devenue pléthorique et déviter les dédoublements de compétences et de services entre la commune et les intercommunalités.
Le contrôle de légalité exercé par le Préfet doit être renforcé et appliqué à lensemble des décisions des collectivités locales engageant un montant significatif de leurs dépenses, ce montant serait défini par la loi.
La nouvelle architecture des services déconcentrés issue de la Révision Générale des Politiques Publiques ne sera pas remise en cause, afin de ne pas déstabiliser des services déjà profondément affectés par les réformes récentes. Toutefois, un audit devra rapidement être lancé sur lefficacité de la nouvelle organisation territoriale des services de lEtat et déventuels ajustements seront entrepris au cours du quinquennat.
* Réformer la Constitution pour le retour de la démocratie
Il faut, dès le début du prochain quinquennat, soumettre à référendum une révision de la Constitution qui portera sur les aspects suivants :
Le Président de la République serait élu pour un mandat non renouvelable de 7 ans. Cette disposition sappliquerait dès lélection présidentielle de 2017. Cette mesure serait un gage dhonnêteté et defficacité dans la politique menée par le Chef de lEtat qui doit agir uniquement en fonction des engagements quil a pris devant les Français et non pas en vue de sa future réélection.
La procédure de révision de la Constitution serait modifiée : seul le référendum pourrait, à lavenir, permettre de réformer la Constitution, le Parlement réuni en Congrès ne pouvant plus exercer ce droit. Seul le peuple pourra ainsi défaire ce que le peuple a fait.
Les collectivités territoriales dOutre-Mer verraient leur statut modifié et sanctuarisé dans la Constitution.
Le référendum dinitiative populaire serait inscrit dans la Constitution et les conditions de son organisation seraient allégées afin de permettre un réel exercice de la démocratie directe.
* Linstauration de la pluralité politique
Une loi organique sera votée pour instaurer le scrutin proportionnel à toutes les élections, nationales ou locales, directes ou indirectes. Il est en effet essentiel dassurer la représentation de toutes les sensibilités politiques choisies par les électeurs, notamment au niveau de lAssemblée Nationale. Léquilibre entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif tel que prévu par la Constitution de la Cinquième République peut être satisfaisant, à condition que la pluralité existe dans les assemblées. Cette loi organique rendra également impossible le cumul des mandats exécutifs.
La loi sur le parrainage des candidats à lélection présidentielle sera révisée afin détablir légalité entre les candidats : les parrainages seront de nouveau anonymes.
* Le retour de la morale publique et de la transparence
Afin de prévenir les conflits dintérêt, chaque nomination, pour tout haut responsable politique ou administratif, devra faire lobjet dune enquête minutieuse, à linstar de ce qui se fait dans ladministration américaine. Le passé professionnel de chacun, à commencer par celui des ministres, sera examiné par une haute instance sur la prévention des conflits dintérêts et de la transparence dont les membres seront désignés par les présidents du Sénat et de lAssemblée Nationale.
Plus généralement, la transparence la plus totale doit simposer sur les nominations, qui doivent se faire sur un principe très clair et un seul, celui de la compétence. Ainsi, les nominations effectuées par le président de la République, le Premier ministre et les présidents des Assemblées devraient être systématiquement soumises à un avis préalable, non contraignant, de la haute instance sur la prévention des conflits dintérêts et de la transparence.
Concernant la bonne gestion de largent public, il convient dimposer, comme dans la plupart des pays démocratiques, le contrôle des notes de frais et de représentation de tous les exécutifs devant leur conseil ou chambres respectives, le contrôle de lexécutif national seffectuant devant le parlement. La pratique du pouvoir au plus haut niveau doit être exemplaire et inciter lensemble du corps politique et administratif à un usage parcimonieux de largent public, notamment via une distinction très nette entre lusage privé des facilités liées aux fonctions politiques ou administratives, qui doit être facturé au centime près, et leur usage professionnel. La loi prévoirait des sanctions pénales accrues en cas de non respect de ces obligations.
* Le retour de la liberté de la presse et dInternet
Afin de garantir la liberté de la presse, aucun organe de la presse écrite et audiovisuelle ne pourra appartenir à une entreprise vivant de la commande publique.
Afin de sanctuariser lespace démocratique et de liberté que constitue Internet, dans le respect des lois en vigueur sur la diffamation, la vie privée et la protection des plus faibles, les tentatives actuelles de limitation de la liberté sur Internet (loi hadopi, loppsi 2 et le traité ACTA) doivent être combattues.
- Laïcité
La loi de séparation des églises et de lEtat de 1905 a, dans la douleur, permis linstauration dun équilibre tout à fait propre à la France et particulièrement heureux, celui dune laïcité à laquelle nous sommes profondément attachés. Cette laïcité repose sur deux piliers qui correspondent aux deux premiers articles de cette loi : « La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes » dune part ; « La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte » dautre part. Ainsi, la République française reconnaît la liberté religieuse, tout en séparant très clairement dune part cette liberté, qui ressort de la sphère privée, et dautre part lautorité publique, qui se contente de garantir que les cultes puissent sexercer librement, mais sans interférer avec la liberté dautrui, et sans que lEtat nait à financer une religion dune quelconque manière que ce soit.
Au fil du temps, la conception de la laïcité a été approfondie, et il a été justement interdit que dans les espaces de la République, comme lécole, lappartenance religieuse puisse être ostensiblement revendiquée. Dans le même temps, il a été légitimement précisé quaucune forme de discrimination sur la base de la religion ne pouvait intervenir dans la vie publique de la nation, de même quaucune forme de discrimination ne puisse être opérée de la part de lautorité publique sur la base de lorigine ethnique, du sexe ou encore de lorientation sexuelle. Tous les citoyens sont traités de la même manière par la République qui na pas à simmiscer dans leur vie privée.
Analyse
Le retour de légalité contre la discrimination positive
Les Anglo-Saxons ignorent ce principe de neutralité de laction publique en fonction de lappartenance religieuse, ethnique ou plus largement communautaire. Lascendance ethnique ou lappartenance religieuse interfèrent ainsi dans laction de lautorité publique. Aux États-Unis, où la condamnable ségrégation fut heureusement abandonnée après la Seconde Guerre mondiale, on imagina dinverser les termes de la ségrégation en instituant des discriminations positives pour les minorités et donc négatives pour la majorité. Le multiculturalisme et son corollaire le communautarisme furent alors exaltés. Cette idéologie se répandit dans tout le monde occidental. Loin de favoriser lintégration des populations diverses, elle conforta les replis communautaires et les agressivités réciproques. Les États-Unis comme la Grande-Bretagne et les Pays-Bas sinterrogent aujourdhui sur le modèle multiculturel, et reviennent même en arrière. En Allemagne, Angela Merkel en reconnaît léchec.
En France, avec un temps de retard, les élites de gauche et de droite réunies ont importé ce modèle sous le nom de « diversité », nouveau nom de la « préférence immigrée » mise en uvre depuis plus de trente ans. Elles nhésitent pas à bafouer le principe de neutralité de laction publique et par là celui de la laïcité par divers subterfuges. Un peu partout, se sont mises en place des politiques comme la parité, ou des structures pour imposer, dans les faits, cette idéologie différentialiste et multiculturelle, qui nest quune forme de racisme inversé. Les premières victimes en sont les hommes blancs hétérosexuels, fustigés en son temps par Anne Lauvergeon, alors présidente dAreva. Mais ceux qui sont censés en bénéficier se trouvent aussi lésés, car ils sont toujours soupçonnés dêtre là où ils sont par la grâce dune discrimination.
Combattre le communautarisme et le fondamentalisme islamique
Ce communautarisme favorise lextension de modes de vie étrangers à la civilisation française et la vigueur de mouvements politiques visant à instaurer la suprématie dune religion ou dune loi religieuse. Parmi les communautarismes aujourdhui les plus puissants, encouragés par les élites, le fondamentalisme islamique impose sa loi, avec comme objectif dappliquer la charia en France. Sous la pression islamiste, des commerces finissent par ne plus proposer à leurs clients que de la nourriture hallal (Quick). Le porc nest plus servi dans les cantines scolaires. Chaque sexe a son horaire dans les piscines. Dans les hôpitaux, le personnel masculin peut difficilement soigner les patientes. Les fidèles envahissent en toute illégalité lespace public pour prier. Il doit être répété que le christianisme, a été pendant un millénaire et demi la religion de la majorité des Français, sinon de leur quasi totalité, et quil est donc normal que les paysages de France et la culture nationale en soient profondément marqués. Les traditions françaises ne peuvent être ainsi bafouées.
La politique communautariste en vient à nier les principes fondamentaux de la loi française sur la laïcité puisque des lieux de culte sont souvent subventionnés avec de largent public, grâce à des montages juridiques scabreux. À Paris, la caserne du boulevard Ney transformée en mosquée pour remplacer la rue Myrha nen est quun exemple scandaleux. Alors que dans les quartiers où lislamisme sévit le plus, il devient chaque jour plus complexe déchapper à la pression communautariste et religieuse, lEtat étant alors dans lincapacité de faire respecter la liberté de conscience. Pour acheter la paix sociale, les pouvoirs publics, État et collectivités territoriales, subventionnent des associations communautaristes, quand ils naccordent pas des emplois surnuméraires à des individus douteux. Les habitants de toute origine et de toute confession sont les premiers à souffrir de cet abandon où ils sont laissés. Que les différences individuelles restent dans la sphère privée. Que le droit à lindifférence lemporte sur le droit à la différence. Que le talent, le mérite et lutilité commune soient les seules distinctions dans la vie publique de la Nation. La tribalisation et les féodalités contre lesquelles la France sest battue durant des siècles se reconstituent rapidement affaiblissant lunité et lautorité de la Nation.
Positions
* Afin de mieux garantir juridiquement le principe de la neutralité de laction publique, et donc le principe de la laïcité, il sera inscrit dans la Constitution que « La République ne reconnaît aucune communauté ».
* Pour assurer une politique nationale cohérente de défense et de promotion de la laïcité sera institué un ministère de lIntérieur, de lImmigration et de la Laïcité.
* Seront dès lors interdites dans la législation nationale et au niveau local toutes les dispositions racistes, sexistes et discriminatoires, quelles que soient les intentions de ceux qui les proposent. Un terme sera mis à toutes les pratiques discriminatoires existantes dans toutes les structures recevant du public et financées au moins pour partie par largent public, comme les piscines, les établissements de santé ou les restaurants scolaires.
* La discrimination positive à lembauche ou à laccueil de stagiaires, détudiants ou dapprentis sera interdite dans la fonction publique, les entreprises privées et dans les écoles et institutions denseignement financées au moins pour partie par largent public.
* Tous les baux emphytéotiques et autres facilités accordés à des cultes en contradiction avec la loi du 9 décembre 1905 seront désormais interdits. Les fidèles devront construire leurs lieux de culte avec leur propre argent, quelle que soit la religion concernée. Afin de limiter toute infiltration dune idéologie politico-religieuse, il ne sera pas possible non plus de faire appel à de largent provenant de létranger.
* Les subventions publiques, y compris celles des collectivités locales, ne pourront être accordées quaux associations respectant scrupuleusement lesprit et la lettre de la loi de 1905.
* Les subventions publiques aux associations communautaristes seront interdites.
* Les services publics administratifs dépendant de lEtat ou des collectivités territoriales doivent être les garants des principes républicains et de la laïcité. Dès lors, à linstar de ce qui sapplique aujourdhui pour les agents de ces services publics, toute manifestation communautaire y sera proscrite pour lensemble des usagers, notamment le port du voile ou de tout autre signe religieux ostentatoire. Une réflexion sera engagée pour étendre cette disposition aux transports publics.
Source http://www.marinelepen2012.fr, le 23 mars 2012