Texte intégral
Mesdames et Messieurs les Sénateurs,
Mesdames et Messieurs les membres du jury,
Mesdames et Messieurs,
Chers amis,
Le Président Jean-Noël JEANNENEY vient de nous révéler le nom de l'heureux lauréat du Prix du Sénat du Livre d'Histoire 2007, M. Paul VEYNE, à qui je vous remercie de transmettre nos voeux très chaleureux de prompt rétablissement.
Le Sénat s'honore en accueillant aujourd'hui toutes celles et tous ceux qui sont venus, nombreux, assister aux Rendez-Vous Citoyens Histoire du Sénat, soucieux de mieux appréhender le monde dans lequel nous évoluons, en questionnant son passé.
Pour la cinquième année consécutive, le jury de ce prix s'est réuni à plusieurs reprises afin de sélectionner les meilleurs ouvrages d'histoire parus au cours de l'année écoulée et retenir celui qui semble répondre le plus parfaitement à l'objectif que nous nous assignons, celui qui nous semble le plus apte à nourrir notre réflexion de citoyen.
Avant d'évoquer l'ouvrage de Paul VEYNE, et après avoir écouté avec émotion les paroles que vient de prononcer Jean-Noël JEANNENEY que le Président René RÉMOND considérait, à juste titre, comme l'un de ses fils spirituels, permettez-moi, à mon tour, de rendre hommage à celui qui nous a quitté le 14 avril dernier, celui qui fut et demeure le grand témoin de l'histoire du XXème siècle.
Figure majeure de la pensée française, décrypteur avisé de la vie politique, cet homme, d'une grande noblesse d'âme, héritier des Lumières, déployait une réflexion lumineuse témoignant de la plus haute des exigences morales. Sa prodigieuse capacité de synthèse, sa propension à élever le débat et à maîtriser les passions politiques nous avaient tout naturellement conduits à lui demander de bien vouloir créer et présider le jury, composé d'éminents historiens, du Prix du Livre d'Histoire du Sénat.
C'est avec reconnaissance, respect et, je crois, un plaisir partagé que nous nous retrouvions ainsi à échéances régulières.
Je salue donc encore une fois ce géant de l'histoire contemporaine qui nous accorda le privilège de son amitié.
Aussi, cher Jean Noël JEANNENEY, vous imposez-vous comme son successeur le plus naturel, le plus légitime, à la présidence de notre jury. Vos éminentes qualités d'historien, sans même évoquer votre expertise dans la gestion de grandes institutions françaises, vous conduisaient naturellement à exercer cette responsabilité citoyenne. Vous bénéficiez en outre, - permettez-moi de l'évoquer dans cette Maison - d'un atout exceptionnel par l'héritage que vous ont transmis votre père, mon ami Jean-Marcel, grand serviteur de l'Etat, proche du Général de Gaulle, et votre grand-père, l'un de mes prédécesseurs, Jules JEANNENEY, Président du Sénat à une époque douloureuse de l'histoire de France.
Je vous remercie d'avoir accepté de présider désormais notre jury avec l'amicale complicité de tous ses membres, et d'avoir conduit à son terme cette tâche délicate de sélection collective d'ouvrages passionnants.
Merci également à tous les membres de ce jury, enrichi récemment de deux nouvelles personnalités, Mme Valérie HANNIN et M. Benjamin STORA, qui ont participé activement et avec assiduité à cette belle aventure intellectuelle.
Dans le livre pour lequel il reçoit cette distinction et qu'il a intitulé : « Quand notre monde est devenu chrétien », Paul VEYNE s'attelle, vraisemblablement, au mystère d'entre les mystères : la conversion de l'Empire romain à la religion chrétienne. A partir des sources, des faits et d'une longue pratique de la période, il nous explique comment Constantin s'est revendiqué comme chef de l'Eglise chrétienne et a progressivement fait de l'Eglise un des piliers de son pouvoir.
Il considère que ce n'est pas la raison d'Etat qui l'a motivé mais plutôt la conviction qu'un grand empereur mérite une grande religion. Dès lors, le christianisme est-il une idéologie ? un instrument politique ? un instrument de propagande ? En conclusion, Paul VEYNE pose la question ô combien actuelle des racines chrétiennes de l'Europe. Il nous donne une envie incompressible de le lire car il appartient à cette catégorie des historiens-écrivains qui poussent naturellement notre esprit à se mettre en marche.
Permettez-moi d'exprimer aujourd'hui l'admiration que je porte à l'ensemble de son oeuvre, largement consacrée à l'histoire de l'Antiquité romaine, et qui, de manière plus générale, excelle dans la pédagogie de l'écriture de l'histoire.
Je vous remercie de votre attention.Source http://www.senat.fr, le 6 juin 2007
Mesdames et Messieurs les membres du jury,
Mesdames et Messieurs,
Chers amis,
Le Président Jean-Noël JEANNENEY vient de nous révéler le nom de l'heureux lauréat du Prix du Sénat du Livre d'Histoire 2007, M. Paul VEYNE, à qui je vous remercie de transmettre nos voeux très chaleureux de prompt rétablissement.
Le Sénat s'honore en accueillant aujourd'hui toutes celles et tous ceux qui sont venus, nombreux, assister aux Rendez-Vous Citoyens Histoire du Sénat, soucieux de mieux appréhender le monde dans lequel nous évoluons, en questionnant son passé.
Pour la cinquième année consécutive, le jury de ce prix s'est réuni à plusieurs reprises afin de sélectionner les meilleurs ouvrages d'histoire parus au cours de l'année écoulée et retenir celui qui semble répondre le plus parfaitement à l'objectif que nous nous assignons, celui qui nous semble le plus apte à nourrir notre réflexion de citoyen.
Avant d'évoquer l'ouvrage de Paul VEYNE, et après avoir écouté avec émotion les paroles que vient de prononcer Jean-Noël JEANNENEY que le Président René RÉMOND considérait, à juste titre, comme l'un de ses fils spirituels, permettez-moi, à mon tour, de rendre hommage à celui qui nous a quitté le 14 avril dernier, celui qui fut et demeure le grand témoin de l'histoire du XXème siècle.
Figure majeure de la pensée française, décrypteur avisé de la vie politique, cet homme, d'une grande noblesse d'âme, héritier des Lumières, déployait une réflexion lumineuse témoignant de la plus haute des exigences morales. Sa prodigieuse capacité de synthèse, sa propension à élever le débat et à maîtriser les passions politiques nous avaient tout naturellement conduits à lui demander de bien vouloir créer et présider le jury, composé d'éminents historiens, du Prix du Livre d'Histoire du Sénat.
C'est avec reconnaissance, respect et, je crois, un plaisir partagé que nous nous retrouvions ainsi à échéances régulières.
Je salue donc encore une fois ce géant de l'histoire contemporaine qui nous accorda le privilège de son amitié.
Aussi, cher Jean Noël JEANNENEY, vous imposez-vous comme son successeur le plus naturel, le plus légitime, à la présidence de notre jury. Vos éminentes qualités d'historien, sans même évoquer votre expertise dans la gestion de grandes institutions françaises, vous conduisaient naturellement à exercer cette responsabilité citoyenne. Vous bénéficiez en outre, - permettez-moi de l'évoquer dans cette Maison - d'un atout exceptionnel par l'héritage que vous ont transmis votre père, mon ami Jean-Marcel, grand serviteur de l'Etat, proche du Général de Gaulle, et votre grand-père, l'un de mes prédécesseurs, Jules JEANNENEY, Président du Sénat à une époque douloureuse de l'histoire de France.
Je vous remercie d'avoir accepté de présider désormais notre jury avec l'amicale complicité de tous ses membres, et d'avoir conduit à son terme cette tâche délicate de sélection collective d'ouvrages passionnants.
Merci également à tous les membres de ce jury, enrichi récemment de deux nouvelles personnalités, Mme Valérie HANNIN et M. Benjamin STORA, qui ont participé activement et avec assiduité à cette belle aventure intellectuelle.
Dans le livre pour lequel il reçoit cette distinction et qu'il a intitulé : « Quand notre monde est devenu chrétien », Paul VEYNE s'attelle, vraisemblablement, au mystère d'entre les mystères : la conversion de l'Empire romain à la religion chrétienne. A partir des sources, des faits et d'une longue pratique de la période, il nous explique comment Constantin s'est revendiqué comme chef de l'Eglise chrétienne et a progressivement fait de l'Eglise un des piliers de son pouvoir.
Il considère que ce n'est pas la raison d'Etat qui l'a motivé mais plutôt la conviction qu'un grand empereur mérite une grande religion. Dès lors, le christianisme est-il une idéologie ? un instrument politique ? un instrument de propagande ? En conclusion, Paul VEYNE pose la question ô combien actuelle des racines chrétiennes de l'Europe. Il nous donne une envie incompressible de le lire car il appartient à cette catégorie des historiens-écrivains qui poussent naturellement notre esprit à se mettre en marche.
Permettez-moi d'exprimer aujourd'hui l'admiration que je porte à l'ensemble de son oeuvre, largement consacrée à l'histoire de l'Antiquité romaine, et qui, de manière plus générale, excelle dans la pédagogie de l'écriture de l'histoire.
Je vous remercie de votre attention.Source http://www.senat.fr, le 6 juin 2007